Visiblement, le Directeur Général des Impôts, Barnabé Muakadi Muamba, et son comité ont décidé de laisser des traces indélébiles dans l’histoire de la Direction Générale des Impôts (DGI). En 2024, ce service public est resté en tête du peloton des régies financières ayant mobilisé le plus de recettes publiques. Cette année- là, la DGI s’était engagée à réaliser 13 572,4 milliards de francs congolais de recettes, soit un taux d’accroissement de 1,4% par rapport au seuil fixé pour l’exercice 2023, une année au cours de laquelle cette régie avait mobilisé, seule, le tiers du budget national, soit plus de 33%.
La DGI a réalisé d’importantes recettes publiques en 2024. Dès janvier, plus de 876 milliards de francs ont été mobilisés. En février, cette dynamique s’est poursuivie en collectant 657,6 milliards de FC (CDF). Il en est de même pour les mois de mars et avril. Avec une prévision de 3 119,1 milliards de francs, la DGI a collecté 3 221,4 milliards en avril, soit un taux de réalisation de 100,7%. Ces performances se sont enchaînées tout au long de l’année 2024. Des légères baisses qui pouvaient être constatées dans certaines assignations mensuelles, notamment au mois de septembre, ont été comblées par des excédents réalisés dans d’autres mois. À titre illustratif, le paiement de l’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) de l’échéance fiscale d’avril 2024 a considérablement boosté les recettes de la DGI, permettant à cette régie fiscale de signer un nouveau record dans sa mobilisation des recettes.
Depuis sa nomination, en juin 2020, par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, Barnabé Muakadi enchaîne des performances et des records. Les années 2021, 2022, 2023 et 2024 ont été les plus florissantes dans l’histoire de la DGI. Une performance cinq étoiles qui place le comité Muakadi en tête du peloton des régies financières du pays. Cette gestion managériale a permis à la République démocratique du Congo d’enregistrer des ressources significatives dans son assiette, occasionnant une hausse tout aussi historique du budget de l’État, chiffré à 18 milliards de dollars en 2025.
Les raisons de la performance
En 2024, les assignations budgétaires de la DGI ont été fixées à 13 572,4 milliards de francs congolais, soit un taux d’accroissement de 1,4% par rapport à leur niveau de l’exercice 2023, qui était de 13 389,6 milliards de francs. Cette augmentation des recettes ou des réalisations est justifiée par la contribution du secteur minier dans l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi que l’application des différentes réformes législatives et administratives, notamment l’opérationnalisation de la facture normalisée et des dispositifs électroniques fiscaux. Il y a également la poursuite des actions pour la retenue et le reversement de l’IPR des engagés locaux des missions diplomatiques et consulaires, des organismes internationaux, des agents et fonctionnaires de l’État, ainsi que des membres des institutions politiques nationales, provinciales et assimilées, sur l’ensemble de l’assiette imposable (primes, collations et autres).
Un autre levier qui permet à la DGI d’accroître les recettes publiques, c’est la vérification de la sincérité des déclarations fiscales souscrites par les contribuables. Le législateur a introduit l’obligation pour les contribuables de présenter leurs états financiers certifiés pour les moyennes entreprises, assure le Directeur urbain des Impôts de Kinshasa, Norbert Lemvi. « C’est bien de s’acquitter d’une déclaration fiscale, mais cette dernière doit être sincère. », a-t-il ajouté.
Pour l’exercice 2024, la loi de finances, promulguée en équilibre, en recettes et dépenses, tablait sur un montant de recettes de l’ordre de 40 463,6 milliards de francs congolais (CDF). Ce budget a enregistré un taux d’accroissement de 24,7 % par rapport au budget 2023, chiffré à 32 456,8 milliards de francs.
Augmenter le nombre de contribuables
La DGI, sous Muakadi, témoigne d’une solidité rare dans la collecte des impôts directs et indirects. Depuis l’arrivée de ce directeur général, son comité a montré le souci d’élargir l’assiette fiscale.
Cette régie fiscale a mis en œuvre plusieurs réformes visant à élargir cette assiette fiscale, notamment par l’application de mesures administratives et législatives.
« Nous devons élargir l’assiette fiscale. Sur plus de 80 millions d’habitants, il n’y a que 200 000 qui payent les impôts, c’est honteux ! », s’était indigné Barnabé Muakadi en 2020, après sa prise de fonction. Depuis, cet ancien Chef de Bureau contrôle fiscal a travaillé de manière à augmenter le nombre de contribuables congolais actifs, en dotant notamment ses agents des moyens nécessaires pour recouvrer les impôts. Il y a aussi des réformes menées pour optimiser la capacité de mobilisation des ressources publiques internes. Par exemple, la DGI a digitalisé la procédure de déclaration et de paiement d’impôts, concrétisant ainsi la vision du Président de la République sur la « digitalisation de l’administration publique », telle que promise en janvier 2019 dans son discours d’investiture pour son premier mandat. L’utilisation, depuis 2021, du logiciel Isys-régies a également permis d’accroître la transparence et la traçabilité de tous les paiements de la dette envers l’État congolais.
Volonté politique accrue
Les réformes ne peuvent tenir sans une volonté politique. Malgré la pertinence de la dimension technique de la DGI, la fiscalité est avant tout d’essence politique, estime cette régie. Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, une volonté de faire avancer les choses est perceptible. Son choix porté sur Barnabé Muakadi, de surcroît serviteur de Dieu, a permis de traduire en acte cette volonté politique accrue. Les réformes qu’il conduit vont au-delà de l’augmentation des recettes fiscales, marquant ainsi un tournant décisif pour la DGI et renforçant son rôle dans le développement économique et social du pays. Hier, la DGI ne pouvait pas contribuer au budget national à plus de 33%. C’est désormais possible, grâce au maillot jaune dans la mobilisation des revenus de l’État congolais !
Heshima