Nous rejoindre

Economie

Eau et électricité : le soutien de Muhanzi aux efforts du chef de l’Etat

Depuis début 2020, le coronavirus déstabilise presque tous les secteurs. Cependant, beaucoup d’actions ont été et continuent d’être menées, notamment dans le cadre des travaux des 100 jours, dans le but de combler le déficit en eau et en électricité. À chaque étape, l’empreinte du ministre d’État Muhanzi est remarquable.

Published

on

F ace aux difficultés éprouvées par la population, le ministre d’Etat a accompagné toutes les mesures prises par le Président de la République. En 2020, le ministre d’Etat en charge des Ressources hydrauliques a veillé sur la stricte application de toutes les mesures ou décisions prises par le chef de l’Etat relative à la pandémie de coronavirus. La mesure de desservir la population en eau potable et en électricité gratuitement pendant deux mois en est une illustration.

 Projets en cours d’exécution et suivi

Actuellement, il y a des projets à Kinshasa et dans l’arrière-pays qui sont en cours de réalisation et d’autres qui sont arrivés à leur terme. Ceux-ci boosteront significativement le secteur de l’eau et de l’électricité. Du nombre de ceux du secteur de l’électricité figurent le projet de développement du Grand Inga, le projet du Grand Katende (64 MW), le projet de la centrale hydroélectrique de Lubero (15 MW), la centrale hydroélectrique de Sombwe (130 MW), ainsi que les centrales hydroélectriques de Zongo II et Kakobola.

 Dans cette démarche managériale de proximité, la SNEL et la REGIDESO ont été très privilégiées vu les résultats attendus d’elles au quotidien par les compatriotes et par la Nation. Avec leurs dirigeants, les échanges épistolaires ont été constants ; les visites sur le terrain, permanentes ; que cela soit à Kinshasa où dans les fins fonds de la République notamment : à Kalehe, à Idjwi, à Bunyakiri, à Bukavu, à Goma, Zongo, Inga, Katende, Kananga, Lubumbashi, Kolwezi, Likasi, Busanga, Mwadingusha, … pour des visites d’inspection de différents chantiers.

La microcentrale de Bunyakiri/ Kalehe

 Et quand l’intérêt supérieur de la nation l’exigeait le Ministre d’État s’embarquait voire à l’étranger accompagnant le Président de la République, Chef de l’État dans ses missions à Londres, à New-York ou à Sotchi ; allant personnellement représenter la Nation où ses enjeux étaient débattus à Abidjan, à Johannesburg, … et partout ailleurs.

En septembre 2020, il s’est rendu dans le Haut-Katanga et au Lualaba pour faire l’évaluation des travaux de construction du barrage de Busanga, et aussi pour le lancement des travaux de réhabilitation des centrales de Koni et Sombwe. D’autre part, il a effectué une mission d’inspection à Kananga pour la relance du projet Katende.

 De retour à Kinshasa, Eustache Muhanzi s’est engagé à reprendre les discussions avec le gouvernement indien pour le retour sur le chantier de ce barrage hydroélectrique du Kasaï central. D’après le chef de l’Etat, les financements pour le Projet Grand Inga sont en passe d’être bouclés avec plusieurs développeurs et off-takers (acheteurs).

Des travaux pour résorber le déficit en eau

Dans son discours sur l’état de la Nation prononcé en décembre 2020, le président Félix Tshisekedi, parlant de l’amélioration de la   production et de la distribution d’eau potable, a indiqué qu’il s’observe un dynamisme. Effectivement, deux nouvelles usines de production d’eau potable sont en construction pour résorber le déficit : l’usine de Lemba Imbu, d’une capacité de production finale de 220 000 m3 /jour, celle de Binza-Ozone, qui produira au finish 300 000 m3/jour, ainsi que celle de captage de N’djili qui doit être réhabilité et qui ramènera au réseau kinois 330 000 m3/jour supplémentaires. A l’Usine de captage et de traitement d’eau de Lemba Imbu, les travaux avancent vite avec l’appui de la Coopération japonaise qui passe par le biais de la Société KLC. La fin de la première phase est prévue en décembre 2021. Concernant l’usine de captage et de traitement d’eau de l’Ozone, l’exécution des travaux a atteint 30 %. Lesdits travaux rentrent dans le cadre du projet d’alimentation d’eau en milieu urbain (PEMU), financés par la Banque mondiale en partenariat avec la société chinoise WTC.

Certes, la REGIDESO et la SNEL ne dépendent que techniquement du ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité. Cependant, les deux entreprises jouissent pleinement d’une autonomie de gestion administrative et financière et le ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité n’y interfère pas. Bien qu’il assure le contrôle technique sur elles.

Un arsenal juridique important de mise en œuvre

 La libéralisation du secteur de l’électricité après environ six ans est un véritable tournant et une opportunité porteuse de beaucoup d’espoir. Avant d’en arriver là, plusieurs textes ont été élaborés.

 2021, hôtel Sultani, cérémonie de présentation
du recueil des textes légaux sur l’électricité
 

Avec le concours de l’Agence Nationale de la Promotion des Investissements (ANAPI) le ministre d’Etat Eustache Muhanzi a présenté le 08 février 2021 un recueil des textes légaux et réglementaires de mise en œuvre des activités du secteur de l’électricité. Regroupées en cinq catégories, ces mesures sont entre autres des décrets impératifs déterminés par la loi ; des Arrêtés interministériels pour les questions transversales ; des Arrêtés ministériels pour les questions relevant de la compétence et des attributions du ministère ayant l’électricité dans ses attributions ; des directives opérationnelles ; ainsi que des types de permis à octroyer aux opérateurs et aux intervenants. Au total, il y a sept Décrets, deux Arrêtés interministériels, 10 Arrêtés ministériels, un cahier des charges général des activités du secteur de l’électricité, ainsi que des modèles de contrats de concession et de délégation de la gestion, des licences, des autorisations et des agréments des prestataires des services. Le ministre Eustache Muhanzi se dit heureux de compter les premières réalisations concrètes découlant des dits textes jadis épars et qui facilitent désormais l’accès à l’information légale et utile.

Novembre 2020, Kinshasa, visite de l’entreposage
de la tuyauterie de l’usine Regideso de Ozone en construction

Ce recueil contribue à rendre plus attractif le secteur d’électricité, favorise l’ouverture aux investissements et facilite la vulgarisation des textes légaux et réglementaires afin d’atteindre les objectifs du gouvernement de la République au grand bénéfice des populations des centres urbains ainsi que des milieux ruraux.

 Le domaine de la desserte d’eau potable

Dans le secteur de l’eau, le ministre d’Etat Eustache Muhanzi n’a pas croisé les bras. Sous son impulsion, des ateliers et séminaires ont été organisés et des mesures d’application de la loi, non seulement élaborées, mais aussi examinées et adoptées par différentes commissions gouvernementales. « Ces mesures ont par la suite été soumises aux délibérations du conseil des ministres, trois projets des décrets dont celui relatif à l’Autorité de Régulation du secteur de l’eau ont été adopté à la 53ème réunion tenue le 16 octobre dernier », rassure-t-il. Toujours dans le même secteur, le ministre d’État en charge des Ressources Hydrauliques et Électricité est à pied d’œuvre dans l’exécution des projets de la construction de deux usines de captage et de traitement d’eau à Kinshasa. L’amélioration mais aussi l’augmentation du taux de la desserte en eau potable, pour atteindre le niveau de 50 % d’accès des populations conformément aux Objectifs du Développement Durable auxquels la RDC a adhéré est l’un des défis majeurs de ce secteur. En mi-octobre 2020, la construction de l’usine de traitement d’eau de Lemba Imbu avec une capacité de 22.000 m3/ jour est à plus de 40 % du niveau d’exécution physique. En ce qui concerne le projet de construction de l’Usine de Binza Ozone, l’exécution financière est à 26 % alors que l’exécution physique est à 15%. Me Eustache Muhanzi a effectué plus d’une descente pour s’assurer de la bonne marche des travaux.

Déterminé à atténuer les difficultés que subissent de plein fouet les populations pour accéder à l’eau potable, celui qui chapeaute le secteur de l’énergie en RDC s’est impliqué personnellement dans la réhabilitation de l’usine de captage et traitement d’eau de Ndjili. Il a aussi procédé à l’acquisition des camions citernes neufs pour desservir les populations en eau potable. Dans cette même lancée, il a assuré la réception des nouveaux groupes motopompes et Ateliers de forage de N’djili et Lukaya.

 HESHIMA

Economie

En RDC, l’embellie économique contraste avec une famine aiguë

Published

on

Malgré des chiffres économiques encourageants, la situation de la famine en République démocratique du Congo (RDC) devient de plus en plus préoccupante. Selon les dernières données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 25,6 millions de Congolais, soit environ 22 % de la population, sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. Une situation aggravée en 2025 par la crise sécuritaire dans l’Est du pays.

Sur le papier, le pays vit une période de prospérité économique sans précédent depuis plusieurs années. Le budget national continue d’augmenter depuis 6 ans, passant de 4 milliards à 18 milliards de dollars. En 2024, les réserves de change internationales de la RDC étaient estimées à 6 milliards de dollars américains, en hausse par rapport aux 1,7 milliard enregistrés en 2021 au début du programme entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI). Cependant, cette embellie économique contraste avec la situation de famine que traverse le pays.

Une situation explosive depuis 2024

Selon une analyse du Cadre de classification intégrée sur la sécurité alimentaire (IPC) publiée en octobre 2024 par la FAO, environ un quart de la population continue d’être confrontée à une faim aiguë. Ces chiffres ont augmenté en 2025, selon le dernier rapport du Programme alimentaire mondial (PAM). L’intensification des conflits armés dans l’Est du pays a provoqué des déplacements massifs de populations, exacerbant ainsi l’insécurité alimentaire à des niveaux critiques depuis le début de l’année 2025, note le PAM. Cette insécurité alimentaire est évaluée aux phases 3 et 4 de l’IPC.

Selon Radio Okapi qui cite un rapport consulté le 24 mai 2025, plus de 90 % des ménages des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont touchés par cette crise alimentaire. Cette situation s’explique notamment par la hausse des prix des denrées locales, conséquence directe de l’insécurité qui entrave les routes commerciales et limite l’accès aux marchés. « Nous nous réveillerons le matin sans savoir quoi manger et quoi faire d’autre. Mon mari ne sait plus aller au travail avec la situation d’occupation de la ville de Goma. Nous peinons pour trouver à manger », témoigne Gloria Mbuyi contactée par Heshima Magazine. Elle explique que sa famille avait été mutée à Goma par l’entreprise de son mari, mais qui n’est plus opérationnelle pour l’instant suite à la paralysie économique observée dans la ville volcanique, après la fermeture des institutions bancaires.

La malnutrition aiguë touche particulièrement les enfants de moins de 5 ans, avec environ 4,5 millions d’enfants affectés, dont 25 % souffrent d’un retard de croissance. Face à cette situation, des initiatives humanitaires sont en cours. Par exemple, la campagne « ASSEZ » lancée par World Vision vise à fournir une aide alimentaire d’urgence, soutenir l’agriculture durable et offrir des soins de santé et un soutien nutritionnel aux populations vulnérables dans plusieurs zones touchées en RDC.

Sur le plan alimentaire, la production dans le grand nord du Nord-Kivu, un important centre agricole, a été gravement perturbée suite à l’insécurité créée ou aggravée par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23). Cette situation de famine est d’autant plus explosive que certaines ONG qui travaillent dans l’humanitaire ont vu leurs budgets être supprimés suite au démantèlement de l’agence américaine USAID décidé par l’administration Trump. USAID était à la pointe dans le secteur de l’aide humanitaire et du développement en RDC, notamment via des projets multisectoriels et en partenariat avec des ONG locales et internationales. Cette agence était la plus grande donatrice bilatérale dans le secteur de la santé en RDC, fournissant des traitements contre plusieurs maladies et améliorant l’accès à l’eau potable.

Une embellie économique difficile à palper

Si le gouvernement vante les efforts économiques entrepris ces dernières années, cela reste difficile à palper par les Congolais de toutes les zones du pays. À Kinshasa comme dans les provinces, la situation socio-économique est quasi similaire. L’embellie économique du pays – marquée par une croissance économique soutenue ces dernières années tournant autour de 6 à 7 % du PIB – n’est que très partiellement profitable au citoyen lambda. Cette croissance, en grande partie créée grâce à l’exportation de cuivre et de cobalt, influence très peu le quotidien des Congolais, y compris ceux qui sont dans des zones stables. « Il y a plusieurs facteurs qui jouent face à ce tableau, notamment le mauvais choix dans les investissements de ces fonds et l’absence de projets structurants qui peuvent réellement impacter les vies des communautés », estime Jacques Okito, un économiste. Selon lui, face à la crise humanitaire actuelle, les fonds du gouvernement seuls ne sauraient couvrir les besoins immenses de plus en plus croissants créés par cette crise multiforme.

Pour l’instant, une part significative du budget est allouée aux investissements, visant à financer des projets d’infrastructures et de développement à travers le pays. Une bonne part du budget est destinée aux rémunérations des fonctionnaires et des agents de l’État, représentant une part importante des dépenses de fonctionnement. Le fonctionnement des institutions politiques prend également une part importante du budget.

Un besoin humanitaire chiffré à 2,54 milliards de dollars

Après la chute des villes de Goma et Bukavu dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le gouvernement congolais et la communauté humanitaire ont lancé un Plan de réponse aux besoins humanitaires 2025, afin de mobiliser 2,54 milliards de dollars. « La situation de la sécurité alimentaire reste critique pour des millions de personnes en RDC », note Rein Paulsen, directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO.

Une fois mobilisée, cette enveloppe pourrait fournir une aide vitale à 11 millions de personnes – dont 7,8 millions de déplacés internes, l’un des niveaux les plus élevés au monde – parmi les 21,2 millions de Congolais affectés par des crises multiples : conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies mais aussi la famine. Mais la situation ne concerne pas que les Kivu, les provinces voisines qui accueillent des déplacés internes ressentent aussi le coup. C’est le cas notamment du Maniema et Tanganyika.

« Tous les signaux d’alerte sont au rouge. Mais même face à ces défis énormes, l’action humanitaire démontre chaque jour son efficacité pour sauver des vies. Notre seule mission est de porter assistance aux populations les plus vulnérables, où qu’elles se trouvent. Nous devons nous adapter pour continuer à fournir cette aide vitale, sans jamais compromettre les principes fondamentaux qui guident l’action humanitaire : neutralité, impartialité, indépendance et humanité », avait déclaré Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC.

Malgré ces efforts, la situation reste critique et nécessite une mobilisation internationale accrue pour répondre aux besoins humanitaires urgents et soutenir la résilience des communautés affectées, estime l’ONU. En dépit des sacrifices consentis pour renverser la tendance sur le plan humanitaire, les projections pour 2025 laissent encore entrevoir des perspectives similaires à celles de 2024, à moins qu’une aide efficace ne soit apportée aux victimes.

Heshima

Continue Reading

Economie

« Compact de résilience » en RDC : Une initiative ambitieuse face aux défis socio-économiques

Published

on

Sous la houlette de la Première ministre Judith Suminwa, la République démocratique du Congo (RDC) amorce une nouvelle phase de son développement avec le lancement du Compact de Résilience, un programme multisectoriel d’envergure. Cette initiative, héritière du Programme de développement local des 145 territoires, répond aux urgences économiques, sociales, sécuritaires et de mobilité urbaine dans le pays, tout en affirmant une volonté claire de rapprocher l’action publique des besoins concrets de la population.

Le plan, coordonné par le vice-premier ministre Daniel Mukoko, ambitionne de transformer les équilibres macroéconomiques récents en améliorations tangibles du quotidien. Il embrasse des domaines variés tels que la mobilité urbaine, l’assainissement, la relance agricole et l’ouverture des territoires ruraux. L’idée centrale est d’éviter une dispersion inefficace des ressources en favorisant une logique de convergence entre les initiatives nationales et les partenaires techniques, à l’image de la coopération renouvelée avec les Nations unies. « Nous allons donc produire [cette semaine] ce compact de résilience qui va permettre d’allier la bonne santé économique avec l’amélioration progressive des conditions de vie de nos concitoyens », a déclaré Daniel Mukoko.

Développement rural, agriculture et inclusion territoriale

À Kinshasa, les chantiers visent à désengorger la capitale et à améliorer les conditions sanitaires, tandis qu’en zones rurales, l’enjeu est d’assurer un meilleur accès des producteurs aux marchés. L’accent mis sur l’agriculture stratégique, conforme au Plan national stratégique de développement, reflète une volonté de renforcer l’autosuffisance alimentaire et de réduire la dépendance aux importations, tout en stimulant la résilience économique des territoires marginalisés.

Des modèles internationaux comme sources d’inspiration

Le « Compact de résilience » s’inscrit dans une dynamique globale où plusieurs pays ont déjà testé des approches similaires. Le Maroc a misé sur le développement humain par une gouvernance locale participative ; le Brésil a su intégrer les transferts sociaux à des objectifs éducatifs et sanitaires durables, et l’Éthiopie a combiné filets sociaux et travaux publics dans une logique d’autonomisation. Des projets soutenus par la Banque mondiale en Afrique de l’Est, ou encore au Bangladesh et au Mexique, montrent que ces politiques, lorsqu’elles sont cohérentes et bien ancrées localement, peuvent produire des effets transformateurs.

Une synergie croissante avec les partenaires internationaux

En RDC, cette volonté de résilience s’accompagne d’une mobilisation accrue des bailleurs de fonds. Des initiatives majeures comme le Programme d’accès aux services d’eau et d’assainissement ou le Projet de développement multisectoriel à Kinshasa, financés par la Banque mondiale, viennent compléter le Compact. Cette convergence est perçue comme une occasion stratégique d’accélérer l’impact des investissements, pourvu que la coordination soit effective et la transparence garantie.

Une mise en œuvre sous haute tension sécuritaire et institutionnelle

Malgré son ambition, le programme se heurte à une réalité instable. À l’Est, les violences alimentées par le M23 et d’autres groupes armés compromettent l’accès à de larges portions du territoire. L’économie, bien que croissante, reste vulnérable aux chocs et à une forte dépendance aux matières premières, tandis que l’accès aux services de base demeure très limité pour une majorité de Congolais. La corruption, l’inefficacité administrative et les lenteurs dans la mobilisation budgétaire sont autant de freins à la réalisation des objectifs fixés.

Espoirs et doutes au sein de la population

Dans les quartiers populaires de Kinshasa comme dans les provinces isolées, les Congolais accueillent le programme avec un mélange d’espoir et de prudence. Si certains saluent les premières rénovations d’écoles ou les débuts d’infrastructures rurales, beaucoup expriment leur méfiance face à l’absence de résultats durables par le passé. Le besoin de soutien à l’entrepreneuriat local, notamment via le microcrédit et des politiques agricoles mieux structurées, est régulièrement mis en avant par les populations.

Refonder le contrat social congolais

Au-delà de ses aspects techniques, le Compact de résilience vise à rétablir un lien de confiance entre l’État et les citoyens. Restaurer la dignité, renforcer le sentiment d’appartenance et offrir des perspectives concrètes constituent les conditions d’un développement durable. Dans un pays fracturé par les conflits, miné par l’injustice et riche en potentialités, cette ambition représente un pari audacieux mais nécessaire. En plaçant l’humain au cœur de la reconstruction nationale, la RDC pourrait enfin ouvrir une nouvelle page de son histoire sociale et politique.

Heshima Magazine

Continue Reading

Economie

L’économie congolaise déjà impactée par la guerre

Published

on

La République démocratique du Congo (RDC) est touchée par une guerre d’agression menée par le Rwanda sur son territoire en appui aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Cette situation a déjà une incidence sur l’économie du pays, qui repose essentiellement sur l’exportation des minerais.

La guerre, qui a repris dans l’Est du pays, dissuade les investissements étrangers et la création de nouvelles entreprises. Même si la RDC dispose de ressources naturelles abondantes, l’instabilité dans les zones minières et le manque de sécurité empêchent les investissements à long terme. Les multinationales et les entreprises locales hésitent à investir dans un environnement où les risques liés à la guerre et à la violence sont trop élevés. Le regain de violence armée depuis plus de 3 ans fait perdre énormément de recettes au pays.

Depuis juin 2022, Kinshasa perd ses recettes douanières du poste frontalier de Bunagana, au Nord-Kivu. Cette première cité occupée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) pouvait réaliser jusqu’à 750 000 dollars de recettes mensuelles. Avec la progression des rebelles dans les deux Kivu, le pays a perdu des revenus qui sont désormais contrôlés par les insurgés. Bunagana est le troisième poste frontalier le plus important du Nord-Kivu après celui de la grande barrière à Goma et celui de Kasindi.

Depuis la prise totale de deux capitales des Kivu, des produits vivriers tels que des pommes de terre, du fromage, du lait frais ou de la viande de bœuf ne sont plus expédiés vers Kinshasa ou dans d’autres villes du pays. Toutes les chaînes d’approvisionnement sont bloquées, affirme Lesly Said, gérante du supermarché du Kivu au complexe Utexafrica, à Kinshasa. « Même avant que Goma ne soit prise, nous avions déjà été impactés par la prise de Minova. Le coût avait augmenté et nous avons eu beaucoup de plaintes de clients, mais nous n’avions pas de choix », a-t-elle déclaré.

Depuis la chute de la ville de Goma, les banques restent toujours fermées. La circulation du dollar américain dans la région devient de plus en plus difficile. Si une telle situation perdure, cela présente le risque d’un basculement de l’économie vers le franc rwandais. Le marché monétaire congolais étant asphyxié par l’absence prolongée des banques et des microfinances, la ville rwandaise voisine, Gisenyi, risque de devenir un débouché pour échapper à cette asphyxie économique de Goma. Cela risque d’être perçu comme une balkanisation économique.

Effort de guerre

Des entreprises publiques fournissent des efforts supplémentaires pour contribuer à l’effort de guerre lancé par le président de la République, Félix Tshisekedi. Pour répondre à cet appel à la solidarité, l’Office de gestion du fret multimodal (OGFREM) a apporté une contribution à hauteur d’un million de dollars. Cette cagnotte a été annoncée au Vice-Premier ministre, ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, par l’équipe dirigeante de cette entreprise. D’autres entreprises publiques, qui avaient déjà du mal à fonctionner, pourraient fournir des efforts supplémentaires en cette période de guerre.

Cette situation sécuritaire grave a aussi perturbé les prévisions budgétaires projetées pour cette année (18 milliards de dollars). Des coupes budgétaires ont été opérées dans les enveloppes prévues pour certaines institutions comme la Présidence, la Primature, le Gouvernement et le Parlement. La mécanisation des nouveaux agents et fonctionnaires de l’État a été gelée pour une période de 12 mois. Autre effet ressenti, c’est l’inflation. Elle a été particulièrement forte ces dernières années, ce qui a réduit le pouvoir d’achat des Congolais. Les prix des produits de base, en particulier ceux importés, ont augmenté, aggravant ainsi la pauvreté et la précarité pour une grande partie de la population. La tentative du gouvernement de rabaisser les prix des biens de consommation courante s’est révélée vaine.

Chute des prix du cobalt

Pillée dans les Kivu par le Rwanda et les rebelles du M23-AFC, plombée dans l’espace Katanga par la chute de l’une des prix d’une des matières premières les plus en vogue, le cobalt, la RDC essaie tant bien que mal de tenir son économie. Mais les prix mondiaux du cobalt ont sensiblement chuté. Depuis mai 2022, le prix du cobalt a perdu les trois-quarts de sa valeur, passant de 82.000 à près de 22.000 dollars la tonne. Une chute vertigineuse qui s’explique aussi par une surproduction mondiale de ce produit. La Chine, une plus grande consommatrice de ce minerai, s’est émancipée de ce métal blanc. Pékin a commencé à produire des cellules de batteries pour véhicules électriques sans utiliser le cobalt, ce qui occasionne une telle chute des prix. Or, la RDC représente environ 70% de la production mondiale de cobalt, dont les deux tiers sont raffinés en Chine.

Pourtant, la redevance minière des substances minérales stratégiques, notamment le cobalt, reste la plus élevée en RDC. « On aura une situation de baisse des recettes et cela peut affecter les efforts que le gouvernement mène pour restaurer la paix dans l’est du pays », analyse Jean-Pierre Okenda, directeur exécutif de l’ONG « La sentinelle des ressources naturelles ».

Difficile canalisation des recettes du coltan

La RDC est l’un des plus grands producteurs mondiaux de coltan, un minerai essentiel qui est principalement composé de tantalite et de niobium. Le coltan est utilisé dans la fabrication de composants électroniques, tels que les condensateurs pour téléphones mobiles, ordinateurs, voitures électriques et autres appareils high-tech. Ce minerai est principalement extrait dans les régions orientales de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Ces zones sont souvent marquées par des conflits armés et des tensions politiques, et l’exploitation minière y est souvent artisanale. Cela signifie que de nombreux mineurs locaux utilisent des méthodes manuelles et rudimentaires pour extraire le coltan, ce qui peut rendre l’activité extrêmement dangereuse. Au-delà de cet aspect, le pillage de ces minerais par des pays voisins fait perdre des recettes énormes à la RDC.

Résurgence du M23 et boom économique au Rwanda

Depuis la résurgence du M23, fin 2021, dans les Kivu, le Rwanda a fait des bonds importants dans l’exportation des minerais, notamment le coltan. En 2023, Kigali a enregistré une augmentation spectaculaire de 43 % de ses exportations, qui sont passées de 772 millions de dollars en 2022 à plus de 1,1 milliard. En 2010, ces revenus dépassaient à peine les 70 millions de dollars par an. Une manne minière bénéficiée par un pays qui n’a pas grand-chose sous son sol. Ce qui met souvent Kinshasa en colère, estimant que les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) que Kigali cherche souvent au Congo sont essentiellement des minerais.

Heshima

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?