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LA CENI AU CENTRE D’UN CONGO BASHING DE HAUT VOL

C’est une volée de bois verts qui s’est abattue sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à un mois de la tenue des élections générales. L’institution dirigée par Denis Kadima a essuyé les critiques les plus acerbes sur la conduite du processus électoral devant déboucher sur les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales qui ont eu lieu le 20 décembre 2023.

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S ’appuyant sur des données pourtant fournies par la CENI, mais dont ils faisaient une lecture partielle pour ne pas dire biaisée, nombreux sont ceux qui criaient déjà à la préparation de la fraude, qualifiant le processus de « opaque ». Outre des problèmes financiers pourtant reconnus par  Denis Kadima, les sceptiques passaient à l’offensive et ne juraient que par l’échec du processus et le report des élections. Un FCC, passé maître dans des posts incendiaires sur X (anciennement Twitter) ne jurait que sur la tête de ses ancêtres, que « les élections n’auraient pas lieu ».

 Des opposants pourtant engagés dans le processus, s’illustraient par des virulentes attaques ad hominem. D’autres, qui avaient choisi librement de ne pas s’engager dans le processus électoral attendaient de pied ferme l’échec pour revenir au-devant de la scène à travers un nouveau dialogue, qui déboucherait sur le sempiternel « partage équitable et équilibré du pouvoir ». Englués dans la politique de la chaise vide, ils auraient bien voulu voir le processus être arrêté net par un coup de force militaire ; ce qui permettrait de remettre tout à plat, quitte à voir le pays entrer dans une zone de turbulences sans fin. 

Des observateurs sérieux, avaient noté cependant que ce narratif combatif et non moins négativiste qui s’apparentait à une sorte de volonté de tout mettre sens dessus dessous ne faisait pas partie de la sémantique usitée par le président de la CENI , qui répétait à l’envie que les élections auront bel et bien lieu le 20 décembre 2023. 

Bien que le site web de la CENI regorgeait d’informations ouvertes sur le processus électoral, notamment la cartographie des bureaux de vote, force était de constater la mauvaise foi manifeste d’une opinion chauffée à blanc par des troubadours, qui envahissaient les médias audiovisuels et en ligne ainsi que les réseaux sociaux. Des chaines YouTube diffusaient des inepties parfois basées sur des ouï-dire; des vidéos truffées de contre-vérités sur le non-déploiement des matériels de vote envahissaient les réseaux sociaux, créant inutilement la psychose au sein de la population. Ce, malgré les assurances renouvelées de la CENI. 

Pour crédibiliser des accusations parfois loufoques, personne ne lisait en entièreté les dispositions de l’article 8 de la loi électorale sur la publication de la liste électorale, qui doit être disponibilisée au plus tard 15 jours avant la date du scrutin ; tandis que le fichier électoral était rendu disponible sur le site internet de la CENI suivant les modalités définies par elle-même. 

Pour ces pourfendeurs, la CENI ne serait plus indépendante et devrait suivre à la lettre leurs diktats, où se retrouvent même des gamineries. Si des élites préféraient ne pas lire les lois de la République ou s’abstenaient d’en faire allusion quand cela ne confortait pas leurs idées funestes, on était à des années-lumière de la vérité. Mais, on devrait néanmoins leur rappeler l’adage « nul n’est censé ignorer la loi », même si cela n’égratigne pas des politiciens sourds à tout.

Pourtant, tout homme sensé et de bonne foi, aurait reconnu les efforts indéniables fournis par la centrale électorale en si peu de temps afin de respecter les dispositions contraignantes de la constitution sur l’organisation des élections présidentielle et législatives. À l’opposé de la situation vécue en 2018, Denis Kadima peut même être considéré comme un enfant de chœur.

 Le processus de 2023 a, au moins ceci de particulier, qu’il est marqué par le sceau de l’inclusion. Tous les ambitieux ayant déposé leurs dossiers selon les normes édictées par la loi ont été sur les starting-blocks. À eux de se battre en toute dignité pour convaincre les électeurs de se déplacer le 20 décembre et de voter pour eux.

Ce ne sont pas les candidats président de la République Adolphe Muzito, Marie-Josée Ifoku et Moïse Katumbi, martyrisés par la CENI Nangaa en 2018 et donc invalidés, qui auraient dit le contraire. JeanPierre Bemba, Samy Badibanga et Antoine Gizenga avaient été aussi invalidés par la CENI pour diverses raisons. Denis Kadima, lui, n’a pas voulu jouer à ce jeu, préférant faire une lecture non-partisane et donc non-politicienne de la loi. La Cour constitutionnelle l’a du reste suivi dans cette voie, confirmant la justesse de l’analyse de la CENI/Kadima, loin des embrouilles de la CENI/Nangaa.

Malgré cette volonté assumée d’assurer l’inclusivité du scrutin, des jusqu’auboutistes extrémistes lui ont cherché des poux sur sa tête de plus en plus dégarnie. Alors quoi ? Est-ce juste une façon de mettre la pression sur la CENI pour qu’elle se montre encore plus ouverte et transparente ? Ou était-ce une stratégie bien pensée pour faire capoter les choses et tirer de la confusion un gain politique loin des urnes ? Au-delà de tout, jamais on n’avait atteint un si haut niveau du Congo bashing. Des tonnes de termes négatifs ont fait craindre un véritable chaos.

Mais à l’analyse, certaines critiques tendaient à conforter le constat d’une certaine impréparation dans le chef de nombreux candidats. À part des attaques ciblées dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux, aucune affiche, aucune banderole, aucun rassemblement. La loi du moindre effort semblait être sans doute la nouvelle méthode de conquête de l’électorat. Pendant qu’ils peaufinaient des stratégies pour couler la CENI, Denis Kadima s’évertuait au moins de ne pas être médiocre et offrir au pays de bonnes élections.

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Après la suspension de l’aide internationale américaine : quel impact sur la RDC

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L’administration Trump a confirmé, le 28 mars 2025, la dissolution de facto de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). L’actuel locataire du Bureau ovale souhaite réduire drastiquement l’aide américaine à l’étranger. Mais cette décision a un impact direct sur plusieurs projets humanitaires en Afrique et ailleurs. Analyse des conséquences d’une telle décision, notamment sur la République démocratique du Congo (RDC).

Chaque année, la RDC bénéficiait d’un soutien d’environ 1 milliard de dollars de la part de l’USAID. Cette enveloppe colossale servait à l’exécution de projets dans des secteurs divers tels que l’éducation, l’agriculture, la santé et la gouvernance. Ces fonds permettaient aussi de maintenir plusieurs emplois dans ces secteurs. Tout cela s’est effondré comme un château de cartes. Dans les provinces, l’USAID soutenait le renforcement des capacités des institutions locales et de la société civile, afin de favoriser une gouvernance efficace et inclusive. Mais le plus grand impact de la rupture de ce financement se fait sentir dans le domaine humanitaire. Le pays traverse une crise humanitaire sans précédent depuis la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda.

Après l’Ukraine, la RDC est le principal bénéficiaire de cette aide américaine. Au cours des dix dernières années, l’USAID a fourni plus de 6 milliards de dollars d’aide humanitaire et au développement au pays. En 2024, le pays a reçu 1,3 milliard de dollars d’aides internationales, soit le montant le plus élevé jamais obtenu. Dans cette enveloppe, 910 millions de dollars provenaient des États-Unis.

Depuis l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’Est, le gouvernement congolais et les Nations Unies ont lancé à Kinshasa un Plan de réponse humanitaire 2025. Ce programme, d’un montant de 2,54 milliards de dollars, vise à subvenir aux besoins de 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes. Ce qui représente l’un des niveaux les plus élevés au monde. Plus de 21 millions de Congolais sont affectés par des crises multiples, notamment des conflits armés, des catastrophes naturelles et différentes épidémies.

Des ONG sans financement

L’aide américaine contribuait en grande partie à financer des ONG qui interviennent dans le domaine humanitaire. Ce qui contribuait à atténuer tant soit peu les souffrances des communautés locales. Au Nord-Kivu, par exemple, plusieurs projets en faveur des personnes vulnérables, exécutés par des ONG internationales, étaient financés par cette agence américaine. Son démantèlement va laisser un grand vide malgré les tentatives des autres partenaires de la RDC pour le combler. L’année dernière, 5,3 millions de Congolais ont reçu une assistance alimentaire. Les programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) de l’USAID et les activités de résilience pour la sécurité alimentaire ont touché près de 1,2 million de personnes dans l’Est de la RDC, ainsi que dans les provinces du Kasaï Oriental et du Tanganyika. En soutenant des initiatives de paix et de réconciliation dans les zones de conflits, l’USAID travaillait notamment à la stabilisation du pays. À ce jour, Elon Musk, désormais chef du département de l’Efficacité gouvernementale, qualifie cette agence de « nid de vipères marxistes » et a réussi son démantèlement pour appliquer la politique de Donald Trump sur « l’Amérique d’abord ».

Heshima

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RDC : Tshisekedi et la bataille pour la reconnaissance du génocide congolais 

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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a lancé ce 31 mars 2025 une table ronde notamment pour l’appropriation collective du concept « Genocost ». Une allusion au génocide congolais perpétré pour des gains économiques. Le chef de l’Etat annonce la mise en place « imminente » d’un groupe interdisciplinaire d’experts chargé d’évaluer ces crimes de masse perpétrés principalement par le Rwanda.    

Depuis près de 3 ans, la République démocratique du Congo est en train de formaliser un exercice de mémoire : le Genocost. Ce néologisme, lancé par des jeunes congolais de la société civile, devient petit à petit une affaire d’Etat. Composé d’une combinaison des mots « Génocide » et « Coût », Genocost renvoie au génocide perpétré pour des gains économiques. Félix Tshisekedi, avec des structures comme le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV), ont sélectionné la journée du 2 août pour commémorer tous les massacres commis en RDC, principalement pour des raisons économiques.

Ce lundi 31 mars 2025, au Centre culturel de Kinshasa, Félix Tshisekedi a lancé une table ronde de 3 jours pour aborder deux axes principaux, notamment l’appropriation du concept de Genocost par les Congolais, en lien avec les mobilisations nationales et la reconnaissance internationale du génocide congolais. Le combat, pour l’heure, c’est d’assoir un narratif national sur ces événements et porter le combat au niveau international pour la reconnaissance de ces crimes de masse comme un génocide. Généralement, l’opinion internationale réfute le terme génocide pour qualifier les massacres cycliques en RDC, estimant qu’ils ne visaient pas une ethnie ou un groupe d’individus. Mais dans son allocution du jour, Tshisekedi a décidé d’associer un nom aux victimes : les hutus congolais notamment. Dans cette logique, il a cité certains massacres perpétrés par les forces négatives entrainées et équipées par le Rwanda, notamment les massacres de Kishishe où en majorité des Hutus congolais avaient été tués par les rebelles du M23, en novembre 2022. Mais aussi des crimes de masse à Bambo ou à Mweso, toujours dans le Nord-Kivu. Sans compter des massacres de Makobola au Sud-Kivu, à Kisangani et ailleurs.    

De ce fait, il a annoncé la mise en place « imminente » d’un groupe interdisciplinaire d’experts chargé d’évaluer de manière « rigoureuse et systématique » des crimes de masse notamment ceux relevant du génocide perpétré sur le sol congolais. Ce groupe va, entre autre, évaluer les préjudices subis par le peuple congolais. Félix Tshisekedi rappelle aussi l’importance de se souvenir de ces crimes, citant Simon Veil, qui a indiqué que la destruction du passé constitue un crime. « Aujourd’hui, nous ne parlons pas uniquement du passé mais du présent et de l’avenir. », a-t-il ajouté, parlant de plus de 10 millions de vies humaines innocentes brutalement fauchées de façon cyclique depuis 1993. Il a rassuré qu’au niveau de la communauté internationale, « la vérité commence enfin à émerger ».

Au Kivu, la triste histoire se répète…

Pendant qu’à Kinshasa le président congolais dénonce ces atrocités, dans le Kivu, l’histoire est en train de se répéter. Tombées aux mains du Mouvement du 23 mars (M23), les villes de Goma et Bukavu subissent les affres de ces rebelles. A Bukavu, par exemple, la cohabitation entre ces insurgés et les habitants reste difficile. La ville de Bukavu a enregistré, ces derniers 48 heures, de nouveau cas de tueries nocturnes dans différents quartiers. La jeunesse de la ville avait lancé un ultimatum au groupe rebelle, exigeant son retrait immédiat dans un délai de 72 heures. Cette demande, exprimée dans un communiqué daté du 24 mars 2025, fait suite à une série d’atrocités perpétrées par les rebelles depuis leur occupation de la ville. La population a manifesté, le 30 mars, dans la rue avec un corps d’un jeune homme abattu. Des tirs de sommation des forces de la rébellion ont dispersé les manifestants et le corps de la victime a été conduit à la morgue de l’hôpital général de référence de Bukavu. A Goma, la situation n’est pas non plus reluisante.  

Heshima

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Consultations politiques en RDC : l’illusion d’un consensus plane  

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Les consultations initiées par le président Félix Tshisekedi pour la formation d’un gouvernement d’union nationale semblent jusqu’ici tourner uniquement autour des personnalités de sa propre famille politique, l’Union sacrée de la Nation. Une semaine après, l’opposition reste toujours sur sa position et refuse une telle proposition. Si l’opposition ne répond pas, le consensus recherché par le chef de l’Etat pour faire face aux défis sécuritaires dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) risque d’être une illusion.

Les consultions menées par Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité reprennent, ce lundi 31 mars 2025, à Kinshasa. Après avoir vu défiler Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati, Jean-Michel Sama Lukonde et d’autres leaders de la majorité au pouvoir, les opposants se font toujours attendre. Cette semaine, l’unique opposant qui pourrait se pointer au bureau du conseiller spécial, c’est l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Le président du parti Nouvel Elan s’est montré favorable à cette initiative. « Ici, il ne s’agit pas de questions de la majorité ou de l’opposition, parce que nous ne sommes pas en train de défendre nos programmes en tant qu’entités partisanes, entités politiques, mais ici, il s’agit de la nation qui est en danger. Nous devons d’abord préserver la nation, avant de retourner dans nos casquettes politiques », a justifié le secrétaire général de son parti, Blanchard Mongomba. Ce dernier insiste qu’il faut soutenir les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mais surtout le chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui est au front face à cette agression rwandaise sous couvert du Mouvement du 23 mars (M23).   

Du côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la position reste inflexible. La formation politique de l’ancien président Joseph Kabila veut un dialogue « inclusif » où toutes les questions liées à la crise actuelle seront traitées. Quant à Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi, ils ont foi au dialogue initié par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC).       

L’illusion d’illusion d’un consensus

Avec ce format des discussions, le pouvoir risque de finir ces consultations sans atteindre l’objectif recherché, celui de réunir le maximum des Congolais pour faire face à la crise sécuritaire. A défaut d’avoir tout le monde, il y risque d’un débauchage des individus au sein de l’opposition pour donner l’illusion d’un consensus et sauver ces consultations. « Le pouvoir, bien sûr, invite les opposants, non pas par générosité d’âme, mais plutôt pour donner l’illusion d’un consensus. », estime Guylain Tshibamba, expert en communication stratégique.

L’histoire politique est riche en exemple. En 2016, Joseph Kabila – refusant un format neutre du dialogue – avait fait venir le Togolais Edem Kodjo pour conduite le dialogue dit de la Cité de l’Union africaine. Un dialogue qui a débouché sur la nomination du Premier ministre Samy Badibanga. Mais l’illusion de ce consensus n’avait pas tardé à montrer ses limites. Le chef de l’Etat de l’époque était obligé de reprendre à zéro pour ratisser large afin de mieux apaiser les tensions. Ce qui l’avait conduit à accepter le dialogue dit de la Saint Sylvestre mené par la CENCO. Même si le Premier ministre nommé – Bruno Tshibala – était aussi un débauché, mais ces pourparlers avaient permis de traverser cette zone de turbulence pour arriver aux élections de 2018.

Avoir la lucidité de lire l’histoire et d’anticiper sur les événements pourrait permettre à la République de ne pas perdre du temps face au danger existentiel qui est à ses portes. D’ailleurs, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a demandé de ne pas s’écarter des objectifs. Celui de réunir réellement l’opposition, la majorité et les belligérants dans un processus plus inclusif pour la paix dans l’Est du pays.

Heshima

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