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IGF : Quand le contrôle dérange des Warriors de Fatshi !

Loin d’être un organe de contrôle partisan, l’Inspection générale des finances (IGF) fourre son nez partout où des individus manipulent les deniers publics. Ses récentes « intrusions » dans certains ministères des « Guerriers » ont suscité des vives discordes.

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Son éternelle tenue d’abacost bleue marine. Sa coiffure à la Sassou Nguesso. Son visage affichant un sourire parfois narquois, Jules Alingete Key pénètre dans l’immeuble de l’ancienne Galerie présidentielle en ce jour de septembre, à Kinshasa. A son passage, certains occupants de cette vieille bâtisse située dans la commune huppée de la Gombe le fusillent de regard. D’autres perdent  leur tranquillité et lâchent des sobriquets : « L’œil de Fatshi ! », « Chien de garde de l’argent [public] ! ». En effet, l’homme qui s’est montré réservé depuis un temps – laissant son équipe de communication pomper des communiqués – avait à nouveau rendez-vous avec la presse au deuxième niveau de l’immeuble. Rideau !

Mi-août. Celui que d’aucuns pensaient ne traquer que des dignitaires du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila se retrouve face aux « Warriors » du même bord politique que le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Jules Alingete est pris à partie dans un meeting presque improvisé au sein du ministère de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST). Celui qui s’en prend au tout-puissant patron de l’IGF, c’est bien un « Warrior » du gouvernement Sama Lukonde. Devant une poignée de syndicalistes venus lui apporter soutien, Tony Mwaba Kazadi étale, au grand jour, une discorde avec l’Inspection générale des finances autour des frais des prestataires au Test national de fin d’études primaires (TENAFEP). Une bagatelle somme de 16 millions de dollars que le ministre souhaitait acheminer en liquide dans les différentes provinces pour payer ces prestataires.

C’est que Jules Alingete a refusé en évoquant une tentative de détournement. Tony Mwaba parle alors d’une « vengeance » et affirme que, lui aussi, il avait bloqué le paiement de 2 millions de dollars d’un dossier (Veridos) jugé proche du chef de service de l’IGF. « Trois jours après mon arrivée à la tête de ce ministère, j’avais intercepté un paiement de deux millions de dollars. Ils quittaient la Banque centrale du Congo (BCC) pour le compte de Veridos qu’Alingete connaît », avait-il lancé. Il menace même de traduire le patron de l’IGF en justice pour avoir sali son image. La structure de contrôle des finances, via un communiqué diffusé au crépuscule de la même journée, parle des allégations « populistes » de Tony Mwaba.

L’autre Warrior intercepté !

L’autre « Warrior » à entrer en confrontation publique avec l’IGF, est le ministre des Sports et Loisirs, Serge Chembo Nkonde. L’affaire a tout aussi défrayé la chronique. L’inspecteur général des finances, chef de service, a dit avoir intercepté une tentative de détournement de fonds de l’Etat alloués à la Fédération congolaise de football association (Fécofa). Au départ, une facture proforma émanant de la Fondation pour le développement du football africain, initiatrice du tournoi de football du Congo (Tifoco), et signée par le secrétaire général de cette structure, a été réceptionnée au cabinet des Sports qui l’a ensuite déposée au ministère du Budget. Le document précise les dépenses à la charge du gouvernement pour l’organisation de la deuxième édition dudit tournoi, du 30 septembre au 4 octobre 2021, à Kinshasa. Le montant est de 350 000 dollars américains. Le ministère a aussi adressé une demande d’un montant de 480 800 euros, toujours dans les comptes de la Fécofa, pour l’acquisition d’un football stadium screen Led et d’un groupe électrogène au stade des Martyrs de Kinshasa.

à l’Inspection générale des finances que « pour les deux derniers montants (350 000 USD et 480 800 euros), étant donné qu’il y a aucun soubassement émanant de la Fécofa, nécessitant leur décaissement », ces montants-là gisaient toujours dans le compte bancaire de la Fécofa. Et l’IGF a fait un communiqué annonçant avoir intercepté cette tentative de détournement de la part du ministre de tutelle. En revanche, Serge Chembo Nkonde a, dans une mise au point faite par son conseiller juridique, qualifié l’approche de l’IGF de « mauvaise interprétation et d’une désinformation afin de décrédibiliser le ministère des Sports et Loisirs ». Mais, finalement, l’IGF a réussi à faire retourner cet argent dans le compte du Trésor public. Un bras de fer remporté par l’IGF.

 L’anticipation qui dérange…

Plusieurs ministres du gouvernement des Warriors sont vent débout contre l’IGF. Cette structure de contrôle ayant remarqué que l’inspection des finances menée en aval fait perdre des millions de dollars à l’État congolais. Et cela, en dépit des condamnations de certains de ces prédateurs des deniers publics lors des procès. Ce qui a poussé l’IGF à adopter la stratégie d’une « patrouille financière » en amont. Une politique qui permet à cette structure de la Présidence de la République d’anticiper le vol des fonds publics. Une anticipation qui dérange, y compris certains Warriors pourtant censés se comporter en modèle. De toute évidence, ces contrôles chez des Warriors font gagner à l’IGF la réputation d’une église au milieu du village. Et qu’aucun bord politique ne pouvait arrêter.

Alingete Dido Nsapu

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Après la suspension de l’aide internationale américaine : quel impact sur la RDC

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L’administration Trump a confirmé, le 28 mars 2025, la dissolution de facto de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). L’actuel locataire du Bureau ovale souhaite réduire drastiquement l’aide américaine à l’étranger. Mais cette décision a un impact direct sur plusieurs projets humanitaires en Afrique et ailleurs. Analyse des conséquences d’une telle décision, notamment sur la République démocratique du Congo (RDC).

Chaque année, la RDC bénéficiait d’un soutien d’environ 1 milliard de dollars de la part de l’USAID. Cette enveloppe colossale servait à l’exécution de projets dans des secteurs divers tels que l’éducation, l’agriculture, la santé et la gouvernance. Ces fonds permettaient aussi de maintenir plusieurs emplois dans ces secteurs. Tout cela s’est effondré comme un château de cartes. Dans les provinces, l’USAID soutenait le renforcement des capacités des institutions locales et de la société civile, afin de favoriser une gouvernance efficace et inclusive. Mais le plus grand impact de la rupture de ce financement se fait sentir dans le domaine humanitaire. Le pays traverse une crise humanitaire sans précédent depuis la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda.

Après l’Ukraine, la RDC est le principal bénéficiaire de cette aide américaine. Au cours des dix dernières années, l’USAID a fourni plus de 6 milliards de dollars d’aide humanitaire et au développement au pays. En 2024, le pays a reçu 1,3 milliard de dollars d’aides internationales, soit le montant le plus élevé jamais obtenu. Dans cette enveloppe, 910 millions de dollars provenaient des États-Unis.

Depuis l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’Est, le gouvernement congolais et les Nations Unies ont lancé à Kinshasa un Plan de réponse humanitaire 2025. Ce programme, d’un montant de 2,54 milliards de dollars, vise à subvenir aux besoins de 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes. Ce qui représente l’un des niveaux les plus élevés au monde. Plus de 21 millions de Congolais sont affectés par des crises multiples, notamment des conflits armés, des catastrophes naturelles et différentes épidémies.

Des ONG sans financement

L’aide américaine contribuait en grande partie à financer des ONG qui interviennent dans le domaine humanitaire. Ce qui contribuait à atténuer tant soit peu les souffrances des communautés locales. Au Nord-Kivu, par exemple, plusieurs projets en faveur des personnes vulnérables, exécutés par des ONG internationales, étaient financés par cette agence américaine. Son démantèlement va laisser un grand vide malgré les tentatives des autres partenaires de la RDC pour le combler. L’année dernière, 5,3 millions de Congolais ont reçu une assistance alimentaire. Les programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) de l’USAID et les activités de résilience pour la sécurité alimentaire ont touché près de 1,2 million de personnes dans l’Est de la RDC, ainsi que dans les provinces du Kasaï Oriental et du Tanganyika. En soutenant des initiatives de paix et de réconciliation dans les zones de conflits, l’USAID travaillait notamment à la stabilisation du pays. À ce jour, Elon Musk, désormais chef du département de l’Efficacité gouvernementale, qualifie cette agence de « nid de vipères marxistes » et a réussi son démantèlement pour appliquer la politique de Donald Trump sur « l’Amérique d’abord ».

Heshima

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RDC : Tshisekedi et la bataille pour la reconnaissance du génocide congolais 

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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a lancé ce 31 mars 2025 une table ronde notamment pour l’appropriation collective du concept « Genocost ». Une allusion au génocide congolais perpétré pour des gains économiques. Le chef de l’Etat annonce la mise en place « imminente » d’un groupe interdisciplinaire d’experts chargé d’évaluer ces crimes de masse perpétrés principalement par le Rwanda.    

Depuis près de 3 ans, la République démocratique du Congo est en train de formaliser un exercice de mémoire : le Genocost. Ce néologisme, lancé par des jeunes congolais de la société civile, devient petit à petit une affaire d’Etat. Composé d’une combinaison des mots « Génocide » et « Coût », Genocost renvoie au génocide perpétré pour des gains économiques. Félix Tshisekedi, avec des structures comme le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV), ont sélectionné la journée du 2 août pour commémorer tous les massacres commis en RDC, principalement pour des raisons économiques.

Ce lundi 31 mars 2025, au Centre culturel de Kinshasa, Félix Tshisekedi a lancé une table ronde de 3 jours pour aborder deux axes principaux, notamment l’appropriation du concept de Genocost par les Congolais, en lien avec les mobilisations nationales et la reconnaissance internationale du génocide congolais. Le combat, pour l’heure, c’est d’assoir un narratif national sur ces événements et porter le combat au niveau international pour la reconnaissance de ces crimes de masse comme un génocide. Généralement, l’opinion internationale réfute le terme génocide pour qualifier les massacres cycliques en RDC, estimant qu’ils ne visaient pas une ethnie ou un groupe d’individus. Mais dans son allocution du jour, Tshisekedi a décidé d’associer un nom aux victimes : les hutus congolais notamment. Dans cette logique, il a cité certains massacres perpétrés par les forces négatives entrainées et équipées par le Rwanda, notamment les massacres de Kishishe où en majorité des Hutus congolais avaient été tués par les rebelles du M23, en novembre 2022. Mais aussi des crimes de masse à Bambo ou à Mweso, toujours dans le Nord-Kivu. Sans compter des massacres de Makobola au Sud-Kivu, à Kisangani et ailleurs.    

De ce fait, il a annoncé la mise en place « imminente » d’un groupe interdisciplinaire d’experts chargé d’évaluer de manière « rigoureuse et systématique » des crimes de masse notamment ceux relevant du génocide perpétré sur le sol congolais. Ce groupe va, entre autre, évaluer les préjudices subis par le peuple congolais. Félix Tshisekedi rappelle aussi l’importance de se souvenir de ces crimes, citant Simon Veil, qui a indiqué que la destruction du passé constitue un crime. « Aujourd’hui, nous ne parlons pas uniquement du passé mais du présent et de l’avenir. », a-t-il ajouté, parlant de plus de 10 millions de vies humaines innocentes brutalement fauchées de façon cyclique depuis 1993. Il a rassuré qu’au niveau de la communauté internationale, « la vérité commence enfin à émerger ».

Au Kivu, la triste histoire se répète…

Pendant qu’à Kinshasa le président congolais dénonce ces atrocités, dans le Kivu, l’histoire est en train de se répéter. Tombées aux mains du Mouvement du 23 mars (M23), les villes de Goma et Bukavu subissent les affres de ces rebelles. A Bukavu, par exemple, la cohabitation entre ces insurgés et les habitants reste difficile. La ville de Bukavu a enregistré, ces derniers 48 heures, de nouveau cas de tueries nocturnes dans différents quartiers. La jeunesse de la ville avait lancé un ultimatum au groupe rebelle, exigeant son retrait immédiat dans un délai de 72 heures. Cette demande, exprimée dans un communiqué daté du 24 mars 2025, fait suite à une série d’atrocités perpétrées par les rebelles depuis leur occupation de la ville. La population a manifesté, le 30 mars, dans la rue avec un corps d’un jeune homme abattu. Des tirs de sommation des forces de la rébellion ont dispersé les manifestants et le corps de la victime a été conduit à la morgue de l’hôpital général de référence de Bukavu. A Goma, la situation n’est pas non plus reluisante.  

Heshima

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Consultations politiques en RDC : l’illusion d’un consensus plane  

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Les consultations initiées par le président Félix Tshisekedi pour la formation d’un gouvernement d’union nationale semblent jusqu’ici tourner uniquement autour des personnalités de sa propre famille politique, l’Union sacrée de la Nation. Une semaine après, l’opposition reste toujours sur sa position et refuse une telle proposition. Si l’opposition ne répond pas, le consensus recherché par le chef de l’Etat pour faire face aux défis sécuritaires dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) risque d’être une illusion.

Les consultions menées par Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité reprennent, ce lundi 31 mars 2025, à Kinshasa. Après avoir vu défiler Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati, Jean-Michel Sama Lukonde et d’autres leaders de la majorité au pouvoir, les opposants se font toujours attendre. Cette semaine, l’unique opposant qui pourrait se pointer au bureau du conseiller spécial, c’est l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Le président du parti Nouvel Elan s’est montré favorable à cette initiative. « Ici, il ne s’agit pas de questions de la majorité ou de l’opposition, parce que nous ne sommes pas en train de défendre nos programmes en tant qu’entités partisanes, entités politiques, mais ici, il s’agit de la nation qui est en danger. Nous devons d’abord préserver la nation, avant de retourner dans nos casquettes politiques », a justifié le secrétaire général de son parti, Blanchard Mongomba. Ce dernier insiste qu’il faut soutenir les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mais surtout le chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui est au front face à cette agression rwandaise sous couvert du Mouvement du 23 mars (M23).   

Du côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la position reste inflexible. La formation politique de l’ancien président Joseph Kabila veut un dialogue « inclusif » où toutes les questions liées à la crise actuelle seront traitées. Quant à Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi, ils ont foi au dialogue initié par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC).       

L’illusion d’illusion d’un consensus

Avec ce format des discussions, le pouvoir risque de finir ces consultations sans atteindre l’objectif recherché, celui de réunir le maximum des Congolais pour faire face à la crise sécuritaire. A défaut d’avoir tout le monde, il y risque d’un débauchage des individus au sein de l’opposition pour donner l’illusion d’un consensus et sauver ces consultations. « Le pouvoir, bien sûr, invite les opposants, non pas par générosité d’âme, mais plutôt pour donner l’illusion d’un consensus. », estime Guylain Tshibamba, expert en communication stratégique.

L’histoire politique est riche en exemple. En 2016, Joseph Kabila – refusant un format neutre du dialogue – avait fait venir le Togolais Edem Kodjo pour conduite le dialogue dit de la Cité de l’Union africaine. Un dialogue qui a débouché sur la nomination du Premier ministre Samy Badibanga. Mais l’illusion de ce consensus n’avait pas tardé à montrer ses limites. Le chef de l’Etat de l’époque était obligé de reprendre à zéro pour ratisser large afin de mieux apaiser les tensions. Ce qui l’avait conduit à accepter le dialogue dit de la Saint Sylvestre mené par la CENCO. Même si le Premier ministre nommé – Bruno Tshibala – était aussi un débauché, mais ces pourparlers avaient permis de traverser cette zone de turbulence pour arriver aux élections de 2018.

Avoir la lucidité de lire l’histoire et d’anticiper sur les événements pourrait permettre à la République de ne pas perdre du temps face au danger existentiel qui est à ses portes. D’ailleurs, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a demandé de ne pas s’écarter des objectifs. Celui de réunir réellement l’opposition, la majorité et les belligérants dans un processus plus inclusif pour la paix dans l’Est du pays.

Heshima

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