Nous rejoindre

International

Ces étoiles éteintes en 2020

La vie, la mort, voilà deux circonstances inhérentes à l’être humain au point qu’elles ne sont plus présentées comme une hécatombe, mais une finalité qui n’épargne personne. L’année 2020 a, toutefois, le mérite d’être celle au cours de laquelle la terre a dénombré des millions de morts, et ce, en un temps record.

Une mort naturelle due à l’âge ou des suites de la pandémie à Covid-19, de nombreuses personnes ont quitté la terre des hommes parmi lesquelles des célébrités et de grandes icônes de la vie sociale, politique, sportive et culturelle.

Dans les lignes qui suivent, Heshima Magazine rend un vibrant hommage à ces dignes fils qui ont marqué d’une empreinte indélébile l’histoire.

Published

on

Les leaders politiques

 

Mamadou Tandja (1938-2020) :

Ancien chef militaire, il a mené de grandes expéditions de l’armée nigérienne dont la répression de la révolte touarègue sous le Président Ali Salibou dont il a aussi été ministre de l’Intérieur. Après la mort du président Salibou, Mamadou Tandja tentera vainement de prendre le pouvoir lors de la Présidentielle de 1993 et celle de 1996. C’est finalement en 1999 que Mamadou Tandja réussira à saisir les commandes du Niger après avoir remporté le deuxième tour de la présidentielle face à Mahamadou Issou – fou. Il exercera deux mandats soit de 1999 à 2004 et de 2004 à 2009, c’est en voulant modifier la Constitution pour prolonger son bail de trois années qu’il sera déposé par l’armée et placé en résidence surveillée avant d’être finalement transféré à la prison de Kollo. La Justice nigérienne ayant abandonné ses charges contre lui, M. Tandja sera libéré en 2011. Il est mort à Niamey au Niger, le 24 novembre 2020.

Pierre Nkurunziza (1964-2020) : 

Né le 18 décembre 1964 à Ngozi dans le Burundi, d’un père Hutu et d’une mère Tutsi, Pierre Nkurunziza était le chef d’un groupe armé hutu avant de se muer en homme politique et de prendre le pouvoir à la présidentielle de 2005. Il sera réélu en 2010 et en 2015 son dernier mandat qu’il achèvera complètement en passant la main au Président actuel, Ndayshimiye. Alors que la pandémie à Covid-19 commence à faire des premières victimes en Afrique, Pierre Nkurunziza n’y accorde aucun crédit affirmant que ce virus mortel n’existe pas dans son pays et préconise même un traitement traditionnel en cas de contamination. Lorsqu’il meurt au mois de juin de suite d’une crise cardiaque, des sources familiales affirment que l’homme de 55 ans était en détresse respiratoire avant de rendre l’ultime souffle. Un symptôme de la forme sévère de Covid-19 qui porte à croire que l’ancien chef de l’Etat burundais aurait peut-être été atteint par une maladie dont il niait l’existence. Les Burundais gardent de lui l’image d’un Président chrétien, sportif dont le premier mandat était caractérisé par la paix dans le pays.

Pierre Buyoya (1949-2020) : 

Ancien président burundais, il a dirigé ce pays à deux reprises, de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003. Il sied de noter que ses deux mandats présidentiels, Pierre Buyoya les a obtenus par des coups d’Etat. C’est finalement sous l’égide de Nelson Mandela que cet ancien officier burundais devenu homme d’Etat, signera le 28 août 2000 un accord de Paix à Arusha lequel va ouvrir les chemins de la démocratisation du Burundi. Il cèdera le fauteuil présidentiel en 2003 à Domitien Ndayizeye. Retiré de la vie politique active, Pierre Buyoya était hospitalisé, au tout début du mois de décembre à Bamako, la capitale malienne. Le diagnostic était clair, l’homme de 71 ans était atteint du nouveau coronavirus et placé aussitôt sous respirateur artificiel. Suite à la dégradation de son état, un avion médicalisé sera mis à sa disposition pour le conduire à Paris. C’est à son arrivée dans la capitale française que Pierre Buyoya rendra l’âme. Il n’avait même pas franchi le seuil du centre hospitalier devant le prendre en charge.

Jerry Rawlings (1947-2020): 

Sa beauté, son charme et sa bonne humeur en permanence contrastaient sans cesse avec sa casquette d’homme de l’armée et celle d’un politique invétéré. Et pourtant ce métis né à Accra est considéré comme l’acteur principal de la démocratisation du Ghana. Il prend le pouvoir après un putsh en 1979, il met le Ghana sur orbite par la modernisation des zones rurales, il ralentit la récession à laquelle était confronté son pays, grâce au prêts et aux investissements des capitaux privés, il redresse son économie. Sur le plan politique, il instaure le multipartisme au Ghana et organise deux Présidentielles démocratiques, libres et transparentes dont il est successivement sorti vainqueur. Il cèdera logiquement la présidence après son deuxième mandat tel qu’exigé par la Constitution. Cependant, il se battra bec et ongle en toute démocratie pour que son Vice-Président John Atta Mills soit élu Président du Ghana, ce qui fut fait. Devenu une icône pour toutes les tendances politiques ghanéennes, Jerry Rawlings meurt à l’hôpital universitaire de Korle-Bu d’Accra au Ghana.

Valéry Giscard d’Estaing (1926- 2020):

 “Laissez les choses basses mourir avec leur propre poison”, cette célèbre phrase, VGE l’avait lancé vers la fin de son mandat lorsqu’il est cité dans une affaire de diamant centrafricain. Principal parrain de l’empereur Bokassa qui est accusé de piller la Centrafrique de ses maigres ressources, Giscard d’Estaing nie en bloc son implication dans la mégestion de Bokassa. Cela aura forcément une incidence sur la Présidentielle de 1981 que VGE perdra face à François Mitterrand, le même qu’il avait pourtant battu en 1974 devenant le plus jeune Président français à l’âge de 48 ans. L’héritage de Valéry Giscard d’Estaing est composé de son combat pour la création du G7, la relance du nucléaire en France et les premières heures du développement du projet TGV. A sa mort VGE était membre à vie du Conseil Constitutionnel.


Sindika Dokolo (1972-2020): 

Avant Sindika, le patronyme Dokolo était intimement lié à la personne d’Augustin Dokolo, grand homme d’affaires, premier entrepreneur congolais d’envergure ayant œuvré dans la banque, l’automobile, l’alimentaire, l’immobilier, l’aviation, etc. Sindika Dokolo son fils, quant à lui, a fait son apparition en RDC vers les années 2015, 2016 jusqu’à sa mort en 2020, son nom restera dans toutes les bouches. Aux antipodes de son père qui n’était qu’entrepreneur, Sindika est connu pour ses sorties politiques notamment grâce à son mouvement « les congolais debout » qui lui permettait de faire entendre sa voix en dénonçant les injustices sociales en RDC son pays natal. Lui qui s’est installé depuis des années en Angola où il convolait en justes noces avec Isabel Dos Santos, fille de l’ancien président Eduardo Dos Santos, avait gardé des liens forts avec la RDC, terre de ses ancêtres. Sindika Dokolo était aussi connu pour sa collection d’œuvres d’art considérée comme la plus grande, estimé à de nombreux millions de dollars américains. Grand amateur de la plongée sous-marine, il y laissera la vie près de l’île de Umm-al Haab où il a tenu à pratiquer une plongée très risquée connue sous le nom de al-hiyari, laissant le plongeur ne dépendre que de sa propre capacité à respirer. 

Ont brillé sur le gazon et le parquet

Diego Armando Maradona (1960-2020) :

 El Pibe de Oro, le petit garçon en or, c’est ainsi qu’était surnommé celui que de nombreux analystes présentent comme le plus grand footballeur argentin de tous les temps, certains le comparant à Lionel Messi. Si son succès avec le club italien de Naples et son sacre avec l’Argentine en 1986 le placent au sommet du monde, ses deux buts marqués en finale contre l’Angleterre le font entrer au panthéon des plus grands. Le premier but est sujet à polémique puisqu’il le marque de la main, la fameuse main de Dieu ayant soulevé de graves protestations. Au cours de la même partie et comme pour se faire pardonner, il prend la balle depuis son camp, dans une sorte de slalom, pour dribbler trois, quatre, cinq joueurs anglais y compris le gardien avant de marquer dans le but vide. Incroyable. Son addiction à la drogue sonnera le glas de sa carrière. Par la suite l’homme tentera vainement de lutter contre une prise de poids excessive avant de mourir à l’âge de 60 ans, dans un hôpital argentin n’ayant pas remporté sa victoire contre une tumeur dans le cerveau.

Kobe Bryant (1978-2020) : 

S’il avait été professionnel à la deuxième moitié de la décennie 80, il aurait assurément fait partie de la dream team (Magic Johnson, Michael Jordan, Scottie Pipen, Charles Barkley, Patrick Ewing, etc.) qui a remporté la médaille d’or de Basket aux Jeux Olympiques de 1986. Il est compté parmi les virtuoses que le championnat américain de Basket, la prestigieuse NBA ait connus. Longtemps sociétaire du Los Angeles Lakers, Kobe Bryant a brillé sur tous les parquets des Etats-Unis concurrençant le grand Michael Jordan et surclassant d’autres basketteurs pour qui il est une véritable idole. C’est d’ailleurs comme une trainée de poudre que s’est répandue la nouvelle de sa mort avec sa famille suite à un crash de son hélicoptère. Une mort tragique qui a déclenché des hommages à travers la planète.

Pape Bouba Diop (1978-2020) : 

Arborant le dossard numéro 19 de l’équipe nationale du Sénégal, le colosse des lions de la Téranga a jeté le premier coup de bêche pour l’inhumation de l’équipe de France championne du monde en titre, lors du Mondial 2002 en Corée du Sud et au Japon. A l’issue d’un match épique entre les deux Nations historiquement liées par une relation de colonisateur-colonisé, Pape Bouba Diop va sceller la victoire sénégalaise d’un coup de pied presque à la sauvette à bout portant. Dès cet instant, les projecteurs étaient braqués sur lui, l’accompagnant à Lens, à Portsmouth ou encore à Westham. Il décède en novembre 2020 après avoir lutté des années durant contre la maladie de charcot.

Emeka Mamale (1977-2020) : 

il est au panthéon des génies du football congolais, son nom est cité dans le cercle très fermé de Kakoko, Muntubile Santos, Biscotte Mbala, Matumona Roum et Mputu Trésor. L’épopée de la Coupe d’Afrique des Nations Burkina Faso 1998 restera la plus belle ligne de sa page d’histoire. Sa coupe rasta, son sparadrap à la nuque et son short remonté jusqu’au niveau du haut de la cuisse flirtaient à merveille avec sa façon de gérer le cuir sur un terrain de football. Que ce soit à Matete, à Matonge ou au Dcmp, Mamalé a ébloui le public sportif congolais par ses dribbles et la précision de ses centres. Révélation des léopards 1996, il s’envolera par après pour l’Afrique du Sud, la Corée du Sud avant de descendre à Mazembe, Dcmp et Elima de Matadi. Ses derniers jours, l’enfant terrible du football congolais (ndlr : à cause de son franc-parler et la gestion de ses contrats) les passera comme entraîneur d’équipes de jeunes. Il rendra l’âme à l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa souffrant des problèmes respiratoires.

Les as de la musique

Manou Dibango (1933-2020) :

 Aussi connu sous le pseudonyme de Papagroove, Manu Dibango est rattaché à un instrument : le saxophone. C’est avec cela que le natif de Douala au Cameroun, va sillonner la planète prestant sur les plus grandes scènes avec de grands noms de la musique tant africaine que mondiale. Décédé à Melun en France du coronavirus, Manu Dibango est sans nul doute sorti d’une renommée africaine à celle de tout un continent suite à son contentieux avec la légende de la musique pop, Michael Jackson. Le chanteur américain a repris dans un rythme pop, le refrain de la célèbre chanson de Dibango « Soul Makoussa » édité en 1972.

Meridjo Belobi (1952-2020) : 

Machine ya kauka, un surnom que lui a attribué le chanteur Evoloko Atshuamo en référence au son que produit le contact entre les roues d’une locomotive et le rail. Meridjo s’en inspirera pour créer le rythme du sébène, partie dansée avec des cris cadencés de la musique congolaise. Si la batterie a été introduite dans la musique de la RDC dans les années 1960 par Seskain Molenga, la paternité du rythme sébène revient à Meridjo. Ce dernier a œuvré presque toute sa vie au sein du groupe Zaïko Langa Langa, géniteur du sébène.

Chevaliers de la plume  

Lukunku Sampu (1938-2020): 

Son image reste rattachée à celle de Franco Luambo Makiadi, non parce qu’ils étaient grands amis et que le premier ne manquait pas de le faire venir sur son plateau de la télévision nationale, mais surtout parce que Lukunku Sampu est celui qui réalise l’interview historique, la dernière que donnera Luambo avant sa mort à Namur le 09 octobre 1989. Dans cette interview tournée dans les installations où Franco de Mi Amor apparaît sensiblement fondu ayant perdu plus de 30 kilos, le grand maître de la musique congolaise fait de grandes révélations sur ses pratiques fétichistes qu’il avoue avoir laissées. Après la disparition de Luambo Makiadi, Lukunku Sampu disparaîtra lui aussi progressivement de la télévision pour devenir diplomate en fonction au Portugal. Il est considéré comme une icône de la presse congolaise en général et des émissions de variétés en particulier.

Kasonga Tshilunde (2020) : 

Incroyable, il est rare que des gens meurent après avoir remporté de grands combats, leurs victoires ont tendance à leur conférer une nouvelle jeunesse. L’ancien Président de l’Union Nationale de la Presse Congolaise n’aura pas eu la même chance. Au mois d’octobre, il remporte haut la main l’élection à la tête de l’UNPC après un plébiscite décroché depuis la ville côtière de Muanda où la corporation s’était réunie sous la bénédiction de madame Denise Nyakeru, épouse du Président Félix Tshisekedi. Il ne sera pas resté un mois dans sa peau de président réélu avant d’être terrassé par la maladie qui finira par l’emporter dans l’au-delà.

Sara Fani Da Cruz (décembre 2020) : 

Est-il possible de mourir si jeune, si belle et si talentueuse? Si d’aucuns considèrent cela comme une catastrophe, la mort de Sara Fani Da Cruz vient tout confirmer. La presse congolaise qu’elle soit de l’ancienne ou de la nouvelle école s’est effondrée à l’annonce de la terrible nouvelle de la mort de l’ancienne présentatrice des « prime » du Journal télévisé sur la chaîne Digital Congo. Partie au Maroc pour vaincre son combat contre une tumeur au cerveau, elle n’aura pas eu les forces nécessaires pour venir à bout de son geôlier, laissant derrière elle un mari, une fillette de presque deux ans et une corporation aux abois. Sara Fani Da Cruz, métisse de par son teint, charismatique et convaincante avait pourtant un sourire pouvant illuminer les visages les plus ténébreux. C’est l’effet que son passage à la télévision produisait presque automatiquement des années durant, avant qu’elle quitte les médias pour entrer aux services de l’ancienne Première Dame de la RDC, Olive Lembe, inconsolable devant la dépouille de sa petite Sara.

International

Au Qatar, le M23 dévoile ses préalables avant les négociations avec Kinshasa

Published

on

Les pourparlers entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars (M23) débutent, ce mercredi 9 avril à Doha, capitale du Qatar. Mais avant les discussions proprement dites, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) pose des conditions notamment celle de voir le président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi, exprimer sa volonté politique de mener ces négociations directes. A la veille de ces échanges, Joseph Kabila annonce son retour en RDC par la partie du pays contrôlée par les rebelles.

Ce 9 avril, à Doha, démarre une phase cruciale des discussions en Kinshasa et la rébellion de l’AFC-M23 sous la médiation des autorités qataries. La délégation du gouvernement se trouve déjà sur place, celle de la rébellion aussi. Mais avant les discussions proprement dites, la rébellion a posé des conditions. Parmi ces préalables, il y a l’abrogation de la résolution de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022 interdisant au gouvernement « d’amorcer toute négociation avec des forces négatives en vue de procéder à leur intégration, brassage ou mixage ». Le M23 exige aussi la libération sans conditions de toutes les personnes militaires ou civiles arrêtées pour avoir soutenu cette rébellion.

Ces rebelles veulent également l’annulation des condamnations à mort et de « prime » offerte pour l’arrestation des dirigeants de l’AFC-M23 ainsi que toutes les autres mesures restrictives prises par le régime de Kinshasa à l’encontre de cette rébellion. La rébellion exige aussi de mettre fin et de criminaliser tous les discours de haine, souvent suivis d’actes d’oppression et de cannibalisme, ainsi que toutes les chasses à l’homme lancées contre des Congolais en raison de leur apparence ou de la langue notamment le kinyarwanda sous prétexte de collaboration avec l’AFC/M23 ou d’être des infiltrés rwandais. Ils veulent aussi que le gouvernement mette fin à tous les actes de discrimination et de déni de nationalité à l’encontre des communautés parlant cette langue. Ces mesures, selon les rebelles, permettraient la tenue et l’aboutissement des négociations.

Difficile entente entre les deux camps

Cette première phase de discussions va être délicate au regard des exigences de l’AFC-M23. La médiation qatarie devra faire preuve de persuasion pour essayer de convaincre les uns et les autres afin de dépasser les formalités pour aborder le fond des négociations. Kinshasa, de son côté, ne saurait vider tous ces préalables uniquement dans cette phase préliminaire des discussions. Sinon, le gouvernement manquera des cartouches lorsqu’il s’agira d’aborder le fond. Et parmi les questions de fond figure notamment le principe d’un cessez-le-feu bilatéral, l’analyse des revendications de l’AFC/M23 et les conditions posées par le gouvernement congolais.

Kabila à Goma, quelle intention ?

A un jour de ces discussions avec l’AFC-M23, l’ancien président de la République, Joseph Kabila a annoncé son retour au pays par la partie Est. Dans une déclaration envoyée à Jeune Afrique, Joseph Kabila justifie sa décision par la situation sécuritaire et institutionnelle du pays. « Compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire à travers tout le pays, ainsi que de la déliquescence qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale, j’ai pris la résolution de rentrer, sans délai, au pays », a écrit l’ancien chef de l’État.

Joseph Kabila va rentrer en RDC par une zone pourtant contrôlée par des rebelles du M23. Si être dans cette zone est normale pour les Congolais lambada, cela ne devrait pas l’être pour Joseph Kabila – ancien président de la République et sénateur à vie – dont les accusations de connivence avec la rébellion sont de plus en plus évoquées par le camp au pouvoir. Sa présence dans la zone risque de renforcer de telles suspicions.

Ignoré jusqu’ici dans la résolution de cette crise, Joseph Kabila décide visiblement d’opérer à visage découvert pour qu’il compte parmi les acteurs dans la recherche des solutions à ce conflit. Lors d’un séjour en Afrique du Sud, la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner avait indiqué que Joseph Kabila n’avait pas un rôle à jouer dans le processus actuel de résolution de la crise. Elle a déclaré qu’« aucun rôle n’est prévu à ce stade » pour Joseph Kabila dans les efforts en cours de résolution de la crise sécuritaire. Cette marginalisation l’aurait poussé à sortir de l’ombre pour s’affirmer comme un acteur clé de la crise.

Heshima

Continue Reading

International

Agression rwandaise en RDC : Kagame défie ses maîtres occidentaux

Published

on

Les commémorations du génocide perpétré contre les Tutsis et les Hutus modérés au Rwanda, en 1994, ont commencé le lundi 7 avril. Ce drame a également déclenché une série d’événements qui ont déstabilisé la région des Grands Lacs, notamment l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Alors que son armée et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) tuent au Congo, Paul Kagame continue de défier l’Occident.

Telle une force incontrôlable, le président rwandais Paul Kagame semble de plus en plus difficile à maîtriser. Malgré les sanctions qui pèsent sur son pays, le dirigeant rwandais a donné l’impression de les ignorer lors de son discours, lundi 7 avril, au mémorial national de Gisozi, à Kigali. Il a dénoncé les critiques et les accusations qui visent son pays dans le cadre du conflit qui déchire l’est de la RDC. « Si quelqu’un se présente et dit qu’il veut nous sanctionner, qu’il aille en enfer. Qu’il aille simplement en enfer. Vous avez vos problèmes à gérer. Allez vous en occuper et laissez-moi m’occuper des miens. C’est dans cet esprit, je pense, que les Rwandais doivent aborder leur vie quotidienne », a lancé Paul Kagame à l’occident, particulièrement l’Europe et les Etats-Unis.

Un discours pour la consommation interne

Sous pression internationale après la chute des villes de Goma et Bukavu en RDC, le président rwandais tente de maintenir l’image d’un homme inflexible devant sa population. Son discours semble destiné avant tout à un public interne. Depuis février 2025, Washington et Bruxelles ont adopté des sanctions visant des responsables rwandais et des dirigeants du groupe armé M23, qu’ils accusent de déstabiliser l’est de la RDC. Ces dirigeants occidentaux ont sanctionné notamment le ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, James Kabarebe. Bruxelles a aussi frappé l’usine de Gasabo Gold Refinery du Rwanda. Selon l’Union européenne, l’extraction illégale et le trafic de ressources naturelles provenant de l’est de la RDC, telles que l’or, alimentent l’escalade du conflit.

Kagame négocie malgré sa posture

Kagame poursuit les négociations, malgré son attitude de défi. Paul Kagame a rencontré Félix Tshisekedi le 18 mars dernier au Qatar. Et depuis, les discussions se poursuivent à Doha entre les délégations congolaise et rwandaise, mais aussi celle du M23, pour aboutir à un accord de paix. Les belligérants devraient à nouveau se rencontrer ce 9 avril à Doha. « De nouvelles négociations sont maintenant attendues à Doha, toujours avec la médiation des Qataris, afin de maintenir la dynamique et d’explorer des solutions constructives pour mettre fin pacifiquement au conflit », rapporte une source proche de ces pourparlers. Si Paul Kagame continue de défier l’Occident, son gouvernement continue de mener des efforts diplomatiques pour contribuer à la désescalade du conflit.

Quelles perspectives pour une sortie de crise ?

Dans cette crise qui dure depuis le génocide rwandais, la solution semble être avant tout militaire, même si l’option des discussions ne doit pas être exclue. Il est nécessaire d’adopter une combinaison de solutions militaires et politiques. La RDC a une vocation de puissance. Les dirigeants devraient absolument concrétiser cet impératif si l’on veut continuer à exister en tant qu’Etat souverain. Il faut se réarmer convenablement, non pas contre un pays tiers, mais pour assurer la survie de la nation. Ce pays a un devoir de puissance, non pas par esprit de revanche ou de confrontation, mais par nécessité pour continuer à exister. Il est inadmissible de constater que, depuis plus de deux ans, l’armée n’arrive pas à se défaire de la milice Mobondo dans le Grand Bandundu. Cette milice dispose de moins d’armes et d’hommes que l’armée nationale. Se réarmer ne signifie pas se préparer à une guerre contre un voisin, mais plutôt affirmer sa souveraineté, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est dans ces conditions que le pays pourrait peser dans les rapports de force régionaux et inspirer le respect de ses voisins.

Heshima

Continue Reading

International

Climat des affaires en RDC : le grand obstacle de Tshisekedi face à son projet d’accord avec les USA

Published

on

Après le passage à Kinshasa et un rapport controversé du membre du Congrès américain, Ronny Jackson, c’est au tour de Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président américain Donald Trump, d’être reçu par le président Félix Tshisekedi le 3 avril 2025. Cette fois-ci, c’est un émissaire du président américain. Les discussions concernant le projet d’un accord sur les minerais stratégiques entre Washington et Kinshasa semblent être sur la bonne voie. Quelques jours avant, le chef de l’Etat congolais a gracié trois Américains condamnés à mort, commuant leur peine en prison à perpétuité.

La République démocratique du Congo (RDC), qui détient de vastes réserves de cobalt, de Coltan, de lithium et d’autres minerais rares essentiels aux technologies avancées, a proposé aux États-Unis un accès privilégié à ses ressources en échange d’une aide substantielle en matière de sécurité et de stabilité régionale. Alors que Kinshasa perçoit ce possible accord comme une quête de stabilité plus ou moins pérenne pour le pays, l’opposition y voit plutôt une bouée de sauvetage lancée à un régime fragilisé par la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) allié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC) qui occupe les villes et certains territoires du Nord et Sud-Kivu. Il s’agit principalement des camps Katumbi et Kabila, y compris cette rébellion actuellement coordonnée par Corneille Nangaa.

Mi-mars, un congressman américain, présenté à tort comme envoyé spécial de Donald Trump, s’est fendu d’un rapport accablant sur le climat des affaires et la corruption en RDC, défendant parfois la cause du M23. L’ambassade américaine en RDC a vite réagi, clarifiant que Ronny Jackson est un membre du Congrès américain et non un envoyé spécial du président américain. Mais Massad Boulos est arrivé avec un esprit, celui de faire avancer les discussions. Même si, une fois négocié, un tel accord aura toujours besoin d’être validé par le Congrès américain.

Washington se dit prêt

D’après le conseiller pour l’Afrique de Donald Trump, Washington se dit prêt à renforcer sa coopération avec la RDC, notamment dans les secteurs minier, économique et sécuritaire. Lors de sa rencontre avec Félix Tshisekedi, jeudi 3 avril, Massad Boulos se dit heureux de collaborer avec le chef de l’Etat congolais pour une relation « plus profonde » entre les deux pays. « Je me réjouis de collaborer avec le président Félix Tshisekedi et son équipe pour établir une relation plus profonde qui profite au peuple congolais et au peuple américain », a-t-il déclaré. Boulos annonce aussi une bonne nouvelle. Les deux Etats sont convenus « d’une voie à suivre pour l’élaboration » de cet accord. Ce conseiller de Trump note également que cette relation permettra de « stimuler des investissements » du secteur privé américain en RDC, notamment dans le secteur minier, dans l’objectif commun de contribuer à la prospérité entre les deux pays.

RDC, un potentiel minier qui séduit

La RDC, malgré une instabilité sécuritaire, est un pays qui attise toujours la convoitise. Pays-continent, aussi vaste que l’Europe, regorge des ressources naturelles incommensurables. Il compte entre 60 et 80 % des réserves mondiales de coltan et reste le premier fournisseur mondial de cobalt, avec 70 % des ressources mondiales. La RDC est aussi un producteur important de lithium, de tantale et d’uranium. D’ailleurs, l’uranium utilisé pour la fabrication de la bombe atomique par les Américains afin de faire plier le Japon lors de la deuxième guerre mondiale était extrait en RDC, dans la mine de Shinkolobwe, au Katanga. Même après 1945, la RDC représente toujours un enjeu crucial dans la course à la transition numérique et la compétitivité industrielle pendant que les États-Unis cherchent toujours à assurer leur approvisionnement en métaux stratégiques.

Climat des affaires en RDC, un obstacle à l’accord 

Les États-Unis n’envisagent pas de se limiter uniquement au secteur minier. Washington entend investir massivement en RDC, mais insiste sur la nécessité de créer un environnement économique plus transparent et attractif. « Nous avons besoin d’un environnement optimal des affaires pour atteindre cet objectif. Soyez rassurés que les entreprises américaines opèrent en toute transparence et stimulent les économies locales. Il s’agit d’investissements de plusieurs milliards de dollars », a annoncé Massad Boulos. Sur ce volet de la transparence, le pays de l’Oncle Sam a aussi besoin d’un climat des affaires assaini. C’est le seul talon d’Achille pour la RDC. Le pays n’a toujours pas un environnement d’affaires attractif, en raison notamment de la corruption matérialisée par la pratique du pot-de-vin au niveau des animateurs des institutions du pays. Certaines procédures sont souvent monnayées avec la pratique de rétro-commissions. Au bout du tunnel, les États-Unis auront peut-être besoin des vraies garanties pour ce problème, avant de pouvoir valider l’accord. Peut-être une forme de législation spéciale dans le cadre de cet accord. D’ailleurs, Ronny Jackson a affirmé devant les membres de la Commission des Affaires étrangères du Congrès que « les Chinois peuvent se permettre de payer les pots-de-vin, ce que les entreprises américaines ne peuvent pas faire ». Ce qui pourrait, selon lui, donner un avantage économique aux Chinois par rapport à leur concurrent américain sur place.  

La crainte du « poison rwandais »

Comme son prédécesseur, Ronny Jackson, Massad Boulos devra également se rendre à Kigali après son étape à Kinshasa. Ce qui fait craindre une intoxication de monsieur Afrique de Donald Trump. Kigali travaillerait à torpiller un tel accord, sachant que cela pourrait mettre fin à ses aventures guerrières et au pillage des minerais au Congo. On se souvient qu’au sortir de l’audience avec Tshisekedi, Ronny Jackson avait également fait un discours plein de diplomatie, estimant que les États-Unis allaient travailler avec le pays de Lumumba pour les efforts de paix dans l’est de la RDC. Mais après son étape de Kigali, il a crucifié Kinshasa auprès de la Commission des affaires extérieures du Congrès américain. Pourtant, on le sait, le Congrès est le dernier rempart pour valider un tel accord. Voir Boulos aller à Kigali après l’étape de Kinshasa fait craindre cette propagande que le porte-parole du gouvernement congolais qualifie souvent de « poison rwandais ». Une crainte de voir le Rwanda faire changer de discours aux Américains. De retour aux États-Unis, Ronny Jackson s’est fait carrément le porte-parole du discours de Kigali auprès du Congrès américain, évoquant une affaire de frontières coloniales et le refus d’intégrer des populations rwandophones en RDC.

Heshima    

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?