Réussissant l’inclusivité et la transparence du processus électoral: DENIS KADIMA CONFOND LES SCEPTIQUES !
Pendant qu’une partie de l’opinion nationale et internationale doutait du processus électoral en cours, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a mis sa technicité en jeu pour réaliser plusieurs étapes préélectorales en un temps record. Ceux qui, par le passé, critiquaient sa présumée partialité, ont salué à ce jour l’inclusivité de son processus électoral.
Denis Kadima Kazadi, 62 ans, évolue dans le giron des élections, de démocratie et de bonne gouvernance depuis plus de 30 ans. Ce natif du Kasaï Oriental a été formé à l’Université de Lubumbashi où il a obtenu sa licence en sciences politiques et administratives. Marié et père de deux enfants, il parle couramment cinq langues : le tshiluba, le lingala, le swahili, le français et l’anglais. Au-delà de ce cursus, l’actuel président de la CENI détient également un master en sciences politiques et un diplôme en administration des affaires de l’Université sud-africaine de Witwatersrand.
Au cours de sa longue carrière, Denis Kadima a été directeur de la Divisiondu référendum et des élections mises en place par l’ONU au Soudan dans le cadre du référendum d’autodétermination du Soudan du Sud, puis conseiller technique au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en Tunisie, à l’occasion de sa première élection post-printemps arabe. Sans conteste, la notoriété de son expertise a su résister à la succession des dirigeants de la CENI : il est en effet celui que la majorité des responsables de cette institution consultaient lors des précédents processus électoraux.
Depuis l’abbé Apollinaire Malu-Malu, Denis Kadima a certifié sa qualité d’expert électoral incontesté. Bourré de compétences en matière électorale, l’actuel patron de la CENI a réussi sa mission, celle d’avoir organisé des élections libres, démocratiques et transparentes dans le délai constitutionnel en République démocratique du Congo. Malgré l’unanimité dégagée autour de son curriculum vitæ, certains Congolais, ceux notamment des confessions religieuses, le présentaient comme une personnalité proche du pouvoir en place.
Mais sa conduite remarquable du processus électoral a déjoué, les mauvaises prédictions. Cela, au point que deux des confessions religieuses (Église catholique et l’Église du Christ au Congo) qui l’avaient soupçonné d’être proche du régime en place ont, aujourd’hui, salué l’inclusivité du processus électoral avec toutes les candidatures validées pour la présidentielle du 20 décembre. Des préjugés tribaux ont été également portés à son encontre, lesquels, aujourd’hui, n’ont eu aucune influence sur le processus électoral qu’il parachève sans désemparer. Les mauvais pronostics sur sa personne en ont eu pour leur compte.
D’ailleurs, l’homme ne cesse de prévenir les candidats engagés dans cette bataille électorale : « personne ne sera nommé, car le pays n’a pas besoin de cela ». Vice-président du Forum des commissions électorales de la SADC (ECF-SADC), Denis Kadima a pu réaliser en un temps record les opérations électorales qui, par le passé, prenaient près de 2 ans. C’est ce qui arrive quand ce praticien africain chevronné, ayant notamment piloté en Côted’Ivoire la mission conjointe avec le Centre Carter lors de la prési – dentielle d’octobre 2020, décide de prouver son expérience de plus de 30 ans chez lui, en RDC.
SA DÉSIGNATION…
Le 22 octobre 2021, le président de la République, Félix Tshisekedi, a confirmé Denis Kadima à la tête de la CENI. Cet homme avait été désigné quelques jours plus tôt à la tête de cette institution d’appui à la démocratie par six confessions religieuses sur les huit que compte cette plateforme décisionnelle au sein de la CENI et ensuite validé par l’Assemblée nationale.
Les catholiques et protestants avaient refusé le choix porté sur lui, le jugeant trop proche du président de la République, Félix Tshisekedi, uniquement parce qu’il est originaire du Kasaï Oriental. Pourtant, aucune de ces confessions religieuses n’avait remis en doute ses compétences en matière électorale.
FINANCEMENT DU PROCESSUS
Après le défi lié à la composition du bureau de la CENI, le nouveau président a fait face au problème de financement. Pour des scrutins censés être financés entière – ment par le gouvernement, sans apport extérieur, Denis Kadima a dû parfois secouer l’exécutif congolais pour recevoir des paliers de fonds destinés au processus électoral. Cela, au point qu’en mars 2023, il s’était trouvé obligé d’alerter haut et fort que la CENI ne recevait plus de financement du gouvernement depuis six mois.
Le budget alloué à la CENI en 2022 se chiffrait à 680 millions de dollars, contre 474 millions en 2023. Cependant, malgré un décaissement qui tombait à comptegouttes, l’équipe Kadima a tenu à respecter sa feuille de route. Dans ce plan stratégique et de planification, toutes les grandes opérations du processus électoral ont été réalisées, notamment la cartographie opérationnelle, la révision du fichier électoral et autres activités connexes.
Dans le cadre de la dotation en moyens, l’équipe Kadima a même acquis pour la première fois dans l’histoire de la CENI un entrepôt situé dans le quartier Kingabwa, dans la commune de Limete, à Kinshasa. Selon Denis Kadima, ce nouvel entrepôt a l’avantage de désengorger celui installé aux abords de l’aéroport de N’Djili. Il sert à stocker en toute sécurité des kits électoraux et autres matériels connexes de la CENI. C’est la plus grande surface de stockage des matériels électoraux d’Afrique centrale.
CALENDRIER ÉLECTORAL
L’autre grande étape de cette marche vers les élections était le calendrier électoral. Le président de la CENI avait présenté, le 26 novembre 2022, les grandes lignes du calendrier électoral 2022-2027 devant notamment les acteurs politiques, les parties prenantes au processus électoral et la presse.
Parmi les grandes dates de ce calendrier, on note entre autres qu’à partir du 24 décembre 2022 devraient débuter l’opération d’identification et enrôlement des électeurs. Ce qui fut fait ! Cette opération s’est clôturée en avril dernier en réussissant à enrôler les Congolais en 4 mois dans les différentes provinces regroupées dans les trois aires opérationnelles en RDC, y compris les cinq pays pilotes à l’étranger.
Quant à l’enregistrement des candidatures aux différentes élections à différents niveaux, la CENI avait ouvert le 25 juin 2023, les bureaux de réception et de traitement pour les postulants à la députation nationale, puis le 2 août suivant, pour ceux de la députation provinciale ainsi que des conseillers communaux, et le 1er septembre pour ceux à l’élection présidentielle.
Les élections du président de laRépublique, des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux pour leur part se sont tenues le 20 décembre 2023. Par la même occasion, Denis Kadima avait rappelé les contraintes liées au déroulement de ce processus électoral présentées déjà dans la feuille de route que la CENI avait publiée en février 2022.
ENRÔLEMENT DES ÉLECTEURS
Depuis l’instauration du cycle électoral en 2006, la CENI, sous la direction de Denis Kadima, a battu le record du temps dans l’enrôlement des électeurs. Le bureau Kadima a réalisé cette opération dans un laps de temps. Les opérations de révision du fichier électoral se sont étalées de fin décembre 2022 à avril 2023, soit 4 mois sans phase pilote. Ce qui est historique ! Après cette phase d’identification et d’enrôlement des électeurs, la CENI a dénombré près de 44 millions d’électeurs d’après l’audit externe du fichier électoral. Les zones en proie à l’insécurité telles que Rutshuru, Masisi, Kwamouth n’ont pas connu l’enrôlement.
FICHIER ÉLECTORAL
Malgré les pas de géant accomplis par l’équipe Kadima, l’opposition congolaise, qui dénonçait des irrégularités dans le processus d’enregistrement des électeurs, demeurait convaincue que le patron de la CENI ne sera pas en mesure d’organiser les scrutins dans les délais. Une promesse tenue le 20 décembre 2023. Après la consolidation du fichier électoral, la loi sur la répartition des sièges par circonscription pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales a été votée au Parlement puis promulguée par le président de la République.
Et même après chaque succès engrangé par la CENI dans ce processus, l’opposition ne fait que déplacer ses inquiétudes. « Depuis que j’ai été désigné, les angles d’attaque contre ma personne n’ont cessé de changer. Au début, on a dit que j’avais été placé là par le président de la République pour retarder le processus électoral », a déploré Denis Kadima pour relever les attaques de l’opposition et d’une partie de la société civile injustement dirigées contre lui.
D’octobre 2021 à juin 2023, la machine CENI a tourné à plein régime pour réaliser ce parcours. Alors que le processus d’enrôlement des électeurs de 2018 a été organisé pendant 21 mois (16 mois d’enrôlement et 5 mois de phase pilote), Denis Kadima a acheminé son processus d’enrôlement en seulement 4 mois et sans phase pilote. Il convient en outre de signaler que récemment, son institution et l’Office national d’identification de la population (ONIP) ont signé un protocole d’accord.
Cet événement a symbolisé le transfert des dispositifs d’enrôlement, des données cartographiques et du matériel de collecte des données par la centrale électorale à l’ONIP et à l’INS (Institut national de la statistique). Cela, en vue de procéder à la poursuite de l’identification de la population pour l’obtention de la carte d’identité congolaise. Face à ce remarquable professionnalisme dans la conduite de ce processus électoral, Denis Kadima a démontré que son expérience de plus de trois décennies dans ce domaine a eu raison des critiques contre sa personne.
FORMATION DU PROCHAIN GOUVERNEMENT UNE BOITE DE PANDORE ?
Au terme de la mission d’informateur d’Augustin Kabuya, il ne sera probablement pas facile, au sein de l’Union sacrée de la nation, de trouver un compromis autour du Premier ministre et de la formation du gouvernement. De quelle province sera originaire le Premier ministre et quelles seront ses priorités ? Avec qui devra-t-il composer ? Analyse.
Tout porte à croire que l’informateur Augustin Kabuya n’aura pas besoin de voir son mandat prorogé pour boucler le travail qui lui a été confié par le chef de l’Etat, d’autant plus qu’il l’avait déjà commencé en coulisses. Comme l’a dit Vital Kamerhe avec qui ils se sont rencontrés dans le cadre de ces consultations, la majorité est bel et bien effective et il suffit simplement de la comptabiliser et la consigner sur papier.
En examinant bien le contexte, le rapport du secrétaire général de l’UDPS devait normalement atterrir sur la table du chef de l’Etat dans les dix premiers jours de mars – sa nomination étant intervenue le 7 février.
A qui la Primature ?
En tout état de cause, la gestion des ambitions ne sera pas aisée avec 44 regroupements politiques dont deux grandes forces parmi eux, à savoir l’UDPS et sa mosaïque (140 sièges), et le Pacte Républicain pour un Congo Retrouvé (PCR) de Kamerhe et consorts qui compte environ 115 députés nationaux – sans oublier la plateforme de Jean-Michel Sama Lukonde et celle de Bahati Lukwebo. L’UDPS arrive en tête selon les résultats provisoires des législatives nationales du 20 décembre 2023 et ce décompte lui donne automatiquement droit au poste de Premier ministre, mais il faut quelqu’un d’une autre province que le Kasaï. L’informateur, dans sa peau de secrétaire général du parti présidentiel, a toutefois annoncé le 10 mars que le poste de Premier ministre reviendra à l’UDPS.
On se doit ainsi de désigner une personne compétente et en tenant compte de sa province d’origine, conformément au principe de la représentativité nationale consacré dans la Constitution. Les deux précédents chefs du gouvernement, Ilunga Ilunkamba et Sama Lukonde, ayant été originaire du Grand Katanga, les autres provinces veulent aussi voir leurs fils accéder à cette fonction prestigieuse. Sans attendre, des chefs coutumiers du Kasaï central demandent que la Primature et quatre ministères leurs soient accordés. Sur ce point, Kabuya a été aussi clair: la primature reviendra à l’UDPS mais pas à un originaire du Kasaï.
Un partage difficile en vue
Mais, il n’y a pas que la Primature que la classe politique brigue. Parce que les partis ayant remporté les plus grands scores aimeront se taper la part du lion, la tâche de répartition des ministères s’avère délicate et requiert du tact. Le nœud du problème se pose surtout autour des quotas. Or, pour avoir soutenu la candidature de Félix Tshisekedi, tout le monde estime avoir voix au chapitre. Comment donc faire pour que tous les partis, les regroupements et les personnalités politiques de l’Union sacrée trouvent chacun son compte ? Telle est la pertinente interrogation. Seulement, s’il faille considérer l’exigence de la formation d’un gouvernement resserré, la frustration ne manquera pas, particulièrement du côté des poids plumes.
Dans ce lot, il ne faudra pas négliger non plus ceux de l’USN qui ont atteint le seuil de représentativité lors des dernières élections, mais qui n’alignent pas d’élus dans les assemblées délibérantes. Faisant partie de cette catégorie, l’Alliance des partis politiques extraparlementaires de l’Union sacré de la nation réclame d’être associée à la gouvernance. Peut-être que certains ne pourront trouver leurs comptes que lorsque la question de la répartition des postes dans les entreprises publiques, à la Banque centrale du Congo (BCC)… fera l’objet de négociations.
lDans tous les cas, dès sa formation, le prochain gouvernement aura véritablement du pain sur la planche. Il devrait s’occuper le plus rapidement et prioritairement de la guerre que le Rwanda impose à la RD Congo dans sa partie Est et aussi de la situation socioéconomique alarmante de la population.
POST-LÉGISLATIVES NATIONALES KAMERHE, SAMA BEMBA, BAHATI…LA BATAILLE POUR LES POSTES LANCÉE
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est arrivée en tête des législatives nationales avec 69 sièges sur les 477 attribués. Elle est suivie de l’UNC et alliés de Vital Kamerhe qui rafle la deuxième place, lequel devance l’AFDC-A de Modeste Bahati, talonnée par le MLC de Jean-Pierre Bemba, tandis que la formation de Katumbi pourrait devenir la principale force d’opposition. Une bataille pour les postes se dessine déjà…
A pres un retard de 11 jours par rapport à la date de publica – tion des ré s u l t a t s prévue au 03 janvier 2024, conformément au calendrier électoral de la CENI, le suspense a enfin été levé sur les noms des députés qui vont siéger à l’Assemblée nationale pour les 5 prochaines années. Sous réserve éventuelle de l’issue des recours. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est acquittée de cette étape dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier 2024 en rendant public les résultats provisoires des élections législatives du 20 décembre 2023. Finalement, après deux semaines d’attente, 23 000 candidats ont enfin connu leur sort.
Sans surprise, le parti présidentiel, l’UDPS, est arrivé en tête avec 69 des 477 sièges attribués sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Les 23 restants correspondent aux circonscriptions où le vote n’a pas pu avoir lieu à cause de l’insécurité, notamment dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth. A ce lot, s’ajoutent les résultats de certains autres territoires où des suffrages ont été soit annulés, soit suspendus pour des raisons d’enquête.
Il s’agit par exemple de Masi-Manimba dans le Kwilu et de Yakoma, dans la province du Nord-Ubangi où des élections ont été invalidées. Quant à Bomongo et à Budjala, le décompte des scrutins a été stoppé pour cause d’investigation. A souligner que le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, avait boycotté l’ensemble de ces scrutins. Martin Fayulu, classé troisième à la présidentielle, avait pour sa part boycotté les législatives.
L’UDPS devra composer…
Le parti de Félix Tshisekedi, fraîchement réélu avec plus de 73 % des voix pour un second mandat, ne réunit pas à lui seul la majorité absolue. « même si on ajoute tous les autres partis satellites de l’UDPS », fait remarquer Ithiel Batumike, chercheur à Ebuteli, un institut congolais de recherche sur la politique et la sécurité.
Ce qui nécessite que l’UDPS compose avec d’autres alliés pour dégager la majorité au parlement. L’UNC et alliés de Vital Kamerhe a créé la sensation en raflant 39 sièges devant l’AFDC-A de Modeste Bahati (35 sièges) et le MLC de JeanPierre Bemba se pointe en quatrième position avec une faible moisson de 19 sièges. Ces forces pourraient faire la différence dans cette quête de majorité parlementaire en faveur de Félix Tshisekedi.
Pour l’heure, seul Ensemble pour la République pourrait devenir la principale force d’opposition du pays, pour la première fois dans l’histoire de ce jeune parti créé en 2019. Le mouvement de Moïse Katumbi, arrivé second à l’élection présidentielle avec 18 % des voix, obtient une vingtaine de sièges et se classe neuvième sur 71 formations candidates aux législatives.
Un peu moins de la moitié d’entre elles n’ont pas atteint le seuil de voix nécessaire (1 %) et ne disposeront pas de mandataires. Parmi elles, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN), du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege. Dans ces conditions, avec combien de partis Félix Tshisekedi devra-t-il faire alliance pour atteindre la majorité et ainsi nommer son futur gouvernement ? Les tractations avec les 44 formations politiques désormais représentées à l’Assemblée nationale ont commencé bien avant l’annonce des résultats.
Kamerhe à la manœuvre…
La période post-électorale suscite déjà des appétits au sein de l’Union sacrée de la Nation. L’heure est désormais au partage du butin après avoir permis à Félix Tshisekedi d’obtenir un second mandat à la magistrature suprême. C’est Vital Kamerhe, le félin, qui a lancé les hostilités en premier. Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a d’ores et déjà réussi à rassembler plus de 100 députés autour de lui, notamment des leaders d’autres formations et regroupements tels que Julien Paluku, Tony Kanku Shiku et Jean-Lucien Bussa pour la mise en place d’une nouvelle plateforme politique dénommée « Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR) ». L’enjeu ? C’est autour des postes clés de la République, à savoir la primature, la présidence de l’Assemblée nationale ainsi que celle du Sénat que l’empoignade aura lieu.
D’autres protagonistes dans la course…
Après la sortie officielle de PCR de Vital Kamerhe, l’actuel Premier ministre refuse aussi de se tenir à carreau face aux appétits politiques de Vital Kamerhe et d’autres poids lourds de l’Union sacrée de la Nation. Ainsi, Jean-Michel Sama Lukonde est à la manœuvre pour le positionnement d’une plateforme in titulée « Dynamique agissons et bâtissons (DAB) ». DAB réunirait 72 députés nationaux, plus de 100 députés provinciaux et conseillers communaux.
Plusieurs personnalités de l’actuelle majorité de l’Union sacrée en seraient membres, entre autres, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka avec le regroupement A24, A25, AN ; les ministres Guy Loando et Muhindo Nzangi avec leurs formations politiques AREP et AVRP ; Godefroid Mayobo du Palu, Modeste Mutinga, John Tibasima, Jonathan Bialosuka, Dany Banza d’ACO, ainsi que l’ancien conseiller de Félix Tshisekedi, Jean-Claude Kabongo.
Parallèlement à cette démarche de Kamerhe et Sama Lukonde, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a rencontré l’actuel président du Sénat, Modeste Bahati, JeanPierre Bemba, vice-Premier ministre, ministre de la Défense ainsi que le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. Une troisième méga plateforme pourraient naitre de ces trois membres du présidium de l’Union sacrée de la Nation.
INVESTI LORS D’UNE CÉRÉMONIE HISTORIQUE TSHISEKEDI DÉVOILE LES PRIORITÉS DE SON NOUVEAU QUINQUENNAT
Le président réélu de la République démocratique du Congo a prêté serment le 20 janvier 2024 à Kinshasa pour un second mandat. Le chef de l’Etat congolais a, dans son speech, égrainé 6 objectifs prioritaires de ce nouveau quinquennat s’engageant à veiller à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus.
F élix Tshisekedi, brillamment réélu avec 73,47% des suffrages, a vu grand pour sa prestation de serment. L’homme a choisi le stade des Martyrs de la Pentecôte rempli au maximum de sa capacité de 80 000 places. Dixsept chefs d’Etat africains en fonction, quatre honoraires et des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays y étaient présents, pour une cérémonie sous haute sécurité et très protocolaire, avec au rendez-vous fanfare, cavalerie et prières, le tout sous une très grande ovation.
Il s’agit des présidents du Burundi, du Kenya, de la République centrafricaine, du Gabon, de la République du Congo, de la Guinée Bissau, de la République d’Afrique du Sud, de l’Angola, du Tchad, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, du Malawi, du Zimbabwe, de la Zambie, du Sénégal, de la Gambie et du Ghana.
Les présidents honoraires sont ceux du Kenya, de Madagascar, de la Tanzanie et du Nigéria. Pour des millions de Congolais qui ont suivi la cérémonie à distance, la chaine nationale (RTNC) a innové en filmant en direct le départ du président de la République depuis le Palais du Mont-Ngaliema, dans les hauteurs du camp Lieutenant-colonel Tshatshi, jusqu’au Palais du peuple où le chef de l’Etat a changé de véhicule, optant pour une Toyota décapotée escortée par la cavalerie.
C’est avec une telle escorte sécurisée dans l’air notamment par des hélicoptères des forces spéciales que Félix Tshisekedi a fait son entrée solennelle au stade des Martyrs de la Pentecôte. « Je jure solennellement (…) de défendre la Constitution et les lois de la République, (…), de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire », a déclaré devant les juges de la Cour constitutionnelle le président réélu, avant de recevoir les salutations des chefs coutumiers des 26 provinces du pays. « J’ai conscience de vos attentes », a-t-il enchaîné dans son discours d’investiture, faisant allusion notamment au chômage, au pouvoir d’achat, à la situation des jeunes, à la promotion des femmes tout comme des personnes vivant avec handicap et à la cohésion nationale.
6 objectifs prioritaires
Dans son allocution d’investiture, Félix Tshisekedi a esquissé les objectifs prioritaires de son nouveau mandat. Il est question de six axes, à savoir : créer plus d’emplois ; protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change ; assurer avec efficacité la sécurité des populations et de leurs biens ; poursuivre la diversification de l’économie ; garantir plus d’accès aux services sociaux de base et renforcer l’efficacité des services publics.
Par rapport à son expérience de cinq dernières années au pouvoir, Félix Tshisekedi semble avoir tiré les leçons qui peuvent l’aider à améliorer sa gouvernance actuelle. « Tirant les leçons de l’expérience passée et tenant en compte vos aspirations, je m’engage pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il promis.
Il a par ailleurs rendu hommage à ses alliés de l’Union sacrée de la Nation au sein de laquelle se trouve l’UDPS, son parti, et il a également adressé un clin d’œil aux candidats de l’opposition, promettant de veiller à ce que le rôle de cette dernière soit effectif lors de ce quinquennat, notamment avec la désignation de son Porte-parole telle que reconnue par la Constitution.
Le chef de l’Etat congolais a aussi épinglé les efforts fournis dans la sécurisation des populations et la défense de l’intégrité territoriale du pays mises à mal, selon lui, par les velléités obscures de certains États voisins, d’acteurs extérieurs ou internationaux avec une complicité « lâche » de certains Congolais.
« En effet, nonobstant votre vigilance, le sacrifice et la bravoure de nos vaillantes forces de sécurité et de défense, les menaces se veulent résilientes. Et pour beaucoup, alimentées par la trahison de certains Congolais qui, sans scrupule, sans la moindre considération humaine et patriotique, s’allient à l’ennemi pour faire couler le sang de leurs propres frères et sœurs Congolais », a-t-il fustigé.
Félix Tshisekedi a aussi évoqué la préservation de la cohabitation sereine entre les peuples qui, selon lui, constituent un défi à relever pour sauvegarder la cohésion nationale qui ne peut se réaliser qu’au moyen du renouvellement et de la consolidation du « vouloir vivre collectif. Un vouloir vivre collectif où seront bannis les fléaux de la haine, du tribalisme, du clanisme et de toutes les antivaleurs qui aujourd’hui, minent le développement » du pays.
Comparativement à sa première prestation de serment qui avait officiellement eu lieu le 24 janvier 2019 dans les jardins du Palais de la Nation, lorsqu’il succédait à Joseph Kabila (2001-2018), premier président réélu de la Troisième République, le cérémonial impressionnant du deuxième président réélu n’a pas manqué de s’inscrire dans la symbolique du chiffre 20 qui l’a accompagné tout au long du processus électoral, par celui porté pour sa candidature, la date du vote et enfin celui de son investiture.