Nous rejoindre

Culture

LES NGOMBES

Les Ngombe (ou Ngombé) sont une population bantoue de la République Démocratique du Congo. Ils vivent principalement dans la grande province de l’Équateur, précisément dans les provinces de la Mongala, Sud-Ubangi et Equateur c’est-à-dire dans le nord-ouest du pays. La vie de ces « gens d’eau » est étroitement liée à celle du fleuve Congo. Ils pratiquent la pêche, l’agriculture sur les rives et font du commerce en amont ou en aval.

Published

on

Le peuple Ngombe constitue un groupe ethnique important au sein de la population de l’ex-province de l’Equateur et moins important en nombre dans l’ex-Province Orientale. On le trouve disséminé dans plusieurs nouvelles provinces issues du démembrement de la grande province de l’Equateur. Il s’agit de la province de la Mongala, du Sud-Ubangi et de l’Equateur respectivement dans les territoires de Lisala et de Bongandanga (Mongala), de Libenge et dans le territoire de Budjala (Sud-Ubangi), de Basankusu et de Bolomba (Equateur).

Les Baptistes Britanniques qui ont évangélisé la région de Lisala et de ses environs vers la fin de 1800, mais surtout eu égard aux travaux de Léon de Saint Moulin, les Ngombe qui occupent aujourd’hui les espaces ci-haut cités font partie des premiers bantous qui vivaient en bordure de forets humides et qui s’étaient adaptés au milieu de la savane en s’étendant vers le sud au Cameroun et au Gabon. Ils sont venus du Cameroun lors des grands mouvements de migration bantous partis du Nord vers le Sud du Cameroun suite aux conflits des Chefs ethniques (vers la fin du 17 è siècle).

Ainsi, après avoir fait de très longues marches, des guerres entre ethnies habitant le nord du Congo, ils atteindront le bassin de la Mongala, à Lisala, où ils ont créé un véritable foyer jouant le rôle du lieu de rassemblement pour plusieurs tribus au début de la seconde moitié du 19è siècle. C’est ici qu’on verra les Ngombe se diviser en différents groupes et prenant différentes directions. Les uns descendant plus au Sud de l’Equateur, et prenant la direction de Bongandanga et de Basankusu. Les autres feront irruption dans la Cuvette Centrale vers l’an 1.800 chassant devant eux plusieurs groupes Mongo jusqu’à s’installer à Bolomba où ils ont été obligés de partager les mêmes territoires avec d’autres Mongo.

moitié du 19è siècle. C’est ici qu’on verra les Ngombe se diviser en différents groupes et prenant différentes directions. Les uns descendant plus au Sud de l’Equateur, et prenant la direction de Bongandanga et de Basankusu. Les autres feront irruption dans la Cuvette Centrale vers l’an 1.800 chassant devant eux plusieurs groupes Mongo jusqu’à s’installer à Bolomba où ils ont été obligés de partager les mêmes territoires avec d’autres Mongo.

C’est ainsi que Honoré Vinck pouvait écrire de manière comparative : les Ngombe sont très nombreux. Mais nous ne savons pas qu’ils sont tous un seul peuple, ou si ce n’est qu’un seul nom. Les Ngombe sont dans la région de Bangala au-delà de Makanja, Lisala et Bumba. Certains sont dans la région de la Lulonga et la Lopori, quelques-uns dans l’Ikelemba, d’autres vers Kisangani. Certains Ngombe habitent la Lomela. C’est-à-dire certains villages y sont là appelés par ce nom. Les Ngombe qui sont dans la Lomela n’ont pas la même manière et la langue que d’autres Ngombe. Ils ont imité la manière d’autres tribus qui sont près d’eux. Ils parlent les langues de ces tribus. Beaucoup d’entre eux sont des gens de la terre, mais d’autres sont des riverains. Une bonne partie d’eux ont reçu la foi

Les vrais Ngombe ont leurs manières. Ils ne ressemblent pas aux Mongo. Ils sont dangereux et guerriers. Une chose mauvaise dans laquelle ils excellent c’est la pratique magique. Leur langue diffère de la nôtre. Il y a une grande différence. Certains pensent que les Ngombe ne sont pas de vrais bantous, qu’ils sont apparentés aux Ngbandi et Bazande. Les Ngombe se divisent en grand groupe, chacun avec sa manière et sa langue, comme des Ngombe de Lulonga, Buja et beaucoup d’autres.

Caractéristiques anthropologiques et sociologiques

Les Ngombe ont une taille normale, mais on peut trouver ceux qui sont élancés et ceux de petite taille. Ils sont des faciès ovales avec teint claire ou sombre. Les tatouages et les scarifications ne sont pas vraiment de leur apanage, peut-être on peut en trouver comme signe distinctif de la chefferie coutumière.

Avec les peuplades apparentées et voisines, les Ngombe ont toujours entretenus des relations de domination, ils se voient comme les plus civilisés parmi d’autres peuples de l’Equateur. Leur relation avec le pouvoir colonial n’était pas très bonne de ce fait non développée car quelque peu problématique. Le vrai problème était celui du goût à l’insoumission. Pour bien des cas, on peut dire qu’en ce peuple résidait toujours un esprit de résistance surtout quand il trouvait que faire les travaux manuels de champs, de ménage. Pour les colons, les travaux étaient réservés pour les peuplades apparentées et non pour eux. Comme le pouvoir colonial était aussi lié aux lucres, ses relations avec le peuple Ngombe étaient difficiles à cause de l’insoumission. Dans bien des cas, le pouvoir colonial se voyait obligé de faire venir les Ngbandi, les Ngbaka voire les Mbunza pour travailler dans les plantations de Caoutchouc, de palmier, de café, etc.

Structures politiques et sociales

Les Ngombe qui occupent près des 2/5 de la population du grand Equateur, depuis les migrations, sont un peuple qui accorde une grande valeur au chef coutumier appelé Kumu. Celui-ci avait un pouvoir absolu, héréditaire et sacré car il était considéré comme un intermédiaire entre les vivants et les morts. En d’autres termes, le Kumu ou le chef coutumier savait prévoir les dangers ou les malheurs qui guettaient la société pour le bien-être de sa population. Il incarnait même la sorcellerie dite « protectrice » du village. Le Kumu jouait parfois le rôle du griot et du guérisseur traditionnel avec le pouvoir d’esprits ancestraux. Il était le plus souvent consulté pour deviner la destiné du peuple avant de poser une quelconque action d’intérêt commun. Les grands chefs guerriers les plus connus qui ont donné de noms à leurs descendances sont : Ndjano, Melo, Simba, Libenge et Kuluki. Ainsi on parle de Boso-Ndjano, Boso-Melo, Boso-Simba pour ne prendre que ceux-là. C’est ici qu’il peut y avoir rapprochement à ce que pense Léon de Saint Moulin sur les noms ethniques quand il écrit : les noms ethniques ont des provenances extrêmement variables. Il y a ainsi beaucoup de Bena, c’est-à-dire de «gens de», ou de Bakwa, c’est-à-dire de «gens de chez», auxquelles correspondent diverses expressions dans d’autres langues pour désigner des populations par référence à un nom de chef ou de lieu. Ces dénominations sont parfois anciennes, mais il s’en est créé à toutes les époques et il s’en crée encore.

La société Ngombe est très hiérarchisée, elle est divisée en classes sociales bien respectables. Parmi ces classes, il convient de citer : la classe des aînés de la famille : communément appelé les « Somi » qui sont des héritiers. La priorité leur était accordée, malheureusement les filles aînées n’avaient pas les mêmes privilèges que les garçons aînés.

La classe des gardiens de coutume appelée aussi les Kumu qui sont aussi choisis uniquement selon certains critères coutumiers. Dans cette classe, l’âge n’est pas une condition essentielle. La classe des neveux appelés Noko avait un pouvoir d’action non négligeable ; ils étaient considérés comme les maudisseurs de la famille du côté maternel seulement au cas où leur demande n’avait pas trouvé de satisfaction.

Dans la tradition Ngombe, les Noko sont très exigeants. Ici aussi, l’âge n’est pas non plus une condition essentielle. La société Ngombe est solidaire dans le bonheur comme dans le malheur qui frappe la famille. Dans la société Ngombe, bien que les femmes soient honorées et consultées, respectées et souvent appelées Mama ou Nange o bana, elles n’ont pas vraiment la parole parmi les hommes. Les personnes âgées sont très respectées. Les enfants sont toujours l’incarnation de la continuité du village. Les Ngombe accordent une grande importance à la famille élargie mais chaque parent a autorité sur ses enfants. La succession se fait de père en fille ou de père en fils selon que celle ou celui-ci est l’aîné de la famille.

Structures économiques

L’économie des Ngombe est basée sur l’agriculture, la pêche et la chasse. Parmi ces trois activités, le travail de la terre est resté un élément essentiel de leur vie et ce travail est souvent exécuté en commun. Cela s’explique par le fait que les Ngombe sont toujours un peuple solidaire, animé par l’esprit de l’unité qui est rendu par le slogan « Iso Ngombe » (Nous les Ngombe). La pêche, l’élevage, la chasse sont des activités secondaires. Le commerce et l’échange étaient basés sur le tronc avant l’arrivée de la monnaie.

Culture du peuple

Bien que tous parlent « Lingombe », on y trouve les groupes linguistiques qui ont quelques particularités prosodiques et encore l’accentuation du substrat maternel qui les différencient. C’est ainsi qu’on y trouve : les Yumba, les Mosweya, les Doko et les Mbenja. Selon qu’ils se trouvent de l’autre rive du fleuve Congo ou encore plus proche du peuple Mongo. Il faut dire qu’ici, le Lingombe a subi certainement le brassage linguistique au fil du temps de vivre ensemble avec d’autres peuplades.

Le régime alimentaire des Ngombe se caractérise par une prédominance des féculents. Parmi ceux-ci, le manioc occupe une place de choix. Sa forme la plus utilisée est la chikwangue. Les autres formes de consommation de manioc sont le Fufu (farine de manioc), le ntuka (manioc moulu et bouilli) et le Malemba. La banane Plantin, l’igname, le riz également sont consommés mais très occasionnellement. La consommation de la viande d’élevage est très réduite. La  viande de bœuf n’est presque pas consommée dans les milieux ruraux. Seules les viandes de porc, de chèvre et la volaille sont de temps en temps incorporées dans la ration, surtout lors des fêtes ou d’autres événements spéciaux. Les principales sources de protéines d’origine animale sont constituées par les produits de chasse, de pêche et par les chenilles et les insectes. La consommation presque quotidienne de légumes se limite au pondu (feuille de manioc).

La consommation des produits de pêche et de la chasse est très élevée. (C’est le cas de poissons, gibier, tortue, crocodile, serpent, etc.). Les Ngombe sont des consommateurs potentiels de l’alcool. Il faut reconnaître que dans les temps, les hommes, les femmes et surtout les enfants se promenaient à moitié nus. Ils portaient du raphia dans la partie inférieure comme pour cacher le sexe et la partie supérieure restait tout nue. De ce fait, les seins des femmes se livraient au spectacle des yeux.

On trouve rarement la sculpture chez les Ngombe. Les maisons étaient construites en argile, en bois et en paille mais c’était de grandes maisons pour des grandes familles. C’est avec l’arrivée de l’homme blanc qu’on a commencé à construire des maisons en briques cuites. Les Ngombe ont une identité culturelle spécifique à eux en ce sens que, la musique et la danse sont étroitement liées à leur vécu quotidien. Dans leur culture, chaque musique est significative et  est liée à leur vécu quotidien. L’on relève ici les quelques types de musiques et danses traditionnelles qui ont marqué l’histoire et la culture de ce peuple. Ainsi, on peut retenir : le Ikpeti : c’est un genre de musique sacré ayant pour objet soit la commémoration du gardien de coutumes disparu, soit pour faire honneur à une personne de grande valeur, un dignitaire de la vie. Il faut signaler que cette musique est obligatoirement accompagnée d’un sacrifice qui, dans le passé, consistait à égorger publiquement un esclave. Actuellement, c’est-à-dire de nos jours, ce sacrifice est remplacé par la chèvre.

Le Manku : c’est un genre de musique de réjouissance pour se souvenir d’un bien fait qui arrive dans la famille. Elle est chantée uniquement par les femmes. Le Isango : un genre de musique chantée lors de la cérémonie de fin d’une période d’initiation dont on intronisait seulement les jeunes filles considérées comme petites reines honorées et interdites de tous travaux. Le Bwaé : musique traditionnelle chantée pour célébrer le jour de la sortie en publique de la jeune fille qui venait de mettre au monde pour la première fois après avoir passée un moment de reconstitution dans la maison. Le Mosingo : une musique purement coutumière chantée par les hommes appelés « nganga » dans le but de chasser le malheur parmi le peuple en invoquant l’esprit des ancêtres pour apporter le bonheur dans le village.

Le Manku : c’est un genre de musique de réjouissance pour se souvenir d’un bien fait qui arrive dans la famille. Elle est chantée uniquement par les femmes. Le Isango : un genre de musique chantée lors de la cérémonie de fin d’une période d’initiation dont on intronisait seulement les jeunes filles considérées comme petites reines honorées et interdites de tous travaux. Le Bwaé : musique traditionnelle chantée pour célébrer le jour de la sortie en publique de la jeune fille qui venait de mettre au monde pour la première fois après avoir passée un moment de reconstitution dans la maison. Le Mosingo : une musique purement coutumière chantée par les hommes appelés « nganga » dans le but de chasser le malheur parmi le peuple en invoquant l’esprit des ancêtres pour apporter le bonheur dans le village.

Notons qu’après avoir travaillé toute la journée, pour se divertir, les Ngombe au village se réunissaient souvent le soir autour du feu tout en chantant et en exécutant des pas de danse. Le sport, s’il existait, était le propre des hommes. Ils jouaient à la lance au javelot, à la course aux pirogues et à la lutte tandis que les jeunes femmes ne pouvaient que jouer à la rivière chantaient et tapant l’eau et faisant résonner même les sons de tambour ou tam-tam. .

Quelques fabrications traditionnelles

L’art de fabriquer des pirogues, propre aux Ngombe, a été mis  à profit par les riverains dans la circulation fluviale comme moyen de communication le plus prisé. Plus tard au Nord, les pirogues Kundo et Ngombe seront utilisées par les Ngwe, les Odiyo et les Songo pour le développement des activités commerciales d’Ubangi au 17 è Siècle. Les Ngombe sont des fabricants des instruments traditionnels et folkloriques de musique. On y trouve le Mbonda (Tam-tam), le Ndundu (Tambour), le Mongungu (Lokolé), le Mopaté ou Mondulé (Corne d’antilope), le Mokembe (le gong), le Ngombi (Sansza). Ce peuple est aussi forgeron, depuis toujours, il utilise le cuivre pour fabriquer ses armes de chasse tels que : le Ngbange autrement appelé Mosuki ou Ikongo sont les différentes sortes de lance. Il fabriquait également d’autres armes traditionnelles de chasse comme le Likpangola ou Ngwa (Machette).

De l’éducation à la vie

La transmission du savoir se faisait selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. C’est comme pour dire que le critère sexuel était le fondement à l’éducation à la vie. Les jeunes hommes étaient initiés à la vie par les vieux sages du village qui, de fois, les internaient au camp à l’intérieur de la forêt pour l’initiation à la vie. Et là, ils apprenaient tout ce qu’un homme doit savoir pour la vie en tant que homme et aussi continuité et sauvegarde de la ligné. Pour ce qui est des jeunes filles, elles étaient aussi regroupées par des femmes âgées et expérimentées du village. Retranchées dans la forêt, elles étaient initiées à la vie des femmes et des mères.

Il faut dire que chez les Ngombe, comme cela peut aussi être le cas dans d’autres tribus, ce sont les parents qui arrangeaient toujours le mariage de leurs enfants. En ce qui concerne la dot, rarement on versait de l’argent. Car plus souvent, il y avait un certain nombre des biens et d’instruments traditionnels qu’on devrait présenter à la belle famille. Et très souvent, il appartenait aux beaux-frères de s’en servir de la dot pour leurs futurs mariages. A titre illustratif, on donnait souvent, entre autres, des pirogues, des lances, des machettes en cuivre, et le fusil. Mais quand il y avait divorce, la famille de la femme se trouvait toujours dans l’obligation de restituer tous les biens reçus lors du versement de la dot à la famille de l’homme. Il est important de souligner que le mariage ne se faisait qu’entre les familles de villages qui entretenaient de bons rapports entre eux. On ne se mariait jamais quand on était du même village. C’est pour ne pas commettre l’inceste.

 Raymond Okeseleke

Culture

LE GNETUM SPP LÉGUME VERT FAIT À BASE DE PÂTE D’ARACHIDE

Connue en France sous l’appellation Gnetum africanum, le fumbwa est une liane forestière. On le retrouve aisément en Asie (tropicale et subtropicale), en Amérique du Sud, mais aussi en Afrique Centrale. Mets très convoité, le Gnetum spp est aussi connu sous l’appellation d’Okok dans la partie francophone du Cameroun et d’Eru pour les anglophones. Mais aussi de Koko au Gabon, Angola, Congo, Centrafrique, d’Afang pour certaines tribus du Nigeria ou encore d’Ukazi pour d’autres.

Published

on

Bien longtemps, le fumbwa était un plat traditionnel et local consommé par les peuples Kongo vivant dans l’ouest de la RDC et l’Angola. Il est préparé avec les feuilles de Gnetum sp. dont il porte le nom en langue locale, le fumbwa. Mais, au fil des temps, il s’est imposé et est actuellement consommé par les autres ethnies qui apprécient son goût délicieux et son apport nutritionnel. Il est disponible dans les magasins africains, antillais, indiens et turcs. Même si son appellation diffère d’un lieu à l’autre, cette plante verte à la texture dure est convoitée pour ses différentes vertus. Qu’elles soient culinaire, médicinale ou esthétique, le fumbwa fait l’unanimité ! De plus, il constitue une filière commerciale très lucrative. Il est apprécié et principalement consommé localement. La plante est également exportée de la RDC notamment au Nigeria, et même jusqu’en France, aux États-Unis et au RoyaumeUni.

 Le Gnetum spp. est une treille trouvée la plupart du temps dans les jachères et les forêts secondaires, de qui les feuilles sont employées en tant que riches d’un légume feuillu en protéine. C’est l’un des rares légumes verts disponibles tout au long de l’année. Son importance dans la sécurité alimentaire ou comme source de revenu devient donc très important. C’est ainsi qu’il était choisi parmi les trois PFNL phares en RDC pour le projet « Mobilisation et renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises impliquées dans les filières des produits forestiers non ligneux en Afrique Centrale » regroupant quatre principaux acteurs, à savoir CIFOR, FAO, SNV et ICRAF. Dans cette perspective, une étude de base de la filière fumbwa a été menée en RDC. L’objectif de cette étude était de faire une analyse complète de filière afin de proposer des solutions pour sa gestion optimale. C’est ainsi que des enquêtes ont été menées auprès de différents acteurs de la filière notamment les cueilleurs, les commerçants et les consommateurs. Les enquêtes production « cueillette » ont été faites seulement dans la Province du Grand Equateur. En effet, dans les villages d’enquête, la cueillette des feuilles du fumbwa implique aussi bien les pygmées que les Bantou.

 Contrairement à ce qui se passe ailleurs, dans cette province, la cueillette des feuilles du fumbwa est en grande partie faite par les hommes et il ne fait pas partie des régimes alimentaires des populations, plus de 80% de la production sont destinés à la vente. Actuellement, la cueillette et la vente se font de manière individuelle. Pour la campagne 2007, par exemple, la production moyenne annuelle par cueilleur est estimée à 257 kg. La cueillette se fait une fois par semaine, ceci par le fait que l’avion qui l’affrète le fumbwa de la Province de l’Equateur à Kinshasa n’effectue qu’un vol par semaine. Si le vol est annulé toutes les quantités sont jetées car la durée de vie maximum des feuilles du fumbwa est de trois jours.

 Dans ce cas, le producteur n’est pas payé car le produit est acheté à crédit. Ces problèmes de transfert créent un grand fossé entre le prix au producteur et le prix au consommateur. Le producteur reçoit moins de 10% du prix du consommateur. En 2007, le revenu moyen annuel du fumbwa par producteur est estimé 36752 Fc soit 668$ tandis que les marges nettes du détaillant et du grossiste de Kinshasa sont estimées respectivement à 34.354 $ et à 19.495. Dans la ville de Kinshasa, le coût moyen du plat du fumbwa est estimé à 2 000 Fc, soit environ 1 $ auprès des malewa de fortune. Dans la ville de Kinshasa, le fumbwa qui au départ était pour les « Bakongo » est entré dans les régimes alimentaires de tous les Kinois. En RDC, les problèmes majeurs de la filière fumbwa sont la conservation et le transport, la rareté du produit n’est pas encore une préoccupation.

 Raymond OKESELEKE

Continue Reading

Culture

Musique : retour du clan Wenge, 25 ans après sa dislocation…

Après l’apothéose des années 90, le groupe Wenge Musica BCBG 4×4 s’est à nouveau taillé une place de choix auprès de ses mélomanes. A l’initiative du producteur Amadou Diaby, un concert historique a scellé la réconciliation de ce clan, le 30 juin 2022, au stade des Martyrs, à Kinshasa. Mais d’autres productions VIP attendent encore ces « Anges adorables »…

Published

on

Loin des feux de projecteurs, les grands de ce groupe composé de JB Mpiana, Werrason, Didier Masela, Alain Makaba, ont acté leur réconciliation, plus de 25 ans après, un lundi 22 janvier 2022 à Paris. Plusieurs projets ont germé de cette rencontre dont un méga-concert au stade des Martyrs de Kinshasa en prélude aux autres productions dont celle de Pullman, ce samedi 9 juillet et un album en commun.

Les leaders de Wenge Musica BCBG 4×4 Tout Terrain se sont réunis le 30 juin 2022 au stade des Martyrs pour produire un spectacle inédit à l’intention de leurs mélomanes. Cette occasion a permis aux Anges adorables de se retrouver, de faire revivre les beaux moments de l’époque avec des tubes mémorables, faisant danser même les plus jeunes.

Après le concert du stade des Martyrs à Kinshasa, les activités vont se poursuivre cette fois-ci dans un autre site à savoir, au Pullman Hôtel ce samedi 9 juillet 2022 à partir de 19 h30 par le même groupe réunifié. Ce sera un concert VIP programmé au Chapiteau de l’Hôtel Pullman dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. L’on se rappelle bien qu’au stade des Martyrs, le prix du billet était fixé à partir de 5000 Francs congolais (2,5 dollars), mais pour celui de Pullman, le prix est fixé à 300 dollars.

Au milieu de tous les défis que rencontre la RDC dans ses différentes sphères, le concert du stade des Martyrs organisé le jour de l’indépendance du pays était l’occasion de porter un message fort et poignant autour d’un idéal commun : l’Unité, comme véritable force motrice et incontournable pour la grandeur de la nation congolaise. L’annonce de ce méga-concert s’est réalisée de manière à attirer un flux de demande de billes d’accès dans un stade réservé à l’accueil de 80 000 spectateurs. Pour leur part, les mélomanes ont bel et bien consenti à l’appel des organisateurs. Par nostalgie, des fans ont afflué de tous les quartiers de Kinshasa, sans compter ceux de la diaspora, pour rehausser de leur présence le grand rendez-vous. Question de remettre au goût du jour tous les répertoires qui ont fait la pluie et le beau temps des années 1990.

Affaire 100 000 dollars…

La nouvelle défraie la chronique et va jusqu’à devenir virale sur les réseaux sociaux. Elle est bien au-delà de ce qu’auraient espéré les fans nostalgiques du groupe qui a marqué leur jeunesse. Bien plus qu’une simple réconciliation de ses anciens sociétaires devenus presque tous leaders de leurs propres formations musicales, Wenge Musica 4×4 est allé jusqu’à se reconstituer autour d’un projet à deux étapes sous la houlette d’Amadou Diaby. C’est un pavé dans la mare jeté lors la distribution non équitable des cachets empochés par Werrason et JB Mpiana au détriment des autres leaders du groupe à savoir Alain Makaba et Blaise Bula à l’issue du concert du stade des Martyrs. Les deux précités auraient perçu chacun 100 000 dollars contre plus ou moins 50 000 pour les deux autres. Cette affaire risquerait d’éclabousser à nouveau le clan parce qu’il aurait été prévu pour Werrason et JB Mpiana d’encaisser chacun 300 000 dollars après le concert de Pullman. Ces faits, s’ils arrivaient à être confirmés, pourraient susciter d’autres frustrations au sein d’un clan nouvellement reconstitué.

10 000 billets achetés du coup 

25 ans après leur séparation, l’ancien vice-président de la Fédération guinéenne de football, Amadou Diaby, a réussi à réunir les têtes d’affiche du clan Wenge pour ce qu’il appelle le  »concert du siècle ». Amadou s’est associé à des personnalités comme le producteur américain Teddy Riley, l’artiste malien Salif Keita et le musicien congolais Mohombi pour réussir cette entreprise.

Pour la première fois, ces personnages qui échangeaient des piques par média interposé se sont produits au stade des Martyrs. Devant un public euphorique, ils ont repris leurs titres phares, rappelant des souvenirs des années Wenge avant l’éclatement de 1997. Au-delà de la réconciliation entre musiciens, ce concert réconcilie aussi le public qui était divisé à la séparation du groupe. Ledit concert n’est que le début d’une série de productions du Wenge Musica BCBG 4×4 Tout terrain, formule originale. Plusieurs concerts à jouer sont à l’affiche du programme. Le prospectus propose plusieurs productions après celle du stade des Martyrs et de Pullman Hôtel, ex-Grand Hôtel Kinshasa.

Le groupe devra ensuite s’ébranler vers l’Amérique, l’Europe et ailleurs dans le monde. Le concert dit de réconciliation de Wenge Musica BCBG 4X4 a mobilisé une grande masse de personnes. A en croire Werrason, l’un des leaders de cette formule originelle de Wenge, des gens sont venus de partout, de l’Amérique, de l’Europe, de Brazzaville voire de l’intérieur du pays. D’après lui, il n’y avait plus de places dans les hôtels de la capitale, étant donné que toutes les chambres avaient été occupées. Il avançait le chiffre de 240 000 billets vendus, alors que le stade des Martyrs, avec une capacité de 80 000, ne peut aller que jusqu’à 100 000 personnes.

Complétant le patron de Wenge Musica Maison Mère, Alain Makaba, l’autre artiste polyvalent de BCBG 4X4, a indiqué qu’ils étaient à cours de billets. En effet, nombreux étaient les mélomanes décidés à assister au concert du 30 juin. Des billets ont été raflés d’avance en soutien à l’événement. En prélude de ce concert qui s’est passé le 30 juin, les principaux administrateurs que sont JB Mpiana, Werrason, Didier Masela, Blaise Bula, Adolphe Dominguez accompagnés du producteur de cet événement, Amadou Diaby, ont eu une rencontre préparatoire le 25 juin 2022 à Matonge, dans la commune de Kalamu. Autour d’un verre symbolisant l’unité et la réconciliation, ces retrouvailles annonciatrices du méga-concert marquaient également l’exemple pour rapprocher davantage tous les camps des mélomanes opposés en vue de leur cohabitation dans un brassage culturel sans aucun clivage.

L’achat préalable des billets distribués à certains Kinois le 29 juin 2022 à Matonge s’est réalisé en amont pour permettre à l’organisateur du concert d’atteindre son objectif. Une partie de recettes (40%) générées à l’issue de l’événement du 30 juin au stade des Martyrs était prévue d’être déversée comme soutien aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) engagées au front contre les groupes armés à l’origine de l’insécurité dans la partie est du pays, notamment les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

Origine…

Créé un certain 11 juillet 1981 autour de Didier Masela Ndudi sur la rue Dibamboma, dans la commune de Bandalungwa (Bandal), cet ensemble musical n’était composé au départ que d’amis et élèves habitant le quartier. Sans dénomination au départ, l’orchestre emprunte son nom d’une équipe de football existant dans le coin : Wenge et la particularité de cette équipe est qu’elle ne gagnait pas souvent ses matchs et après une énième défaite devant les membres du groupe, le nom de WENGE fut adopté. Et pour rendre hommage à Papa  Wemba et à King Kester Emeneya leurs idoles d’une part et pour apporter une différence avec l’équipe de football, ils  ajoutèrent Musica. C’est ainsi que l’orchestre prit le nom de Wenge Musica. Les séances de répétitions et concert se déroulaient au dancing « Moto na Moto » dans la commune de Bandalungwa. Et plus tard, pour notifier la progression du groupe auprès du public, d’autres surnoms furent collés au nom Wenge Musica. Et chaque appellation avait une explication pour les musiciens de ce groupe. Didier Masela Ndudi en est le fondateur aux côtés de Noël Ngiama Makanda dit Werrason, Aimé Bwanga et Alain Mwanga. Comme chanteurs : JB Mpiana, Blaise Bula, Dede Masolo (Deno Star), Anicet Pandu Anibo, Wes Koka, Adolphe Dominguez. Du côté des instrumentistes, Alain Makaba (Guitare et clavier), Christian Zitu (accompagnement), Maradona Lontomba à la batterie et Evo Nsiona (Tumba).

Jusqu’en 1986, l’orchestre n’était qu’un passetemps, vu que les composants étaient élèves et étudiants. Et tous n’espéraient pas faire de la musique comme un métier. L’orchestre se mesurait avec les autres groupes des jeunes de la capitale comme « Il fallait Kaka », « Litonge Bouge » ou encore « Arka Musica » pour ne citer que ceux-là. Wenge réussissait à jouer en première partie ou levé de rideau des orchestres chevronnés comme Langa Langa Stars et Choc Stars par le soutien inconditionnel de Defao Matumona.

Et c’est grâce à Madame Kiamuangana Mateta Verckys  que l’orchestre fut programmé pour une émission télévisé à la télévision nationale (OZRT) au Studio Maman Angebi après avoir livré des concerts dans l’enceinte de Veve Center, de l’artiste producteur Verkys Kiamwangana. Cette synergie permit au groupe de rentrer en studio  pour enregistrer « Kin e bougé » (1ère version) de JB, « Bébé ake na ye » de Zing Zong et « Laura » de Blaise Bula.

Apothéose

Le groupe entre en studio à Brazzaville à l’IAD et enregistre l’album « Bougé Bougé » en 1988. Un album de 6 titres avec la chanson phare « Mulolo » qui veut dire clameur. A ce jour, personne ne connaît son auteur. JB Mpiana et Werrason se disputent la paternité. Certains natifs et inconditionnels du groupe attribuent la chanson à Ladins Montana, un proche de Werrason ; les autres titres de l’album: Nicky D (Werrason), La fille du Roi et Kolo Budget (JB), Dodo la Rose (Blaise Bula), Fisol (Alain Makaba). La Chanson Mulolo a été primée comme chanson de l’année et l’orchestre Wenge Musica la révélation musicale de l’année 1988.

L’album « Bougé Bougé » récolte un succès fou auprès du public jeune, étudiants et élèves de tout le pays. Désormais, il faut compter avec ce groupe dans le paysage musical du grand Zaïre. L’album leur servant de book-press deux producteurs résidents en Belgique MM Masakuba-Kokard patron des Editions Sans Frontières et Kibonge organisent le voyage du groupe à Bruxelles via Paris. Ne disposant pas de bons documents pour le voyage, le groupe se divise en deux pour essayer de tromper la vigilance des agents de l’immigration à l’aéroport. Ainsi, seront envoyés en éclaireurs Ricoco Bulambemba et Pipo le drummer. Le voyage se déroule sans anicroches pour eux, au moment où le second groupe dit des leaders composé de JB, Werra, Masela, Makaba et Bula s’apprête au voyage, le subterfuge est détecté, le groupe est arrêté et reste à Kinshasa.

Au pays, l’orchestre se réorganise. Un organigramme du groupe qui place JB Mpiana à la Présidence et un conseil de 4 administrateurs composé de Ngiama-Werrason Administrateur-Directeur Financier, Makaba-Alain administrateur-Directeur artistique, Blaise Bula-Monga Administrateur sans oublier Didier Masela, le Fondateur.

Des tournées en spectacles à travers Kinshasa et le reste du pays, l’orchestre assoit sa notoriété. Le premier contrat publicitaire est signé avec la compagnie brassicole Bralima sous le label « Génération Primus ». L’orchestre agrémente les fêtes du parti-état, le MPR du Maréchal Mobutu aux côtés des grands orchestres comme Zaïko ou l’OK Jazz. Pourtant, un drame est venu frapper à la porte du «BCBG ». Sur le chemin du retour d’une prestation au site de Ngafura, Alain Kombo mi-soliste meurt dans un accident de circulation. Tout Kinshasa en avait parlé attribuant la thèse de sacrifice pour le succès du groupe. Il est remplacé par Fi-Carré Mwamba ; dans cette foulée, Maradona et Delo Basse quittent le groupe pour un voyage vers l’Europe pour y retrouver la bande à Ricoco. Patient Kusangila remplace l’accompagnateur Djo Lina et Titina Mbwinga « Al Capone » prend la place laissé par Maradona et deviendra le titulaire indiscutable à la batterie.

En novembre 1990, JB Mpiana, Werrason, Alain Makaba, Didier Masela, Blaise Bula, Roberto Wunda, Marie Paul et Titina Mbwinga arrivent à Bruxelles. Manda Chante, Fula King et Alain Mpela ne sont pas du voyage. Le groupe réside à Bruxelles et est renforcé par Adolphe Dominguez tandis que Ricoco est écarté du groupe au soir de l’unique concert que le groupe réalisa à Paris. A Bruxelles, le groupe continua sa tournée en livrant des concerts et  enregistre l’album « Kin e bougé ». Au moment du retour de l’orchestre à Kinshasa, Marie Paul qui ne se sentait pas à l’aise avec Adolphe Dominguez prit la fuite pour retrouver le groupe des bannis à Paris. C’est cette arrivée de poids qui avait scellée la naissance d’un nouveau groupe qui sera appelé Wenge Musica Aile Paris.

Crise de Leadership et dislocation

JB Mpiana, en sa qualité du Président du groupe, imposa à l’orchestre la sortie de son album qui avait connu la participation de tous les musiciens du groupe, excepté le jeune Hervé Gola dit Ferre. Une réussite avec la nouvelle danse le Ndombolo ; cet album marquera la fin du groupe car des conflits en conflits, l’irréparable arriva, deux  nouveaux groupes naissaient. Le Wenge Musica BCBG de JB Mpiana avec toute l’équipe sauf Adolphe Dominguez, Werrason, Didier Masela et Hervé Gola. Le groupe prit le nom de Wenge Musica Maison Mère pour notifier la continuité du groupe autour de Didier Masela. L’embellie n’était que de courte durée de chaque côté. JB Mpiana se sépara de Blaise Bula et d’Alain Makaba pour régner seul en qualité de Souverain Bina Adam, Blaise Bula créa son groupe Pondération 8 avec comme slogan Yb² qui veut dire : « Yemba nde, beta nde, bina nde » (Savoir chanter, jouer et danser). Il prône de la bonne musique, la maîtrise de l’art d’Orphée.

Werrason aussi se sépara de ses deux amis, le fondateur Masela et Adolphe Dominguez. Didier Masela garda Wenge Musica 4X4 et Adolphe monta son Wenge Tonya Tonya. A ce jour, le clan Wenge s’est éclaté en 8 groupes ci-après : Wenge BCBG de JB Mpiana, Wenge Musica Maison Mère de Werrason, Wenge Musica 4X4 de Didier Masela, Wenge Référence de Manda Chante, Wenge Tonya Tonya d’Adolphe Dominguez, Pondération 8 de Blaise Bula, Wenge Kumbela de Aimé Bwanga, Wenge Aile Paris de Marie Paul.

Raymond Okeseleke

Continue Reading

Culture

Culture: Le mariage traditionnel chez les pygmées Mbuti.

« Tête pour tête », tel est le principe de base dans la tradition mbuti lorsqu’un garçon de cette race humaine désire épouser une fille ayant les caractéristiques communes de ce groupe social. Le mariage traditionnel chez les Mbuti se fait sur la base d’échanges réciproques et sans obligation manifeste de versement de la dot.

Published

on

Dans leur système de filiation, les pygmées Mbuti constituent une société patrilinéaire mais le système est assez souple. Le groupe principal des Mbuti est la famille nucléaire. Le mariage se fait sur la base d’échange de femme. Sur la base d’échanges réciproques, des hommes de groupes différents échangent entre eux des sœurs ou des femmes avec qui ils ont des liens. Dans la société mbuti, le paiement d’une dot n’est pas obligatoire. Il n’y a pas de cérémonie formelle de mariage : un couple est considéré comme marié lorsque l’homme présente aux parents une antilope qu’il a chassée et tuée seul. La polygamie est pratiquée mais à des degrés variables selon les groupes et n’est pas très répandue.

Les sociétés mbuti n’ont pas de groupes ou de lignée dirigeante ni d’organisation politique générale et très peu d’organisation sociale. Les Mbuti forment une société égalitaire dans laquelle la bande constitue l’organisation sociale la plus importante. Le leadership peut s’affirmer par exemple lors des opérations de chasse. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits. Les problèmes sont discutés et les décisions sont prises par consensus autour du feu. En cas de désaccord, de délits ou d’infractions, la personne incriminée peut être bannie, battue ou ridiculisée.

Les hommes et les femmes mbuti s’occupent tous les deux des enfants. Les enfants s’occupent de la cuisine, du nettoyage, de la réparation de la hutte et vont chercher de l’eau. Les hommes portent les femmes dans les arbres pour qu’elles aillent récupérer le miel. Pour la chasse, les Mbuti utilisent des grands filets, des pièges, des arcs et des flèches. Les femmes et les enfants participent parfois à la chasse en rabattant les proies vers les filets.

Etymologie

On observe de multiples variantes : Bambote, Bambute, Bambuti, Ba.Mbuti, Bambutis, Bouté, Imbuti, Mambuti, Mbote, Mbutis, Pygmées de l’Ituri, Pygmées Mbuti, Wambouti. « Bambuti » est le pluriel de « Mbuti ». Cette race des pygmées vit dans des villages où chaque hutte abrite une cellule familiale. Au début de la saison sèche, les Mbuti quittent leur village et s’installent dans des campements qu’ils construisent dans la forêt. Les villages sont indépendants les uns des autres. Les maisons sont petites et circulaires et sont toujours conçus comme des habitats temporaires. La construction d’une maison commence avec le tracé du contour de la maison sur le sol. Les murs sont constitués de branches solides plantées dans le sol. Une liane est ensuite enroulée autour de ces branches pour les faire tenir ensemble. De grandes feuilles sont utilisées ensuite pour construire le toit de la hutte. 

Situation géographique 

Les Mbuti sont un peuple pygmée vivant dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo. Leur langue appartient au sous-groupe des langues soudaniques centrales. Les Mbuti sont un peuple pygmée de chasseurs-cueilleurs et l’un des plus anciens peuples présents en Afrique centrale. Ils sont organisés en petits groupes ou «bandes» de 15 à 60 personnes. Les Mbuti seraient au nombre de 30 000 à 40 000. 

L’utilisation du terme Mbuti peut créer parfois une certaine confusion car il peut servir à désigner l’ensemble des populations pygmées de l’Ituri et un sous-groupe de Pygmées vivant au cœur de la forêt de l’Ituri. L’épicentre de la vie des Mbuti est la forêt. Les Mbuti voient dans la forêt une protection et la considèrent comme un lieu sacré. Ils désignent parfois la forêt comme une «mère» ou un «père». Un rituel important dans la vie des Mbuti est le molimo. Après des évènements comme la mort d’un membre important de la tribu, molimo est célébré de façon bruyante pour réveiller la forêt, partant du principe que si quelque chose de mauvais arrive à ses enfants, cela est dû au fait que la forêt s’est endormie. Comme pour la plupart des rituels Mbuti, la durée du Molimo est variable et dépend de l’humeur du groupe. 

De la nourriture est collectée auprès de chaque hutte afin de nourrir le molimo. Le soir, le rituel s’accompagne de danses de la part des hommes autour du feu tandis que les femmes et les enfants restent dans les huttes, portes closes. «Molimo» est aussi le nom de la trompette utilisée par les hommes au cours du rituel. Cette trompette était traditionnellement faite en bois ou en bambou. Elle pouvait aussi être en métal utilisé pour des gouttières. Lorsqu’elle n’est pas utilisée, la trompette est conservée dans les arbres de la forêt. Lors d’une cérémonie, ce sont les jeunes du village qui récupèrent la trompette et la ramène jusqu’au feu.

Raymond Okeseleke

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page
WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?