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Barnabé MUAKADI, l’inégalable mobilisateur de recettes fiscales

De tous les Directeurs généraux des impôts qui se sont succédés depuis 1988 à la tête de la Direction générale des impôts (DGI), année de sa création, il est de très loin celui qui a et qui continue à gagner le pari de la mobilisation des recettes fiscales.

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S ’il y a un mandataire public qui peut bomber son torse pour sa gestion les deux dernières années, c’est bel et bien Barnabé Muakadi. Pour le meilleur et pour le pire, l’homme demeure à ce jour le plus grand mobilisateur des recettes de tout le temps à la DGI, mieux un modèle de management à dupliquer dans bien de domaines de gestion du pays. Loin d’être un moulin à paroles ou un jacasseur, le bosseur Barnabé Muakadi privilégie plutôt le travail, ce qui fait qu’en l’espace de deux ans et demi, il est arrivé à réaliser une mobilisation phénoménale des recettes publiques, battant tous les records. Depuis qu’il est à la tête de la DGI, M. Muakadi est à n’en point douter un mandataire probe et intègre qui supervise et coordonne bien les activités de la régie, grâce à sa gestion orthodoxe.

L’HOMME DES PICS HISTORIQUES

Sous l’impulsion de Barnabé Muakadi, la DGI est devenue une véritable machine génératrice des ressources pour le budget de l’Etat. Ses recettes dépassant les assignations lui ont valu des félicitations à la clôture de la session parlementaire, le 15 décembre 2022, au Sénat. 

Avec des records inédits, la DGI a en effet réalisé des exploits en 2022, mobilisant à elle seule à la date du 18 novembre 2022, selon les chiffres de la Banque centrale du Congo (BCC), des recettes publiques évaluées à 10 342, 27 milliards de francs congolais (5,170 milliards de dollars). Le pic des pics, elle l’a réalisé en avril 2022, avec un taux dépassant les 200 %. La DGI a carrément triplé ses recettes à hauteur de 3 000 milliards de francs congolais, soit l’équivalent 1,5 milliard de dollars. 

Au premier semestre 2022, par exemple, sur les 9 717, 1 milliards de francs congolais récoltés, soit 136 % des prévisions du semestre évaluées à 7 146,3 milliards de dollars, la DGI a réalisé 6 442 milliards de francs congolais, soit 180 % sur les prévisions semestrielles de 3 581, 7 milliards de francs congolais. Grâce à ce travail assidu de mobilisation des recettes publiques, notamment par l’IBP, elle a atteint ses assignations en juillet 2022. A deux reprise, en 2021 et 2022, la forte mobilisation des recettes a poussé le gouvernement à s’apprêter pour déposer un collectif budgétaire.

BON GESTIONNAIRE, MÊME PENDANT LE COVID-19

Barnabé Muakadi est un homme qu’il fallait depuis longtemps à la tête de la DGI. La manière dont il a maitrisé la situation pendant la période du Covid-19, démontre qu’il est un homme de situations difficiles. Sa nomination était en effet intervenue au moment où la pandémie de COVID-19 a plongé les économies du monde dans une grande récession. Il n’a pourtant pas considéré la conjoncture difficile comme une excuse. Au contraire, la DGI a mobilisé des recettes et a atteint ses assignations comme en temps normal.

UN MANDATAIRE PLUS QU’AMBITIEUX

La gestion de ce mandataire public qui vise toujours plus haut dans la mobilisation des recettes défrayera le plus longtemps la chronique fiscale de la RDC. On l’entend souvent dire que ce que la DGI fait est peu par rapport à son potentiel. Il ne cesse pour cela de prôner l’élargissement de l’assiette fiscale, chose pour laquelle il a raison étant donné que la population congolaise est estimée à 100 millions de personnes. Nicolas Kazadi avait en juillet 2021, affirmé que ce sont les 650 opérateurs économiques gérés par la Direction des grandes entreprises qui réalisent 90% de recettes fiscales. Pour ce faire, M. Muakadi veut plus de logiciels pour renforcer le travail.

 Digne « fils-maison » A sa prise des fonctions en 2020, certaines mauvaises langues qui voulaient le vouer aux gémonies, avaient suscité une discussion stérile, selon laquelle un Chef de Bureau ne pouvait pas être nommé mandataire… Pourtant, Barnabé Muakadi avait à sa nomination déjà passé 27 ans au sein de la DGI sans qu’on ne décèle une quelconque insuffisance ou un manquement. 

C’est ce « Chef de Bureau » dont ils avaient décrié l’élévation, qui en septembre dernier a reçu le prix de meilleur manager de l’année 2022 en RDC, Prix lui décerné par le Forum ‘’North South Investments’’, à Houston, aux Etats-Unis. 

Aujourd’hui, il ne reste plus rien de ce « faux procès ». Barnabé Muakadi Boss a remis les pendules à l’heure, en réussissant à mettre fin aux magouilles. Il a restauré et crédibilisé la DGI et le climat est à la sérénité. Détenteur d’un diplôme de licence de l’Université nationale pédagogique (UPN), le manager de la DGI sait toujours lier la compétence à la probité morale dans l’exercice de ses fonctions. Au sein des institutions de Bretton Woods dont la Banque mondiale où il a suivi plusieurs formations fiscales, Il a acquis un savoir-faire incontestable. 

Grâce à son ingéniosité, les conditions de travail ne font que se consolider, mieux à se moderniser et les avancées contribuent au renflouement des caisses de l’Etat. Il a digitalisé la procédure de déclaration et paiement d’impôts, dans le but de faciliter la traçabilité et de lutter contre la fraude et la corruption. Aussi a-t-il fait recours au logiciel ISIS REGIE, et sécurisé avec un code-barres et un numéro série les déclarations (formulaires) qui permettent aux contribuables de s’acquitter de leurs obligations fiscales.

LA DGI ENTRE LES MAINS DU SEIGNEUR…

On s’en souvient. Le dimanche 30 août 2020, lors du culte d’action de grâce organisé par le Ministère « Bénis de la RDC » en la Cathédrale protestante du Centenaire, à l’occasion de sa nomination, le patron de la plus grande régie financière de la RDC s’était abandonné entre les mains de Dieu. 

Dans sa prière, Barnabé Muakadi avait dédié la DGI entre les mains du Seigneur pour qu’elle devienne effectivement une source de bénédiction pour l’ensemble du peuple, et qu’elle contribue au développement de la RDC.

La cérémonie de dédicace de ce grand moment était conduite par Monseigneur Isidore Nyamuke, vice-président de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), et l’Evêque Oscar Hosseya, devant une assistance qui s’était repentie au nom de tous les agents et cadres de la DGI, pour l’absolution du péché commis en détournant les recettes de l’Etat.

 Issu d’une famille catholique, Barnabé a été un fervent fidèle du Renouveau charismatique, après sa vie de séminariste. Il avait été consacré pasteur en 2 000. Depuis 2017, il est responsable de l’Eglise « La Main de l’Eternel ». Surement que la main invisible de Dieu l’accompagne dans ces prouesses… 

 Hubert MWIPATAYI

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RDC : chiffré à 17,5 milliards USD, le projet de budget 2025 augmente de 21 % par rapport à l’exercice 2024

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Le Ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji, a présenté, le 9 septembre dernier, au conseil des ministres extraordinaire, le projet de loi de finances pour l’année 2025. Il a également présenté un projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2024. Le projet pour l’exercice 2025 est équilibré en recettes et en dépenses à hauteur de 49 847 milliards de FC, soit une augmentation de 21,6 % par rapport au budget de l’exercice 2024, estimé à 40 464 milliards FC, soit 16 milliards de dollars.

Ce projet alloue des crédits conséquents aux secteurs prioritaires, en privilégiant les politiques publiques et les actions gouvernementales visant à diversifier l’économie nationale.
« La structure des dépenses du budget général a été modifiée, notamment au niveau de l’enveloppe salariale, qui est passée de 9 029,4 milliards à 9 609,5 milliards de FC, soit une augmentation de 18,3 % par rapport à 2024 », rapporte le ministre d’État en charge du Budget, cité dans le compte rendu du dernier conseil des ministres extraordinaire.

Un autre secteur en croissance est celui des investissements, avec des prévisions de 21 965 milliards de FC, soit une hausse de 18,2 % par rapport à 2024. Le ministre a également présenté les grandes lignes du Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) 2025-2027, qui intègre la politique budgétaire définie par le gouvernement dans son Programme d’Actions 2024-2028.

« La trajectoire de la programmation budgétaire prend en compte l’activité économique prévue pour la période, avec un taux de croissance économique moyen de 6,4 % sur les trois prochaines années, ainsi que le contexte international et la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays », a expliqué Aimé Boji.

En matière de recettes, les réformes visent à élargir l’assiette fiscale, à augmenter la pression fiscale et à recourir à l’emprunt sur les marchés financiers locaux et internationaux. Du côté des dépenses, Aimé Boji a insisté sur le renforcement de l’orthodoxie dans la gestion des finances publiques, la mise en œuvre de la loi sur la programmation militaire, ainsi que la poursuite des efforts pour relever les défis du développement et diversifier l’économie.

Budget 2024 rectifié

Le gouvernement n’a pas réussi à mobiliser les 16 milliards de dollars projetés pour l’exécution du budget 2024. L’exécutif national s’apprête donc à soumettre un projet de loi de finances rectificative pour l’exercice budgétaire en cours, chiffré à 44 410 milliards de francs congolais (CDF), soit environ 15,8 milliards de dollars. L’enveloppe budgétaire, initialement fixée à 16 milliards de dollars, a perdu près d’un milliard. Lors de son adoption en 2023, les députés nationaux avaient privilégié les dépenses liées à la sécurisation du pays, ainsi que les secteurs sociaux et ceux porteurs de croissance, dans l’optique de diversifier l’économie. Toutefois, un déficit d’environ un milliard de dollars est apparu après la mobilisation des recettes.

Des efforts inédits…

Depuis 2019, le budget de la RDC a connu une hausse significative, passant de 6 milliards à 15 milliards de dollars en 2024, selon le projet de loi de finances rectificative bientôt déposé à l’Assemblée nationale.

Sous la gouvernance de Félix Tshisekedi, les recettes du pays ont nettement augmenté, permettant la création de richesses avec environ 6 milliards de dollars de réserves de change à la Banque centrale du Congo, un record depuis l’indépendance. Cela signifie que la RDC peut couvrir ses besoins d’importation pendant quatre mois, alors qu’avant, les réserves, d’environ un milliard de dollars, ne couvraient que deux semaines d’importations. Pourtant, en 2019, certains membres de la majorité au pouvoir (FCC-CACH) et des experts financiers étaient sceptiques quant à une telle hausse du budget national.

Heshima

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Banque Centrale du Congo: Malangu Kabedi, un management qui ne rassure pas

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Le 19 juillet 2024, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi a totalisé trois ans à la tête de la Banque centrale du Congo (BCC). Jusque-là, sa gestion n’est hélas pas rassurante. 

Alors que ses missions étaient d’assurer l’indépendance de la BCC, la stabilité du système monétaire et une régulation bancaire efficace, rien de concret n’est enregistré trois ans après. Pourtant, d’aucuns pensaient qu’avec l’arrivée de cette ancienne fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), le président Tshisekedi avait finalement trouvé « l’oiseau rare » digne de s’occuper du levier stratégique du pouvoir monétaire et financier que représente la BCC.  

Qui l’eut cru ! La conduite des politiques monétaire et de change de la BCC par la gouverneure est caractérisée par l’incompétence et l’incertitude.  Du coup, nombreux sont ceux qui estiment que Félix Tshisekedi devrait sans doute la remercier et se chercher quelqu’un d’autre à ce poste. Lorsqu’on sait que des soupçons de détournement, en complicité avec l’ex-ministre des Finances, pèseraient sur elle, on se demande si le président de la République ne peut seulement pas écourter son mandat de 5 ans à la tête de cette institution. 

Depuis sa nomination à cette fonction suite à une ordonnance présidentielle signée le 5 juillet 2021, Marie-France Kabedi Malangu Mbuyi n’est pas parvenue à stabiliser le taux de change de la monnaie nationale, lequel ne fait que s’effriter face au dollar américain. 

Pareil manque de performances de la part d’une personne présentée au départ comme membre d’un cercle fermé de femmes à la tête des banques centrales, n’est pas de nature à encourager  le champion de la masculinité positive… 

Fiasco de la stabilisation du taux de change

S’il existe un aspect où la gouverneure de la BCC a échoué sur toute la ligne, il s’agit bien de la lutte contre la dépréciation du franc congolais. A sa nomination, le taux de change affichait 1989 Francs le dollar américain et sur le marché parallèle il était de 2000 CDF, le dollar. Aujourd’hui, nous frôlons les 3 000 FC le dollar US. 

La pression sur le marché de change étant forte, la monnaie nationale ne fait dès lors que dégringoler par rapport au dollar américain, rappelant la triste période de la dévaluation du « nouveau zaïre ». Le franc congolais, à titre illustratif, a perdu en l’espace d’une année 20 % de sa valeur, soit 2000 FC pour 1 dollar en décembre 2022 et 2675 FC pour 1 dollar en décembre 2023. 

Certes des actions ont été prises, au nombre desquelles la modification du taux directeur, celles-ci se sont montrées improductives. Non seulement que  ces dernières n’ont pas pu stabiliser le taux de change, elles n’ont pas su aussi limiter la surliquidité des espèces sur le marché. 

Entre autres stratégies appliquées mais qui n’ont rien donné, il est cité de manière récurrente l’arrêt des paiements en espèces au guichet de la BCC ; le resserrement de la politique budgétaire avec un regard sur la qualité de la dépense ; le resserrement du dispositif de la politique monétaire ; et la poursuite des interventions sur le marché des changes pour renforcer l’offre des devises. 

Autant dire, par ailleurs, que le franc congolais n’est pas arrivé à retrouver sa fonction de réserve, celle qui permet à une monnaie de garder sa valeur au bout d’un moment. Le dollar américain, c’est le cas de le souligner, est toujours utilisé en parallèle et est toujours une monnaie de référence pour les commerçants qui en ont toujours besoin.

Soupçons de détournement 

Alors qu’elle est appelée à assainir les finances publiques au niveau de la BCC en luttant contre des décaissements frauduleux, la gouverneure de la BCC aurait accompagné l’ex-ministre des Finances dans des détournements, particulièrement en ce qui concerne le paiement en procédures d’urgence. Une plainte a même été déposée contre elle le 22 juillet 2024 auprès du procureur général près la Cour de cassation par l’Association de lutte contre la corruption pour détournement de plus de 27 millions de dollars, en complicité avec l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi.

Poing présidentiel sur la table

Avec la flambée des prix des denrées de première nécessité composant le panier de la ménagère, le pouvoir d’achat de la population ne fait que diminuer en raison de la dépréciation du franc, accentuant la crise sociale. 

Le chef de l’Etat n’a cessé, à ce sujet, d’appeler le gouvernement et la BCC à stabiliser la monnaie nationale en vue de préserver le niveau de vie des Congolais. Lors de son allocution prononcée le 30 juin 2023, le président de la République avait appelé à accentuer les efforts de stabilisation des paramètres macroéconomiques, afin de limiter au maximum les effets néfastes sur la consommation des ménages…   Sous la Première ministre Judith Suminwa, il a aussi réitéré le même message. 

Déjà, pendant la campagne électorale de 2023, sur les ondes de Top Congo FM, le candidat numéro 20 s’était montré mécontent sur le management de la BCC. « Ce n’est pas dans mes prérogatives, mais par deux fois j’ai convoqué une réunion avec les autorités de la BCC, pour leur demander ce qui ne marche pas », avait-il répondu à une question portant sur le taux de change. 

Beaucoup de ratés 

Au vu du profil tant vanté de la gouverneure,  trop de bémols sont relevés car il ne correspond pas avec la réalité sur le terrain. On ne voit pas en quoi elle s’est démarquée par rapport à ses prédécesseurs que sont Jean-Claude Masangu Mulongo, Djamboleka Loma Okitongono, Deogratias Mutombo ou Jean-Gualbert Nyembo Shabani. 

C’est quand même étonnant lorsqu’on sait que Kabedi Malangu a passé 32 ans au sein du FMI où elle a assumé plusieurs fonctions. 

Pour sa part, un expert qui connait bien cette institution de Bretton Woods émet une remarque pertinente : « Nulle part en Afrique le FMI, en près de soixante ans de présence, n’est parvenue à redresser les finances publiques d’un Etat ».  On peut ainsi comprendre pourquoi certaines décisions ont été apparemment prises à tâtons, un peu comme par essais et erreurs. Le paramétrage des terminaux de paiement électroniques uniquement en franc congolais, sous prétexte que l’institut d’émission veut renforcer son dispositif d’encadrement du secteur de paiement en rapport avec les mesures d’accompagnement du franc congolais ne tient pas. C’est ce que nombre experts notamment du secteur des finances et de l’économie ont démontré une fois que cette décision était prise. 

De même, la décision de la BCC demandant aux sociétés minières de payer leurs impôts en franc congolais (CDF) est fortement critiquée par des économistes. 

HESHIMA

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