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Politique

MABUNDA, victime collatérale :les six erreurs de Mabunda

Heshima Magazine revient sur les six erreurs de Mabunda qui ont amené à sa déchéance.
281 élus nationaux des 484 présents ont dit « oui » à l‘éviction de Jeanine Mabunda de sa fonction de présidente de l’Assemblée nationale. Une pétition initiée par les honorables Muhindo Nzangi et Paulin Maembo, déposée samedi 5 décembre dans des conditions exceptionnelles.

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Après avoir présidé l’hémicycle pendant une année et sept mois, il est reproché à l’élue de Bumba, une gestion opaque de la caisse de l’Assemblée nationale. Les 279 signataires de ladite pétition reprochent également à celleci, de s’ « illustrer par des initiatives cavalières conflictogènes et partisanes » telles que la recevabilité du projet de loi Minaku-Sakata, son appui avéré à la candidature de Ronsard Malonda à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante ou encore l’appel au boycott de la prestation de serment des juges de la Cour constitutionnelle, dont le camp Kabila contestait la nomination. Entre les éléments techniques évoqués et la nouvelle majorité recherchée par le Président Tshisekedi (Union sacrée), Jeanine Mabunda destituée !

Guerre d’esprit

 Jamais un président de l’Assemblée nationale n’a subi autant de pression que Jeanine Mabunda. Elle est la cible de toutes les attaques. Après que le Conseil d’Etat a déclaré irrecevable la requête de déchéance du député national Fabrice Puela, justifiant sa décision par le fait que celle-ci n’a pas obéi aux conditions de sa loi organique, la chute de Jeanine Mabunda parait bien surprenante pour celle qui a été élue avec 375 voix le 24 avril 2019, par son regroupement politique FCC et son allié Cach. Au cœur de nombreuses querelles politiques entre le FCC-CACH, il lui est reproché de se mettre en avant en attaquantfrontalement le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Elle était vue en première ligne des visages qui défiaient le Président de la République. Et pourtant on se souviendra des félicitations de ce dernier devant le Parlement réuni en congrès le 13 décembre 2019: je réitère mes félicitations à Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi qui est une femme non seulement dynamique mais aussi intelligente ; elle incarne le visage de l’alternance et est parmi les femmes qui font la fierté de la nation avait-il déclaré. Que s’est-il donc passé ? Voici les Six erreurs de Mabunda

 1. L’autorisation de débattre d’un acte du Chef de l’Etat à la plénière du 7 juin 2019, où le député national Charles Nawej a même traité le Président de la République d’inconscient pour avoir signé les ordonnances de nominations des mandataires de la Gécamines et de la SNCC. Outré, le député Christophe Lutundula avait répliqué en insistant sur le fait que la chambre basse n’avait pas qualité à juger les actes posés par le Président de la République. Des propos qui avaient déclenché la colère des députés Cach et militants de l’Udps.

 2. Le cinquième président de la RDC avait menacé, devant la d i a s p o r a congolaise de Londres, de « virer » des ministres, voire de dissoudre l’Assemblée nationale, si ses partenaires de la coalition fidèles à son prédécesseur Joseph Kabila sapaient son pouvoir. “Le Congolais m’a confié une mission et je dois rendre compte à ce peuple. Et celui qui ne va pas suivre mes instructions et qui s’attachera aux instructions de sa famille politique, il sera viré. Je ne peux pas dissoudre l’Assemblée nationale tant qu’il n’y a pas crise. Mais en cas d’obstruction, je serai contraint, en fin de compte, de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale”.

Une annonce qui a résonné comme une bombe aux oreilles de ses alliés Fcc. La Présidente honoraire de l’Assemblée nationale avait convoqué une conférence de presse où elle a répondu à cette menace demandant d’éviter les « malentendus » et les risques de « haute trahison », évoquant au passage l’article 165 de la Constitution. « Toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposée au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution » a-t-elle déclaré devant la presse et des élus nationaux présents.

Au lendemain de cette sortie très médiatisée, le député national Crispin Mbindule a reproché à Mabunda de n’avoir pas consulté la conférence des présidents ni soumis la question à la plénière souveraine avant de répondre aux propos de Félix Tshisekedi. « Si elle ne retire pas ses propos, nous, députés acquis au bon sens, nous allons aider madame la présidente à ne pas chaque fois s’attaquer aux messages du chef de l’État », a-t-il renchéri. L’erreur fatale de Mabunda est de vouloir à tout prix montrer les biceps, s’exclamaient quelques analystes politiques.

La joie des députés nationaux après destitution du bureau Mabunda

3. Sa prise de position sur l’ordonnance du chef de l’état sur la proclamation de l’Etat d’urgence sanitaire en tenant en haleine l’opinion nationale et internationale. Le président du Sénat Alexis Thambwe Muamba (FCC) et l’ancienne Présidente de l’Assemblée Nationale avaient pris la décision de convoquer un congrès afin de corriger ce qu’ils ont qualifié de « faute », accusant le Président Tshisekedi d’avoir violé la Constitution en proclamant l’état d’urgence sanitaire. Le Président de la République a pris une ordonnance de fait proclamant l’Etat d’urgence sanitaire en violation de l’article 119.2 de la Constitution a dit Alexis Thambwe sur une radio locale. Le congrès qu’ils s’apprêtaient à convoquer avec sa collègue de l’Assemblée devait régulariser cette prétendue violation de la constitution et légiférer sur l’état d’urgence en RD Congo.

Sur les ondes de la radio Top Congo Fm, le Président du Sénat a ajouté : bien que la procédure suivie par le Chef de l’Etat n’ait pas été conforme à cette disposition, le Parlement, sans faire du juridisme, devrait faire en sorte que cette mesure soit conforme aux prescrits de la loi fondamentale. Cela a été mal interprété par leurs alliés du Cap pour le changement qui les ont accusés d’arrogance et attaques irrespectueuses. Sur la même radio, Jean Marc Kabund s’est insurgé de voir Thambwe Mwamba faire croire à l’opinion que le Président a violé la constitution. Saisie pour interprétation, la Cour constitutionnelle a ainsi mis fin à la polémique.

 En effet, les neuf magistrats ont levé toute ambiguïté et déclaré l’ordonnance du président conforme à la constitution dans l’arrêt RConst 1 200. 

4. L’entérinement de Ronsard Malonda pour présider la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont le nom a été choisi par six des huit confessions religieuses chargées de désigner le prochain président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et qui a été confirmé en plénière à l’issue d’une séance tendue. L’opposition, la société civile et même le parti au pouvoir ont dénoncé ce choix, accusant Ronsard Malonda d’avoir joué un rôle majeur lors du scrutin controversé de décembre 2018. La Cenco et l’ECC ont notamment dénoncé un « passage en force » de la majorité. Cette décision est intervenue alors que cette question ne figurait pas à l’ordre du jour de la plénière au sein de l’Assemblée nationale accusent certains élus nationionaux. Le matin même, plusieurs députés affirmaient ne pas en avoir été informés. Refusant de revenir sur sa décision, l’ancienne Présidente de l’Assemblée Jeanine Mabunda a appelé plutôt les confessions à s’apprêter à désigner les autres animateurs.

Cet entérinement de Ronsard Malonda a été à la base de plusieurs manifestations sanglantes à travers tout le pays, amenant, entre autres irrégularités, le Chef de l’Etat à refuser d’investir ce dernier comme Président de la Ceni.

5. Son absence à la cérémonie de prestation de serment de trois nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle. Nous ne pourrons organiser cette cérémonie ni en être partie prenante avaient signé dans un communiqué conjoint les deux présidents de la chambre basse et haute. Lors de ladite cérémonie, le Chef de l’Etat a été accueilli par le Vice-président du Sénat Samy Badibanga, ancien proche collaborateur de son défunt père, le Gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila ainsi que le Bourgmestre de la commune de Lingwala. L’absence du Premier Ministre ainsi que de deux Présidents du Parlement (tous FCC) à la prestation de serment des juges de la haute Cour a été l’élément déclencheur des consultations initiées par le Président de la République.

 6 . Les propositions de lois Minaku-Sakata Juin 2020. Alors que certains pays d’Europe ont entamé le processus de déconfinement après la première vague du virulent coronavirus, la RDC est encore confinée depuis fin mars et soumise aux services minimums. Les mesures barrières sont en vigueur et la commune de la Gombe où se trouvent la plupart des institutions est confinée. L’accès est conditionné par la présentation d’un macaron spécial. L’armada sécuritaire est bien là pour limiter la propagation du coronavirus à Kinshasa. C’est pourtant au cours de cette

période délicate que les députés nationaux Aubin Minaku et Gary Sakata, deux professeurs d’université, membre du Front commun pour le Congo, décident de proposer une loi à l’Assemblée nationale. Juristes de formation et de profession, les élus du peuple orientent leur projet dans le domaine de la Justice. Trois propositions de lois :

  •  Proposition de loi organique modifiant et complétant la loi n°13/011 du 13 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de l’ordre judiciaire ;
  •  Proposition de loi organique modifiant et complétant la loi n°06/20 du 10 octobre 2006 portant statut des Magistrats, telle que modifiée et complétée par la loi organique n°15/014 du 1er août 2015 ;
  •  Proposition de loi modifiant et complétant la loi organique n°08/013 du 05 août 2008 portant organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature. 

Ces propositions qui visaient à restreindre significativement l’indépendance de la justice en accordant des pouvoirs exorbitants au Ministre de la Justice issu de la même famille politique que les deux initiateurs, ont, avec une étonnante rapidité, été débattues en plénière puis envoyées en Commission politique, administrative et juridique provoquant des violentes manifestations à travers le pays. Dans une ère caractérisée par l’instauration de l’Etat de droit avec notamment des arrestations des personnalités politiques de haut vol pour détournement des fonds publics, cette démarche des élus du FCC semblait malvenue. Jeanine Mabunda ne sera pas épargnée par les critiques qui l’accusent d’avoir favorisé cette démarche hasardeuse qui serait passée, n’eût été la vigilance populaire.

Mal comprise ?

 Pendant sa présidence à la tête de l’Assemblée nationale,Jeanine Mabunda aurait, au-delà d’avoir affaire à Félix Tshisekedi, eu de très mauvais rapport avec ses collègues députés en général et en particulier ses pairs du FCC qui, à cause des frustrations, étaient déjà en esprit dans l’«union sacrée ». Les pétitionnaires l’accusent d’opacité dans la gestion des finances, de mépris à l’égard de la plénière et de violation répétées de la constitution et du règlement intérieur. « Je peux vous rassurer qu’en toute simplicité, au-delà des incidents et accidents, si nous avons été mal compris, nous nous excusons », a-t-elle déclaré. Déchaînés, ses collègues députés nationaux n’ont plus voulu faire marche arrière. Sa chute constitue ainsi une victoire pour le Président Tshisekedi qui a annoncé, le 7 décembre 2020, la fin de la coalition FCC-CACH et la nomination d’un informateur au regard de l’effritement de la majorité parlementaire.

Un exercice de démocratie salué par tous

Le Bureau d’âges dirigé par Mboso Nkodia a assuré le vote dans le calme et en toute quiétude, surtout dans la transparence en dépit du climat de méfiance et de vigilance qui y régnait.

 Après la chute du bureau Mabunda, des réactions ont fusé de partout. Dans un tweet, le parti du peuple pour la reconstruction et le développement dont Jeanine Mabunda est cadre, a dit s’incliner avec « sportivité ». « Courage camarades, on ne gagne pas à tous les coups. Redressons nos têtes rapidement. La douleur est profonde, mais elle ne doit pas nous ébranler. Continuons la lutte, chers soldats » a encore tweeté le Pprd. La sénatrice Francine Muyumba, membre du même parti, a dit s’incliner aussi devant une pratique démocratique. « Je reste convaincu que ce n’est qu’une bataille qui a été perdue par le FCC. D’autres étapes nous attendent et le FCC continuera sa lutte pour la démocratie, la souveraineté nationale et la refondation de la nation », a déclaré Félix Kabange Numbi. Abondant dans le même sens, Steve Mbikayi, député national et membre du FCC indique : « Nous nous arrangerons en ordre de bataille pour continuer la lutte ». De son côté, Moïse Katumbi, président de la formation politique Ensemble pour la République, a félicité les députés nationaux pour le vote qu’il qualifie d’historique. RDC : les scènes qui disent tout.

Ce soir nous avons écrit un nouveau chapitre de notre histoire. Après l’alternance du 19 janvier 2019, on se souviendra aussi du 10 décembre 2020. Le Congo a gagné, la démocratie aussi. Vivement l’union sacrée ! », a tweeté le député Patrick Muyaya. Pour Delly Sesanga, la déchéance de Mabunda symbolise la victoire historique de la démocratie sur l’arbitraire.

La joie de Kabund et Kabuya 

La satisfaction de Jean-Marc Kabund était manifeste. Celui que l’on surnomme « Le Maître-Nageur », alors 1er Vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, avait été déchu le 25 mai 2020, avec 289 voix, à la suite de la pétition initiée par JeanJacques Mamba, député du Mouvement de Libération du Congo (MLC). Tel un devin, Kabund avait annoncé avant même que Félix Tshisekedi ne clôture ses consultations, qu’il n’y aurait ni coalition ni cohabitation, ce qui lui a valu des critiques. Le Secrétaire général de l’Udps, Augustin Kabuya, est l’autre responsable du parti de feu Etienne Tshisekedi dont la joie était au zénith. 

Honorable Jean Marc
Kabund

Le FCC trahi par ses propres fils

 Minimisant le degré de désagrégation de la plateforme, les députés nationaux du FCC se sont rendus à la plénière pour démontrer qu’ils sont toujours majoritaires. Pourtant, les signes annonciateurs étaient déjà là. Avec l’annonce des consultations, nombreux avaient commencé à se détacher au vu et au su de tout le monde. Les responsables de la plateforme en ont visiblement pris conscience en retard avec la perte de la bataille par la speakerine de la Chambre basse du Parlement. Jusque dans la salle, nombreux députés du FCC ont agi en véritables hypocrites, eux qui désapprouvent le fait que moult décisions soient prises sans eux. « Il y a certains de nos collègues avec qui nous avons cheminé ensemble depuis de longues années et qui ne veulent plus. Il y en a aussi, comme dans toute société, qui sont des mécontents et qui nous ont passé un message par ce vote. Nous allons en tenir compte et nous réorganiser pour gagner à nouveau lors des élections des nouveaux membres du bureau définitif. La plupart des députés qui ont fait tomber le bureau Mabunda sont du FCC », a reconnunu François Nzekuye, député Pprd. Evidemment, plusieurs se disent frustrés au sein de la plateforme. Ils estiment que Mabunda Lioko Mudiayi et son équipe ont récolté les résultats des rapports difficiles qu’ils entretenaient avec eux. Un député Pprd a même dansé après sa chute. « Il n’était pas facile de déboulonner ce système. Aujourd’hui, c’est le début d’un grand processus », a déclaré le député national Pierre Lihau, élu de Bumba sur la liste Pprd. Pour sa part, Sonia Rolley, journaliste à RFI, a fait part des révélations d’un élu FCC qui a affirmé que la destitution de Mabunda reflète l’échec de la stratégie politique de Joseph Kabila depuis 20 ans. « Toujours élargir la coalition à de nouveaux partis alimentaires, concentrer les décisions entre les mains d’une poignée et traiter les alliés comme des vassaux », commente-t-elle.

L’heure est à l’autopsie.

 Le bureau d’âges n’a pas encore fixé la date du vote des membres du bureau définitif, mais, en attendant, les ténors de la plateforme chère à Joseph Kabila, après le revers, prônent le resserrement des rangs et appellent au changement de tactique. Tel est le cas de Patrick Nkanga qui réclame des changements profonds au PPRD et au FCC. Certains cadres réclament tout simplement le départ du coordonnateur Néhémie Mwilanya et de Ramazani Shadary. 

Olyncia Kashema

Politique

POST-LÉGISLATIVES NATIONALES KAMERHE, SAMA BEMBA, BAHATI…LA BATAILLE POUR LES POSTES LANCÉE

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est arrivée en tête des législatives nationales avec 69 sièges sur les 477 attribués. Elle est suivie de l’UNC et alliés de Vital Kamerhe qui rafle la deuxième place, lequel devance l’AFDC-A de Modeste Bahati, talonnée par le MLC de Jean-Pierre Bemba, tandis que la formation de Katumbi pourrait devenir la principale force d’opposition. Une bataille pour les postes se dessine déjà…

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A pres un retard de 11 jours par rapport à la date de publica – tion des ré s u l t a t s prévue au 03 janvier 2024, conformément au calendrier électoral de la CENI, le suspense a enfin été levé sur les noms des députés qui vont siéger à l’Assemblée nationale pour les 5 prochaines années. Sous réserve éventuelle de l’issue des recours. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est acquittée de cette étape dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier 2024 en rendant public les résultats provisoires des élections législatives du 20 décembre 2023. Finalement, après deux semaines d’attente, 23 000 candidats ont enfin connu leur sort.

Sans surprise, le parti présidentiel, l’UDPS, est arrivé en tête avec 69 des 477 sièges attribués sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Les 23 restants correspondent aux circonscriptions où le vote n’a pas pu avoir lieu à cause de l’insécurité, notamment dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth. A ce lot, s’ajoutent les résultats de certains autres territoires où des suffrages ont été soit annulés, soit suspendus pour des raisons d’enquête.

Il s’agit par exemple de Masi-Manimba dans le Kwilu et de Yakoma, dans la province du Nord-Ubangi où des élections ont été invalidées. Quant à Bomongo et à Budjala, le décompte des scrutins a été stoppé pour cause d’investigation. A souligner que le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, avait boycotté l’ensemble de ces scrutins. Martin Fayulu, classé troisième à la présidentielle, avait pour sa part boycotté les législatives. 

L’UDPS devra composer…

Le parti de Félix Tshisekedi, fraîchement réélu avec plus de 73 % des voix pour un second mandat, ne réunit pas à lui seul la majorité absolue. « même si on ajoute tous les autres partis satellites de l’UDPS », fait remarquer Ithiel Batumike, chercheur à Ebuteli, un institut congolais de recherche sur la politique et la sécurité.

Ce qui nécessite que l’UDPS compose avec d’autres alliés pour dégager la majorité au parlement. L’UNC et alliés de Vital Kamerhe a créé la sensation en raflant 39 sièges devant l’AFDC-A de Modeste Bahati (35 sièges) et le MLC de JeanPierre Bemba se pointe en quatrième position avec une faible moisson de 19 sièges. Ces forces pourraient faire la différence dans cette quête de majorité parlementaire en faveur de Félix Tshisekedi. 

Pour l’heure, seul Ensemble pour la République pourrait devenir la principale force d’opposition du pays, pour la première fois dans l’histoire de ce jeune parti créé en 2019. Le mouvement de Moïse Katumbi, arrivé second à l’élection présidentielle avec 18 % des voix, obtient une vingtaine de sièges et se classe neuvième sur 71 formations candidates aux législatives.

Un peu moins de la moitié d’entre elles n’ont pas atteint le seuil de voix nécessaire (1 %) et ne disposeront pas de mandataires. Parmi elles, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN), du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege. Dans ces conditions, avec combien de partis Félix Tshisekedi devra-t-il faire alliance pour atteindre la majorité et ainsi nommer son futur gouvernement ? Les tractations avec les 44 formations politiques désormais représentées à l’Assemblée nationale ont commencé bien avant l’annonce des résultats. 

Kamerhe à la manœuvre… 

La période post-électorale suscite déjà des appétits au sein de l’Union sacrée de la Nation. L’heure est désormais au partage du butin après avoir permis à Félix Tshisekedi d’obtenir un second mandat à la magistrature suprême. C’est Vital Kamerhe, le félin, qui a lancé les hostilités en premier. Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a d’ores et déjà réussi à rassembler plus de 100 députés autour de lui, notamment des leaders d’autres formations et regroupements tels que Julien Paluku, Tony Kanku Shiku et Jean-Lucien Bussa pour la mise en place d’une nouvelle plateforme politique dénommée « Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR) ». L’enjeu ? C’est autour des postes clés de la République, à savoir la primature, la présidence de l’Assemblée nationale ainsi que celle du Sénat que l’empoignade aura lieu. 

D’autres protagonistes dans la course… 

Après la sortie officielle de PCR de Vital Kamerhe, l’actuel Premier ministre refuse aussi de se tenir à carreau face aux appétits politiques de Vital Kamerhe et d’autres poids lourds de l’Union sacrée de la Nation. Ainsi, Jean-Michel Sama Lukonde est à la manœuvre pour le positionnement d’une plateforme in  titulée « Dynamique agissons et bâtissons (DAB) ». DAB réunirait 72 députés nationaux, plus de 100 députés provinciaux et conseillers communaux.

Plusieurs personnalités de l’actuelle majorité de l’Union sacrée en seraient membres, entre autres, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka avec le regroupement A24, A25, AN ; les ministres Guy Loando et Muhindo Nzangi avec leurs formations politiques AREP et AVRP ; Godefroid Mayobo du Palu, Modeste Mutinga, John Tibasima, Jonathan Bialosuka, Dany Banza d’ACO, ainsi que l’ancien conseiller de Félix Tshisekedi, Jean-Claude Kabongo.

Parallèlement à cette démarche de Kamerhe et Sama Lukonde, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a rencontré l’actuel président du Sénat, Modeste Bahati, JeanPierre Bemba, vice-Premier ministre, ministre de la Défense ainsi que le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. Une troisième méga plateforme pourraient naitre de ces trois membres du présidium de l’Union sacrée de la Nation.

 Heshima

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Nation

INVESTI LORS D’UNE CÉRÉMONIE HISTORIQUE TSHISEKEDI DÉVOILE LES PRIORITÉS DE SON NOUVEAU QUINQUENNAT

Le président réélu de la République démocratique du Congo a prêté serment le 20 janvier 2024 à Kinshasa pour un second mandat. Le chef de l’Etat congolais a, dans son speech, égrainé 6 objectifs prioritaires de ce nouveau quinquennat s’engageant à veiller à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus.

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F élix Tshisekedi, brillamment réélu avec 73,47% des suffrages, a vu grand pour sa prestation de serment. L’homme a choisi le stade des Martyrs de la Pentecôte rempli au maximum de sa capacité de 80 000 places. Dixsept chefs d’Etat africains en fonction, quatre honoraires et des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays y étaient présents, pour une cérémonie sous haute sécurité et très protocolaire, avec au rendez-vous fanfare, cavalerie et prières, le tout sous une très grande ovation.

Il s’agit des présidents du Burundi, du Kenya, de la République centrafricaine, du Gabon, de la République du Congo, de la Guinée Bissau, de la République d’Afrique du Sud, de l’Angola, du Tchad, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, du Malawi, du Zimbabwe, de la Zambie, du Sénégal, de la Gambie et du Ghana. 

Les présidents honoraires sont ceux du Kenya, de Madagascar, de la Tanzanie et du Nigéria. Pour des millions de Congolais qui ont suivi la cérémonie à distance, la chaine nationale (RTNC) a innové en filmant en direct le départ du président de la République depuis le Palais du Mont-Ngaliema, dans les hauteurs du camp Lieutenant-colonel Tshatshi, jusqu’au Palais du peuple où le chef de l’Etat a changé de véhicule, optant pour une Toyota décapotée escortée par la cavalerie.

 C’est avec une telle escorte sécurisée dans l’air notamment par des hélicoptères des forces spéciales que Félix Tshisekedi a fait son entrée solennelle au stade des Martyrs de la Pentecôte. « Je jure solennellement (…) de défendre la Constitution et les lois de la République, (…), de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire », a déclaré devant les juges de la Cour constitutionnelle le président réélu, avant de recevoir les salutations des chefs coutumiers des 26 provinces du pays. « J’ai conscience de vos attentes », a-t-il enchaîné dans son discours d’investiture, faisant allusion notamment au chômage, au pouvoir d’achat, à la situation des jeunes, à la promotion des femmes tout comme des personnes vivant avec handicap et à la cohésion nationale.

6 objectifs prioritaires

Dans son allocution d’investiture, Félix Tshisekedi a esquissé les objectifs prioritaires de son nouveau mandat. Il est question de six axes, à savoir : créer plus d’emplois ; protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change ; assurer avec efficacité la sécurité des populations et de leurs biens ; poursuivre la diversification de l’économie ; garantir plus d’accès aux services sociaux de base et renforcer l’efficacité des services publics. 

Par rapport à son expérience de cinq dernières années au pouvoir, Félix Tshisekedi semble avoir tiré les leçons qui peuvent l’aider à améliorer sa gouvernance actuelle. « Tirant les leçons de l’expérience passée et tenant en compte vos aspirations, je m’engage pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il promis.

Il a par ailleurs rendu hommage à ses alliés de l’Union sacrée de la Nation au sein de laquelle se trouve l’UDPS, son parti, et il a également adressé un clin d’œil aux candidats de l’opposition, promettant de veiller à ce que le rôle de cette dernière soit effectif lors de ce quinquennat, notamment avec la désignation de son Porte-parole telle que reconnue par la Constitution.

Le chef de l’Etat congolais a aussi épinglé les efforts fournis dans la sécurisation des populations et la défense de l’intégrité territoriale du pays mises à mal, selon lui, par les velléités obscures de certains États voisins, d’acteurs extérieurs ou internationaux avec une complicité « lâche » de certains Congolais.

« En effet, nonobstant votre vigilance, le sacrifice et la bravoure de nos vaillantes forces de sécurité et de défense, les menaces se veulent résilientes. Et pour beaucoup, alimentées par la trahison de certains Congolais qui, sans scrupule, sans la moindre considération humaine et patriotique, s’allient à l’ennemi pour faire couler le sang de leurs propres frères et sœurs Congolais », a-t-il fustigé. 

Félix Tshisekedi a aussi évoqué la préservation de la cohabitation sereine entre les peuples qui, selon lui, constituent un défi à relever pour sauvegarder la cohésion nationale qui ne peut se réaliser qu’au moyen du renouvellement et de la consolidation du « vouloir vivre collectif. Un vouloir vivre collectif où seront bannis les fléaux de la haine, du tribalisme, du clanisme et de toutes les antivaleurs qui aujourd’hui, minent le développement » du pays. 

Comparativement à sa première prestation de serment qui avait officiellement eu lieu le 24 janvier 2019 dans les jardins du Palais de la Nation, lorsqu’il succédait à Joseph Kabila (2001-2018), premier président réélu de la Troisième République, le cérémonial impressionnant du deuxième président réélu n’a pas manqué de s’inscrire dans la symbolique du chiffre 20 qui l’a accompagné tout au long du processus électoral, par celui porté pour sa candidature, la date du vote et enfin celui de son investiture.

Heshima

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Politique

Bataille présidentielle de 2023: CAMP KATUMBI LES QUELQUES PESANTEURS CONSTATÉES…

Le président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi a fait de son mieux lors de la campagne électorale, malheureusement, les résultats n’ont pas été fameux au finish. Retour sur quelques éléments qui ont handicapé le principal challenger de Félix Tshisekedi.

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En s’organisant en vue de la présidentielle du 20 décembre 2023, l’Union sacrée de la nation n’a pas manqué de plonger l’opposition dans la distraction, Ensemble pour la République avec. Sa candidature ayant été rejetée en 2018, Moïse Katumbi ne se doutait de voir l’histoire se répéter. La loi que Noël Tshiani avait transmise au Parlement était pour lui une épée de Damoclès suspendue sur sa tête.

D’autre part, le manque de financement, mieux le financement des élections qui tombait à compte-gouttes, a fait planer le doute à un moment sur le respect du délai constitutionnel au point que n’importe qui, même lui, pouvait se mettre à spéculer sur l’effectivité de la tenue des élections. S’il faut considérer que le soutien des leaders politiques chevronnés et patrons des formations politiques ayant pignon sur rue représente une donne non négligeable, lui par contre en était dépourvu. Pourtant, c’est ce qui avait propulsé Martin Fayulu en 2018.

Ainsi donc, contrairement aux alliés de Félix Tshisekedi dont JeanPierre Bemba, Modeste Bahati, Vital Kamerhe… qui trainent derrière eux une longue expérience et dont les partis politiques figurent parmi les mieux implantés au Congo, les alliés de Moïse Katumbi se recherchent encore. D’ailleurs, trois d’entre eux sont encore des « blancs-becs » politiques et presque tous sont vierges de toute expérience présidentielle.

L’épouvantail des candidatures des étrangers

Certes aucune candidature n’a été rejetée au niveau de la CENI ou à la Cour constitutionnelle, mais, la campagne électorale a, à un moment, pris l’allure d’attaques personnelles. Non seulement que la polémique sur la nationalité de l’opposant Katumbi a, malheureusement, refait surface, jamais les Congolais ont autant été mis en garde lors d’une campagne électorale face aux candidatures soutenues par les étrangers, lesquels ont pour agenda le démembrement du Congo.

Selon plusieurs déclarations, le président d’Ensemble pour la République détiendrait un passeport zambien et au terrain municipal de Masina, à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba a été plus que direct dans son interpellation sur cette allégation. « J’envoie un message à Moïse Katumbi, qu’il vienne dire au peuple congolais s’il est Zambien ou pas. On ne peutpas servir deux maîtres au sommet de l’Etat. Tu finiras par trahir l’un au profit de l’autre », avait-t-il déclaré. Répondant à une question sur les origines de son père, le président d’Ensemble a affirmé qu’il ne pouvait pas renier son père qui était grec-juif. D’autre part, l’image du Rwanda et de Paul Kagame que l’USN a collée sur certains candidats, dont Katumbi, a certainement causé un impact négatif dans l’opinion.

Surtout quand on sait que, pour la majorité des Congolais, Paul Kagame est le diable en personne. Dans un autre registre, certains analystes n’apprécient pas le fait que Moïse Katumbi ait dépensé beaucoup d’argent notamment dans la presse étrangère, particulièrement française. La majorité de ces médias l’ont beaucoup défendu, qualifiant parfois Tshisekedi d’idéaliste qui voulait transformer la RDC en pays de rêve, et Martin Fayulu d’intransigeant.

Une opposition de chacun pour soi

Le manque de consensus autour d’une candidature unique de l’opposition a desservi les opposants en général et Moïse Katumbi en particulier qui était considéré comme le principal challenger de Félix Tshisekedi, lui qui avait porté la candidature de Martin Fayulu en 2018. Les discussions autour de la candidature commune, entamées à Pretoria en Afrique du Sud, dirigées par l’ONG In Transformation Initiative (ITI) n’étaient qu’un vaste passetemps, les uns et les autres n’ayant pas été sincères. On ne sait évaluer ce que les alliés de Katumbi lui ont apporté en termes de suffrage.

Grand homme d’affaires, dirigeant du Tout-Puissant Mazembe, Katumbi Chapwe s’est réellement investi dans sa campagne, mais, selon les tendances données par la CENI, son influence s’est limitée au niveau de quelques provinces, à savoir le Maniema, le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, Tanganyika et le Lualaba, tandis que Martin Fayulu était en tête seulement dans le Kwilu. Partout ailleurs c’était Félix Tshisekedi qui menait.

HESHIMA

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