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Rubens MIKINDO MUHIMA veut faire de la RDC un géant des Hydrocarbures

Je ne cesse de dire que les hydrocarbures seuls peuvent révolutionner notre économie. Car les hydrocarbures sont pour l’économie d’un pays ce que le sang est pour le corps humain.

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Scandale géologique, ou plutôt richissime bénédiction géologique pour Rubens Mikindo qui évite cette expression teintée de noir, est cette expression mondialement reconnue pour qualifier la grande diversité et les grandes quantités des substances que regorge la République Démocratique du Congo, cet immense pays aux superficies continentales (2 345 410 Km2), le deuxième en Afrique dont la faune et la flore, sont l’une des plus luxuriantes et dont le réseau hydrographique est l’un des plus denses. A ce jour, parler des richesses de la RDC, c’est évoquer sans tergiverser le cobalt don ce pays est le premier producteur, le cuivre, le coltan, etc., substances minérales qui font la pluie et les beaux temps de ce géant africain depuis l’époque coloniale. Il ya bien sûr aussi l’uranium, notamment celui de la localité de Nshikolobwe dans le Haut-Katanga rapporté par certaines sources comme ayant été utilisé pour la bien triste fabrication de la bombe atomique de la deuxième guerre mondiale.
D’une époque à une autre, d’un régime politique à un autre, les personnes qui s’occupent de la gestion quotidienne de la chose publique n’ont pas encore réussi à diversifier l’économie congolaise restée jusqu’à présent extravertie et unijambiste suite à sa dépendance à l’exportation des produits miniers.

« Savoir mener une lutte politique, continuer une lutte pour laquelle Etienne Tshisekedi a balisé le chemin afin d’asseoir un Etat de droit et de démocratie. Quelle que soit la démarche à suivre, nous allons suivre ses pas et nous allons suivre cette voie fidèlement »

RUBENS MIKINDO

Le Ministre Rubens Mikindo en lunette aux côtés de son directeur de cabinet

Il existe pourtant une richesse que la RDC tendance à négliger dans le secteur énergétique, pouvant être le déclic pour son boum économique tant attendu : les hydrocarbures, entendez par là le pétrole et le gaz. De nombreuses études démontrent que la République Démocratique du Congo dont la production du pétrole (20 à 30 000 barils) est une des plus faibles, contient de nombreux gisements pétroliers dont les réserves sont estimées à plus de 20 milliards de barils répartis dans ses trois bassins sédimentaires, dont l’espace maritime de l’océan Atlantique à côté de la ville côtière de Muanda faisant parti du golfe de Guinée.

De ce fait, la RDC dispose de nombreux arguments pour être considérée à juste titre comme un grand pays pétrolier. La RDC est aussi un pays gazier. Le gaz est à la base d’activité prolifique pour certains pays du monde à l’exemple de la Russie ou encore du Canada. Source énergétique de première importance pour certains pays et indispensable pour d’autres, le gaz figure parmi les substances qui font tout le prestige de la RDC de par sa forte présence dans le lac Kivu dans les provinces du Nordet du Sud Kivu. Une certitude confirmée par les conclusions de plusieurs études à ce sujet. Avec un tel potentiel énergétique, une quasi-assurance de développement, la RDC figure encore sur la liste des pays les plus pauvres du monde. Une honte, un contraste que veut changer à tout prix son Président, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le 26 août 2019, par ordonnance présidentielle, le Président congolais a nommé Rubens Mikindo Muhima, Ministre d’Etat au très stratégique Ministère des Hydrocarbures.

Un secteur clé dont veut se servir à bon escient Félix Tshisekedi pour réussir son quinquennat axé sur «l’intérêt général-le Peuple d’abord ».

Comprendre le secteur

L’activité des hydrocarbures se divise en deux maillons à savoir l’amont pétrolier et l’aval pétrolier. L’amont pétrolier couvre les activités d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures ainsi que les services associés à ces activités.

L’aval pétrolier quant à lui couvre les activités diverses telles que le raffinage de pétrole brut, l’approvisionnement, la distribution, le commerce et la vente en détails des produits raffinés ainsi que toute activité rattachée à la logistique.
Il sied cependant de noter que la politique des hydrocarbures au Congo est basée sur deux grands axes, à savoir l’indépendance et la sécurité énergétique et le Ministre d’Etat Rubens Mikindo se déploie sans relâche pour relever ce défi.

 L’indépendance énergétique désigne la capacité d’un pays à satisfaire l’ensemble de ses besoins en énergie sans faire appel à des importations sous forme de sources primaires ou d’énergie finale. Par source primaire, il faut entendre une énergie disponible dans la nature avant toute utilisation (l’eau, le vent, le pétrole, le gaz, etc.). La sécurité énergétique quant à elle renvoie à la garantie d’approvisionnement en énergie primaire permettant de satisfaire les besoins en énergie finale des populations et/ou des industries. 

Un bilan cinq étoiles

Après sa prise de fonctions en septembre 2019, le Ministre d’Etat, Ministre des Hydrocarbures a présenté au Conseil des Ministres un état des lieux complet sur le patrimoine pétrolier et gazier de la RDC. A la même occasion, le patron des Hydrocarbures avait soumis au Gouvernement une sélection des blocs à mettre sur le marché par la procédure d’appel d’offres, après les travaux de matérialisation à effectuer sur le terrain par les géologues du Ministère des Hydrocarbures. La sélection donne seize blocs pétroliers et trois blocs gaziers sur le Lac Kivu. Ce vaste projet qui vise le développement de l’Amont pétrolier de la RDC a été adopté par le Gouvernement et n’attend plus que son financement pour le lancement des travaux de matérialisation de différents blocs dont l’attribution des droits pour hydrocarbures devra intervenir dans le strict respect de la procédure d’appels d’offres. Dans l’entre-temps, le Ministre d’Etat a mis en place une commission d’experts qui est chargée de constituer les dossiers géologiques de différents blocs en prévision des opérations de matérialisation et de l’organisation des appels d’offres.

Le 25 janvier 2020, au terme d’un contrat liant la RDC à la société LIMNOGICAL ENGENEERING, le Ministre d’Etat a effectué une descente à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à quelques encablures du Lac Kivu et à cheval avec le Sud-Kivu voisin afin de lancer officiellement le projet de dégazage du golf de Kabuno. Une initiative largement appuyée par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi demandant à Rubens Mikindo d’amorcer urgemment la phase du dégazage industriel du golf de Kabuno situé à quelques kilomètres de Sake et instruisant aux Ministres de Budget et des Finances de libérer les moyens nécessaires à la réalisation de ce projet à la fois d’ordre social et sécuritaire. Le golf de Kabuno contient une quantité impressionnante de gaz carbonique alors que le reste du Lac Kivu contient du gaz méthane. Du fait de la présence de ce gaz carbonique qui se situe à 10 mètres de la surface de l’eau, le golf de Kabuno présente de grands risques d’explosion, ce qui peut avoir des répercussions terribles sur l’ensemble des populations environnantes en cas de phénomènes exogènes tels que des séismes ou des éruptions volcaniques. A côté de ce projet du dégazage du golf de Kabuno émerge un autre projet tout aussi important, il s’agit de l’exploitation du gaz méthane à transformer en énergie électrique. C’est à un consortium dirigé par la société tunisienne Engineering Procurement & Project Management (EPPM) qu’a été attribué ce projet qui porte sur le bloc Goma, un des quatre blocs gaziers dont est subdivisé le Lac Kivu, savoir : le bloc Goma, le bloc Makelele, le bloc Idjwi et le bloc Lwanjofu. Et à ce jour, seul le bloc Goma a déjà fait l’objet d’une maritimes, cela avant la création de la ZIC en application du traité de Montego Bay sur le droit de mer. La zone d’intérêt commun avait décidé d’étendre 200 miles marins sur l’étendue du plateau continental de sa côte atlantique entre l’Angola et l’enclave de Cabinda.

Faire de la RDC, un géant des hydrocarbures : l’aval pétrolier !

De gauche à droite, le Gouverneur Carly Nzanzudu N.Kivu, le Ministre Mikindo et Gouverneur Ngwabidje du S.Kivu

Attribution pour l’exploitation du gaz méthane en vue de sa transformation en électricité. Un comité de suivi a été mis en place pour ledit projet. Il s’occupe de la validation des études d’impact environnemental par l’agence congolaise de l’environnement, et la validation des études de faisabilité concernant les aspects liés à la production et à la commercialisation de l’électricité par l’entremise du Ministère des ressources hydrauliques et électricité , afin de valider complètement et passer à l’exécution du projet « exploitation du gaz méthane ». Pour ce qui est du patrimoine pétrolier, la République Démocratique du Congo a relancé les pourparlers avec la République d’Angola par le canal du Ministre Rubens Mikindo concernant l’exploitation des hydrocarbures du couloir maritime au large de la ville de Muanda. Une démarche qui fait suite à la volonté exprimée en janvier 2020 par les Présidents congolais Félix Tshisekedi et angolais Joao Lourenço, d’exploiter conjointement les gisements qui traversent les deux pays. Il convient de rappeler qu’à l’issue de cette rencontre, les deux Chefs d’Etat avaient convenu que les équipes techniques de deux pays travaillent ensemble en vue d’établir un calendrier conjoint d’actions nécessaires à la mise en œuvre de ce projet d’exploitation des gisements contenus dans la zone d’intérêt commun (ZIC), le couloir de la côte de Muanda que l’Angola exploitait seule. Une situation qui causait à la RDC un manque à gagner à hauteur de millions de dollars américains. A cet effet, le Président Tshisekedi déclarait en septembre 2019, que ces millions du pétrole pourraient servir au financement de l’enseignement primaire gratuit en RDC, une réforme majeure de son quinquennat. Quelques années auparavant, en 2009, la RDC avait déposé une requête auprès des Nations Unies pour l’obtention de la délimitation de ses frontières.

Le Ministre des hydrocarbures présidant une séance de travail dans son cabinet

Pour assainir et développer l’aval pétrolier, le Ministre des Hydrocarbures s’est mis à l’écoute des opérateurs du secteur afin de s’entretenir avec les pétroliers venus du Lualaba (Kolwezi), du Haut-Katanga (Lubumbashi), du Nord-Kivu (Goma) et du Kongo Central (Muanda et Matadi) et aussi ceux de Kinshasa. Ces derniers lui ont fait part des difficultés rencontrées dans l’exercice de leurs activités. De ces différents échanges, un point s’est dégagé relatif à la commercialisation des produits pétroliers de la fraude et de la contrebande qui ne supportent pas la fiscalité et encore moins la parafiscalité comme cela est le cas de leurs produits, régulièrement commercialisés par les opérateurs entraînant dans la foulée, une baisse de volume des produits pris en compte dans la structure des prix et parfois la hausse de prix à la pompe. Le Ministre d’Etat, Ministre des Hydrocarbures, Rubens Mikindo ayant fait de la réduction du prix des produits pétroliers l’objectif principal de ses actions, a mis sur pied une stratégie pour parvenir à cette fin.

HESHIMA


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Produits alimentaires : l’envolée des prix se poursuit, des Congolais dans le désarroi

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Alors que le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, avait pris des mesures contre la vie chère en République Démocratique du Congo (RDC), c’est l’effet contraire qui se produit depuis quelques jours sur les marchés des biens de consommation courante. Le lait en poudre, le poisson chinchard ou encore les viandes surgelées connaissent une envolée des prix.

Son panier en plastique soutenu par son avant-bras gauche, l’index droit posé sur sa lèvre inférieure, Pierrette n’en revient pas. Cette mère de cinq enfants, la cinquantaine révolue, écarquille les yeux devant les étalages d’un petit marché à Mbundi-Terminus, un quartier situé à l’ouest de Kinshasa, dans la commune de Mont-Ngafula. « Je reviens d’une chambre froide à quelques pas d’ici, ce ne sont pas les prix que j’avais laissés la semaine passée », déclare-t-elle à Heshima Magazine. Le poisson chinchard de « 20 plus », qui se vendait à 7 000 francs le kilogramme, coûte désormais 11 000 francs. Un kilogramme de poisson salé passe de 18 000 à 22 000 francs.

Cette surchauffe des prix est constatée par plusieurs Congolais, aussi bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. Certains, dont les revenus n’arrivaient déjà pas à joindre les deux bouts, sont dans le désarroi. « C’est une érosion de mon pouvoir d’achat. La hausse des prix des biens de consommation et celle des prix des transports en commun nous asphyxient complètement. Pourtant, mon salaire n’a pas bougé depuis plusieurs années en dépit d’une telle inflation », déclare Jean-Pierre Mukendi, un fonctionnaire de l’État.

Une hausse vertigineuse des prix

Dans un communiqué signé le 25 novembre, le Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL) constate « avec regret une hausse vertigineuse » des prix des produits alimentaires de première nécessité dans les provinces de Kinshasa, du Haut-Katanga et du Lualaba. Selon cette structure, il y a une augmentation de plus de 89 % sur les prix de certains produits de consommation courante. Le carton de chinchard est passé de 165 000 à 249 200 francs. Un sac de semoule qui coûtait 57 000 francs se vend aujourd’hui à 60 000 francs. Le lait en poudre (Nido) de 2,5 kg passe de 67 800 à 79 680 francs. Les côtelettes de porc, dont le kilogramme se vendait à 10 000 francs, coûtent à ce jour 14 000 francs. Un sac de riz de marque Lion, qui était fixé à 46 000 francs il y a quelques mois, est vendu à ce jour à 69 000 francs.

Le gouvernement peine à baisser les prix

Asphyxié par la montée en flèche des prix, le gouvernement peine à gagner sa bataille contre la vie chère en RDC. En août, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, avait annoncé une batterie de mesures pour combattre la hausse des prix des produits de première nécessité. Il avait annoncé un allègement fiscal sur les importations de ces denrées pour réduire le coût de ces produits sur le marché. Ces mesures devraient permettre une réduction des prix sur le marché allant de 20 à 25 % en moyenne.

Au moins neuf produits sont concernés par ces mesures d’allègement fiscal, parmi lesquels le lait en poudre, la volaille, le poisson chinchard, l’huile végétale, l’huile de palme, le maïs et le riz. Une autre mesure prévoyait la suppression des barrières illicites qui impactent négativement les prix des biens de première nécessité, ainsi que l’imposition de sanctions aux personnes à l’origine de ces barrières. La Première ministre avait pris un décret pour ces mesures fiscales. Trois mois après, des Congolais constatent toujours la montée des prix sur le marché. Le gouvernement avait menacé des sanctions contre certains hommes d’affaires qui continuent à pratiquer de tels prix malgré l’allègement fiscal. « Il n’est pas exclu que certains d’entre eux soient expulsés du territoire national si nous découvrons des personnes qui s’attèlent à des pratiques qui n’ont pour finalité que de faire souffrir le ménage congolais. C’est une question de l’État qui doit assumer son rôle », avait déclaré Daniel Mukoko Samba.

Les marges de manœuvre du gouvernement semblent être réduites, notamment en raison de la position du pays qui importe la quasi-totalité de ses produits de première nécessité.

Heshima

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Matata Ponyo cogne le FMI : « Il est complice du détournement des fonds publics en RDC »

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Le Fonds monétaire international (FMI) est en discussion avec le gouvernement congolais en vue de la conclusion de deux nouveaux programmes qui pourraient mobiliser jusqu’à 2,5 milliards de dollars. L’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dénonce la complaisance de cette institution financière, qui, selon lui, ne contrôle ni les critères ni l’argent qu’elle prête à la République Démocratique du Congo (RDC).

Le FMI accompagne-t-il le sous-développement en RDC ?

C’est la conviction de l’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo. Il explique que cette institution ne devrait pas conclure de revues avec le gouvernement tant que tous les critères conjoncturels ne sont pas respectés. « Dans ce cas, le FMI ne pouvait pas procéder à la revue ni au décaissement des fonds, car les critères n’étaient pas respectés », a-t-il déclaré à la presse.

En 2010, rappelle Matata Ponyo, le FMI n’avait pas conclu de revue avec le gouvernement en raison d’un programme jugé non conforme à la transparence, signé par la Gécamines. Pourtant, le gouvernement de l’époque avait rempli l’ensemble des critères conjoncturels et structurels. « Mais curieusement, aujourd’hui, le FMI, tel un apprenti sorcier, se complaît à débloquer des milliards de dollars qui, malheureusement, sont en partie détournés, alors que les critères sont massivement ignorés, tant au niveau quantitatif que structurel », a-t-il dénoncé.

Trois personnalités congolaises ont adressé une lettre au FMI pour solliciter un audit des fonds décaissés au profit du gouvernement, mais l’institution n’a jamais répondu à cette demande. « Cela signifie que le FMI est complice du détournement », a-t-il conclu. Matata Ponyo affirme avoir rédigé un article où il estime que près de 1,5 milliard de dollars du FMI ont été détournés en RDC. « Le peuple congolais est conscient que le FMI est complice et qu’il accompagne les autorités congolaises dans le détournement des fonds publics », a-t-il ajouté. Selon lui, cet argent détourné aurait pu servir à financer des projets essentiels tels que des bus, des universités, des routes et des écoles.

La dette extérieure explose

Les fonds du FMI, dont une partie est octroyée sous forme de prêts, ont contribué à l’explosion de la dette extérieure du pays au cours des six dernières années. En avril, la Direction générale de la dette publique (DGDP) a rendu publics des chiffres alarmants : la dette du pays a dépassé les 10 milliards de dollars en cinq ans. En 2010, cette dette était passée de 14 à 3 milliards de dollars et était restée stable jusqu’en 2019. En clair, entre 2019 et 2024, la dette a augmenté de 7 milliards de dollars. « La dette a presque doublé. C’est grave, car cela hypothèque l’avenir de nos enfants », a dénoncé Matata Ponyo.

L’endettement continue

En octobre, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a poursuivi des entretiens avec le directeur du département Afrique du FMI concernant les deux nouveaux programmes : la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (RST). À travers ces deux programmes, le gouvernement pourrait mobiliser jusqu’à 2,5 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars sur trois ans au titre de la Facilité élargie de crédit et 1 milliard de dollars pour le programme de résilience et de durabilité. Si ces nouveaux programmes sont conclus, la dette publique extérieure connaîtra une nouvelle hausse. Le gouvernement congolais, qui peine souvent à réaliser un solde budgétaire sans déficit, se mettrait ainsi dans une position encore plus fragile avec un tel niveau de dette extérieure. Pour Matata Ponyo, le FMI se complaît à soigner un malade dont la température ne cesse de monter. « Un faux médecin qui accompagne un malade dont la température ne fait qu’augmenter, c’est dramatique ! », a-t-il réagi.

Le FMI, cible des critiques en Afrique

Depuis une vingtaine d’années, le FMI est régulièrement critiqué sur le continent africain, mais aussi ailleurs. On lui reproche d’être un instrument de soumission des pays du tiers monde, de freiner leur développement, et de les aliéner politiquement et économiquement aux puissances occidentales. Les Assemblées annuelles du FMI, organisées par cette institution du système de Bretton Woods, sont devenues des tribunes de protestation pour les pays africains encore soumis à des programmes avec cette structure. Au Kenya, en juin, lors des manifestations contre une impopulaire loi financière, des manifestants ont également dénoncé le FMI, l’accusant d’être responsable d’un « esclavage des temps modernes » pour les pays du continent.

Heshima

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Cent jours du gouvernement Suminwa: Bilan mi-figue mi-raisin

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Le bilan des cent jours du gouvernement dirigé par Judith Suminwa est nuancé. Si certains ministres se sont illustrés par leur dynamisme, d’autres semblent être restés dans l’ombre, laissant des secteurs importants sans réelles avancées. 

Retour sur les points forts et les faiblesses de cette période clé 

Investie par l’Assemblée nationale le 12 juin, la nouvelle équipe gouvernementale a franchi le cap des 100 jours le 19 septembre 2024. L’heure est au bilan. Les attentes des Congolais étaient à la hauteur des espoirs soulevés par ce gouvernement, mais l’action menée apparaît en demi-teinte. 

Certains ministres, comme Doudou Fwamba, Constant Mutamba ou encore Patrick Muyaya, ont réussi à faire bouger les lignes dans leurs secteurs respectifs. 

Des ministres en action

Doudou Fwamba, ministre des Finances, s’est distingué par sa gestion rigoureuse des dépenses publiques, qu’il a réduites de plus de moitié en seulement 100 jours. Les dépenses sont ainsi passées de 33 % en février à 12 % fin août, tandis que le pays enregistrait un excédent de trésorerie de 164 milliards de francs congolais en juillet-août. Les recettes ont également augmenté, atteignant 6 714 milliards de francs congolais entre juin et août, stabilisant ainsi le cadre macroéconomique.

Quant à l’inflation, elle a été maitrisée depuis plus de six semaines. La transparence dans la gestion des finances publiques a permis de rendre le jour de la paie des fonctionnaires plus prévisible, un changement salué par de nombreux observateurs.  

Le ministre d’État à la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, a également marqué cette période par des réformes majeures dans le secteur de la justice. La bancarisation des frais de justice, la remise des véhicules de fonction à la police judiciaire, le désengorgement des prisons et la lutte contre la corruption parmi les magistrats véreux sont quelques-unes des actions ayant rythmé ses 100 premiers jours. 

Patrick Muyaya, ministre de la Communication, Médias, porte-parole du gouvernement, reconduit dans ses fonctions, a quant à lui réussi à moderniser la communication gouvernementale. Il a réorganisé les médias publics et instauré des briefings réguliers pour ses collègues ministres, témoignant de son implication continue.   

Des ministres amorphes

Si certains membres du gouvernement ont brillé, d’autres sont restés amorphes, à l’instar des ministres en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, de la Jeunesse et des Affaires sociales. Ces secteurs clés, pourtant essentiels pour améliorer le quotidien des Congolais, n’ont connu que peu de progrès. 

Les attentes restent donc immenses, notamment sur des questions cruciales comme l’emploi, le pouvoir d’achat ou la sécurité. 

Les rapports des vacances parlementaires des députés nationaux et sénateurs confirment d’ailleurs cette inaction. Nombreux sont les députés qui, de retour de leurs circonscriptions, signalent l’absence de réalisations concrètes du gouvernement. 

Ainsi, deux députés, Crispin Mbindule et Gary Sakata, ont adressé des questions, orale et écrite, à la Première ministre, Judith Suminwa, sur la mise en œuvre effective du programme gouvernemental. Dans sa question écrite, Gary Sakata s’interroge notamment sur l’évaluation des six piliers de ce programme et sur les réalisations concrètes dans des domaines comme la sécurité et la gouvernance électorale.

De son côté, Crispin        Mbindule demande combien d’emplois sur les 1 500 000 promis ont déjà été créés et quelles actions phares ont été entreprises pour améliorer l’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé et à l’éducation. 

Ce que pense l’opposition…

L’opposition ne manque pas de formuler des critiques sévères. Diomi Ndongala, ancien ministre des Mines, exprime son « désespoir » face à l’absence de pragmatisme de l’exécutif. Il reproche au gouvernement Suminwa d’avoir passé ces trois premiers mois à organiser des séminaires, des ateliers et des états généraux, sans apporter de solutions concrètes aux défis majeurs tels que l’inflation, la dépréciation de la monnaie et la cherté de la vie. 

Certes, la monnaie s’est stabilisée depuis l’arrivée de ce gouvernement, mais cette stabilité est jugée conjoncturelle plutôt que structurelle.   

Hervé Diakese, porte-parole de Ensemble pour la République, estime que les membres de l’Union sacrée de la nation se partagent simplement les avantages du pouvoir comme un butin de guerre, alors que la population continue de souffrir. 

Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC), dénonce quant à lui une « impuissance » du gouvernement face aux défis diplomatiques, notamment en ce qui concerne la guerre à l’Est. Selon lui, il n’y a rien de concret à relever. 

Malgré l’énergie dépensée par certains ministres, le bilan des 100 jours aurait pu être bien plus favorable si l’ensemble du gouvernement avait fait preuve de la même motivation et d’un engagement plus large. 

Les Congolais attendent désormais des actions concrètes et tangibles pour améliorer leur quotidien.

Hubert MWIPATAYI

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