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Diaspora

L’occident, le cimetière des artistes congolais

La République Démocratique du Congo est connue pour être un des pays les culturels du continent africain, certains n’hésitent même pas d’en faire le précurseur de la culture africaine et le premier agent marketing de cette culture à la fois riche et diversifiée en occident.

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© Vlad

Les musiciens congolais sont notamment les premiers à affronter les salles occidentales, des plus grandes aux plus mythiques. Pascal Tabu Ley Rochereau, premier africain à monter plus de dix fois sur la scène de l’Olympia de Paris de Bruno Coquatrix vers les années 70, Abeti Masikini, cette diva  de la musique congolaise et africaine est le premier musicien africain à se produire au Zénith de Paris. Ces deux précurseurs seront plus tard suivis par d’autres congolais comme Papa Wemba et le Zaïko Langa Langa qui seront les premiers africains à jouer au Japon ou encore par Koffi Olomidé, premier africain à jouer en 2000 au Palais omnisport de Paris Bercy et il s’apprête à être le premier à fouler ses pieds à Paris la Défense Arena en France, une première pour un africain.

Dans le monde de la télévision, le Congo est aussi le premier pays à se lancer dans la sitcom et le théâtre, à en croire le nombre de ses groupes à avoir effectué le déplacement vers l’Europe.

Un mythe Trans générationnel !

 De l’indépendance de la RDC en 1960 à ce jour, l’Europe a toujours été considérée comme le paradis sur terre, les difficultés d’ordre économique et social influent sérieusement sur cette appréhension de la vie et de la stabilité. Le secteur de la culture n’est pas épargné par cette vague migratoire des congolais vers l’Europe. D’une génération à une autre depuis les années 1970, période au cours de laquelle les premiers contrats pour l’occident ont commencé à tomber sur les tables des artistes congolais, il ne se passe pas une tournée sur le vieux continent sans qu’il n’y ait des défections ; la dernière en date étant celle de cinq musiciens de Fally Ipupa (Custo Mopiwi, Billy synthé, Golvi solo, Boussole et Kabuya) décidés de rester en France. Des années avant eux, des dizaines d’autres provenant de différents groupes avaient frayé le chemin.

En 1985, une bonne trentaine des musiciens de Papa Wemba restent en France dans le cadre d’un long séjour qui court jusqu’à ce jour, certains d’entre eux n’étant plus jamais retournés à Kinshasa même pas pour des vacances.

Dans la même décennie, le Grand Zaïko autrement appelé Zaïko wawa que dirige Pépé Félly Manuaku s’envole pour l’Europe, c’est toute l’équipe composée de Chimita el diego ou encore Joe Poster qui preste d’une ville à une autre avant, qu’à la surprise générale, le leader de l’orchestre leur annonce ouvertement sa décision de ne plus retourner à Kinshasa. Dans un premier temps, la chose est vue comme une blague, cependant, un matin les musiciens se réveillent et ne trouvent leur meneur, c’est la débandade en Europe.

Les années 90 marquent l’ascension de ce mouvement de fugue des musiciens au point que cela devienne une évidence pour les patrons d’orchestres et les producteurs de spectacles. Le quartier latin de Koffi Olomidé ou encore les Wengé en  font avec des défections à chaque tournée européenne.

Les comédiens !

La décennie 80 a aussi vu des artistes comédiens tels que Mangobo, Monzali, Kimbanseke, Sans souci, Lokuli et Ngalufar faire l’Europe. A cette époque, ces produits du groupe Nzoyi sont des stars de la télévision nationale du Congo (Zaïre).  Alors que Sans souci, Kimbanseke, Lokuli ou encore Ngalufar regagneront le Congo natal où ils ont conservé leur succès grâce à des pièces à succès jusqu’au début 2000, Mangobo et Monzali vont décider de rester en Europe, Hollande pour le premier et Belgique pour le second, abandonnant ainsi l’art pour lequel ils ont effectué le déplacement.

Il y a trois ans, lors d’une émission culturelle émettant depuis Kinshasa, Mangobo revenu en vacances à Kinshasa tente de justifier son silence en déclarant qu’il continue de se produire en salle avec  un groupe métissé. Même s’il a conservé son sens de l’humour, l’homme n’est plus le même, parti de Kinshasa alors âgé de la trentaine révolu, c’est à plus de 60 ans qu’il refait son apparition.

Quant à Monzali, il est décédé au mois de juillet dernier, il est parti pour ne jamais revenir. Depuis, Sans Souci est mort en 2008, Lokuli en 2014, Kimbanseke est retourné en Europe et Ngalufar continue à œuvrer dans les campagnes de sensibilisation et la publicité à la télévision.

Chez les plus jeunes, la tendance n’a pas changé, si Saï Saï, Esobe ou encore Caleb Tukebana qui ont bâti de grands empires du cinéma ou de la télévision à Kinshasa, se permettent de faire des allers-retours entre Kinshasa et les capitales européennes, de nombreux autres sont partis pour ne jamais revenir. Zigoura, qui était précurseur du cinéma traditionnel, Méta, Deux minutes, Samy Mokili, Doutshé Kapanga, Mike la Duchesse, Sonya, Maxi Bondowe, Molayi, Djanny Fayi, Appo Firenze Likoyi, José de Londres, Lipati, Esengo sont ces noms sur qui reposait pourtant la relève du cinéma et de la comédie congolais. En Europe où ils résident désormais, ces artistes comédiens tentent vainement de faire parler d’eux via des émissions YouTube, cependant, ce n’est pas la même audience encore moins les mêmes chefs-d’œuvre pour lesquels pourtant le grand public les avait découverts.

Perdus de vue !

Sak Sakoul, Loko Masengo et Mario Matadidi, le fameux trio madjesi du groupe sosoliso n’est pas mort, les trois chanteurs sont tous vivants et résident la fin des années 70 en Europe, et pourtant, c’est le silence le plus total pour ces artistes qui, pendant presque 4 ans ont donné du fil à retordre à Tabu Ley, Franco et les autres. Ils ont révolutionné la rumba en y ajoutant des sonorités funk et se sont mis l’Afrique à leurs pieds causant de nombreux dégâts lors de leurs prestations. Exilés depuis en Europe, ils n’ont plus produit des disques, dégoûtés par les nombreux coups politiques qu’ils ont subis.

Des célèbres chanteurs tels que Papy Tex, Canta nyboma, Nzaya Nzayadio, Cartouche, Stino Mubi, Luciana Demingongo, Mascotte de Catalas, Malaj, Lokombe, Utamay, De souza pour les plus vieux ; sont devenus intermittents de spectacles, chantant comme requins dans certains albums ou œuvrant dans des chœurs lors de certains concerts, question pour eux de nouer les deux bouts du mois.

La quatrième génération de la musique congolaise, a été le plus grand pourvoyeur de ce cimetière des artistes.

Les transfuges de Quartier Latin de Koffi Olomidé, Bouro Mpela, Sam Tshintu, Modogo abarambwa, Savanet depitsho, Soleil wanga, Mamale 2pac, Gibson Butukondolo, Suzuki, Willy Bula Ziggy, Lola Muana, Junior Kingombe, BB Kero, Mboshi lipasa, Somono Dolce, etc. qui ont bercé les plus belles mélodies de cet orchestre et des mélomanes congolais, sont, comme leurs prédécesseurs, lancés dans des travaux à mi-temps pour subvenir à leurs besoins. La musique n’est plus qu’un passe-temps du week-end. Les professionnels, stars d’hier, passent presque incognito dans des rues parisiennes ou bruxelloises des fois sous les regards ébahis de leurs anciens fanatiques.

C’est aussi le cas des Tutu Caludji, le créateur de la célèbre danse « ndombolo » devenue la marque déposée de la musique congolaise, Serge Mabiala, Aimélia lias, Alain Mpela, Didier Lacoste, Céleo scram, anciens membres du clan Wenge qui ont totalement disparu de la sphère disco et scénographiques.

Les musiciens quant à eux, se comptent par dizaines, les virtuoses de la guitare ou de la batterie comme Pépé Felly Manuaku, Alain Makaba, Didier Masela, Roxy Tshimpaka, Seck Bidens, Rigo star, Maika Munan, Paty Moleso, Patou Solo, Dally Kimoko, Bongo Wende, Japonais Malanji, Burkina Faso, Popolipo Beniko, Lebu Kabuya, Paty Bass, Nguma lokito, Cain Madoka, Patient Kusangila, Christian Mabanga, Thierry mogratana, Ono Kapanga, Pitshou concorde, Désiré synthé, Titina alcapone, Stallone Esthétique, Binda bass, Delo bass, Flamme Kapaya, converti au christianisme et tant d’autres perdus de vue qui ont fait, autrefois, la pluie et les beaux temps de la musique congolaise et africaine.

Une retraite qui ne dit pas son nom !

Comme les derniers transfuges de Fally Ipupa, restés en France après le concert triomphe au Accor Arena, l’ont déclaré : « rester en Europe est une forme d’indemnité de sortie pour les artistes congolais ».

Le manque de sociétés sérieuses de droits d’auteurs, une absence de politique culturelle et le faible pouvoir d’achat du congolais font des artistes musiciens congolais, une classe vulnérable dans la société. Etre propriétaire d’un orchestre est quelque peu gage de réussite et de richesse, au détriment des membres qui le composent. Ils ne reçoivent que des minimes revenus des concerts et des disques, la part du lion revenant au leader qui les contraint à mendier leur pain auprès des personnes de bonne volonté. Une vie de misère qui pousse ces artistes à ne rêver que d’une chose : l’Europe, la vie est plus simple, du vestimentaire à l’alimentaire en passant par le transport et la communication, la sécurité sociale y est assurée. Voir l’Europe et y mourir s’il le faut devient l’ultime issue pour ces artistes. Et cela est vérifiable, une fois exilé, ces as de l’art, descendants de Mozart, de Grand Kallé et de Franco, s’inhument dans ce grand cimetière qui engloutit toute leur inspiration d’antan.                                                                          

   ATEM

Diaspora

LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE

David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.

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Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. 

En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.

 Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».

Ce que Global Facility fait en RDC

Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays. 

L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».

 Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.

L’appui à la CENAREF 

Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien. 

Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».

Le problème des transferts des flux 

Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.

Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.

 Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.

Un travail dur et dangereux…

 Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».

 Hubert MWIPATAYI

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Diaspora

DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA

Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.

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Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.

En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.

Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.

L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars

A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.

Une diaspora croissante

A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.

Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus. 

Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.

C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son  expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.

Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.

 Hubert MWIPATAYI  

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Diaspora

REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE

Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.

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La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires. 

L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.

Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF. 

Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners. 

La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.

 L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.

Intérêts des assises 

Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à  la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023. 

Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.

Publics cibles et thématiques

 Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements  et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs. 

Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.

Heshima

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