Depuis les premiers congolais expatriés en Belgique pour raison d’études vers les années 1950, suivis par de nombreux autres invités à l’exposition de Bruxelles, les congolais n’ont plus arrêté de quitter leur mère patrie pour le vieux continent ou encore pour l’Amérique. Objectif : vivre mieux, apprendre pour appliquer au pays, découvrir le secret du développement pour développer le pays d’origine ou carrément gagner plus pour aider la famille.
En dépit des richesses inépuisables trouvées en Afrique, Bauxite en Guinée, Cacao en Côte d’Ivoire, Olive en Tunisie, Pétrole au Nigéria, Huile de palme au Cameroun, Cobalt, coltan, cours d’eau, en République Démocratique du Congo, les africains n’ont jamais pensé le développement de l’Afrique en Afrique. La RDC a connu toutes formes d’expatriation, certains parents contraints même à la liquidation de leurs indemnités de retraite ou encore à la vente de leurs parcelles pour envoyer leurs rejetons à la trouvaille en Occident. Dieu seul sait nombre de catastrophes qui en ont découlé.
Talon d’achille de Fatshi !
L’actuel Président de la RDC, FélixTshisekedi Tshilombo, est considéré à juste titre comme un produit de la diaspora congolaise, pour avoir été de nombreuses années, le représentant du parti politique de l’Union pour le Démocratie et le Progrès Social (UDPS) dans la zone Benelux. Porteur des aspirations de tout un peuple, Fatshi Béton comme il est affectueusement surnommé, tente de bouger les lignes avec de grandes réformes comme l’effectivité depuis deux ans, de la gratuité de l’enseignement primaire, et l’instauration d’un Etat de droit. Cependant, sa gestion est aussi caractérisée par une forte présence des membres de la diaspora dans son cabinet de travail et au sein du Gouvernement, lesquels ne sont d’ailleurs pas exempts de critiques farouches de la part de la population suite à quelques bourdes enregistrées. La dernière sur la liste, c’est presque un crime de lèse-majesté rendu public via les réseaux sociaux. Des conseillers du Chef de l’Etat, voyant ce dernier faire son entrée dans la salle des audiences, ne songent pas à se lever pour le saluer. La nature veut que ces conseillers soient pour la plupart de la diaspora. L’ire du Chef de l’Etat les a sanctionnés d’une peine non connue du monde extérieur. Quelques mois auparavant, le protocole du Chef de l’Etat avait omis de placer une table à côté du Président alors qu’il recevait des lettres de créance. Ce dernier s’est rendu compte de l’impossibilité de poser son verre. Une autre bourde a concerné le Conseiller administratif Lobo, qui a même été jeté aux geôles pour une histoire de détournement de deniers publics à la barbe du Chef de l’Etat dont il avait pourtant toute la confiance. La pandémie Covid-19 sévissant en RD Congo, cela a permis que les feux des projecteurs soient mis sur Eteni Longondo, le Ministre de la Santé et un autre produit de la diaspora, accusé de détournement.
Intérêt général !
Il n’est pas bon d’être heureux tout seul, un bonheur se contamine, se propage. La recherche de l’intérêt général est appelée à être le moteur de toute entreprise humaine, et pourtant à ce jour, en dépit de quelques biens immobiliers et des éloges dans des plus belles chansons mondaines à cause de leurs prouesses dans la mode ou dans la luxure, les congolais de la diaspora n’ont presque pas œuvré pour l’intérêt général. Il est vrai que d’aucuns pourraient citer des noms de grands politiques ayant fréquenté les meilleures écoles occidentales et qui ont servi au sein des gouvernements ou dans les entreprises publiques. Cependant, la misère grandissante dans laquelle vivent les congolais tant à Kinshasa que dans l’arrière-pays pousse à savoir ce que ces congolais de l’étranger ont réellement fait, six décennies après la grande indépendance.
Au bout des doigts !
La RDC compte tout de même de grands noms qui ont épaté en Occident. Dans le monde des sports, Mutombo Dikembe, premier congolais à évoluer dans le grand championnat américain de Basketball, la NBA, Shabani Nonda, premier footballeur congolais à être meilleur buteur du championnat français et à disputer une finale de la prestigieuse ligue de Champions avec Monaco. Alors que le premier a construit un somptueux complexe hospitalier dans la commune populaire de Masina, lequel porte le nom de sa défunte mère Biamba Marie Mutombo, le second a quant à lui construit un hôtel 3 étoiles dans la commune de la Gombe, Villa Fatuma. Un autre sportif, Cédric Bakambu a lancé une grande fondation qui porte son nom, scolarisant gratuitement des enfants et organisant des tournois de football pour repérer les pépites.
Il serait impossible de parler de sport sans évoquer deux autres noms, Jean-Florent Ibenge et Muntubile Santos. Le premier est revenu en RDC après avoir entraîné des équipes de football en France et en Chine. Son bilan à la tête des Léopards de la RDC (champion du Chan 2016, demi-finaliste avec les léopards A en 2015, meilleur classement FIFA pour la RDC) et l’AS Vita Club (deux fois finalistes de la coupe d’Afrique des clubs et champion de a Ligue Nationale de Football) est tout simplement hallucinant pour un national. Muntubile Santos, star du football zaïrois dans les années 80, s’est expatrié en Europe pour évoluer à Marseille, Bastia, Sochaux et en Allemagne. A son retour début des années 1990 comme entraîneur, il qualifie le Zaïre à la Can 1998 avant de démissionner. Il revient à la tête des léopards locaux en 2009 pour leur offrir le premier titre de la première coupe d’Afrique des Nations des joueurs évoluant sur le Continent. Dans le domaine de la recherche, médecine et de la technologie, quelques noms sortent également de la mêlée.
Le docteur Denis Mukwege a raflé différents prix à l’échelle internationale à l’instar du prestigieux prix Nobel de la paix, du prix Sakharov, docteur honoris causa de l’Université de Liège et autres mérites. Sur le plan national, ce médecin est très actif à l’hôpital de Panzi à Bukavu où il soigne les femmes victimes des violences sexuelles, ce qui lui a valu le nom de « réparateur des femmes». En plus son activisme pour la lutte contre l’impunité est très remarquable. Il milite pour l’application du Rapport Mapping. Le docteur Jean-Jacques Muyembe a pu éradiquer tous les épisodes de l’épidémie Ebola. Présentement, il œuvre dans la riposte contre la Covid. Sandrine Mubenga est rentrée au pays pour créer une filiale de Smin Power, spécialisée dans la conception et l’installation du système utilisant les énergies renouvelables.
En plus, elle siège au Conseil d’administration de la première université jésuite du pays, l’Université Loyola. Sandrine Mubenga a fait de brillantes études couronnées par un doctorat en génie électrique à l’Université de Toledo dans l’état d’Ohio aux Etats-Unis. C’est là qu’elle a mis au point l’hybridation des véhicules électriques. Ils ne sont pas nombreux ces congolais de la diaspora qui s’évertuent à former l’élite dans différents établissements d’enseignement supérieur et universitaire. Dans le domaine de la communication, Christian Lusakueno passe pour la plus grande réussite de la diaspora congolaise. A la tête de la Radio Top Congo Fm, l’homme a réussi pendant plus de dix ans à donner la parole à toutes les couches sociales de la RDC à travers des émissions comme le débat, engageant dans la foulée de dizaines des congolais.
Fiasco !
A ce jour, que retenir de l’exil économico-culturel des congolais en Occident ? Quel bilan présenter si ce n’est que le catastrophique qui se présente clairement. La diaspora congolaise n’aura pas convaincu jusque-là, son action pour l’intérêt général est faible voire inexistante. De nombreux congolais continuent de s’exiler en Occident ; au péril de leurs vies, certains affrontent les vagues déferlantes de la Méditerranée pour atteindre les côtes italiennes ou passent des mois d’extorsion et de maltraitance entre la Turquie et la Grèce avant d’arriver dans la zone Schengen. Mais pour quelle finalité si ce n’est pour fuir la misère du quotidien congolais. Outre cela, la société congolaise ne bouge pas grâce à sa diaspora censée être son élite, son héroïne. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire, laver cet affront. Déception.
LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE
David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.
Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.
Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».
Ce que Global Facility fait en RDC
Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays.
L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».
Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.
L’appui à la CENAREF
Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien.
Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».
Le problème des transferts des flux
Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.
Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.
Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.
Un travail dur et dangereux…
Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».
DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA
Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.
Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.
En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.
Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.
L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars
A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.
Une diaspora croissante
A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.
Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus.
Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.
C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.
Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.
REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE
Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.
La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires.
L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.
Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF.
Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners.
La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.
L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.
Intérêts des assises
Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023.
Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.
Publics cibles et thématiques
Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs.
Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.