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Les systèmes politiques : Ange et Démon

Systèmes politiques, voici une autre expression parmi la multitude des termes génériques qui s’entrechoquent dans la sphère politique mondiale.
Beaucoup confondent systèmes politiques et régimes politiques estimant que la différence est essentiellement conceptuelle. Comme au football le système est toute l’identité par laquelle une équipe se fait reconnaître ; le football total néerlandais, le football plaisir brésilien et le catenacio italien caractérisé par sa grande capacité à ne pas laisser passer un adversaire, un pays peut se reconnaître par son système politique.

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Photo: Shutterstock

Mutuellement, politiques et politologues convergent sur une définition basique des systèmes politiques comme étant un mode d’organisation d’un Etat. Ils englobent les régimes politiques, la structure économique, l’organisation sociale. Ils sont rattachés à des courants sociologiques tels que le communisme, le socialisme ou encore le capitalisme.

Pour la plupart d’analystes politiques et sociologues, les systèmes politiques sont à la base du développement ou de l’instabilité socioéconomique de nombreux Etats. Ils impriment un rythme à la conception d’une gestion de la chose publique que certains pays ne doivent leur apogée qu’au choix du système politique pour lequel ils ont opté.

Ces systèmes qui ont dirigé le monde !
L’autoritarisme, le totalitarisme et la démocratie sont les principaux systèmes politiques à s’être répandus à travers le temps et l’espace. D’une période à une autre, des Etats se sont fait reconnaître à travers ces systèmes au point d’en créer des blocs et déclencher des conflits planétaires.

Autoritarisme !
C’est un système politique très critiqué à cause de son caractère répressif et restrictif des libertés fondamentales. Il n’autorise pas le multipartisme sinon un multipartisme restrictif.

Nicolae Ceacesu et le Général Franco sont des noms, qui de nombreuses années après leur disparition, restent rattachés à l’autoritarisme politique, ce système qui, par voie de propagande, d’encadrement de la population ou encore de répression, recherche la soumission et l’obéissance de la société.

Décembre 1989, le pouvoir de Ceasescu est menacé par un groupe d’insurgés qui s’opposent à la machine communiste mise en place par le Président roumain. Ce dernier tente pourtant de se maintenir et organise un rassemblement populaire de soutien à son régime, qui va malheureusement se retourner contre lui. Les milliers de roumains amassés autour du bâtiment du Comité Central couvrent le conducator, surnom de Ceacescu de cris d’humiliation, le poussant à s’enfuir avec sa femme et quelques-uns de ses fidèles lieutenants. Ils seront arrêtés le 25 décembre après deux jours de cavale. Après un jugement expéditif à l’issue duquel lui et sa femme seront condamnés à mort.

« C’est désormais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui dirige la RDC, un signal fort pour le pays et le monde… »

Quant au Général Franco, ce dirigeant militaire qui a dirigé d’une main de fer l’Espagne entre 1935 et 1975, prônant une appartenance sans équivoque au courant fasciste qui fera de lui un des plus grands conservateurs qu’ait connu le monde. Robert Paxton, un historien américain, le décrit comme un opposant maladif à la démocratie et au libéralisme.

Totalitarisme !
A l’opposé de l’autoritarisme, le totalitarisme est le système du parti unique. Le multipartisme même limité à deux partis n’est pas autorisé. Aucune idéologie contraire à celle du parti au pouvoir n’est autorisée, la pensée est unique et elle fait force de loi.

Toute opposition à la pensée unique est considérée comme une forme de désobéissance civile. La dictature est la forme la plus répandue de totalitarisme. Sur le continent africain, le Zaïre de Mobutu a présenté une des formes les plus sévères de totalitarisme. Entre les arrestations, les relégations et l’interdiction des activités des partis politiques, le Zaïre (ndlr : ancienne appellation de la RDC) est resté soumis 32 ans à une seule idéologie, celle du Mouvement Populaire de la Révolution incarnée par le Maréchal Mobutu Sese Seko.

Démocratie !
A ce jour, de nombreux pays à travers le monde s’identifient à la démocratie, qui prône l’acquisition et la gestion du pouvoir grâce à la volonté populaire. Les indicateurs de la démocratie sont les élections générales, le multipartisme, la liberté d’expression et la gestion de l’Etat par des voies légitimes que sont les institutions démocratiquement installées.

La France est une des figures de proue dans l’instauration de la démocratie comme système politique, mieux un nouvel ordre mondial. Depuis de nombreux siècles, elle présente en tête de gondole les principes de liberté et d’égalité comme mode de vie.

De fil en aiguille, à raison de sa capacité à faire valoir l’épanouissement du peuple et le développement d’un Etat, la démocratie est devenue le système politique par excellence. Des pays et des peuples s’identifient à elle. Il sied par ailleurs de noter que chaque pays tente d’adapter la démocratie à son contexte, certains pays frôlant quelques fois l’autoritarisme.

La RDC, le pays des systèmes !
Démocratie, acte 1
Parler des systèmes politiques en République Démocratique du Congo c’est s’inscrire dans une approche divisée en trois périodes : l’après-Indépendance (1960-1965), l’époque mobutienne (1965-1997) et l’après-Mobutu (1997 à ces jours).

Lorsque le Congo accède à la souveraineté nationale et internationale, le 30 juin 1960, l’aréopage politique congolais est composé de plusieurs partis politiques dans une forme de multipartisme générale. Les congolais qui n’ont pas supporté la gestion coloniale belge avaient hâte de faire valoir leurs droits et être libres. L’indépendance a d’office instauré la démocratie.

Tous les partis politiques réunis à Bruxelles autour de la Table Ronde pour l’obtention de l’Indépendance, sont d’office retenus pour animer la sphère politique, le MNC de Lumumba, le PSA de Gizenga, l’ABAKO de Kasa-vubu, la CONAKAT de Moïse Tshombe, et tant d’autres. Les élections législatives qui envoient Kasa-Vubu au Palais de la Nation comme Président, faisant ainsi de Lumumba, vainqueur des législatives, Premier Ministre d’un Régime Parlementaire, consacrent les premières heures de la Démocratie jusqu’en 1965. Le 24 novembre 1965, sur les ondes de la radio congolaise, les compagnons de la Révolution que dirige le Lieutenant Général Joseph Mobutu, annoncent la destitution du Président Kasa-Vubu, qui sera relégué dans son village natal au profit du nouvel homme fort : Mobutu.

Dictature mobutienne !
Cette épopée durera 32 ans au cours desquels Mobutu s’imposera en guide, en maître et dieu dans un format de totalitarisme déconcertant. Le Congo, nouvellement indépendant ne connaîtra plus jamais d’élections libres avec plusieurs candidats, la seule élection de façade se fait à l’aide de deux bulletins rouge et vert ; le rouge ouvre la porte au changement avec des troubles comme conséquences tandis que le vert prône la continuité sous l’égide de Mobutu. Les activités des partis politiques sont annulées, l’Opposition est tuée, contraignant les politiques hostiles à Mobutu à l’exil. Un nombre incalculable de rébellions et insurrections, notamment à Moba, dans le Kwilu, à Kisangani, sur les hauteurs des Kivu voire à Brazzaville voisin, base arrière de certains opposants au régime Mobutu est enregistré.

A Kinshasa, le manque de démocratie crispe la société et même dans les rangs du pouvoir, la défection d’Etienne Tshisekedi et ses compagnons parlementaires révèlent le manque d’approbation de ce système. Même quand le vieux Léopard, du haut de la tribune du siège de son Comité Central du MPR, à la Nselé, tente de sauver les meubles en annonçant le 24 avril 1990, la fin de la dictature, son départ de la tête de son parti et l’autorisation aux partis politiques d’exercer, la démocratie ne verra jamais de beaux jours au Congo-Zaïre.

La Conférence Nationale Souveraine, censée poser les bases d’une démocratisation du pays en préparant des élections, sera brutalement interrompue, occasionnant dans la foulée, la mort de nombreux chrétiens sortis le 17 février 1992 pour demander la réouverture desdites assises.
Jusqu’au jour où le Maréchal Mobutu quitte Kinshasa sous le crépitement des premières balles des troupes de l’Alliance de Laurent-Désiré Kabila, la démocratie n’aura jamais été effective.

La démocratie, act 2 !
L’avènement d’un régime politique au Congo a toujours influé sur le mode de gestion de ce pays. Lorsque Laurent-Désiré Kabila chasse Mobutu du pouvoir, le Zaïre redevient République Démocratique du Congo, la nuance est importante et l’insistance sur démocratie dénote de la volonté du tombeur du Léopard, de mettre le pays sur la bonne voie. Dans son discours, il prône le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple. Le patriotisme et le nationalisme deviennent des maitres-mots d’un pouvoir déjà menacé par les alliés d’hier. Kabila ne sait pas travailler librement et implémenter sa pensée de la démocratie. Alors qu’il tente difficilement de réunir les congolais autour d’une table, il est lâchement assassiné en 2001 sans voir son rêve se réaliser.

Depuis 2006, la République Démocratique du Congo est finalement lancé sur la voie du jeu démocratique. Joseph Kabila qui a succédé à son père en janvier 2001 a ouvert la porte aux opposants d’autre fois, rouvert les activités des partis politiques et organisé les premières élections générales libres et transparentes. C’est encore lui qui, en 2019 écrit une nouvelle page de l’histoire du Congo en permettant l’alternance pacifique entre un Président sortant et un autre entrant, à l’issue du troisième cycle électoral.

C’est désormais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui dirige la RDC, un signal fort pour le pays et le monde, son patronyme est attaché à celui de son père, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le premier à avoir dit non à la dictature Mobutienne et ouvrir l’inlassable lutte pour l’instauration de la Démocratie avec son parti Udps (Union pour la Démocratie et le Progrès Social).

Les années 2000 ont davantage consacré la démocratie en Afrique et même si à ce jour, l’Afrique demeure le continent le plus instable suite à de nombreux putsh et changements de systèmes les uns cassant les autres avec pour conséquence le retour à la case départ, les éléments constitutifs de la démocratie tendent de plus en plus à se pérenniser. 60 ans après les indépendances en Afrique, le triste constat de la stagnation des pays du continent, certains comme la RDC que Dieu a scandaleusement béni se doit de changer au profit d’un ciel plus bleu et des populations plus heureuses.

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IGF/ Des récompenses à l’international

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Au cœur du dispositif de lutte contre les détournements mis en place par Félix Tshisekedi depuis 4 ans, le patron de l’Inspection générale des finances (IGF), 61 ans, est reconnu pour son travail louable en République démocratique du Congo. La réputation de son travail en tant que gendarme financier a dépassé les frontières nationales, lui valant une récompense aux États-Unis.      

Depuis le 1er juillet 2020, date de sa nomination, Jules Alingete Key Keita, inspecteur général des finances-chef de service, a redynamisé ce service d’audit supérieur de l’Etat. Ses traits de visage traduisent même la rigueur qu’il met dans son combat contre le détournement des deniers publics en République démocratique du Congo. 

Cet originaire du Maï-Ndombe, né à Kinshasa et ayant grandi dans les communes de Barumbu et Matete, est un économiste et expert-comptable agréé, spécialiste en fiscalité et expert en matière de climat des affaires. Son élévation à la tête de l’Inspection générale des finances a bouleversé le paysage de la lutte contre la prédation des finances publiques.     

Dans sa volonté de matérialiser la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, Jules Alingete a multiplié des stratégies pour barrer la route aux coulages des recettes ainsi qu’au détournement des fonds publics. L’homme avait constaté que le contrôle a posteriori exercé par son service ne permettait pas à l’Etat de récupérer les fonds détournés. Pour lui, les inspecteurs ne venaient que constater les dégâts. Ce constat l’avait poussé à changer son fusil d’épaule en optant pour le redoutable « contrôle a priori ». Ceci revient à dire qu’avant que des mandataires et autres manipulateurs des deniers publics n’engagent des dépenses, l’IGF vérifie en amont la procédure et la légalité de dépenses. Les inspecteurs des finances sont affectés à la Banque Centrale du Congo où ils contrôlent toute sortie de fonds et peuvent ainsi suivre celles qui leur paraissent suspectes, explique le chef de service de l’IGF. Depuis l’instauration de ce contrôle appelé autrement « patrouille financière », l’IGF est non seulement respectée mais aussi redoutée par les gestionnaires des fonds et des biens publics. Son patron est devenu l’ennemi de nombreux gestionnaires d’entreprises et d’institutions qu’il contrôle. Mais tant qu’il est couvert par la bénédiction du chef de l’Etat qui apprécie sa rigueur, l’homme reste droit dans ses bottes. Même si ses détracteurs ne cessent de monter des stratagèmes pour tordre le cou à cet élan de contrôle imprimé depuis maintenant quatre ans.  

Depuis 2021, ses inspecteurs, chargés de mener le contrôle concomitant dans les entreprises et les établissements publics ainsi que dans les provinces, approuvaient chaque semaine les plans de trésorerie et les plans de dépenses des mandataires publics. Une surveillance qui n’est pas du goût de ceux qui cherchent une brèche pour faire saigner les caisses de l’Etat.

Cette réputation de rigueur de gendarme financier, exigée par le Président Félix Tshisekedi, a traversé les frontières congolaises au point de lui valoir une reconnaissance au niveau international. Forbes Africa a ainsi récompensé Jules Alingete à New-York, le 20 septembre 2022 et ce dernier n’a pas manqué de dédier ce trophée au président de la République en guise de témoignage pour son combat mené contre les antivaleurs : « Nous, en tant que service qu’il a choisi pour faire ce travail, nous devions l’accompagner en allant à l’extérieur pour communiquer aux organismes et à d’autres pays le travail qui est en train d’être fait dans notre pays, la République démocratique du Congo, dans le cadre de la lutte contre la corruption», avait expliqué le chef de service de l’IGF à Heshima Magazine, peu avant de s’envoler pour les Etats-Unis afin de recevoir ce prix Forbes USA.  

Le patron de l’IGF, en effet, s’est déjà rendu plusieurs fois à l’extérieur du pays pour communiquer et rassurer les partenaires afin qu’ils se rendent compte du « travail important que le chef de l’Etat est en train d’accomplir dans notre pays » dans le cadre de la lutte contre la corruption afin de réhabiliter le prestige international de la RDC qui était entamé. A l’occasion de cette soirée de récompense, plusieurs personnes qui font avancer positivement l’Afrique avaient été primées dont Jules Alingete et la gouverneure de la Banque centrale du Congo, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi. 

Forbes Africa prime le meilleur de l’Afrique en mouvement et  ce prix reçu par la RDC met en lumière les efforts du pays dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. En plein cœur de la célébration des 35 ans d’existence de l’IGF, Jules Alingete Key devenait le visage le plus marquant de ce corps de contrôle et d’audit. Son visage est associé à un combat : celui de la lutte contre la prédation des finances de l’Etat décrétée par le Président Félix Tshisekedi au lendemain de sa prise de pouvoir. Une lutte qui a permis au pays de redresser ses finances en termes des recettes publiques. Cela, au point que le Parlement a adopté un budget 2024 de près de plus de 16 milliards de dollars. Une première en République démocratique du Congo ! 

Devant la diaspora congolaise réunie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) lors d’une conférence-débat axée sur les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo tenue en octobre 2023, Jules Alingete avait encore été primé par l’association des étudiants congolais de Belgique. Bien avant, en mai 2023, il avait été encore gratifié pour ses prouesses dans la lutte contre la corruption par Golden Ball.  Cette organisation brésilienne œuvrant dans le secteur sportif avait reconnu les mérites de celui qui a révolutionné cette institution de contrôle financier. « La République Démocratique du Congo est parmi les pays les plus corrompus du monde. Nous sommes contents parce que le travail que fait l’IGF par le canal de Jules Alingete est appréciable et mérite les encouragements de tout le monde », avait déclaré l’investisseur brésilien, Ventura.

Heshima

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Intransigeant gendarme de l’IGF : Jules Alingete, 4 ans de constance dans le contrôle des finances publiques 

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Au fil des ans, il est devenu le visage emblématique de la lutte contre les détournements de fonds et les malversations financières  en République démocratique du Congo, un combat dont le président Félix Tshisekedi a fait sa principale priorité. Pour mettre en musique cette politique anti-corruption, le métronome est bien Jules Alingete. Un rôle qui lui attire parfois le courroux de ceux qui pillent impunément les caisses de l’Etat. Portrait d’un intransigeant gendarme financier. 

Jamais dans l’histoire de l’Inspection générale des finances (IGF), 37 ans durant, l’opinion nationale et internationale n’avait autant épilogué sur cette institution de contrôle. En prenant la tête de l’IGF, en juillet 2020, Jules Alingete a révolutionné un service qui, avant son management, était inconnu du grand public. Dans l’imaginaire de la plupart des Congolais, beaucoup penseraient que l’IGF a commencé avec lui.

Jules Alingete Key Keita de son nom complet, 61 ans et  originaire de la province du Maï-Ndombe, a presque tout rénové dans cette structure de contrôle rattachée à la Présidence de la République, depuis qu’il est à la tête de l’IGF comme Inspecteur général des finances, chef de service.

« Quand je suis arrivé à la tête de l’Inspection générale des finances, j’avais promis de bâtir une nouvelle voie pour l’IGF. Donc, je ne voulais pas rester sur les sentiers battus parce que je considère que le niveau où j’avais trouvé le service, son fonctionnement, son opérationnalité laissait à désirer », déclare-t-il à Heshima Magazine. Révolutionner ce service ? Et oui, Jules Alingete a su relever le défi qui, pour beaucoup, paraissait insurmontable ! Il l’a véritablement métamorphosé en recrutant des inspecteurs aux profils et talents diversifiés.

En plus, il a initié des contrôles tous azimuts dans les entreprises et d’autres services publics en usant de la patrouille financière. Il a, entre autres, changé la méthode de communication des résultats du travail de l’IGF. « Je considère que l’inspection contrôle les fonds publics et le propriétaire des fonds publics, c’est la population », affirme-t-il ajouté. Ce qui justifie la médiatisation des rapports des enquêtes de l’IGF ainsi que l’indignation populaire qui s’ensuit toujours face aux cas de mégestion dénoncés.

Une sentinelle gênante 

Dans ce difficile combat mené contre la corruption et le détournement endémiques des deniers publics, le président de la République, Félix Tshisekedi, a comme trouvé la pièce maîtresse du puzzle. Pour preuve, cette pièce n’a plus été bougée depuis quatre ans alors que plusieurs autres responsables qui étaient engagés dans la lutte anti-corruption ont été soit suspendus soit révoqués de leurs fonctions du fait  de s’être parfois compromis. Imperturbable comme un buste de Bouddha, Jules Alingete a finalement commencé à gêner ceux qui détournent des fonds publics. Cela, au point que   ses détracteurs ont commencé à monter  des crocs-en-jambe, dans le bute de le faire tomber. Ce qui dérange le plus ses calomniateurs est la capacité qu’a l’IGF aujourd’hui de fourrer son nez partout où les deniers publics sont dépensés ou gérés. Cette détermination se vérifie dans l’observation de l’architecture anticorruption voulue par Félix Tshisekedi pour lutter contre ce mal chronique, qui touche toutes les strates de la société congolaise, confirmant que l’IGF n’est pas la seule institution à combattre les « antivaleurs » qui nuisent à  la République. Une Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a également été mise en place par le chef de l’Etat, dépendant, comme l’IGF, du cabinet présidentiel. « Dans les faits, l’Agence de lutte contre la corruption est restée très discrète sur ses actions, alors que Jules Alingete a pris toute la lumière et a débusqué l’ensemble des affaires de détournements de fonds », commente un média international consacré sur les Grands Lacs.

Dans son bilan de 4 ans passés à la tête de l’IGF, Alingete s’était félicité d’avoir bloqué plus de 1,5 milliard de dollars de « dépenses irrégulières. Et parmi ces dépenses irrégulières, il n’est pas exclu qu’il y ait des actes de détournement », avait fait comprendre le chef de la patrouille financière cité par la même source. Malgré des campagnes menées dans le but de le déstabiliser, Jules Alingete est devenu aujourd’hui l’incarnation du contrôle des finances publiques-une sentinelle des finances de l’Etat.    Depuis un temps, il passe pour l’un des hommes les plus craints du pays. « Pour avoir une telle image, un travail s’est fait en amont », reconnait un analyste économique. Dans sa gestion de l’IGF, l’homme a su proposer des réformes dans le but de lutter efficacement contre les détournements des deniers publics et la corruption afin d’implémenter une nouvelle gouvernance. Ainsi, ses équipes ont enchaîné des audits et des contrôles des finances et des biens publics. Plusieurs enquêtes, vérifications et contre-vérifications des dépenses des fonds publics ont été lancées au niveau du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes ou entreprises de l’Etat. L’impact de sa politique de contrôle s’est fait ressentir sur le Trésor public. L’Etat est passé de 5 milliards de dollars de budget en 2019 à 16 milliards en 2024.

Un record de mobilisation jamais atteint depuis l’indépendance du pays. Et tant que Jules Alingete bénéficiera de la confiance du président de la République, Félix Tshisekedi, ce gendarme financier sera loin d’avoir l’arme en repos devant tous les prédateurs des finances publiques.

Dido Nsapu

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ETAT DE DROIT LA PRIMAUTÉ DES RÈGLES IMPERSONNELLES

Vent debout contre les règles personnelles qui ouvrent la porte à la prédation, laquelle laisse la population congolaise dans la misère la plus indescriptible, cet enseignant a exposé sur les défis de l’Etat de droit dans la bonne gouvernance et l’assainissement des finances publiques.

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 A quand les relations Nord-Sud dominées par ce qu’on appelle des règles impersonnelles ? Telle est la question que M. Lumpali s’est d’emblée posée. En bon scientifique, l’orateur a développé son sujet en se référant à plusieurs grands principes et théories d’éminents auteurs.

Les règles impersonnelles

Le professeur Lumpali estime que les règles  de jeu déterminent les comportements des joueurs. Pour lui, lorsque les règles de jeu sont ouvertes, cela peut induire des collaborations positives… « Quand on parle de la RDC, pour bien décoder les agissements de tous les acteurs qui sont devenus des brebis galeuses que l’IGF doit amener au droit chemin, …il faut bien pénétrer leur motivation », pense-t-il. La question centrale serait, a-t-il enchaîné, celle du rôle des institutions et de l’application des règles qui sont les plus déterminants pour engager des modifications profondes au sein du corps social. 

En guise d’illustration, Alex Lumpali évoque la pensée d’un auteur, selon laquelle le corps social est comparable au corps humain et pour l’appréhender il faut tout naturellement avoir une très bonne connaissance de la biologie (les institutions) car ses règles sont exactement comme celles de tous les mécanismes biologiques qui permettent au médecin de mieux comprendre le malade, d’établir la prescription médicale qui soit la plus efficace possible. « Autrement dit, si on ne maitrise pas les règles dans une société, il est impossible de penser, voire d’apporter la solution aux maux qui se posent à cette société-là », a-til expliqué.

Le triomphe de la cupidité

Par ailleurs, M. Lumpali fustige ce qu’il qualifie de triomphe de la cupidité, du titre du livre de l’économiste américain Joseph E. Stiglitz. Le triomphe de la cupidité, a-t-il explicité, veut que les règles soient taillées sur mesure pour protéger les intérêts de quelques personnes. « Ce n’est pas anodin de rappeler que dans certains pays vous avez des chefs d’Etat  qui, avant d’arriver au terme de leur mandat, modifient parfois des normes y compris au niveau de la constitution et s’assurent au travers des règles plus ou moins en leur faveur, un départ serein les protégeant contre des actions politiques pour lesquelles ils devraient se retrouver en face de la justice », a-t-il pris comme exemple. D’où, il affirme qu’il existe en économie une très belle théorie dénommée la théorie des jeux. Elle détermine comment les joueurs se comportent dans un environnement donné.

 La question fondamentale, d’après lui, est que ceux qui gouvernent doivent être disposés à accepter eux-mêmes les règles, sinon créer des règles qui soient de nature à promouvoir le progrès, et pas seulement dans le domaine économique parce que le progrès doit également être social. « Est-ce que ceux qui gouvernent sont disposés à se soumettre à ces règles ? » questionne-t-il. « Je ne dis pas que c’est l’IGF qui est censée engager la modification des règles dans la société. Certes, ses pratiques à travers des expériences accumulées pourraient inspirer le Parlement qui a pour rôle de produire des lois à même de tenir compte de ses aspects relevés sur le terrain pour légiférer en la matière », a-t-il nuancé.

Nécessité d’élaborer des lois impersonnelles

Le professeur Lumpali a insisté sur la nécessité de voir les règles impersonnelles prendre le dessus. « Les règles impersonnelles doivent prévaloir sur les règles personnelles et ce sont ces règles impersonnelles qui en réalité visent la mission première de l’Etat. Il y va quand même de l’intérêt collectif », a-t-il avancé. Il faut que les lois, a-t-il insisté, transcendent les égocentrismes des uns et des autres, qui poussent parfois à une forme de tyrannie de prédation, sinon à imposer des institutions qui sont inopérantes. « Il faut que ces lois soient connues, il faut que personne n’y échappe, elles doivent s’appliquer réellement. Je crois qu’on est en train de faire du chemin mais je ne peux pas dire que ces lois s’appliquent réellement », a-til conclu.

Changement de mentalités

 Par ailleurs, il a appelé à la réflexion sur les mentalités des citoyens. « Il existe des mentalités, peut-être, qui ont été générées par des systèmes de prédation depuis des longues années, mentalités qui se sont érigées en habitudes et qui sont difficiles à modifier », a-t-il fait remarquer avant de regretter : « On va jusqu’à considérer que le niveau de la corruption est corrélé à une dimension instrumentale de la personne humaine c’est-à-dire reposant fondamentalement sur les traditions, les us et coutumes ».

Etat de droit 

Avant de clore son propos, le professeur Alex Lumpali a abordé la question de l’Etat de droit « Le sphynx (surnom donné à Etienne Tshisekedi, Ndlr) de Limete (sa commune de résidence, Ndlr) a forgé ce concept jusqu’au plus profond, je crois, de chacun de nous », a-t-il affirmé. Fondamentalement, a-t-il enchaîné, l’Etat de droit signifie que les pouvoirs publics doivent exercer leurs fonctions dans les balises définies par l’ensemble de normes juridiques. En d’autres termes, la loi est au-dessus des considérations des uns et des autres.

 Hubert MWIPATAYI

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