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Diaspora

Vie et mœurs de la diaspora congolaise d’Europe

En s’installant dans un autre pays que le sien, deux alternatives peuvent se présenter à tout immigrant : soit s’intégrer ou alors continuer à vivre les habitudes de ses origines et se borner à fréquenter exclusivement ses concitoyens. Comment l’immersion dans ce monde permet de juger la vie des Congolais d’Europe ?

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L ’arrivée dans un pays autre que le sien ou y vivre depuis de longues années, ne peut en principe qu’être différent de l’existence que l’on aurait menée chez soi. Dès lors, comprendre ce mode de vie dissemblable s’explique à partir des raisons qui ont amené à quitter son milieu d’origine lieu, de son éducation ou encore des rencontres nouées tout au long de son séjour.

 Chacun de ces aspects, détermine la manière de réagir des membres de la diaspora aux différentes tranches de vie auxquelles ils sont confrontés.

Ainsi, la première vague des Congolais en Belgique, précurseurs de la diaspora, outre le froid, la nostalgie ou les regards curieux des Belges étonnés de croiser pour la première fois des Noirs à endurer, c’est bien la question de l’alimentation qui les tenaillait. Habitués à une nourriture bien africaine depuis leur tendre enfance, les voilà obligés à l’âge adulte de se restaurer avec des mets si peu à leur goût.

Il a fallu les venues successives d’autres Congolais pour finir par découvrir l’alternative de la semoule de riz mélangé à la fécule de pomme de terre ou la semoule de maïs en lieu et place du cher fufu pour contenter un tant soit peu leurs papilles gustatives. Ces achats quotidiens ne pouvaient que dérouter les commerçants se demandant les raisons de préparation systématique de pâtisserie au vu de l’utilisation faite par eux de cette matière. Pour épicer la cuisine européenne un peu trop fade, à défaut du piment, le paprika ou le poivre pouvait faire l’affaire. L’écoute de la musique congolaise égrainée du tourne-disque était là pour mettre aussi un peu de baume au cœur. Cela a conduit à la longue à la constitution d’orchestres d’étudiants dont l’écho des succès parvenait au pays tels les talentueux Los Nickelos ou Yeye National qui ont d’ailleurs eu à inspirer les ensembles locaux, Zaïko Langa Langa par exemple. Cette tradition va se perpétuer et chaque université, parfois certains collèges auront leur orchestre dont certains membres se retrouvent actuellement en fonction au Congo.

Mixité des rapports

Alors que la première motivation de la venue des Congolais en Europe portait essentiellement sur les études au niveau supérieur avec par voie de conséquence un mode de vie en principe studieux, des Congolais de plus en plus jeunes y débarquent pour les mêmes raisons mais cette fois-ci parfois dès la maternelle. 

Quant aux relations avec les habitants du pays d’accueil, les rencontres ont lieu dans des foyers d’accueil où se forgent des amitiés. Des familles d’accueil se sont également proposées pour héberger chez elles des enfants Congolais logés dans les internats ou non, moyennant paiement de leurs parents ou après leur adoption.

Dans l’entretemps, des enfants congolais naissent sur place aussi bien des couples venus directement du Congo ou des mariages constitués à partir de la Belgique. De ce fait, toute cette nouvelle catégorie de Congolais s’adapte presque naturellement à la vie occidentale, mieux que leurs aînés et parents.

Dans une certaine mesure, cette deuxième génération vit une culture binaire, celle de leurs origines et celle du pays d’adoption. C’est l’époque où la notion du Noir bounty, expression tirée de ce délicieux chocolat enrobée de noix de coco pillé servait à illustrer cette double personnalité, noir de l’extérieur, mais blanc à l’intérieur.

A plusieurs égards, ce Congolais commence à perdre ses repères traditionnels. Par la force des choses, son milieu n’est pas  exclusivement limité à ses concitoyens. Car dans l’entretemps, de la capitale belge où se localise principalement le foyer de la diaspora congolaise d’Occident, hormis les autres sites universitaires comme Louvain, Liège ou Mons, une migration a lieu en province. Dans ses amitiés, il est courant de le voir avec des ami(e)s belges ; des mariages mixtes se concluent, surtout le fait d’un Noir qui épouse une Blanche avant que le contraire survienne et pour donner naissance aux « café au lait ». Au niveau professionnel, la société belge accepte de plus en plus de réserver des emplois aux Congolais, surtout aux femmes même s’ils sont de rang subalterne et quelques rares parmi eux intègrent aussi de plus en plus des cercles politiques au point de voir quelques-uns finir par émerger jusqu’à un certain seuil. A son tour, dans cette mixité, la culture congolaise est adoptée par les Blancs en contact avec eux qui découvrent la cuisine ou la musique congolaise, des expressions surtout en lingala, les blagues congolaises ….

Ce mouvement relatif d’intégration dans la société occidentale prend une certaine ampleur, car à la suite du mouvement migratoire à l’intérieur de la Belgique, de nombreux Congolais, surtout victimes de la rigueur administrative belge, gagnent les pays limitrophes comme la France, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas ou encore la Grande-Bretagne jusqu’à aller ailleurs comme en Italie. Hors de l’espace francophone, l’obligation d’apprendre la langue du terroir est évidente, néerlandais, anglais ou allemand selon le point de chute.

Importation des mœurs

Cependant avec l’arrivée massive des Zaïrois d’alors en Europe à la fin des années ‘70, c’est une véritable communauté qui s’y installe. Cette frénésie correspond à la descente aux enfers du Zaïre. Au fur et à mesure, la population de la diaspora se diversifie : elle compte des étudiants éternels la plupart des anciens boursiers et pour certains déjà parents, des familles de dignitaires de l’Etat et des nanties spécialement l’épouse restée sur place pour surveiller les enfants aux études, on peut être écarté à dessein des dignitaires déchus.

 L’accueil des compatriotes de même que la difficulté du séjour avant de bien prendre ses marques par la régularisation de ses documents de séjour ou en trouvant un job intéressant – le caillou-, conduisent ceux qu’on appelait les maquisards à s’entasser à plusieurs voire à faire des rotations dans leur habitation, petites chambres, studios ou appartements, avant que chacun puisse s’installer chez lui….Et à son tour accueillir d’autres semblables.

L’accueil des compatriotes de même que la difficulté du séjour avant de bien prendre ses marques par la régularisation de ses documents de séjour ou en trouvant un job intéressant – le caillou-, conduisent ceux qu’on appelait les maquisards à s’entasser à plusieurs voire à faire des rotations dans leur habitation, petites chambres, studios ou appartements, avant que chacun puisse s’installer chez lui….Et à son tour accueillir d’autres semblables.

Dans cet environnement, les Congolais ont de tout temps ce talent de se distinguer par leur habillement, traditionnel ou moderne, de préférence griffé en bon adeptes de la sape. Avec toute l’exubérance reconnue aux Africains. Et le tapage qui va avec, au grand dam des autochtones.

 Toute une activité économique ethnique se développe pour guérir du mal du pays : les commerces d’alimentation ou d’habillement comme de produits de beauté, les salons de coiffure, les restaurants ou le service à domicile sinon en livraison… se multiplient. Dans le domaine des loisirs, caractérisé par la venue des membres des ensembles musicaux nationaux (OK Jazz de Luambo, Afrisa de Tabu Ley, Viva la Musica de Papa Wemba…) agrémentent, concerts, boîtes de nuit et ngandas.

Le 7ème art est aussi sollicité, il est vrai à une moindre échelle, avec la diffusion de séries décrivant la vie locale ou alors dans la distribution des productions importées. Avec le progrès des technologies de l’information, les barrières spatiales sont abolies et la connexion s’établit avec les médias congolais. Les journaux et Tv en ligne se développent également. 

Un monde aux multiples contours

Débarqués en Occident pour améliorer leur train de vie, les Congolais sont à la recherche d’emplois. Une de leur obligation sur place est de penser à la famille laissée en Afrique devant bénéficier de transfert de fonds ou d’aliments. Un système de cotisations est instauré entre relations pour faire face à certaines obligations sociales comme les deuils ….

A la recherche de moyens de subsistance, il n’est pas exclu que certaines personnes optent pour la facilité : le trafic de documents administratifs ou financiers, le trafic d’êtres humains, les mariages en blanc, la prostitution en vitrine ou au trottoir dans les quartiers chauds, avec la complicité ou non des autochtones… Néanmoins, avec les années et les aides gouvernementales, quelques-uns se risquent à monter des entreprises, souvent des PME dans le transport (taxi ou service de livraison), le gardiennage, le fret pour l’import-export en liaison avec le pays… 

 Les autres activités sociales prennent de l’ampleur et ici aussi la différence avec celles qui se produisent au pays natal se ressemblent, qu’il s’agisse des mariages à la congolaise, les cultes religieux frénétiques, les cérémonies des deuils émotives ou autres manifestations festives rassemblant familles et autres personnes seules comme celles dénommées terrains ponctuées de parties de football et autres séances de barbecues …, le tout parfois évité ou interrompu par crainte de la descente de la police pour ceux qui ne sont pas en règle administrative.

 Les mœurs au sein des familles en prennent un coup : là où la femme est censée faire preuve de soumission dans un environnement machos, celle-ci s’affranchit de l’emprise de son conjoint grâce aux avantages sociaux tels les allocations familiales dont elle est bénéficiaire pour le compte des enfants et qu’elle gère au détriment du père, ou encore grâce à la protection des services contre la violence faite aux femmes.

D’un autre côté, les descentes régulières au Congo de durée assez longues de l’époux pour des buts professionnels, ou la difficulté à rapatrier en Europe son épouse entraînent parfois l’existence d’une double vie, voire de plus, à l’insu ou non de la famille, parfois obligée de se soumettre à cette contrainte.

 La politique n’est pas absente de ces mœurs congolaises étant donné que la diaspora est essentiellement composée de réfugiés, économiques ou politiques, en colère contre la misère imposée au pays. Certains, surnommés les combattants, iront jusqu’à se montrer d’une violence parfois injustifiée à l’égard des dignitaires des régimes successifs, d’abord celui de Mobutu et ensuite celui de Joseph Kabila.

Au total, dans ce monde aux multiples contours, différentes tendances se dégagent. Il existe parmi les compatriotes ceux qui se contentent de ne fréquenter que le milieu congolais au point qu’après tant d’années passées en Europe, certains n’en ont rien tiré pour améliorer leurs conditions de vie.

 D’autres par contre manifestent souvent l’envie de retourner au pays en postposant à chaque fois leur décision tandis que d’autres parviennent à y débarquer, parfois pour frimer, parfois pour y mener des opérations économiques ou sociales. D’autres encore, aujourd’hui à la troisième voire à la quatrième génération ont carrément rompu le cordon ombilical avec la mère-patrie avec pour les plus jeunes des évocations sur le Congo ressenties d’ailleurs avec beaucoup d’appréhensions. Et pour ceux-là, rien ne présage un changement sur leurs habitudes tant que la situation du pays ne s’améliorera pas à la hauteur de leurs exigences qu’ils souhaiteraient tout au moins à l’identique du vécu européen ou en tout cas pas en deçà d’un certain seuil de régression.

Mais en définitive une autre catégorie de Congolais qui pourrait être la synthèse de toutes ses variantes et dont les figures emblématiques sont représentées par des vedettes comme Gim’s, Djadju et autres qui ont su conserver une part de l’âme congolaise en la hisseant à des hauteurs qui témoignent de la capacité des Congolais à marquer de son empreinte son passage ici et là.

A plus d’un demi-siècle de vie, la diaspora n’a en tout cas pas encore finit d’édifier ses observateurs.

 Noël NTETE 

Diaspora

LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE

David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.

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Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. 

En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.

 Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».

Ce que Global Facility fait en RDC

Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays. 

L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».

 Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.

L’appui à la CENAREF 

Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien. 

Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».

Le problème des transferts des flux 

Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.

Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.

 Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.

Un travail dur et dangereux…

 Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».

 Hubert MWIPATAYI

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Diaspora

DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA

Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.

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Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.

En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.

Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.

L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars

A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.

Une diaspora croissante

A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.

Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus. 

Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.

C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son  expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.

Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.

 Hubert MWIPATAYI  

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Diaspora

REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE

Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.

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La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires. 

L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.

Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF. 

Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners. 

La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.

 L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.

Intérêts des assises 

Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à  la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023. 

Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.

Publics cibles et thématiques

 Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements  et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs. 

Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.

Heshima

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