Nous rejoindre

Economie

Relance économique : Acacia Bandubola donne des signaux forts

Le 26 août 2019, les congolais de par le monde ont découvert, après plusieurs mois d’attente, le premier Gouvernement issu de l’alternance pacifique et historique de leur pays. D’aucuns estiment que ce Ministère est une patate chaude pour tous ceux qui y sont nommés tant l’économie congolaise est difficile à maîtriser. Et pourtant, cela n’a nullement effrayé la Ministre Bandubola, qui à son arrivée à l’aéroportinternational de Ndjili à Kinshasa au lendemain de sa nomination, a démontré toute sa détermination à gérer le panier de la ménagère congolais en déclarant : « les défis sont énormes mais nous avons des épaules solides en toute humilité, nous allons réussir, nous avons le devoir des résultats pour soulager notre peuple afin que ce dernier entre dans cette ère nouvelle ».
Une déclaration qui donnait le ton d’une gestion différente du Ministère de l’Economie Nationale.

Published

on

Une déclaration qui donnait le ton d’une gestion différente du Ministère de l’Economie Nationale.

Une tâche complexe !

Gérer le Ministère de l’Economie Nationale demande mieux que de l’intelligence et de la sagesse, une bonne dose de caractère et d’autorité s’impose en la matière. Dans un pays comme la RDC où jadis des opérateurs économiques ont marché sur des Ministres faisant éjecter certains d’entre eux grâce à leurs relations au sommet de l’Etat, il convient d’avoir des épaules, la tâche étant dure.

En quelques lignes voici les missions et les attributions reconnues à ce Ministère :

  • Politique économique nationale sous ses divers aspects, notamment la politique générale de la production, ainsi que la politique et la réglementation du marché intérieur par le contrôle et le suivi a priori des prix des produits locaux de base et par le contrôle a posteriori pour les produits importés, et des tarifs de prestation des services ;
  • Mise en valeur de l’ensemble de l’espace productif national en collaboration avec les Ministères de l’Industrie et des PME ;
  • Evaluation des besoins de l’Economie nationale ;
  • Identification nationale, confirmation et recensement des agents économiques ;
  • Avis sur les questions de politique économique et financière ayant un impact sur les approvisionnements, la production et les prix ;
  • Politique, législation et réglementation de la concurrence sur toute l’étendue du territoire national ;
  • Elaboration des statistiques économiques courantes (de production, sectorielles et globales, conjoncturelles et structurelles) et en assurer la conservation et la publication périodique ;
  • Réalisation des études techniques et économiques concernant l’orientation économique et le comportement des agents économiques ;
  • Encadrement des activités économiques ;
  • Gestion du stock de sécurité, en collaboration avec le Ministère des Finances

Le paradoxe qui fait mal !

A ce jour, le Ministère de l’Economie Nationale n’avait jamais été aussi animé auparavant, secteur-clé de la vie en République Démocratique du Congo, ce service régulateur de la société avait souvent subi des critiques, les plus virulentes comme les plus alarmantes. La RDC étant un pays béni du ciel avec des potentialités géologiques, hydrologiques, forestières et démographiques scandaleuses, elle est considérée comme un des rares paradis terrestres pouvant ainsi être à l’origine du développement de tout le continent africain voire de toute la planète. C’est en outre grâce au coltan congolais que se fabriquent les téléphones et les ordinateurs, et grâce à son cuivre ou encore son cobalt que bien d’autres produits sont fabriqués et commercialisés.

Sur papier, tous ces éléments sont des indicateurs objectivement vérifiables qui auraient pu faire de la RDC une économie forte pouvant rivaliser avec celles de certains pays africains comme l’Afrique du Sud, le Nigéria ou encore le Maroc dont le développement n’est plus à démontrer. Et pourtant, la réalité est toute autre sur terrain. L’économie de la RDC réputée extravertie et dépendante du seul secteur minier se débat encore pour sortir la tête de l’eau, le premier indicateur de cette affirmation étant le panier de la ménagère. Et c’est au niveau du panier de la ménagère que la Ministre Acacia Bandubola a placé toute sa politique multipliant des actions salvatrices pour soulager le peuple congolais dont le pouvoir d’achat n’est pas impressionnant.

Des signaux forts : résultats d’un combat permanent !

Le 09 octobre 2019, le Gouvernement n’est en place que depuis un mois et pourtant la Ministre Bandubola qui revient d’une mission dans les Provinces du Haut-Katanga et du Lualaba décroche déjà son premier grand succès en maîtrisant les prix de la farine de Maïs, denrée alimentaire de base, qui étaient en train de grimper au détriment de la population. Ce qui lui vaudra des vives félicitations de tous les membres de l’équipe Ilunga Ilunkamba.

Le Premier Ministre congolais ne cachera pas non plus toute sa satisfaction pour féliciter madame Acacia Bandubola Mbongo début janvier 2020 pour avoir magistralement gérer les opérateurs économiques habitués à perturber le marché congolais avec des prix hauts pendant les périodes de fêtes de fin d’année ; ils sont tombés sur du roc en 2019 grâce à la rigueur leur imposée par la Ministre de l’Economie Nationale.

Février 2020, le marché congolais est secoué suite à une hausse des prix de denrées alimentaires et autres biens de consommation, les raisons sont connues et tendent même à se justifier : le taux de change qui connaît des fluctuations, les conditions climatiques, les sanctions contre les opérateurs économiques et la détérioration des infrastructures routières. Ici encore, la Ministre de l’Economie Nationale dont le pouvoir de fixation de prix ne se limite qu’à certains produits tels l’eau, l’électricité, le transport en commun et le carburant, a pris le devant et a levé l’option de redynamiser le Comité de Suivi des prix sur le marché, un service longtemps resté en léthargie, mais aujourd’hui renforcé par l’implication des délégués du Ministère de l’Economie, de la Présidence de la République, de la Primature, du Commerce extérieur, de la Fédération des entreprises du Congo  et du mouvement consumériste congolais.

Une détermination imperturbable !

Au mois d’avril alors que la RDC est frappée par la pandémie Covid-19 comme le reste du monde, le Gouvernement congolais par le biais d’Acacia Bandubola refuse de croiser les bras et décide de supprimer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) afin d’alléger le calvaire de nombreux opérateurs économiques. Ministre de tutelle, madame Acacia Bandubola est consciente que certains opérateurs véreux peuvent en profiter pour berner l’Etat, elle instruit aussitôt tous les opérateurs de communiquer avant le 30 avril, les stocks des différents produits acquis avant la prise de cette mesure de la suspension de la TVA. Un réflexe qui dit tout sur la maîtrise de son Ministère.

Le 11 mai 2020, quelques jours seulement après que la Ministre Acacia BANDUBOLA a réussi du Gouvernement la réduction de prix des produits pétroliers dont le carburant à la pompe, la patronne de l’Economie Nationale est descendue personnellement sur terrain faisant le tour des stations-services afin de vérifier l’application de la décision du Gouvernement. Elle déclarait au sujet de sa visite : « Aujourd’hui, c’est une journée où nous voulions simplement vérifier l’effectivité de l’application de la nouvelle structure des prix des produits pétroliers. Evidemment, nous avons fait le tour de plusieurs stations essence pour voir comment les entreprises commerciales vendent leur carburant. Nous avons constaté qu’il y a une augmentation du volume de vente due à la baisse des prix du carburant. Nous exhortons les opérateurs à accompagner le gouvernement dans ce sens ».

Toujours au mois de mai, cette fois-ci dans un registre qui touche directement au panier de la ménagère et qui fera assurément date dans la mémoire collective, la Ministre Bandubola avait lancé la première expérience de cantines populaires au marché SombaZigida de Kinshasa. En pleine crise liée à la pandémie Covid-19, les populations de Kinshasa ont pu s’approvisionner en vivres et autres produits de première nécessité à des prix défiant toutes concurrences. Une initiative de la Ministre Bandubola qui a mis à contribution des organisations gouvernementales ainsi que d’autres structures dans la matérialisation de cette idée novatrice.

Des produits tels que la farine de maïs et de manioc, la braise ainsi que des légumes et autres biens périssables à l’exemple de la tomate et tant d’autres se négociaient dans ces marchés circonstanciels. Grande était la satisfaction des acheteurs de constater que les prix fixés pour la vente sont très abordables. Un sac de braise est vendu à 27.000 FC alors qu’elle se négocie dans le marché parallèle entre 35.000 francs congolais et 40.000 francs congolais. Le sac de semoule de 25kg, par contre, revient à 28.000 francs congolais alors qu’il était vendu dans les grandes surfaces à 50.000 francs. Le sac de manioc vendu à 70.000 francs voir 80.000 fcs dans plusieurs marchés de Kinshasa, là il se négocie à 46.000 fc. Par ailleurs, une caisse de tomate qui revient entre 35 et 40 000 francs dans le marché parallèle, se vend à 30.000fc.

Selon Acacia Bandubola, cette initiative rentrait dans le cadre de programme d’urgence alimentaire du chef de l’Etat. Ce sont des opérations destinées à éviter la rareté des produits alimentaires dans les grands centres urbains confrontés aux effets de covid-19. « C’est un programme initié par le Président de la République et financé par le Gouvernement, nous avons reçu l’appui de l’Armée dans ce programme. »

Une dizaine de jours plus tard soit le 09 juin 2020, la Ministre de l’Economie Nationale a lancé la même initiative au marché de la Commune de Ngaba situé sur la grande avenue Kianza afin d’approvisionner les habitants des circonscriptions du Mont-Amba, de Lukunga et une partie de Funa en produits de première consommation pendant la période difficile de Covid-19.

Le 09 juillet dernier, la Ministre Bandubola qui ne veut pas dormir sur ses lauriers annonce, depuis le Salon Rouge de l’Hôtel du Gouvernement, le lancement du contrôle économique.

La patronne de l’Economie de la RDC affirme que cette campagne consiste à contrôler les opérateurs économiques et vérifier si toutes les mesures prises par le gouvernement en vue d’assurer la baisse des prix des produits sont respectées, « car les congolais doivent acheter à moindre coût ».

« C’est un contrôle ciblé, du fait qu’il vise, la vérification de la baisse effective des prix des produits assujettis à la TVA, afin de contenir la spéculation sur le marché, à la suite de taux de change, le respect de la structure de prix et l’affichage des prix sur les produits », a-t-elle dit.

En véritable coach, madame Acacia Bandubola Mbongo a donné des consignes claires à ses contrôleurs en qui elle place sa confiance, appelant ces derniers, qui sont les inspecteurs de l’économie, à faire preuve d’abnégation, de professionnalisme et d’indépendance des missionnaires, mais également de recevoir leur méthodologie de travail pour des résultats escomptés.

Déterminée malgré les attaques, la Ministre de l’Economie a instruit la commission de contrôle de la structure des prix de siéger chaque mois, et les équipes de terrain de travailler d’arrache-pied. Les décisions de la Ministre Acacia Bandubola n’ont pas été aisées à prendre, faisant face à une forte adversité dans sa quête du contrôle des prix.

Quelques jours plus tard, Acacia BANDUBOLA reprenait sévèrement le Gouvernement provincial du Sud-Kivu, le rappelant à l’ordre. Ce dernier avait piétiné les prérogatives du Ministère de l’Economie Nationale par un communiqué officiel signé à Bukavu en date du 14 juillet 2020 par le ministre provincial du Sud-Kivu en charge des Hydrocarbures, la FEC/Sud-Kivu ainsi que le Club des pétroliers, fixant le prix de l’essence et du gasoil à 1 800 CDF/le litre venant ainsi remettre en question les prix du carburant en vigueur depuis le mois de mai.

C’est d’ailleurs d’une main de fer que la Ministre Bandubola Mbongo parvient à maîtriser les prix du carburant au mois d’août dernier alors que les opérateurs économiques exerçant dans le secteur du pétrole de Sud-Est de la RDC tentaient par tous les moyens de faire grimper le prix du carburant. Madame Acacia BANDUBOLA a pesé de son poids pour appeler ces partenaires de l’Etat au calme en leur rappelant combien de fois le Gouvernement, tout en favorisant le partenariat gagnant-gagnant, a fourni des efforts dans leur intérêt. Un rappel historique qui a permis à la Ministre de l’Economie de convaincre les pétroliers sur la non révision de la structure de prix du carburant.

Des actions mémorables !

Il y a quelques mois, visiter les bureaux du Secrétariat Général à l’Economie Nationale situés à des étages différents de l’immeuble SCTP ex-Onatra sur le boulevard du 30 juin était un spectacle désolant avec des mobiliers datant de l’époque coloniale. Dès sa prise de fonctions en septembre 2019, madame Bandubola a rassuré, lors d’une visite de courtoisie à ses collaborateurs de l’Administration, qu’elle équiperait les bureaux du Secrétariat Général de son Ministère, de meubles modernes pouvant optimiser la qualité du travail. Une promesse qu’elle tiendra quelques mois plus tard le 22 juin 2020, un jour qui restera gravé dans la mémoire des agents et cadres du Secrétariat Général qui ont bénéficié d’équipements de bureaux pimpants neufs, réceptionnés par le Patron de cette administration, monsieur Célestin Twite.

Une autre action de toute splendeur qui restera attachée au nom de la Ministre Bandubola est sans nul doute son implication dans l’octroi d’une subvention à l’entreprise pétrolière Sonahydroc. Cette entreprise de l’Etat congolais était presque en faillite au sortir de la crise sanitaire liée au coronavirus. C’est dans le but de sauver ce patrimoine national engageant des centaines de congolais, que la Ministre de l’Economie Nationale a obtenu du Gouvernement congolais une subvention très importante devant lui permettre de maintenir le cap et tenir la dragée haute aux multinationales œuvrant dans le secteur du pétrole en RDC. Une intervention salutaire qui a valu à la Ministre Acacia Bandubola la reconnaissance non seulement de toute l’équipe dirigeante de la Sonahydroc mais aussi des femmes de ladite société qui n’ont pas hésité à exprimer leur fierté de voir leur sort scellé positivement par une femme brillante. Ces dernières sont venues le 17 septembre dernier offrir des présents à la patronne de l’Economie congolaise en guise de remerciement.

Une année après sa nomination, Acacia BandubolaMbongo peut être fière de présenter son bilan 6 étoiles à la face du monde, lequel a su maintenir à flot une économie congolaise que la Covid-19 et les fluctuations de la monnaie nationale ont failli détruire comme cela s’annonçait par des analyses socio politiques et économiques le craignaient. Un succès qui peut en engendrer de nombreux autres grâce à la détermination qui caractérise en permanence la Ministre de l’Economie Nationale.

OlynciaMuhong

Economie

RDC : la DGI met en service 6 nouvelles annexes sectorielles à la déclaration de la TVA

Published

on

Continue Reading

Economie

RDC : chiffré à 17,5 milliards USD, le projet de budget 2025 augmente de 21 % par rapport à l’exercice 2024

Published

on

Le Ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji, a présenté, le 9 septembre dernier, au conseil des ministres extraordinaire, le projet de loi de finances pour l’année 2025. Il a également présenté un projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2024. Le projet pour l’exercice 2025 est équilibré en recettes et en dépenses à hauteur de 49 847 milliards de FC, soit une augmentation de 21,6 % par rapport au budget de l’exercice 2024, estimé à 40 464 milliards FC, soit 16 milliards de dollars.

Ce projet alloue des crédits conséquents aux secteurs prioritaires, en privilégiant les politiques publiques et les actions gouvernementales visant à diversifier l’économie nationale.
« La structure des dépenses du budget général a été modifiée, notamment au niveau de l’enveloppe salariale, qui est passée de 9 029,4 milliards à 9 609,5 milliards de FC, soit une augmentation de 18,3 % par rapport à 2024 », rapporte le ministre d’État en charge du Budget, cité dans le compte rendu du dernier conseil des ministres extraordinaire.

Un autre secteur en croissance est celui des investissements, avec des prévisions de 21 965 milliards de FC, soit une hausse de 18,2 % par rapport à 2024. Le ministre a également présenté les grandes lignes du Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) 2025-2027, qui intègre la politique budgétaire définie par le gouvernement dans son Programme d’Actions 2024-2028.

« La trajectoire de la programmation budgétaire prend en compte l’activité économique prévue pour la période, avec un taux de croissance économique moyen de 6,4 % sur les trois prochaines années, ainsi que le contexte international et la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays », a expliqué Aimé Boji.

En matière de recettes, les réformes visent à élargir l’assiette fiscale, à augmenter la pression fiscale et à recourir à l’emprunt sur les marchés financiers locaux et internationaux. Du côté des dépenses, Aimé Boji a insisté sur le renforcement de l’orthodoxie dans la gestion des finances publiques, la mise en œuvre de la loi sur la programmation militaire, ainsi que la poursuite des efforts pour relever les défis du développement et diversifier l’économie.

Budget 2024 rectifié

Le gouvernement n’a pas réussi à mobiliser les 16 milliards de dollars projetés pour l’exécution du budget 2024. L’exécutif national s’apprête donc à soumettre un projet de loi de finances rectificative pour l’exercice budgétaire en cours, chiffré à 44 410 milliards de francs congolais (CDF), soit environ 15,8 milliards de dollars. L’enveloppe budgétaire, initialement fixée à 16 milliards de dollars, a perdu près d’un milliard. Lors de son adoption en 2023, les députés nationaux avaient privilégié les dépenses liées à la sécurisation du pays, ainsi que les secteurs sociaux et ceux porteurs de croissance, dans l’optique de diversifier l’économie. Toutefois, un déficit d’environ un milliard de dollars est apparu après la mobilisation des recettes.

Des efforts inédits…

Depuis 2019, le budget de la RDC a connu une hausse significative, passant de 6 milliards à 15 milliards de dollars en 2024, selon le projet de loi de finances rectificative bientôt déposé à l’Assemblée nationale.

Sous la gouvernance de Félix Tshisekedi, les recettes du pays ont nettement augmenté, permettant la création de richesses avec environ 6 milliards de dollars de réserves de change à la Banque centrale du Congo, un record depuis l’indépendance. Cela signifie que la RDC peut couvrir ses besoins d’importation pendant quatre mois, alors qu’avant, les réserves, d’environ un milliard de dollars, ne couvraient que deux semaines d’importations. Pourtant, en 2019, certains membres de la majorité au pouvoir (FCC-CACH) et des experts financiers étaient sceptiques quant à une telle hausse du budget national.

Heshima

Continue Reading

Economie

Banque Centrale du Congo: Malangu Kabedi, un management qui ne rassure pas

Published

on


Le 19 juillet 2024, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi a totalisé trois ans à la tête de la Banque centrale du Congo (BCC). Jusque-là, sa gestion n’est hélas pas rassurante. 

Alors que ses missions étaient d’assurer l’indépendance de la BCC, la stabilité du système monétaire et une régulation bancaire efficace, rien de concret n’est enregistré trois ans après. Pourtant, d’aucuns pensaient qu’avec l’arrivée de cette ancienne fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), le président Tshisekedi avait finalement trouvé « l’oiseau rare » digne de s’occuper du levier stratégique du pouvoir monétaire et financier que représente la BCC.  

Qui l’eut cru ! La conduite des politiques monétaire et de change de la BCC par la gouverneure est caractérisée par l’incompétence et l’incertitude.  Du coup, nombreux sont ceux qui estiment que Félix Tshisekedi devrait sans doute la remercier et se chercher quelqu’un d’autre à ce poste. Lorsqu’on sait que des soupçons de détournement, en complicité avec l’ex-ministre des Finances, pèseraient sur elle, on se demande si le président de la République ne peut seulement pas écourter son mandat de 5 ans à la tête de cette institution. 

Depuis sa nomination à cette fonction suite à une ordonnance présidentielle signée le 5 juillet 2021, Marie-France Kabedi Malangu Mbuyi n’est pas parvenue à stabiliser le taux de change de la monnaie nationale, lequel ne fait que s’effriter face au dollar américain. 

Pareil manque de performances de la part d’une personne présentée au départ comme membre d’un cercle fermé de femmes à la tête des banques centrales, n’est pas de nature à encourager  le champion de la masculinité positive… 

Fiasco de la stabilisation du taux de change

S’il existe un aspect où la gouverneure de la BCC a échoué sur toute la ligne, il s’agit bien de la lutte contre la dépréciation du franc congolais. A sa nomination, le taux de change affichait 1989 Francs le dollar américain et sur le marché parallèle il était de 2000 CDF, le dollar. Aujourd’hui, nous frôlons les 3 000 FC le dollar US. 

La pression sur le marché de change étant forte, la monnaie nationale ne fait dès lors que dégringoler par rapport au dollar américain, rappelant la triste période de la dévaluation du « nouveau zaïre ». Le franc congolais, à titre illustratif, a perdu en l’espace d’une année 20 % de sa valeur, soit 2000 FC pour 1 dollar en décembre 2022 et 2675 FC pour 1 dollar en décembre 2023. 

Certes des actions ont été prises, au nombre desquelles la modification du taux directeur, celles-ci se sont montrées improductives. Non seulement que  ces dernières n’ont pas pu stabiliser le taux de change, elles n’ont pas su aussi limiter la surliquidité des espèces sur le marché. 

Entre autres stratégies appliquées mais qui n’ont rien donné, il est cité de manière récurrente l’arrêt des paiements en espèces au guichet de la BCC ; le resserrement de la politique budgétaire avec un regard sur la qualité de la dépense ; le resserrement du dispositif de la politique monétaire ; et la poursuite des interventions sur le marché des changes pour renforcer l’offre des devises. 

Autant dire, par ailleurs, que le franc congolais n’est pas arrivé à retrouver sa fonction de réserve, celle qui permet à une monnaie de garder sa valeur au bout d’un moment. Le dollar américain, c’est le cas de le souligner, est toujours utilisé en parallèle et est toujours une monnaie de référence pour les commerçants qui en ont toujours besoin.

Soupçons de détournement 

Alors qu’elle est appelée à assainir les finances publiques au niveau de la BCC en luttant contre des décaissements frauduleux, la gouverneure de la BCC aurait accompagné l’ex-ministre des Finances dans des détournements, particulièrement en ce qui concerne le paiement en procédures d’urgence. Une plainte a même été déposée contre elle le 22 juillet 2024 auprès du procureur général près la Cour de cassation par l’Association de lutte contre la corruption pour détournement de plus de 27 millions de dollars, en complicité avec l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi.

Poing présidentiel sur la table

Avec la flambée des prix des denrées de première nécessité composant le panier de la ménagère, le pouvoir d’achat de la population ne fait que diminuer en raison de la dépréciation du franc, accentuant la crise sociale. 

Le chef de l’Etat n’a cessé, à ce sujet, d’appeler le gouvernement et la BCC à stabiliser la monnaie nationale en vue de préserver le niveau de vie des Congolais. Lors de son allocution prononcée le 30 juin 2023, le président de la République avait appelé à accentuer les efforts de stabilisation des paramètres macroéconomiques, afin de limiter au maximum les effets néfastes sur la consommation des ménages…   Sous la Première ministre Judith Suminwa, il a aussi réitéré le même message. 

Déjà, pendant la campagne électorale de 2023, sur les ondes de Top Congo FM, le candidat numéro 20 s’était montré mécontent sur le management de la BCC. « Ce n’est pas dans mes prérogatives, mais par deux fois j’ai convoqué une réunion avec les autorités de la BCC, pour leur demander ce qui ne marche pas », avait-il répondu à une question portant sur le taux de change. 

Beaucoup de ratés 

Au vu du profil tant vanté de la gouverneure,  trop de bémols sont relevés car il ne correspond pas avec la réalité sur le terrain. On ne voit pas en quoi elle s’est démarquée par rapport à ses prédécesseurs que sont Jean-Claude Masangu Mulongo, Djamboleka Loma Okitongono, Deogratias Mutombo ou Jean-Gualbert Nyembo Shabani. 

C’est quand même étonnant lorsqu’on sait que Kabedi Malangu a passé 32 ans au sein du FMI où elle a assumé plusieurs fonctions. 

Pour sa part, un expert qui connait bien cette institution de Bretton Woods émet une remarque pertinente : « Nulle part en Afrique le FMI, en près de soixante ans de présence, n’est parvenue à redresser les finances publiques d’un Etat ».  On peut ainsi comprendre pourquoi certaines décisions ont été apparemment prises à tâtons, un peu comme par essais et erreurs. Le paramétrage des terminaux de paiement électroniques uniquement en franc congolais, sous prétexte que l’institut d’émission veut renforcer son dispositif d’encadrement du secteur de paiement en rapport avec les mesures d’accompagnement du franc congolais ne tient pas. C’est ce que nombre experts notamment du secteur des finances et de l’économie ont démontré une fois que cette décision était prise. 

De même, la décision de la BCC demandant aux sociétés minières de payer leurs impôts en franc congolais (CDF) est fortement critiquée par des économistes. 

HESHIMA

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?