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Légumes verts, ces alliés nutritionnels
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6 mois agoon
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La redaction
Les marchés locaux de Kinshasa proposent une gamme variée de légumes colorés et frais. Cultivés localement dans les zones rurales, ils sont embarqués dans des engins de transport et vendus en ville. D’autres proviennent des potagers urbains. On dénombre ainsi une variété de légumes à feuilles pour accompagner toute sorte de sauce ou des salades. Focus sur ces alliés nutritionnels à ne pas manquer en cuisine et dans son assiette.
Véritables alliés pour un équilibre alimentaire parfait, les légumes verts colorent aliments et assiettes et boostent l’organisme. On parle généralement de légumes “verts” pour désigner les légumes frais et les différencier des légumes secs comme les haricots rouges ou encore les pois chiches. À ce compte, laitue, concombres, haricots, brocolis, poireaux, petit pois et autres artichauts – qui doivent leur teinte à la chlorophylle – ne sont donc pas les seuls à pouvoir se targuer d’être “verts”. La carotte, l’aubergine, la courge ou encore la betterave font également partie des légumes dits “verts”.
Peu caloriques, naturellement riches en vitamines et minéraux, les légumes verts offrent un vrai nuancier de bienfaits pour la santé. En consommer chaque jour de différentes variétés permet de trouver dans chacun d’entre eux des bénéfices nutritionnels très intéressants.
Cette richesse en fibres procure aux légumes verts de multiples avantages. Selon une nutritionniste, “Ils favorisent un bon transit intestinal et permettent également un meilleur contrôle de la glycémie». En effet, les fibres ont ceci d’extraordinaire qu’elles diminuent l’absorption intestinale du glucose, limitant ainsi le stockage des graisses. Un exemple : “lorsque l’on mange une pizza riche en graisses, avec un index glycémique assez élevé, le fait d’ajouter des fibres au menu (une salade verte par exemple) influe favorablement sur la façon de stocker les graisses. L’apport calorique reste le même, mais l’absorption des graisses diminue”.
Consommées régulièrement, les fibres jouent alors un rôle protecteur dans la prévention de nombreuses maladies, comme les cancers (notamment celui du côlon), les maladies cardiovasculaires, l’obésité ou encore le diabète. Les légumes verts sont également riches en nutriments antioxydants”, précise la nutritionniste. Parmi eux : les vitamines A, C et E, les oligo-éléments (sélénium, zinc, manganèse), les caroténoïdes (dont le fameux bêta-carotène, composé principal des légumes jaunes et orangés) ou encore les polyphénols.
Ces composés protecteurs permettent de limiter l’oxydation et le vieillissement cellulaire de l’organisme provoqué par les radicaux libres, lesquels sont générés par la pollution, le tabagisme, le stress ou encore certains médicaments. Comme pour les fibres, la consommation régulière – et dans des quantités généreuses – d’antioxydants préviennent certaines pathologies graves.
Raymond OKESELEKE
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Entre promesses et défis, Félix Tshisekedi un mandat sous haute tension
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2 jours agoon
mars 11, 2025By
La redaction
Le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi accède à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), un tournant historique dans le pays marqué par la première transition pacifique du pouvoir. Fils d’Étienne Tshisekedi, icône de l’opposition, il hérite d’un lourd fardeau, celui de succéder à un régime autoritaire après des décennies de dictature. Dès son arrivée, il se trouve confronté à une multitude de défis : corruption endémique, insécurité persistante et pauvreté généralisée. Entre les attentes populaires et les réalités du terrain, le président Tshisekedi navigue sur un chemin semé d’embûches.
Entre promesses et espoirs
Lors de sa campagne électorale de 2018, Félix Tshisekedi annonce une vision ambitieuse pour la RDC : un avenir basé sur l’État de droit, une lutte acharnée contre la corruption et la restauration de la paix, en particulier dans l’est du pays où les violences des groupes armés font des ravages. Ces engagements trouvent un écho particulier dans une nation où plus de 70 % de la population survit avec moins de 1,90 dollar par jour, malgré des ressources minières parmi les plus riches du monde, notamment le cobalt.
À peine investi, Tshisekedi lance son programme des «100 jours», censé démontrer que des réformes rapides sont possibles. À Kinshasa, des projets d’infrastructure pour améliorer la circulation voient le jour, des écoles sont reconstruites à Goma, des forages d’eau potable sont annoncés à Kisangani, etc. Cependant, en 2020, un scandale éclate : Vital Kamerhe, son chef de cabinet, est accusé de détournement de 57 millions de dollars destinés à ces projets. Kamerhe est condamné à 20 ans de prison, un verdict historique qui jette une ombre sur la présidence de Tshisekedi.
Réélu en 2023, Félix Tshisekedi rallume l’espoir avec un nouveau programme de réformes ambitieuses. L’industrialisation des ressources minières, la réforme de l’armée pour pacifier l’Est, et un vaste plan d’électrification figurent en tête de ses priorités. À Lubumbashi, des usines de transformation du cuivre sont mises en place, et des offensives militaires dans le Kivu, notamment contre le Mouvement du 23 mars (M23), visent à restaurer la sécurité.
Sur le plan économique, les résultats sont contrastés. En 2019, la RDC enregistre une inflation de 4,7 % et un chômage qui touche environ 30 % de la population active. Le pays, largement dépendant de ses exportations minières, peine à faire bénéficier sa population de ses richesses. Tshisekedi mise alors sur une relance économique par les investissements étrangers et une gestion plus rigoureuse des ressources naturelles. En 2019, le PIB connaît une croissance de 4,4 %, dopée par les exportations de minerais, mais la pandémie de COVID-19 en 2020 brise cet élan, avec une chute de 1,7 % du PIB.
Quant aux secteurs de la santé et de l’éducation, déjà fragiles, ils subissent des coupes sévères pendant la crise sanitaire. Cependant, l’une des mesures phares de son mandat reste l’instauration de la gratuité de l’enseignement primaire, un geste historique qui permet à des millions d’enfants d’accéder à l’éducation sans obstacles financiers. Cette réforme, bien que saluée, rencontre des défis logistiques et de financement. Parallèlement, la gratuité de la maternité a été mise en place, permettant aux femmes enceintes d’accoucher dans les hôpitaux publiques sans frais. Un progrès majeur pour lutter contre la mortalité maternelle. En 2023, toutefois, seulement 20 % des Congolais accèdent à des soins de santé décents, tandis que le taux d’alphabétisation stagne à 77 %, révélant des carences dans l’application de ces réformes. «Nous avons hérité d’un pays en ruines», déclare Tshisekedi en 2021, un constat qui marque le début de son second mandat.
Centralisation du pouvoir : rupture ou continuité ?
Lorsque Félix Tshisekedi accède à la présidence, il hérite d’un État marqué par 18 ans de gouvernance autoritaire sous Joseph Kabila. Le pouvoir est alors largement centralisé à Kinshasa, reléguant presque les provinces à un rôle secondaire. Mais face à un Parlement et des gouvernorats contrôlés par le Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila, le nouveau chef de l’État se heurte rapidement aux limites de sa marge de manœuvre. Il lui faudra attendre 2021 pour rompre cette cohabitation contraignante et créer l’Union sacrée de la nation, qui lui permet de prendre le contrôle du gouvernement, avec la nomination de Jean-Michel Sama Lukonde au poste de Premier ministre.
Cette prise en main, présentée comme une rupture, suscite pourtant des interrogations. Pour contourner un Parlement récalcitrant, Tshisekedi a recours à une série d’ordonnances, nomme des juges qualifiés proches du pouvoir par ses opposants à la Cour constitutionnelle et s’appuie sur les forces de sécurité. Dans son second mandat, entamé en 2024, cette ambiguïté persiste. Si des figures comme le général John Numbi ont été écartées sous la pression internationale en raison de nombreuses violations des droits de l’homme, d’autres loyalistes de l’ancien régime accusés des mêmes faits, demeurent dans l’appareil sécuritaire.
En 2024, Tshisekedi promet une gouvernance plus inclusive et un renforcement de la décentralisation, notamment à travers des transferts budgétaires aux provinces. Mais dans les faits, et les budgets alloués aux provinces, bien qu’en hausse, souffrent de graves dysfonctionnements, comme l’ont révélé plusieurs audits de l’Inspection générale des finances (IGF).
Dans l’Est du pays, la gestion des ressources sécuritaires reste un casse-tête. « Tshisekedi a démantelé l’emprise de Kabila, mais il reconstruit un pouvoir tout aussi centré sur lui-même », analyse Jason Stearns du Congo Research Group. De son côté, un député de l’opposition résume : « L’Union sacrée n’est qu’un nouvel outil pour dominer. » Entre volonté de centralisation et promesses de décentralisation, Félix Tshisekedi entretient un équilibre fragile.
Les défis de la gouvernance
La corruption reste l’un des principaux freins à la gouvernance de Félix Tshisekedi, sapant les efforts de réforme à tous les niveaux de l’État. Dans l’administration publique, les détournements de fonds et les pratiques clientélistes empêchent la mise en œuvre des projets de développement. En 2023, un audit de l’IGF a révélé des détournements massifs dans des entreprises publiques comme la Gécamines et la Société Nationale d’Électricité (SNEL), où des milliards de francs congolais disparaissent chaque année sans que les coupables ne soient véritablement inquiétés. La corruption touche aussi les gouvernements provinciaux, où certains gouverneurs, détournent les budgets destinés aux infrastructures et aux services sociaux.
L’armée, censée défendre le territoire national, est elle aussi gangrenée par la corruption, avec des conséquences désastreuses sur la guerre à l’Est du pays. Des détournements de fonds destinés à la solde des soldats sont signalés. Ces pratiques minent le moral des troupes et expliquent en partie les retraits inexpliqués de l’armée congolaise face à l’ennemi, permettant au M23 de s’emparer de villes stratégiques, d’aéroports et de bases militaires sans grande résistance. Certains hauts gradés sont soupçonnés de collusion avec les forces étrangères et de complicité au sein de la chaîne de commandement, ce qui occasionne les revers sur le terrain.
À ces failles s’ajoute une trahison politique manifeste. Face à l’agression de la RDC par le Rwanda, la classe politique tant de l’opposition que de la majorité brille par son silence, un mutisme que Félix Tshisekedi lui-même a dénoncé lors de sa rencontre avec les cadres de l’Union Sacrée de la Nation le 22 février 2025.
Pendant que l’armée se bat, des figures comme Joseph Kabila et Corneille Nangaa, pactisent avec Kigali et appellent ouvertement à une guerre contre leur propre pays. Ces actes de haute trahison révèlent une crise morale et patriotique profonde au sein de la classe dirigeante congolaise. La justice, qui devrait être un rempart contre ces dérives, est elle-même gangrenée par la corruption, avec des magistrats qui se laissent acheter pour blanchir des criminels économiques et entraver la lutte contre l’impunité. Autant de dérives qui empêchent Félix Tshisekedi d’appliquer pleinement sa vision pour une RDC forte, souveraine et bien gouvernée.
Situation sécuritaire : un défi persistant
Dans l’Est de la RDC, la paix semble toujours hors de portée. La situation sécuritaire, loin de s’apaiser, a connu une aggravation dramatique en ce début d’année 2025. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont aujourd’hui le théâtre d’une offensive de grande ampleur menée par le M23, un groupe rebelle appuyé par le Rwanda. Avec une audace inédite, les combattants de ce mouvement ont redessiné la carte du conflit congolais en s’emparant de plusieurs localités stratégiques. Fin janvier, Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et poumon économique de l’est du pays, est tombée aux mains des rebelles après de violents affrontements. La ville, transformée en champ de ruines, a vu des milliers d’habitants fuir dans un climat de terreur. Quelques semaines plus tard, le 16 février, c’est au tour de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, de subir le même sort. Une progression alarmante qui marque une expansion territoriale sans précédent du M23 et de son bras politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Corneille Nangaa.
Ce double revers militaire constitue un sévère camouflet pour le président Félix Tshisekedi, qui avait fait de la pacification de l’Est une priorité de son mandat. Selon les Nations Unies, plus de un million de personnes sont aujourd’hui déplacées dans cette région, et le bilan humain de la bataille de Goma s’élèverait à plus de 3 000 morts, un chiffre sous-estimé selon plusieurs sources humanitaires.
Le rôle du Rwanda dans cette escalade est au centre des tensions. Kigali soutient activement le M23, en fournissant près de 4 000 soldats et un arsenal militaire sophistiqué. Ces informations, confirmées par des rapports de l’ONU et des déclarations occidentales, viennent renforcer la défiance entre Kinshasa et Kigali. De son côté, Paul Kagame justifie cette ingérence par la nécessité de protéger les Tutsis congolais et de lutter contre les milices hutus, une rhétorique balayée par Tshisekedi qui dénonce une volonté manifeste de mainmise sur les richesses minières congolaises.
Lors d’une rencontre cruciale avec les membres de l’Union Sacrée, le 22 février à Kinshasa, Félix Tshisekedi a reconnu la gravité de la situation. «Nous avons perdu deux batailles, Goma et Bukavu, mais pas la guerre», a-t-il déclaré, tout en pointant du doigt des cas de «trahison» au sein de l’armée congolaise. Il a annoncé une refonte totale des Forces armées de la RDC (FARDC) et a exclu tout dialogue avec «les pantins du Rwanda». Reste à savoir si cette stratégie permettra d’inverser la tendance, alors que l’armée congolaise demeure affaiblie et que la crise humanitaire atteint des proportions alarmantes. Le spectre d’un embrasement régional plane plus que jamais sur l’Est congolais.
Relations tendues avec l’opposition
Depuis son accession à la magistrature suprême, Félix Tshisekedi a entretenu des relations complexes avec l’opposition congolaise, oscillant entre gestes d’ouverture et tensions croissantes. Dès le début de son mandat, le président a cherché à apaiser les frictions en libérant plusieurs prisonniers politiques, dont Franck Diongo, Diomi Ndongala et Firmin Yangambi, tout en facilitant le retour d’exilés, à l’image de Moïse Katumbi. Mais cette dynamique d’inclusion a rapidement cédé place à des tensions exacerbées par les échéances électorales.
Les élections générales de 2023 ont en effet cristallisé les divisions. Martin Fayulu et Moïse Katumbi, figures majeures de l’opposition, ont rejeté les résultats, dénonçant des irrégularités massives et un processus biaisé. Malgré ces contestations, la Cour constitutionnelle a validé la réélection de Tshisekedi, faute de preuves, mais aussi parce que les irrégularités dénoncées n’ont aucune influence déterminante sur les résultats de l’élection présidentielle, susceptibles de modifier l’ordre d’arrivée des candidats. Cette décision a accentué la défiance entre le pouvoir et ses opposants, alimentant un climat politique délétère. Parallèlement, plusieurs poursuites judiciaires contre des opposants ont renforcé le sentiment d’un durcissement du régime. L’arrestation et la condamnation de Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’UDPS, en 2022, illustrent ce sentiment. Sa libération en février 2025, après une grâce présidentielle, a été perçue par certains comme un signe d’ouverture, mais par d’autres comme un geste purement stratégique.
Les tensions se sont encore aggravées avec l’arrestation de Seth Kikuni en septembre 2024. L’opposant a été interpellé par l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits » après ses déclarations incendiaires à Lubumbashi. Il avait notamment évoqué la possibilité pour les Katangais d’expulser les Kasaïens de leur province, ravivant ainsi des blessures historiques encore vives. Le souvenir du drame de 1992-1993, lorsqu’une violence sectaire avait défiguré la région du Katanga, est encore vivace : des milices katangaises avaient mené des « nettoyages ethniques » contre les Kasaïens, faisant plus de 5 000 victimes et forçant 100 000 personnes à fuir. Dans un pays de plus de 100 millions d’habitants, composé de plus de 250 ethnies, jouer avec ces questions tribales et ethniques peut avoir des conséquences dramatiques. Son procès s’est conclu en novembre 2024 par une condamnation à un an de prison, une décision que ses partisans qualifient de règlement de comptes politique.
Un autre cas emblématique est celui de Mike Mukebayi, membre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Arrêté en mai 2023 après des propos haineux à l’encontre de la communauté kasaïenne, il a été condamné à 30 mois de prison. Cette affaire a divisé l’opinion publique : si certains dénoncent une répression ciblée, d’autres estiment que les discours de haine ne peuvent être tolérés, même lorsqu’ils émanent d’opposants politiques.
Ces arrestations, bien que justifiées, sont perçues par une partie de l’opinion comme un moyen de museler la dissidence. Dans un pays où l’histoire politique est marquée par des luttes de pouvoir brutales, chaque interpellation devient un symbole, alimentant un climat de suspicion et de polarisation. Cette situation fragilise davantage un paysage politique déjà profondément fragmenté, rendant encore plus incertaine la perspective d’un dialogue national apaisé.
Changement de Constitution : réforme nécessaire ou ambition cachée ?
La question d’une réforme constitutionnelle en RDC alimente les débats depuis plusieurs années, et le second mandat de Félix Tshisekedi ne fait qu’accentuer les interrogations. Officiellement, la Constitution de 2006 limite le président à deux mandats de cinq ans, fixant l’échéance de son pouvoir à 2028. Dès son premier quinquennat, Tshisekedi s’est posé en garant des principes démocratiques, rappelant à plusieurs reprises son attachement à la loi fondamentale. «Je suis un démocrate, je respecterai la loi», affirmait-il en 2022, dans un contexte où la méfiance envers les dirigeants cherchant à s’éterniser au pouvoir reste vive.
Pourtant, dès 2023, des signaux contradictoires ont émergé. Le chef de l’État a évoqué la nécessité d’une révision constitutionnelle, officiellement pour «adapter les institutions aux réalités congolaises». L’objectif affiché ? Renforcer la décentralisation et améliorer la gouvernance locale adaptée aux réalités du pays. Mais ces déclarations, bien que formulées sous un prisme réformateur, rappellent les stratégies employées par d’autres dirigeants africains pour prolonger leur règne. En Guinée et en Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara ont utilisé des modifications constitutionnelles pour briguer un troisième mandat, déclenchant des tensions et des violences.
En 2024, alors que Tshisekedi entame son second mandat, les spéculations prennent de l’ampleur. Lors d’un discours à Kinshasa en janvier, il évoque un «pacte national» pour moderniser les institutions face aux crises sécuritaires et économiques. Ses alliés de l’Union sacrée défendent l’idée d’une réforme pour «achever la reconstruction du pays», tandis que l’opposition dénonce une tentative déguisée de prolonger son pouvoir.
«Il veut imiter Kabila, qui contrôlait tout depuis Kinshasa», accuse Martin Fayulu en février 2025. Moïse Katumbi, de son côté, parle d’une «manœuvre pour s’éterniser». La chute de Goma et Bukavu face aux rebelles du M23 en ce début d’année n’a fait qu’ajouter de l’incertitude à une situation déjà explosive.
Pour l’instant, aucune proposition officielle n’a été déposée, et Tshisekedi maintient son engagement à respecter les règles démocratiques. Mais dans un pays marqué par des décennies de promesses non tenues, chaque déclaration sur la Constitution est analysée comme un indice de ses intentions réelles. «S’il touche à la Constitution, ce sera la guerre», avertit un militant de Lamuka. De l’autre côté, un député de la majorité nuance : «Nous avons besoin d’un cadre institutionnel adapté aux réalités congolaises.»
Des défis multiples et complexes
Le régime de Félix Tshisekedi se trouve actuellement dans une situation délicate, confronté à une série de défis qui pourraient, si rien n’est fait, menacer sa stabilité. L’offensive militaire des rebelles du M23, soutenus par des forces rwandaises, a plongé l’Est de la RDC dans une crise humanitaire préoccupante. La prise de Goma fin janvier, suivie de celle de Bukavu, a entraîné des pertes humaines importantes avec plus de milliers des morts et déplacé plus d’un million de personnes, ébranlant ainsi l’autorité de l’État dans cette région stratégique.
Malgré un remaniement militaire annoncé le 6 janvier, l’efficacité des Forces armées de la RDC (FARDC) reste incertaine. Les investissements colossaux dans l’équipement des troupes ne semblent pas avoir suffi à endiguer les exactions et la désaffection croissante au sein de l’armée pour l’instant.
Sur le plan politique, l’opposition, portée par des figures influentes comme Martin Fayulu, Joseph Kabila et Moïse Katumbi, semble gagner en dynamisme, profitant des tensions actuelles pour critiquer le gouvernement. Cette montée en puissance de l’opposition intervient dans un contexte socio-économique tendu, où l’inflation avoisine les 12 %, le chômage reste élevé et la vie chère pèse lourdement sur les ménages. Ces difficultés économiques, couplées à une corruption persistante, risquent d’éroder davantage la confiance des citoyens envers les institutions.
Dans ce climat incertain, l’incapacité du régime à reprendre l’initiative face à l’avancée du M23, ainsi que les risques d’un affaiblissement supplémentaire de l’armée, pourraient, à terme, déstabiliser davantage le pays. Bien que la situation ne semble pas encore irréversible, la perspective de protestations massives et d’une crise politique plus profonde ne peut être écartée. Dans un pays marqué par des décennies d’instabilité, ces tensions rappellent la nécessité d’une gestion prudente et inclusive des défis actuels.
Un avenir en suspend
Félix Tshisekedi incarne aujourd’hui les espoirs d’une nation en quête de renouveau. Porté au pouvoir par une population désireuse de changement, le président congolais fait face à des défis colossaux qui pourraient bien déterminer l’avenir de son pays. Entre ses ambitions réformatrices et les réalités brutales d’un État fragilisé par des décennies de crises, son destin politique semble suspendu à des choix cruciaux. En 2023, le cardinal Fridolin Ambongo, figure influente de l’Église catholique, lançait un appel poignant : «Le Congo peut renaître, mais il faut du courage.» Un message qui résonne comme un avertissement et un encouragement à l’égard du chef de l’État.
Mais la question demeure : Félix Tshisekedi possède-t-il la détermination nécessaire pour surmonter les obstacles qui se dressent sur sa route ? Corruption endémique, instabilité sécuritaire dans l’est du pays, tensions politiques et attentes immenses de la population congolaise… Les défis sont multiples et complexes.
L’histoire retiendra si le président a su incarner ce courage évoqué par le cardinal Ambongo. Pour l’heure, l’avenir du Congo reste suspendu à des décisions délicates, dans un contexte où chaque choix politique pourrait peser lourd sur le destin de toute une nation.
Heshima
Nation
RDC : La DGI paie des allocations complémentaires de fin de carrière aux retraités
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2 jours agoon
mars 11, 2025By
La redaction
La Direction Générale des impôts (DGI) a franchi un nouveau cap dans sa politique vis-à-vis de ses agents retraités. Fin décembre 2024, sous la direction de Barnabé Muakadi Muamba, des retraités et les ayants droit des agents décédés en cours de carrière ont reçu des allocations complémentaires de fin de carrière. C’est historique pour cette régie financière.
La vie des agents aussi bien actifs que retraités intéresse au plus haut point le comité Muakadi. Le 30 décembre 2024, à Béatrice Hôtel, dans la commune de Gombe, à Kinshasa, le directeur général des impôts a remis aux retraités des allocations supplémentaires de fin de carrière. Ces avantages sociaux sont destinés aux cadres et agents retraités, ainsi qu’aux ayants droit des agents décédés en cours de carrière. « Dans le cadre de sa politique consistant à mettre l’agent des impôts au centre de son action, cette cérémonie concerne les agents et cadres retraités en 2017 et les ayants droits des décédés et élagués du fichier de la paie à partir du mois de juin 2024 », a précisé Barnabé Muakadi.
Cette initiative, fruit d’un travail concerté entre la direction de la DGI et la délégation syndicale, démontre la volonté de mettre l’agent des impôts au centre des préoccupations. Pour mieux concrétiser cet engagement envers les retraités, une structure a été mise sur pied. Il s’agit de la Caisse de Solidarité des agents de la Direction Générale des Impôts (CASO). Cette caisse n’est pas qu’une simple initiative administrative, elle incarne également un soutien concret et durable pour les agents de la DGI en fin de carrière. La CASO vise à offrir une allocation complémentaire unique. Ce qui est vécu comme un coup de pouce financier pour les retraités et les familles des agents décédés. C’est une première, mais surtout un signal fort.
Le DG Barnabé Muakadi a indiqué que la remise des allocations complémentaires n’avait pas coupé définitivement le cordon ombilical entre la DGI et ses anciens agents retraités. Il révèle que l’administration fiscale continuera de prendre en charge les soins médicaux de ces retraités. Comme pour démontrer que la DGI ne se contente pas d’exiger des résultats à ses agents, elle veille aussi sur eux, même après avoir quitté le service actif. La cérémonie a été marquée par la remise symbolique de chèques aux retraités, soulignant ainsi la concrétisation de cet engagement majeur en faveur du personnel. Cette politique mise en place est irréversible. Tous les retraités vont désormais bénéficier de cette allocation pour leur éviter la précarité après avoir rendu des loyaux services à la DGI.
Heshima
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Rwanda-M23 : des sanctions tombent, Kigali maintient toujours ses troupes en RDC
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1 semaine agoon
mars 4, 2025By
La redaction
Après les États-Unis, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, c’est le tour du Canada d’annoncer une série de sanctions contre le Rwanda en réponse à son implication dans le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le gouvernement canadien dénonce une « violation flagrante » de la souveraineté congolaise. Malgré ces sanctions, Kigali n’a toujours pas songé à retirer ses troupes de la RDC.
La liste des sanctions contre le Rwanda s’allonge au fur et à mesure que la communauté internationale constate le statu quo sur le terrain. Lundi 3 mars, dans un communiqué conjoint, la ministre des Affaires étrangères canadienne, Mélanie Joly, le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, et la ministre de la Promotion des exportations, Mary Ng, ont condamné la progression du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la RDC. Ce mouvement, soutenu militairement par le Rwanda, a pris le contrôle des villes de Goma et Bukavu. Il compte progresser vers la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, menaçant ainsi la province du Tanganyika, dans le grand Katanga.
Concrètement, le Canada a donc décidé de suspendre l’octroi de permis pour l’exportation de biens et technologies contrôlés vers Kigali. De plus, il met un terme aux nouvelles initiatives commerciales entre les deux gouvernements et restreint son soutien aux entreprises privées engagées dans des activités économiques avec le Rwanda. Ottawa envisage de réévaluer sa participation aux événements internationaux organisés par le Rwanda et aux propositions de Kigali visant à accueillir de futures rencontres internationales.
Dans la logique des sanctions, le club londonien de football, Arsenal, envisage de ne plus renouveler son contrat avec l’Office rwandais du tourisme au sujet du partenariat « Visit Rwanda ». D’après le média anglais, Dailymail, Arsenal explorerait de « nouvelles alternatives plus lucratives et éthiques ». Les Gunners ont signé pour la première fois un accord de 10 millions de livres sterling par an avec Visit Rwanda, qui fait partie de l’organisme gouvernemental du Rwanda Development Board, en 2018. Ce contrat était d’une durée de trois saisons. Puis en 2021, le club avait prolongé le partenariat. Ce qui ne sera plus le cas dès le mois de juin prochain.
Depuis l’agression rwandaise en RDC ayant causé la mort de plus de 3000 personnes uniquement à Goma depuis janvier, les partenariats sportifs conclus entre de grands clubs de football européens et l’office du tourisme rwandais suscitent la controverse. Depuis la résurgence du groupe armé M23, soutenu par Kigali, des voix s’élèvent pour dénoncer ce partenariat. Des supporters ainsi que les autorités congolaises réclament la fin de ces collaborations. C’est le cas de Bayern Munich et du Paris Saint-Germain, deux autres clubs en partenariat avec le Rwanda.
Kigali poursuit son soutien militaire
Malgré le début de sanctions, Kigali maintient encore ses troupes en RDC. Ses dispositifs défensifs restent également en place. Le 21 février, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution appelant les rebelles du M23 à cesser immédiatement leur offensive dans l’Est du pays et demandant également aux forces rwandaises de cesser leur soutien au groupe armé et de se retirer de la RDC. Malgré cette résolution (2773), le statu quo s’observe sur le terrain. En dépit du fait que la résolution soit « juridiquement contraignante », l’ONU n’a pas de moyen de contrainte pour exercer sur le Rwanda. Si Kigali persiste dans sa voie de déstabilisation, le Conseil de sécurité pourrait autoriser l’envoi d’une force internationale en RDC. Mais il est encore loin d’une telle décision.
Mise en scène sur les FDLR
Le samedi 1er mars, une cérémonie de rapatriement de 14 éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) a été observée entre Goma et Gisenyi. Le M23 a livré au Rwanda ces éléments capturés à Goma, selon les déclarations du mouvement. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont dénoncé une manipulation après l’annonce du rapatriement de ces présumés FDLR depuis le territoire congolais vers le Rwanda, le qualifiant d’une « mise en scène ». Le gouvernement rwandais semble vouloir utiliser cette « mise en scène » pour justifier, peut-être, le retrait de ses troupes de la RDC. La pression demandant à Kigali de présenter les FDLR capturés grâce au contrôle des villes de Goma et Bukavu ainsi que d’autres territoires congolais était devenue très forte.
Heshima
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