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Teddy Lwamba, quand la compétence plaide en sa faveur… 

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Ingénieur électromécanicien de formation et docteur en génie électrique (PhD), ce profil qualifié ne s’est pas dissocié des faits constatés tout au long de son intérim réalisé à la tête de la Société nationale d’électricité (SNEL). Ayant excellé à la SNEL, Teddy Lwamba Muba a attiré l’attention du chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui lui a confié le portefeuille des Ressources hydrauliques et Electricité au sein du gouvernement Judith Suminwa. Portrait d’un jeune ministre pétri d’ambitions. 

Teddy Lwamba Muba, dynamique jeune d’une trentaine d’années, pourrait détenir avec ses collègues de la Justice et de la Jeunesse, Constant Mutamba et Noella Ayeganagato, le record de précocité au sein du gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Il a été l’un des rares Congolais à assumer, à cet âge, des hautes fonctions au sein de la société d’Etat en charge de la desserte en électricité en République démocratique du Congo, SNEL. Ce cadre supérieur de haute facture totalise plus de 12 ans d’expérience dans ce secteur. Un profil adéquat pour occuper finalement les fonctions de ministre des Ressources hydrauliques et Electricité.

Avant d’atteindre ce niveau, l’ascension de Teddy Lwamba ne s’est pas improvisée. «A la SNEL, je suis arrivé par un concours organisé par le COPIREP sur recommandation de la Banque mondiale qui avait demandé au gouvernement congolais de recruter des mandataires publics par cette voie, afin de s’assurer des bonnes compétences dans la gestion des quelques entreprises du portefeuille de l’Etat », a-t-il déclaré à un média au moment de son intérim comme DG de la SNEL. Une compétence qui a toujours plaidé en sa faveur au point de se faire remarquer par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.  Ce dernier n’a pas attendu longtemps pour faire de cette pépite congolaise son ministre des Ressources hydrauliques et Electricité.     

Un profil adéquat  

Né en République démocratique du Congo, Teddy Lwamba Muba a effectué ses études supérieures à la faculté de Polytechnique de l’Université de Lubumbashi (UNILU). Ingénieur électromécanicien à la base, et doté d’un master et d’un doctorat en génie électrique, il a eu à offrir ses services et son expertise dans certains pays d’Afrique ainsi que dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie. Sa carrière, en effet, commence en 2011 en tant que chef de service électricité et instrumentation à la Société d’exploitation de Kipoi (SEK), une usine métallurgique avec concentrateur de cuivre.

Par la suite, Teddy Lwamba est nommé au poste de coordonnateur de projet de la Centrale thermique de Luena en 2013, dans le cadre du projet Gécamines/CTL, en charge de la mise en œuvre des études de faisabilité d’une capacité de 500 MW. 

Quelques années plus tard, on lui confiera la direction du projet de conception et d’exécution des grands travaux d’infrastructures électriques au Botswana, en Inde, en Bulgarie, en Italie et à Chypre. 

Ce technicien chevronné en profitera aussi pour passer son master. Docteur en génie électrique (PhD), il donne cours à l’Université de Lubumbashi et il est professeur visiteur à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et dans plusieurs autres institutions universitaires tant nationales qu’internationales. Teddy Lwamba est également membre de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), Zone Europe, et auteur de plusieurs ouvrages scientifiques  et ce, malgré son jeune âge.

Des lignes ont bougé à la SNEL…

Suite à une situation d’empêchement de son titulaire, Teddy Lwamba a pris à bras le corps les commandes de cette société réputée difficile à manœuvrer. Cela, dans un pays où les besoins en électricité se font de plus en plus sentir. Entre avril et juin 2023, nonobstant son bref intérim à la tête de la SNEL, le temps n’a pas eu d’emprise sur lui et son dynamisme sur le théâtre des opérations a particulièrement marqué les esprits. Pendant son intérim, ce fonceur a exécuté de plein pouvoir les décisions du conseil d’administration de la SNEL, conformément à l’esprit de l’acte uniforme de l’OHADA.

En dirigeant l’entreprise, Teddy Lwamba a, en bon manager, amélioré les recettes, par la mise en place des stratégies de recouvrements à tous les niveaux auprès de sa clientèle et ceci a permis d’augmenter de 40% les recettes en vue de soutenir les moyens de sa politique de gestion. Il est parvenu à remettre en service un groupe à l’arrêt (le GZ14 de Zongo 1), et également résoudre le problème d’avarie des transformateurs à Kinshasa et dans l’arrière-pays. Teddy Lwamba a mis urgemment le pied à l’étrier en payant les frais de fonctionnement des centrales pour fluidifier le travail en zone enclavée. Après la touche de gestion dans l’amélioration des recettes et une redynamisation de la politique commerciale, ce docteur en électricité, a permis au réseau SNEL de réduire sensiblement ses black-outs, garantissant ainsi un travail de qualité aux industriels. Des lignes ont suffisamment bougé en un temps record. La maîtrise des problèmes, à n’en point douter, le met à l’aise dans son domaine de prédilection. 

Comme ministre, il planifie… 

Teddy Lwamba n’a pas manqué d’afficher les ambitions du Gouvernement Suminwa en matière de desserte en eau et de fourniture en électricité en République Démocratique du Congo. Pour lui, le secteur qu’il est en train de piloter aujourd’hui est planifié selon le programme du Gouvernement. « Le plan du gouvernement et le programme que nous mettons en place est axé sur quatre points », a-t-il esquissé lors d’un briefing presse en juillet dernier. Il s’agit de la fiabilisation du secteur de l’eau ; la revitalisation de la croissance économique en partant du secteur d’électricité ; l’investissement dans le secteur de l’eau et l’électricité ainsi que la réglementation et l’assainissement du cadre légal.

Pour ce qui concerne l’électricité, cet expert au sein du gouvernement ne privilégie qu’une seule boussole : la planification. « Il y a des lacunes pratiquement dans le domaine de la planification. Il nous faut des outils de planification notamment la politique sectorielle qui doit être définie. Et c’est sur base de cela que nous sommes en train de doter le pays d’outils de travail », a-t-il expliqué.

Dido Nsapu

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Guerre dans l’Est de la RDC : le Rwanda s’isole après un rapport accablant de l’ONU

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Le nouveau rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) épingle à nouveau le Rwanda pour sa présence militaire illégale dans l’Est du pays ainsi que le pillage des ressources naturelles. La ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, parle d’un début d’isolement diplomatique de Kigali. Le porte-parole de l’armée congolaise, de son côté, appelle les Congolais à soutenir le président de la République qui veut, selon lui, mettre fin à la « carrière terroriste » du chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame.

Dans un briefing presse organisé, le 09 janvier 2025 à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, celui des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, ainsi que la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, ont fait le point de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Sur le plan diplomatique, la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a évoqué les efforts consentis aux côtés du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour convaincre la communauté internationale à prendre des sanctions contre le Rwanda. Selon elle, l’absence du président rwandais, Paul Kagame, le 15 décembre dernier à Luanda, a renforcé l’isolement diplomatique de Kigali. Pour la première fois, note la ministre, la Grande-Bretagne, fidèle alliée du régime rwandais, a condamné la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda.

La patronne de la diplomatie congolaise a aussi commenté le rapport du groupe d’experts de l’ONU publié le 9 janvier 2025. Elle a rappelé que ce rapport démontre qu’environ 150 tonnes de coltan ont été exportés frauduleusement vers le Rwanda. Dans la mine de Rubaya, plus de 10.000 personnes travaillent pour l’extraction artisanale des minerais sous une administration imposée par la coalition de l’armée rwandaise et le M23. Cette coalition prélève des taxes allant de 7 dollars par kilogramme de coltan, générant ainsi au moins 800.000 dollars par mois. Un pillage des ressources de la RDC que condamne la ministre. D’après Thérèse Kayikwamba, le régime de Kigali a démontré que le Rwanda est un « Etat voyou ». Même l’Angola, pays censé être au milieu du village pour son rôle de médiateur, a condamné l’occupation de Masisi-centre par l’armée rwandaise et le M23.

De son côté, le porte-parole militaire, le général Sylvain Ekenge, assure que les FARDC travaillent afin de récupérer l’ensemble des territoires occupés. « Les FARDC ont bien évolué et occupent la totalité de la cité de Ngungu, l’ensemble des positions environnantes. Du côté de Masisi, les combats continuent. Sur l’axe Sake, elles ont réussi à déloger les terroristes sur leurs positions de hauteur de cette cité », a-t-il rapporté. Ce porte-parole militaire a appelé les Congolais à soutenir le « commandant suprême » de l’armée, Félix Tshisekedi, qui, selon lui, est déterminé à mettre fin à « la carrière terroriste » du président rwandais, Paul Kagame. 

Une guerre hautement technologique

Brouillage des signaux GPS, installation des systèmes de défense anti-aérienne, présence militaire d’environ 4000 hommes rwandais sur le sol congolais, le Rwanda mène une guerre hautement technologique dans l’Est de la RDC. D’après le rapport du groupe d’experts de l’ONU, ces systèmes de brouillage et de « spoofing » des signaux GPS, opérant depuis des positions stratégiques au Rwanda, perturbent les vols civils, humanitaires et onusiens dans l’Est de la RDC. Ces perturbations ne permettent pas non plus aux FARDC d’utiliser des avions de chasse, des drones militaires ou civils contre l’ennemi.   

Le 29 octobre 2024, note le rapport, un drone de surveillance de la MONUSCO a perdu le contact en survolant une zone de combat active à Mpeti, dans le territoire de Walikale. Ce drone avait été brouillé par une attaque GPS, avant de s’écraser près de Kikuvo, à 15 kilomètres de Kirumba. Cet incident est intervenu après que la coalition AFC-M23 a exigé que la MONUSCO cesse d’utiliser ses drones de reconnaissance.

D’après la localisation fournie par le rapport de l’ONU, deux systèmes de brouillage ont été installés au Rwanda. L’un sur une colline à Gisenyi, à moins de trois kilomètres de la frontière congolaise, et l’autre, à 500 mètres de l’aéroport de Kamembe, à l’Est de Bukavu. Un troisième système a été repéré à Kanyabayonga, une commune rurale de Lubero, au Nord-Kivu, peu après que cette entité a été capturée par le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF).

Nangaa tente une alliance avec les ADF

Le rapport note aussi les accointances de l’AFC-M23 dirigée politiquement par Corneille Nangaa avec les terroristes des ADF. L’AFC-M23 a sollicité du leader des terroristes ADF, Moussa Baluku, la signature d’un pacte de non-agression dans les zones occupées par les ADF, notamment à Lubero. Mais le leader de ce mouvement d’origine ougandaise l’aurait rejeté, préférant continuer de s’attaquer aux civils qu’il considère comme des « infidèles ». L’AFC-M23 a aussi étendu ses tentacules au Sud-Kivu, où elle a formé une alliance avec les groupes rebelles d’obédience tutsie, à savoir le Twirwaneho et le RED Tabara. En Ituri, l’alliance a été faite également avec un autre groupe armé tutsi, le Zaïre. Thomas Lubanga, ancien seigneur de guerre, condamné par la CPI, a pris le règne de ce groupe dont les combattants sont entrainés par des instructeurs rwandais et ougandais dans certains villages de l’Ituri.             

L’Ouganda aussi épinglé

Depuis bien longtemps, l’Ouganda ne jouait pas franc-jeu avec la RDC malgré la coopération militaire et économique en cours entre les deux pays. Le rapport du groupe d’experts de l’ONU vient de le démontrer une fois de plus. Dans leur coopération militaire avec les FARDC pour traquer les terroristes ADF, révèle le rapport, l’armée ougandaise, UPDF, a mené des opérations aériennes « sans en informer les FARDC. Elle a parfois étendu ses opérations au-delà des zones désignées [de commun accord], causant des tensions avec les FARDC ». De plus, « les UPDF ont souvent envoyé en Ouganda d’anciens otages et détenus des ADF sans communiquer rapidement les informations, ce qui a compliqué les processus de renseignement et les procédures judiciaires en République démocratique du Congo », souligne ce document. En dehors de ces activités avec l’armée congolaise, l’Ouganda continue de soutenir les positions de Kigali dans ce conflit au sujet du M23.  

Heshima

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RDC : un bilan politique en demi-teinte en 2024

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L’année 2024 a été marquée par plusieurs événements socio-politiques en République Démocratique du Congo (RDC). En termes de gouvernance, le bilan semble mitigé. En économie, l’inflation a régné en maître. Sur le plan de la sécurité, l’Est du pays n’a pas toujours retrouvé la paix, ce qui a annihilé les efforts réalisés dans d’autres secteurs.

Dans la première moitié de l’année, le pays a d’abord connu un processus complexe d’installation de nouvelles institutions. Après les élections présidentielle et législatives de décembre 2023, l’année 2024 avait démarré par la mise en place de ces institutions issues des urnes. Le président de la République, Félix Tshisekedi, réélu avec 73 % des voix, selon les résultats définitifs proclamés par la Cour Constitutionnelle, a été investi le 20 janvier 2024. Le Parlement, également renouvelé, a élu de nouveaux dirigeants. Vital Kamerhe a retrouvé le perchoir du bureau de l’Assemblée nationale, poste qu’il avait occupé de 2006 à 2009 sous la présidence de l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila. Ce renouvellement des institutions s’est poursuivi avec l’élection des gouverneurs de provinces. En août, Jean-Michel Sama Lukonde, après avoir quitté la Primature, a pris la tête du Sénat. Quant au gouvernement, un changement notable s’est opéré à la Primature. Judith Suminwa Tuluka, nommée le 1er avril, est devenue la première femme à occuper le poste de Premier ministre au pays. Son gouvernement a été investi par l’Assemblée nationale le 12 juin.

Un bilan mitigé

En 2024, l’installation des institutions a été lente, malgré l’écrasante majorité obtenue par l’Union sacrée lors des élections de 2023. Ce processus a pris la moitié de l’année 2024, érodant ainsi le temps d’action de Félix Tshisekedi et de son gouvernement. Lors de son investiture, le chef de l’État congolais avait présenté les grandes lignes de son second quinquennat, axé sur six engagements majeurs : la création de six millions d’emplois, la protection du pouvoir d’achat, l’amélioration de la sécurité, la diversification économique, l’accès aux services sociaux de base et l’efficacité des services publics. Pour l’année 2024, ces différents secteurs n’ont pas connu d’avancées majeures.

Protection du pouvoir d’achat

En 2024, comme bien avant, Félix Tshisekedi a fait face à une inflation galopante. Cette érosion de la monnaie nationale a absorbé des efforts économiques réalisés par le président de la République depuis son arrivée à la tête du pays. Parmi ces prouesses, il y a notamment l’accroissement du budget national, passant de 4 milliards à plus de 16 milliards de dollars. Lors de son discours bilan sur l’état de la nation en décembre, il a reconnu que l’inflation en 2024 a dépassé les prévisions. « Je reconnais cependant que l’inflation constitue une préoccupation réelle pour nos concitoyens. Elle a dépassé, au premier semestre, le seuil annuel prévu de 11,3 % », a noté Félix Tshisekedi.

Il a justifié cette situation notamment par la hausse des tarifs de transport, une hausse elle-même liée au rationnement des produits pétroliers, ainsi que l’augmentation du prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées. « Le franc congolais a également subi une dépréciation de 4,2 % par rapport au dollar américain depuis la fin décembre 2023, renchérissant le coût des biens importés et accentuant ainsi la pression inflationniste », a-t-il ajouté. Face à ce tableau, l’engagement pris dans son programme sur la protection du pouvoir d’achat des Congolais reste encore un mirage pour la majorité de la population. Pour faire face à la vie chère, due notamment à l’inflation, Félix Tshisekedi a rappelé l’instruction donnée à la Première ministre, Judith Suminwa, pour prendre des mesures sur la baisse des prix des biens de première nécessité afin d’inverser la tendance. Mais les Congolais ont passé les fêtes de fin d’année avec les prix des biens de consommation toujours en hausse. Les négociations avec les importateurs de ces produits n’ont pas abouti à la baisse des prix chez les consommateurs congolais.

Pas d’amélioration de la sécurité

La sécurité au pays a constitué un des problèmes majeurs en 2024. Le bilan dans ce secteur reste très préoccupante. Dans l’Est de la République, les offensives répétées du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse au Nord-Kivu. Cette insécurité a provoqué le déplacement de près de 7 millions de Congolais, dont la plupart vivent dans des conditions précaires, dans des camps de déplacés. La rencontre entre le président congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, qui avait suscité un espoir de paix, le 15 décembre, a été annulée. Le cessez-le-feu, en vigueur depuis le 4 août, n’est plus respecté par les rebelles qui continuent de bénéficier du soutien militaire de l’armée rwandaise. Au cours de la même année, ces rebelles ont élargi leur zone d’influence, prenant le contrôle d’une partie du territoire de Lubero et de Walikale, après Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Sur ce sujet, Félix Tshisekedi a souligné les efforts des Forces armées de la RDC (FARDC) ainsi que la mission militaire de la SADC (SAMIDRC) dans les efforts de rétablissement de la paix dans cette partie du territoire national. Malgré cette volonté, la RDC fait toujours face à des défis sécuritaires majeurs. L’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu reste un sujet de controverse, bien que des efforts soient faits pour ramener la paix, comme en témoignent les visites fréquentes de la Première ministre, Judith Suminwa, dans ces zones.

Dans d’autres parties du pays, la sécurité n’a pas non plus été totale. À Kinshasa, le banditisme urbain a atteint des proportions inquiétantes. Une journaliste de la chaîne nationale a succombé à ses blessures après une violente agression de la part de présumés bandits appelés communément « Kuluna ». La tentative de coup d’État menée par Christian Malanga, en 2024, au Palais de la Nation, a aussi révélé des failles sécuritaires. Cette insécurité n’a pas épargné les villes de Lubumbashi et Kolwezi où la sécurité des personnes et de leurs biens n’a pas été totalement garantie, avec des vols à main armée à répétition.

Création d’emplois

Après avoir pris l’engagement de créer 6 millions d’emplois lors de la campagne électorale, Félix Tshisekedi a changé son langage lors de ses meetings devant les Congolais en provinces. À Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, le chef de l’État n’est pas allé par quatre chemins pour appeler les jeunes à se débrouiller pour créer des emplois. « Débrouillez-vous pour créer de l’emploi, l’État ne peut pas en donner à tout le monde », a-t-il balancé. Une phrase qui démontre la difficulté pour son gouvernement de créer les conditions propices à la création d’emplois afin d’atteindre le chiffre de 6 millions d’emplois promis aux Congolais.

Malgré ce défi majeur sur l’emploi des jeunes, Félix Tshisekedi note cependant « des progrès notables » réalisés par le pays. Il a vanté des réalisations économiques en dépit de ce contexte économique difficile. C’est notamment le cas de la construction de la Zone économique spéciale de Maluku, où une usine de fabrication de carreaux emploie plus de 1 000 Congolais et produit environ 50 000 mètres carrés de carreaux. Cela a permis d’arrêter l’importation de ce matériau de construction. Il a aussi évoqué le cas de l’usine de Pepsi qui produit à ce jour 1,2 million de bouteilles de boisson non alcoolisée. Ce qui renforce, selon lui, le concept de « made in RDC ». Il a aussi mis en avant la mine de zinc de Kipushi, dans le Haut-Katanga, qu’il a inaugurée récemment après plus de 30 ans d’arrêt. Cette mine a la capacité de produire 45 000 tonnes de zinc.

Accès aux services sociaux de base

Le gouvernement, sous la présidence de Félix Tshisekedi, a poursuivi ses efforts pour garantir la mise en œuvre du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T). La mise en œuvre de ce projet a été ralentie notamment suite à l’effort de guerre, les agences habilitées pour l’exécution de ce projet n’ont plus reçu le reste des fonds pour le financement des travaux. Ce programme permet entre autres l’accès aux services sociaux de base, tels que la santé, l’administration et l’éducation, à travers la construction des centres de santé, écoles et bureaux des territoires.

Dans le volet de la santé, il a vanté la construction de 300 centres de santé, dont un à Kalemie, inauguré par lui-même après avoir été équipé. Il y a également la couverture santé universelle, dont le programme de la gratuité de la maternité couvre désormais 13 provinces dans son implémentation. Parallèlement, le gouvernement renforce l’efficacité des services publics avec les réformes au sein de la Fonction publique, notamment avec la maîtrise des effectifs des fonctionnaires et agents de l’État.

Diversification économique

Le pays dépend en majorité des ressources issues des minerais. Félix Tshisekedi s’est battu, en 2024, pour commencer à concrétiser son slogan sur la « revanche du sol sur le sous-sol » afin de diversifier l’économie nationale. En octobre 2024, dans le cadre de la coopération avec la Banque africaine de développement (BAD), la RDC avait lancé, par l’entremise du Fonds social de la RDC (FSRDC), le Programme de transformation de l’Agriculture (PTA-RDC), bénéficiant d’un financement de 6,6 milliards de dollars américains sur dix ans. « L’autosuffisance alimentaire ne doit pas demeurer un slogan. Elle doit devenir une réalité. Et nous avons les moyens », insistait Félix Tshisekedi. Il promet d’engager les moyens supplémentaires pour l’encadrement et l’accompagnement des pêcheurs et des éleveurs. Une campagne agricole 2024-2025 a été lancée au cours du même mois pour permettre d’exploiter d’autres richesses du pays, notamment ses terres arables.

Pour mieux diversifier l’économie, Félix Tshisekedi sait combien les routes sont importantes. Au cours de l’année 2024, des avancées significatives ont été constatées dans les relations sino-congolaises avec la modification du contrat chinois. Une négociation menée avec le concours de l’Inspection générale des finances (IGF). Parmi les points d’accord figure la révision à la hausse du montant d’investissement pour les infrastructures, passant de 3,2 à 7 milliards de dollars supplémentaires. Une grande partie de ce montant est affectée à la construction des routes aussi bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. Félix Tshisekedi a d’ailleurs lancé les travaux de construction des rocades dans l’Ouest de la ville de Kinshasa pour notamment mettre fin aux embouteillages grâce aux fonds issus de ce contrat renégocié.

Fayulu dresse un tableau sombre

De son côté, l’opposition peint un tableau sombre de la gestion de Félix Tshisekedi. Le leader de la coalition Lamuka, Martin Fayulu, a dressé un bilan sans complaisance en 2024. Infrastructures inexistantes, situation humanitaire dramatique et une faible diplomatie, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 et 2023 a accusé le régime de Félix Tshisekedi de mauvaise gestion et de complaisance face à la misère des Congolais, alors que, selon lui, le camp au pouvoir vide les caisses de l’État. « La pauvreté explose. L’éducation et la santé s’effondrent, les grèves de fonctionnaires, de médecins et d’enseignants se multiplient. La gratuité de l’enseignement demeure un mirage, le chômage est à son comble, la jeunesse abandonnée à elle-même voit son avenir compromis. », a déclaré Martin Fayulu. Il a aussi mis en garde contre un projet de changement ou de modification de la Constitution initié par Félix Tshisekedi, un débat qui a occupé la seconde moitié de l’année 2024. Pour Fayulu, « un régime incompétent peut changer la Constitution 100 fois, les mêmes maux produiront les mêmes effets ».

Sayiba dénonce des « promesses trompeuses »

Dans son message de vœux, Patient Sayiba, ancien directeur général de l’OGEFREM, paraît choqué par des promesses qu’il qualifie de « trompeuses » de la part du régime de Félix Tshisekedi. « Le peuple congolais, abandonné à son triste sort, vit au rythme des promesses trompeuses et d’une gouvernance centrée sur les intérêts personnels des dirigeants. Les conséquences de cette gestion irresponsable sont nombreuses et tragiques pour le pays et son peuple », a-t-il déclaré. Pour Patient Sayiba, la réalité démontre que la descente aux enfers continue de manière fatale et ce, sur fond d’une incompétence criante et d’un manque flagrant de vision. « Il n’est un secret pour personne que depuis 2019, la situation socio-économique, environnementale, professionnelle, sécuritaire et politique n’a cessé de se détériorer gravement. » Il cite au passage la baisse « drastique » du pouvoir d’achat des populations, des grèves répétées des enseignants et médecins, et une fracture sociale aggravée par « un tribalisme dévastateur jamais vécu dans l’histoire de notre pays. »

Sur le plan sécuritaire, ce proche de Joseph Kabila critique le traitement de faveur réservé aux mercenaires et aux armées étrangères au détriment des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « L’armée, jadis symbole de fierté et de cohésion nationale, est aujourd’hui humiliée, remplacée par des milices improvisées. Au moment où nos vaillants militaires survivent avec des soldes de misère, les troupes étrangères et les mercenaires du gouvernement bénéficient de traitements indécents, tels des princes dans le palais d’un roi fainéant », a-t-il dénoncé.

En 2025, Kabila veut signer un retour politique

Dans un message adressé aux Congolais, le 4 janvier, Raymond Tshibanda, coordonnateur de la cellule de crise du FCC, la plateforme politique de Joseph Kabila, a déclaré que l’ancien président de la République n’avait jamais pris sa retraite politique, mais qu’il était en « congé sabbatique », prêt à répondre à l’appel du peuple congolais afin de relever les défis de la RDC.

Face à ce qu’il qualifie de « dictature » du régime actuel, Raymond Tshibanda a indiqué que le devoir du Front Commun pour le Congo est de faire de chaque foyer, quartier et village, une « cellule de résistance » afin de rester digne des martyrs de l’indépendance. Il a assuré que l’ancien président reste encore dans le jeu politique malgré son silence. « Que ceux qui prennent le taiseux pour un muet et donnent le lion au repos pour mort se détrompent », a-t-il déclaré.

Heshima

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Moïse Katumbi, un exil déguisé ?

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Depuis septembre, le président d’Ensemble pour la République n’a plus mis les pieds en République démocratique du Congo (RDC). Les 1er et 2 octobre 2024, des militaires et officiers ont fait irruption dans une de ses propriétés, à Mulonde, près de Pweto, dans la province du Haut-Katanga, pour enquêter sur la réhabilitation d’une piste d’atterrissage. Depuis ces événements, l’homme est toujours resté à l’étranger.

L’opposant congolais Moïse Katumbi, 59 ans, vit entre plusieurs pays d’Europe depuis quelque temps. Ce qui ne l’empêche pas de déployer son agenda politique ou sportif. Fin novembre, il s’est déplacé vers le Maroc pour participer à la finale de la Ligue des champions féminine qui opposait son club, le FCF Mazembe, à l’AS FAR du Maroc (1-0), avant de regagner l’Europe. Le 20 novembre, à Kinshasa, son parti a été représenté par son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge, pour apposer sa signature sur une déclaration commune contre la révision ou le changement de la Constitution en vigueur en RDC.

En Belgique, Moïse Katumbi a rencontré un autre opposant, Martin Fayulu, à Genval, pour formaliser une coalition contre le projet controversé de révision constitutionnelle souhaité par le président de la République, Félix Tshisekedi. L’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga mène toutes ces activités en dehors du pays.

Un exil déguisé ?

Le pouvoir en place a soupçonné plus d’une fois Moïse Katumbi ou ses proches de vouloir mener des activités subversives. Son conseiller spécial, Salomon Kalonda, avait été arrêté le 30 mai 2023 à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa. Il était accusé d’« atteinte à la sûreté de l’État », « incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir et discipline » et « détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre ». Le procureur l’accusait également d’avoir des contacts avec un officier de l’armée rwandaise. Mais il a bénéficié, en mars dernier, d’une libération provisoire après avoir eu des problèmes de santé.

Dans le dossier de la piste de Mulonde, Moïse Katumbi s’est senti visé. Des officiers qui enquêtaient sur ce dossier estimaient qu’il pourrait s’agir d’une menace pour la sécurité nationale. Mais, de son côté, l’opposant assurait que ces travaux étaient en lien avec ses activités caritatives. Une explication qui ne l’empêche pas de rester prudent, loin du pays. Son long séjour paraît aujourd’hui comme un exil déguisé. Sur ce dossier de Mulonde, son parti avait exprimé son indignation face à ce qu’il avait qualifié de « stratagèmes déployés par le régime » dans le seul but de « persécuter » le président Moïse Katumbi. Ensemble pour la République avait rappelé que les pistes de Kilwa, Kashobwe, Kasenga, Pweto, dans le Haut-Katanga, et, plus récemment, celle de Kibombo, dans la province du Maniema, avaient toutes été réhabilitées par Moïse Katumbi. Ces infrastructures publiques ainsi remises en état sont entièrement sous le contrôle des autorités établies.

Le difficile combat politique à distance

À chaque fois qu’il s’est exilé dans sa vie, Moïse Katumbi a toujours voulu retourner en RDC. L’homme politique a eu aussi des affaires florissantes grâce à des connexions politiques au pays. Ce qui pousse à croire qu’il n’est pas resté, 3 mois durant, en dehors de la RDC par simple plaisir. « Il a toujours utilisé ses connexions politiques pour faire prospérer ses affaires, qui sont majoritairement situées au Congo, et donc, s’il perd son importance politique, il perd ses intérêts financiers et économiques », analysait en 2019 Jason Stern, directeur du Groupe d’étude sur le Congo (GEC). Moïse Katumbi ne saurait donc mener un combat politique à distance assez longtemps. Ce qui risque de le couper de ses autres intérêts au pays. Surtout qu’après sa défaite électorale en 2023, il se positionne déjà comme un grand favori pour la présidentielle de 2028, comptant sur l’incapacité de Félix Tshisekedi à se représenter après son second et dernier mandat présidentiel.

Heshima

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