Nous rejoindre

Economie

Willy Kitobo désormais membre de Cobalt Action Partnership

Le professeur Kitobo Samsoni, ministre congolais des Mines fait désormais partie du Comité directeur du Cobalt Action Partnership (CAP). Avec ses membres, il va cheminer dans le cadre d’assainissement des chaînes d’approvisionnement responsables du cobalt, ce qui est une bonne nouvelle pour la République démocratique du Congo.

Published

on

La nouvelle est tombée le 23 décembre 2020 à Alexandrie. L’Initiative des Minerais Responsables (Responsible Minerals Initiative RMI), Chef de projet du « Cobalt Action Partnership » (CAP) a annoncé à ses partenaires de mise en œuvre que le professeur Willy Kitobo Samsoni, s’est joint au Comité directeur du CAP. La RDC s’est toujours battue pour l’amélioration des conditions de travail des activités minières artisanales. En effet, les missions de Willy Kitobo Samsoni dans le monde et en provinces, avec l’objectif de convaincre les grands consommateurs mondiaux du cobalt congolais de travailler avec le  gouvernement de son pays pour rendre la production artisanale du cobalt responsable, ont fini par payer.

Lors de la dernière conférence de Davos, en Suisse, Willy Kitobo était reçu par les membres de la Global Battery Alliance (GBA) et du 23 au 24 novembre 2020, à Kolwezi, au Lualaba, il a eu des réunions avec les partenaires techniques et financiers. Il a, avec eux, eu des échanges portant sur la politique du gouvernement menée dans le but de renforcer la réglementation des activités minières artisanales des substances minérales stratégiques comme le cobalt et le coltan. Aussi, ont-ils parlé de la décision de créer l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS), une structure du ministère des Mines chargée d’assainir l’artisanat minier des substances déclarées stratégiques et de délivrer des certificats de conformité des produits miniers extraits pour une bonne traçabilité. GBA/CAP a apprécié ces initiatives vu qu’elles vont dans le sens de leurs objectifs de rendre la production mondiale du cobalt responsable.

Le professeur Kitobo Samsoni rejoint ainsi le Comité directeur du CAP qui comprend des représentants des secteurs publics, privés et à but non lucratif, notamment Gillian Davidson, conseillère en matière de durabilité, Eurasian Resources Group (ERG) ; Bryce Lee, directeur de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), Zhejiang Huayou Cobalt ; Karen Hayes, vice-présidente, environnement, énergie et industries extractives, Pact ; et Cristina Duranti, directrice de la Fondation internationale Good Shepherd. Cet engagement du Gouvernement de la RDC est une étape essentielle de l’initiative mondiale d’assainir les chaînes d’approvisionnement responsables en cobalt.

Quid du CAP ?

Le CAP, une initiative en collaboration avec la Global Battery Alliance (GBA), a été officialisé en mai 2020 sous la forme d’une coalition multisectorielle qui comprend de nombreuses organisations publiques-privées. Il encourage l’engagement des entreprises dans des chaînes de valeur du cobalt durables et inclusives, et vise à favoriser des chaînes d’approvisionnements du cobalt transparentes et responsables, fondées sur des approches factuelles. Il s’agit d’une initiative visant également l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail, la promotion de l’égalité des sexes, la lutte contre la corruption et les violations des droits de l’homme telles que le travail des enfants et le travail forcé. Par ailleurs, le CAP vise l’atténuation d’impacts environnementaux négatifs et l’atteinte des objectifs de durabilité ambitieux, conformément aux réglementations nationales et aux normes internationales pertinentes.

Willy Kitobo désormais membre de Cobalt Action Partnership

L’engagement en faveur de la RDC

Le cobalt est important pour les économies locales et nationale de la RDC, néanmoins, le secteur est confronté à des défis importants pour traduire cette richesse minérale en résultats de développement durable et en distribution équitable des gains de productivité. Étant donné la nature des risques et la complexité des chaînes d’approvisionnement, la diligence raisonnable est impérative, mais souvent difficile. Les partenaires de mise en œuvre du CAP et ses parties prenantes se sont engagés à identifier des solutions et des actions dans les secteurs privés et publics, et à but non lucratif, pour légitimer l’Exploitation Minière Artisanale et à petite échelle (ASM) du cobalt produit en RDC, promouvoir l’accès au marché mondial pour les producteurs de cobalt ASM, formaliser les opérations ASM, éradiquer le travail des enfants et les violations des droits de l’homme dans les communautés minières de cobalt et harmoniser les initiatives existantes qui travaillent sur ces questions pour assurer une coordination des efforts collectifs. « En tant qu’initiative publique-privée impartiale soutenue par le Gouvernement de la RDC, le Cobalt Action Partnership est en me – sure de devenir un moteur puissant d’un marché des batteries responsable et durable au cours de cette décennie critique pour l’action climatique. Il s’agit d’une étape importante pour la Global Battery Alliance, qui a établi le CAP en 2020 avec le soutien du Forum Economique Mondial », a déclaré Antonia Gawel, directrice adjointe de la Plateforme pour les Biens Publics Mondiaux; responsable de l’Economie Circulaire et de l’Innovation; membre du Comité exécutif du Forum Economique Mondial.

Creuseurs miniers artisanaux


« Je me réjouis de représenter le gouvernement de la République Démocratique du Congo à la tête du CAP et dans le cadre de nos efforts permanents pour soutenir une production responsable de cobalt en RDC », a indiqué Willy Kitobo. « Nous souhaitons la bienvenue au ministre Samsoni au sein du Comité directeur du CAP et nous nous réjouissons de travailler avec le gouvernement de la RDC dans le cadre de cet important partenariat multisectoriel qui vise à promouvoir des normes favorisant une production et un commerce responsable du cobalt à l’échelle mondiale », s’est réjoui Leah Butler, vice-présidente de la Responsible Business Alliance (RBA),responsable du CAP. Les partenaires de mise en œuvre du CAP incluent notamment CSR Europe (Corporate Social Responsibility), IIED (International Institute for Environment and Development), FCA (Fair Cobalt Alliance), RMI (Responsible Minerals Initiative), l’UNICEF, l’Université de Genève/NYU Stern…

Global Battery Alliance

La Global Battery Alliance (GBA) est une plateforme de collaboration public-privé fondée en 2017 lors du Forum Economique Mondial pour aider à établir une chaîne de valeur durable pour les batteries d’ici 2030. Elle rassemble les principales entreprises de toute la chaîne de valeur des batteries, les organisations internationales, les ONG, les universitaires et de nombreux gouvernements pour s’aligner collectivement de manière pré concurrentielle et multipartite afin d’établir un changement systémique. Toutes ses activités, fait-on remarquer, suivent dix principes directeurs pour réaliser la vision 2030 de la GBA basée sur 3 piliers :

  •   Établir une chaîne de valeur de batterie circulaire qui est un moteur majeur pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris;
  • Sauvegarder les droits de l’homme et le développement socioéconomique conformément aux principes directeurs des Nations Unies.

 Olyncia MUHONG

Economie

« Compact de résilience » en RDC : Une initiative ambitieuse face aux défis socio-économiques

Published

on

Sous la houlette de la Première ministre Judith Suminwa, la République démocratique du Congo (RDC) amorce une nouvelle phase de son développement avec le lancement du Compact de Résilience, un programme multisectoriel d’envergure. Cette initiative, héritière du Programme de développement local des 145 territoires, répond aux urgences économiques, sociales, sécuritaires et de mobilité urbaine dans le pays, tout en affirmant une volonté claire de rapprocher l’action publique des besoins concrets de la population.

Le plan, coordonné par le vice-premier ministre Daniel Mukoko, ambitionne de transformer les équilibres macroéconomiques récents en améliorations tangibles du quotidien. Il embrasse des domaines variés tels que la mobilité urbaine, l’assainissement, la relance agricole et l’ouverture des territoires ruraux. L’idée centrale est d’éviter une dispersion inefficace des ressources en favorisant une logique de convergence entre les initiatives nationales et les partenaires techniques, à l’image de la coopération renouvelée avec les Nations unies. « Nous allons donc produire [cette semaine] ce compact de résilience qui va permettre d’allier la bonne santé économique avec l’amélioration progressive des conditions de vie de nos concitoyens », a déclaré Daniel Mukoko.

Développement rural, agriculture et inclusion territoriale

À Kinshasa, les chantiers visent à désengorger la capitale et à améliorer les conditions sanitaires, tandis qu’en zones rurales, l’enjeu est d’assurer un meilleur accès des producteurs aux marchés. L’accent mis sur l’agriculture stratégique, conforme au Plan national stratégique de développement, reflète une volonté de renforcer l’autosuffisance alimentaire et de réduire la dépendance aux importations, tout en stimulant la résilience économique des territoires marginalisés.

Des modèles internationaux comme sources d’inspiration

Le « Compact de résilience » s’inscrit dans une dynamique globale où plusieurs pays ont déjà testé des approches similaires. Le Maroc a misé sur le développement humain par une gouvernance locale participative ; le Brésil a su intégrer les transferts sociaux à des objectifs éducatifs et sanitaires durables, et l’Éthiopie a combiné filets sociaux et travaux publics dans une logique d’autonomisation. Des projets soutenus par la Banque mondiale en Afrique de l’Est, ou encore au Bangladesh et au Mexique, montrent que ces politiques, lorsqu’elles sont cohérentes et bien ancrées localement, peuvent produire des effets transformateurs.

Une synergie croissante avec les partenaires internationaux

En RDC, cette volonté de résilience s’accompagne d’une mobilisation accrue des bailleurs de fonds. Des initiatives majeures comme le Programme d’accès aux services d’eau et d’assainissement ou le Projet de développement multisectoriel à Kinshasa, financés par la Banque mondiale, viennent compléter le Compact. Cette convergence est perçue comme une occasion stratégique d’accélérer l’impact des investissements, pourvu que la coordination soit effective et la transparence garantie.

Une mise en œuvre sous haute tension sécuritaire et institutionnelle

Malgré son ambition, le programme se heurte à une réalité instable. À l’Est, les violences alimentées par le M23 et d’autres groupes armés compromettent l’accès à de larges portions du territoire. L’économie, bien que croissante, reste vulnérable aux chocs et à une forte dépendance aux matières premières, tandis que l’accès aux services de base demeure très limité pour une majorité de Congolais. La corruption, l’inefficacité administrative et les lenteurs dans la mobilisation budgétaire sont autant de freins à la réalisation des objectifs fixés.

Espoirs et doutes au sein de la population

Dans les quartiers populaires de Kinshasa comme dans les provinces isolées, les Congolais accueillent le programme avec un mélange d’espoir et de prudence. Si certains saluent les premières rénovations d’écoles ou les débuts d’infrastructures rurales, beaucoup expriment leur méfiance face à l’absence de résultats durables par le passé. Le besoin de soutien à l’entrepreneuriat local, notamment via le microcrédit et des politiques agricoles mieux structurées, est régulièrement mis en avant par les populations.

Refonder le contrat social congolais

Au-delà de ses aspects techniques, le Compact de résilience vise à rétablir un lien de confiance entre l’État et les citoyens. Restaurer la dignité, renforcer le sentiment d’appartenance et offrir des perspectives concrètes constituent les conditions d’un développement durable. Dans un pays fracturé par les conflits, miné par l’injustice et riche en potentialités, cette ambition représente un pari audacieux mais nécessaire. En plaçant l’humain au cœur de la reconstruction nationale, la RDC pourrait enfin ouvrir une nouvelle page de son histoire sociale et politique.

Heshima Magazine

Continue Reading

Economie

L’économie congolaise déjà impactée par la guerre

Published

on

La République démocratique du Congo (RDC) est touchée par une guerre d’agression menée par le Rwanda sur son territoire en appui aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Cette situation a déjà une incidence sur l’économie du pays, qui repose essentiellement sur l’exportation des minerais.

La guerre, qui a repris dans l’Est du pays, dissuade les investissements étrangers et la création de nouvelles entreprises. Même si la RDC dispose de ressources naturelles abondantes, l’instabilité dans les zones minières et le manque de sécurité empêchent les investissements à long terme. Les multinationales et les entreprises locales hésitent à investir dans un environnement où les risques liés à la guerre et à la violence sont trop élevés. Le regain de violence armée depuis plus de 3 ans fait perdre énormément de recettes au pays.

Depuis juin 2022, Kinshasa perd ses recettes douanières du poste frontalier de Bunagana, au Nord-Kivu. Cette première cité occupée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) pouvait réaliser jusqu’à 750 000 dollars de recettes mensuelles. Avec la progression des rebelles dans les deux Kivu, le pays a perdu des revenus qui sont désormais contrôlés par les insurgés. Bunagana est le troisième poste frontalier le plus important du Nord-Kivu après celui de la grande barrière à Goma et celui de Kasindi.

Depuis la prise totale de deux capitales des Kivu, des produits vivriers tels que des pommes de terre, du fromage, du lait frais ou de la viande de bœuf ne sont plus expédiés vers Kinshasa ou dans d’autres villes du pays. Toutes les chaînes d’approvisionnement sont bloquées, affirme Lesly Said, gérante du supermarché du Kivu au complexe Utexafrica, à Kinshasa. « Même avant que Goma ne soit prise, nous avions déjà été impactés par la prise de Minova. Le coût avait augmenté et nous avons eu beaucoup de plaintes de clients, mais nous n’avions pas de choix », a-t-elle déclaré.

Depuis la chute de la ville de Goma, les banques restent toujours fermées. La circulation du dollar américain dans la région devient de plus en plus difficile. Si une telle situation perdure, cela présente le risque d’un basculement de l’économie vers le franc rwandais. Le marché monétaire congolais étant asphyxié par l’absence prolongée des banques et des microfinances, la ville rwandaise voisine, Gisenyi, risque de devenir un débouché pour échapper à cette asphyxie économique de Goma. Cela risque d’être perçu comme une balkanisation économique.

Effort de guerre

Des entreprises publiques fournissent des efforts supplémentaires pour contribuer à l’effort de guerre lancé par le président de la République, Félix Tshisekedi. Pour répondre à cet appel à la solidarité, l’Office de gestion du fret multimodal (OGFREM) a apporté une contribution à hauteur d’un million de dollars. Cette cagnotte a été annoncée au Vice-Premier ministre, ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, par l’équipe dirigeante de cette entreprise. D’autres entreprises publiques, qui avaient déjà du mal à fonctionner, pourraient fournir des efforts supplémentaires en cette période de guerre.

Cette situation sécuritaire grave a aussi perturbé les prévisions budgétaires projetées pour cette année (18 milliards de dollars). Des coupes budgétaires ont été opérées dans les enveloppes prévues pour certaines institutions comme la Présidence, la Primature, le Gouvernement et le Parlement. La mécanisation des nouveaux agents et fonctionnaires de l’État a été gelée pour une période de 12 mois. Autre effet ressenti, c’est l’inflation. Elle a été particulièrement forte ces dernières années, ce qui a réduit le pouvoir d’achat des Congolais. Les prix des produits de base, en particulier ceux importés, ont augmenté, aggravant ainsi la pauvreté et la précarité pour une grande partie de la population. La tentative du gouvernement de rabaisser les prix des biens de consommation courante s’est révélée vaine.

Chute des prix du cobalt

Pillée dans les Kivu par le Rwanda et les rebelles du M23-AFC, plombée dans l’espace Katanga par la chute de l’une des prix d’une des matières premières les plus en vogue, le cobalt, la RDC essaie tant bien que mal de tenir son économie. Mais les prix mondiaux du cobalt ont sensiblement chuté. Depuis mai 2022, le prix du cobalt a perdu les trois-quarts de sa valeur, passant de 82.000 à près de 22.000 dollars la tonne. Une chute vertigineuse qui s’explique aussi par une surproduction mondiale de ce produit. La Chine, une plus grande consommatrice de ce minerai, s’est émancipée de ce métal blanc. Pékin a commencé à produire des cellules de batteries pour véhicules électriques sans utiliser le cobalt, ce qui occasionne une telle chute des prix. Or, la RDC représente environ 70% de la production mondiale de cobalt, dont les deux tiers sont raffinés en Chine.

Pourtant, la redevance minière des substances minérales stratégiques, notamment le cobalt, reste la plus élevée en RDC. « On aura une situation de baisse des recettes et cela peut affecter les efforts que le gouvernement mène pour restaurer la paix dans l’est du pays », analyse Jean-Pierre Okenda, directeur exécutif de l’ONG « La sentinelle des ressources naturelles ».

Difficile canalisation des recettes du coltan

La RDC est l’un des plus grands producteurs mondiaux de coltan, un minerai essentiel qui est principalement composé de tantalite et de niobium. Le coltan est utilisé dans la fabrication de composants électroniques, tels que les condensateurs pour téléphones mobiles, ordinateurs, voitures électriques et autres appareils high-tech. Ce minerai est principalement extrait dans les régions orientales de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Ces zones sont souvent marquées par des conflits armés et des tensions politiques, et l’exploitation minière y est souvent artisanale. Cela signifie que de nombreux mineurs locaux utilisent des méthodes manuelles et rudimentaires pour extraire le coltan, ce qui peut rendre l’activité extrêmement dangereuse. Au-delà de cet aspect, le pillage de ces minerais par des pays voisins fait perdre des recettes énormes à la RDC.

Résurgence du M23 et boom économique au Rwanda

Depuis la résurgence du M23, fin 2021, dans les Kivu, le Rwanda a fait des bonds importants dans l’exportation des minerais, notamment le coltan. En 2023, Kigali a enregistré une augmentation spectaculaire de 43 % de ses exportations, qui sont passées de 772 millions de dollars en 2022 à plus de 1,1 milliard. En 2010, ces revenus dépassaient à peine les 70 millions de dollars par an. Une manne minière bénéficiée par un pays qui n’a pas grand-chose sous son sol. Ce qui met souvent Kinshasa en colère, estimant que les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) que Kigali cherche souvent au Congo sont essentiellement des minerais.

Heshima

Continue Reading

Economie

Effort de guerre et réduction du train de vie des institutions, Suminwa implique l’IGF pour  la transparence

Published

on

Dans le cadre du soutien à l’effort de guerre, la Première ministre Judith Suminwa fait appel à l’Inspection Générale des Finances (IGF) afin d’assurer la bonne application des recommandations du Chef de l’État relatives aux mesures rigoureuses de réduction du train de vie des institutions publiques.

Les instructions données au gouvernement par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, lors de la réunion du Conseil des ministres du 31 janvier 2025, visant à mettre en place des mesures strictes de réduction des dépenses institutionnelles, sont appliquées sans délai par la cheffe du gouvernement congolais.

Alors que les ministres des Finances, Doudou Fwamba, et du Budget, Aimé Boji, ont entamé des discussions pour formuler des propositions concrètes, Judith Suminwa et une délégation de l’IGF, conduite par Jules Alingete, Inspecteur général chef de service, ont eu d’importants échanges le 5 février 2025 autour de la rationalisation des dépenses publiques.

À l’issue de leurs discussions, la Première ministre a exprimé son souhait de voir l’IGF jouer un rôle clé dans l’optimisation des dépenses et l’augmentation des recettes. Jules Alingete, de son côté, a salué l’engagement de la cheffe du gouvernement et les efforts qu’elle déploie en matière de gestion rigoureuse des finances publiques.

Selon Jules Alingete, l’IGF veillera à ce que, dans l’exécution des dépenses urgentes, l’accent soit mis uniquement sur celles liées à la sécurité et aux déplacements essentiels. « Il y a un mois, un arrêté interministériel relatif aux finances et au budget a été pris sur instruction de Madame la Première ministre afin de mettre de l’ordre dans l’exécution des dépenses et l’augmentation des recettes », a-t-il rappelé.

Un effort nécessaire

L’accélération des mesures de réduction du train de vie des institutions est un acte patriotique destiné à dégager des économies permettant d’octroyer une prime exceptionnelle aux militaires, policiers et aux patriotes Wazalendo engagés dans les combats contre l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Grâce à ces mesures, le gouvernement pourra allouer environ 27 692 460 dollars à la défense nationale.

Au-delà du secteur public, le Président Tshisekedi a également interpellé le secteur privé. « Dans cet effort national, j’en appelle également à la responsabilité du secteur privé, invité à contribuer activement à cette cause commune de nos soldats qui se battent avec héroïsme pour la défense de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté. Ils ont besoin de notre soutien total, qu’il soit moral, matériel ou logistique », a déclaré le Chef de l’État.

Qui est concerné ?

Parmi les mesures rigoureuses adoptées figurent des réductions progressives des frais de fonctionnement et des interventions économiques de la Présidence, de l’Assemblée nationale, du Sénat, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.

Toutes les missions et évacuations sanitaires non essentielles à l’étranger, ainsi que certaines subventions octroyées à des organismes publics jugées non prioritaires, sont également suspendues.

Sont aussi gelées pour une durée de 12 mois : les augmentations salariales, les corrections de grades et la mécanisation des agents publics de l’État. Cependant, les militaires et les policiers ne sont pas concernés par ces restrictions.

Des mesures enfin appliquées

Depuis les élections de 2006, la classe politique congolaise dénonce régulièrement le coût excessif des institutions du pays et réclame une réduction du train de vie des institutions et de leurs dirigeants. Plusieurs gouvernements se sont succédé sans y parvenir.

En 2022, des députés membres de l’Union sacrée de la nation avaient plaidé en faveur de cette mesure à la veille de l’examen et du débat du projet de budget 2023 à l’Assemblée nationale. En octobre 2024, la société civile, force vive du Nord-Kivu, avait même proposé une réduction de 50 % des dépenses institutionnelles pour financer les salaires des enseignants.

Néanmoins, la Première ministre Judith Suminwa a toujours fait de cette question son cheval de bataille. Lors de la clôture des consultations menées du 20 au 21 avril 2024 en vue de la formation de son gouvernement, elle avait réaffirmé son engagement en ce sens.

Hubert MWIPATAYI

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?