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Interview

Interview O’Neige N’sele Mimpa : « Le travail des femmes est invisibilisé »

Deuxième femme à occuper, 30 ans après, les fonctions de Vice-ministre des Finances en République démocratique du Congo, O’Neige N’sele Mimpa pense que le pays ne peut pas se priver de plus de la moitié de l’intelligence de son peuple constitué en majorité des femmes. Dans une interview exclusive accordée à Heshima Magazine, elle étale sa perception de la question des droits des femmes en RDC et l’apport de son association. Elle appelle aussi à ne pas faire ombrage au travail des femmes qui sont présentes aujourd’hui dans plusieurs métiers.

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HM: Madame O’Neige N’sele, vous êtes aujourd’hui Vice-ministre des Finances, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

 Mon parcours professionnel est particulièrement marqué par le secteur bancaire dans lequel j’ai évolué pendant plus d’une décennie, bien que j’aie fait mon entrée dans le monde professionnel au travers du secteur des télécommunications. Du point de vue académique, je suis détentrice d´une licence en Informatique Appliquée de l’Institut Supérieur d´Informatique Programmation et Analyse, puis d´une double maîtrise en Management et Administration des Entreprises de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne en France et de la Georgetown Business School des Etats-Unis d’Amérique. 

HM: Vous êtes la première femme de l’histoire à occuper ce poste en RDC, comment, en tant que femme, vivez-vous cette expérience ? 

En réalité, je suis la deuxième femme Vice-ministre des Finances, 30 ans après Madame Nelly Kiwewa qui a occupé ce poste de novembre 1991 à août 1992. Cependant, plusieurs personnes ne se souviennent pas d’elle. Le travail des femmes n’a pas toujours été mis en avant, surtout dans le domaine politique majoritairement représenté par les hommes. Ce que je souhaite, c’est qu’après moi une autre femme occupe le poste de vice-ministre, si pas celui de ministre des Finances. On pense bien souvent, que certains métiers ne sont réservés qu’aux hommes alors que l’histoire nous prouve le contraire. Nous avons eu des reines, des sociétés matriarcales qui sont aussi le terreau fertile de la richesse culturelle de notre pays, de nos racines, de nos ancêtres. Les femmes ont un rôle important à jouer dans notre société et à tous les niveaux. Ai-je besoin de dire qu’elles sont d’excellentes gestionnaires, qu’elles travaillent en même temps qu’elles élèvent leurs enfants ? Je suis moi-même une femme active et à la fois mère. Nos femmes congolaises sont des « warriors ». Je les croise au marché, sur les routes, dans les champs et dans tous les autres corps de métier. Elles occupent des métiers masculins mais on fait mine de ne pas le voir. Le travail des femmes est invisibilisé. 

Quand une femme bêche la terre et plante des pommes de terre au Kongo Central est-ce qu’on dit qu’elle fait un métier d’homme ? Aujourd’hui, nous devons intégrer dans la mentalité de nos jeunes filles qu’il n’existe pas de filières qui soient réservées aux garçons seuls : Informatique, mathématique, agriculture, aviation, politique, tout est ouvert. Notre pays a besoin de têtes bien faites et bien pensantes. Qu’avons nous à gagner en nous privant de la moitié de l’intelligence de notre pays ? Nos filles doivent être instruites au même titre que les hommes et nous devons les encourager à se surpasser.

Nous avons besoin de toutes les forces vives de la nation, nous avons besoin d’union et d’être à l’écoute des zones les plus reculées et isolées de notre pays. Il faut des femmes qui se mettent en avant, en vue de briser la barrière du genre. Cette barrière qui nous sépare de la réalisation de notre plein potentiel. Comment je vis cette expérience ? La charge est à la fois noble et lourde. Je garde la tête froide, l’œil dans le viseur. Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, me donne l’opportunité de travailler pour une cause qui dépasse ma vie et celle de ma famille. Tous les matins, quand je quitte la maison c’est pour mon pays.

 HM Vous défendez également les droits des femmes et vous participez à plusieurs programmes de lutte pour l’égalité des chances aussi bien dans le secteur public que privé. Comment évaluez-vous cette question d’équité du genre en RD Congo ?

 La place de la femme dans le monde professionnel privé et public devrait être une affaire de tous et non le cheval de bataille des femmes uniquement. L’une des raisons qui m’a motivée à participer au Programme de la Mc Kinsey Academy sur la thématique «Unlocking Women Potential », traduit en français par « Libérer le potentiel des femmes », était d’échanger avec des professionnels qui mènent des études sur la condition féminine, dans le but de leur donner des outils adéquats permettant l’éclosion de leur potentiel et les qualifiant ainsi à assumer des postes à resposabilité dans la société. En RDC, c’est vrai que nous avons encore du chemin à parcourir, mais nous évoluons plutôt bien. A titre d’exemple, le Gouvernement au sein duquel je suis membre, est composé à 27% de femmes comparé à autrefois. Tout le mérite revient au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a tenu à reconnaître le mérite des femmes dans la gestion de la Res Publica. Ceci lui a valu d’être désigné comme Champion de la masculinité positive par le bureau de l’Union Africaine. 

Le Premier ministre et Chef du Gouvernement, Jean Michel Sama Lukonde n’hésite pas à donner à la femme sa place dans l’action du Gouvernement de la République. Au sein du Ministère des Finances, je travaille dans un climat d’harmonie avec le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, qui est un homme « genré » et respectueux de la femme. Dans l’exercice de nos fonctions, les compétences et le sens élevé de responsabilité sont le leitmotiv de notre collaboration. C’est pour moi un honneur de travailler dans un environnement qui prône et plébiscite la femme, en dehors des stéréotypes de la société. Le plafond de verre congolais commence peu à peu à se fissurer. Nous sommes sur la bonne voie. 

HM: Vu le parcours que vous avez eu jusqu’ici en tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles ?

 Les obstacles, on en rencontre toujours, et à tous les niveaux, que l’on soit Homme ou Femme. Cependant, en tant que Femme, il est vrai que nous subissons d’autres types d’inégalités, d’ordre culturel ou religieux. C’est à nous qu’incombe la responsabilité de nous faire valoir par le biais de nos compétences, et de nous faire respecter à juste titre, afin que soit intégré dans l’imaginaire collectif que nous ne sommes en rien moins méritantes que l’autre sexe. Mais comme je le dis souvent : C’est de bonne guerre.

 HM :Croyez-vous à l’effectivité de l’égalité des sexes dans un contexte de poids de la tradition en RDC ? 

Déjà pour commencer, nous devons retenir que l’égalité des sexes est un droit fondamental à la personne et elle ne l’est pas plus ou moins dans une communauté que dans une autre. La femme congolaise doit se défaire de ce déterminisme social qui lui a longtemps fait croire qu’elle est inférieure à l’homme, et cela passe par son éducation. C’est à juste titre que le Gouvernement au sein duquel je suis membre, a œuvré pour la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire, qui vise la réduction du taux d’abandon scolaire, de l’écart entre la scolarité des filles et celle des garçons, ainsi que du taux d’analphabétisme. 

Avant, les parents privilégiaient les garçons au détriment des filles pour des raisons économiques ; mais depuis que l’école primaire est gratuite, aucun parent n’a plus aucune excuse pour discriminer les filles. À présent que l’école primaire est ouverte à tous et toutes, nous devons changer les mentalités dans nos foyers. Permettre aux jeunes, filles et garçons, d’aller à l’école gratuitement c’est assurer l’avenir de toute une nation. Les jeunes sont notre miroir, ils sont notre avenir. Grâce à la gratuité scolaire que nous avons mise en œuvre, nous avons enregistré plus de sept (7) millions de nouveaux inscrits avec un taux élevé de jeunes filles. Cela me rend résolument optimiste. Le développement de nos communautés est une affaire de tous les âges et de tous les sexes. 

HM :Vous êtes Présidente de l’Association dénommée « Centre d’Encadrement et d’Aide aux Initiatives de Développement » (CEDAID). Quelles sont les actions menées dans votre organisation et quels en sont les impacts directs et indirects ?

Comme vous pouvez le déchiffrer dans la dénomination de mon Association, notre vision n’est pas d’apporter une simple assistance aux populations, mais plutôt de promouvoir les initiatives de développement à la base et de les rendre durables. À ce titre, nous avons lancé des projets dans plusieurs secteurs, notamment : 

• 1) Agriculture : Nous encadrons et formons plus de 2.000 exploitants agricoles dont la majorité sont des femmes, dans un programme de modernisation des systèmes de production agricole. Il s’agit de les former aux nouvelles techniques et d’augmenter leur production par l’utilisation des intrants agricoles de qualité. Tout ceci en les fédérant autour des terres savanicoles grâce à la distribution des biofertilisants, dans le respect des normes environnementales et de protection des forêts. 

• 2) Infrastructures et Transport : nous réhabilitons un tant soit peu des voies de desserte agricole pour faciliter le transport et l’évacuation de la production des exploitants agricoles que nous encadrons, avec l’objectif de permettre la commercialisation de leurs produits. Ce qui a comme conséquence directe l’augmentation des revenus des ménages. Aussi, nous sommes en pleine phase de construction d’entrepôts pour permettre le stockage de la production agricole. Et enfin, nous mettons des tracteurs à la disposition des exploitants agricoles, afin de permettre l’évacuation de leur production malgré l’état des routes dans les milieux ruraux, en attendant la finalisation dans un contexte national des actions du gouvernement dans ce secteur. 

• 3) Santé : A côté des projets agricoles, des actions sont menées dans le domaine de la santé. Nous organisons régulièrement des caravanes médicales dans les milieux ruraux en administrant gratuitement des soins de santé primaires et en distribuant des médicaments aux populations locales. Nous avons récemment lancé les travaux de construction de deux centres hospitaliers dans le Kasaï Central et dans la province du MaïNdombe. Des projets supplémentaires viennent d’être mis en place, en l’occurrence : l’éducation à travers des programmes adaptés á notre population et vulgarisés grâce au relai de nos radios communautaires. Les forages des puits d’eau afin de desservir les populations en eau potable. Tous ces projets sont un moyen pour nous de contribuer au développement des milieux ruraux et péri-urbains, afin de permettre aux ménages de jouir pleinement de leur autonomie et de sortir les familles du seuil de pauvreté. Les activités de mon association sont déployées, dans un premier temps, dans les provinces du Kasaï Central, Maï-Ndombe, Kinshasa, Kwilu, Kasaï, et Kongo Central.

HM :Avez-vous des modèles aujourd’hui au sein de la gent féminine ? En quoi est-ce qu’elles vous ont inspirées ?

 En effet, j’ai plusieurs modèles mais je n’en citerai que quelques-unes. Premièrement, la Reine Ngalifourou qui est considérée comme la dernière souveraine d’Afrique noire, mère des Tékés, peuple dont je suis originaire. Elle a succédé à son mari après sa mort, et a participé activement à la vie politique du Congo. Elle a plusieurs fois rencontré le Général de Gaulle, et a aussi envoyé des soldats tékés se battre aux côtés des troupes françaises. Ce qui lui a valu la légion d’Honneur qui est la plus haute distinction française. Elle a régné plus d’un demi-siècle. C’était une dame de fer dont le courage et le leadership m’inspirent énormément. Je suis fière d’être une de ses descendantes et d’appartenir à ce grand peuple. Deuxièmement, je citerai aussi Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique, 24e présidente du Libéria avec sa célèbre maxime « Si vos rêves ne vous font pas peur alors ils ne sont pas assez grands ». J’ai fait de cette maxime un leitmotiv depuis mon jeune âge, au point de l’afficher sur le mur de ma chambre comme un poster. Cette vision claire des choses m’a porté durant mon parcours et résonne encore aujourd’hui face à mes défis et au dépassement de mes limites. A ces deux grandes dames s’ajoutent Michelle Obama, Kimpa Vita, Angela Merkel, Condoleeza Rise, Simone Veil, Margaret Thatcher, etc, tant de femmes dont la personnalité, le travail, le leadership et le courage forcent le respect et l’admiration de tous.

HM: Au-delà de ce qui est fait, qu’est-ce qu’il faut de plus pour une représentativité des femmes dans les postes de prise de décisions ?

 Nous devons avoir plus de modèles, plus de représentations qui poussent à renverser la tendance et faire basculer la balance en notre faveur. Des femmes qui se mettent en avant en vue de trouver des solutions aux problèmes que traverse la société. Les femmes doivent avancer ensemble et se soutenir, s’encourager plutôt que de se diviser. Comme il y a une fraternité, il nous faut construire une sororité. À nous de rassembler les femmes autour de nos problématiques et de nos défis communs. Quand mon agenda le permet, je participe à des sessions de mentoring auprès de jeunes filles pour leur insuffler la passion qui m’anime.

 HM :Avant d’entrer au gouvernement, vous étiez dans le secteur bancaire. Qu’est-ce qu’il faut faire aujourd’hui en RDC pour renforcer l’inclusion et l’autonomie financière des femmes ? 

Les femmes dans leur majorité déploient leurs activités commerciales dans les milieux ruraux et péri-urbains, très peu pénétrés par les banques classiques du fait de leur Business Model. Néanmoins, certaines Institutions financières offrent un service de microfinance en octroyant des microcrédits aux femmes, mais à des taux d’intérêts encore très élevés, ralentissant ainsi la croissance de leurs activités commerciales dû au fait des faibles marges bénéficiaires. Il serait indiqué de travailler pour : l’amélioration du taux de pénétration des institutions financières dans les milieux ruraux en y intégrant cette couche de la population. 

Plus d’éducation financière ; des offres diversifiées des produits financiers adaptés et accessibles ; avec un accent particulier sur le digital ; la mise en place des fonds de garantie publique et/ou privée en faveur des PMEs. Il sied de noter les avancées de notre Gouvernement à travers le Ministère des Petites et Moyennes entreprises dans ce domaine ; la réduction des taux d’intérêts appliqués aux crédits et bien d’autres actions concrètes afin de booster l’entrepreneuriat en général et celui des femmes en particulier. 

Néanmoins, l’un des objectifs du Gouvernement à travers le Ministère des Finances est aussi de répondre à un problème structurel de financement à grande échelle et à long terme en créant une Banque Nationale de Développement qui permettra de financer à des taux compétitifs des secteurs clés tels que les Infrastructures, l’Energie et l’Agriculture. L’étude de faisabilité est en train d’être finalisée. Il existe plusieurs autres actions prévues afin d’accompagner le secteur en général, visant la promotion de l’entrepreneuriat et l’inclusion financière en RDC.

 HM :Avez-vous quelque chose à ajouter ?

La femme possède une myriade de compétences qui lui confèrent une place décisive dans la construction d’un futur égalitaire. Il faut plus de femmes qui s’impliquent, chacune à son niveau, et prennent à bras-le-corps la responsabilité de renverser la tendance afin de réduire les inégalités du genre. Pour changer de paradigme, nous devons améliorer notre système commun de pensée. Si chaque femme pouvait, chacune à son niveau, prendre la responsabilité de mener des actions qui iraient dans le sens d’influencer positivement la vie d’autres femmes, d’améliorer leurs conditions et de marquer leur milieu de vie ; nous aurons ainsi raccourci le temps qui nous sépare encore de la victoire dans la lutte que nous menons depuis bien de décennies.

 Propos recueillis par Heshima 

Interview

ENTRETIEN EXCLUSIF : « Tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation » EUSTACHE MUHANZI Ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles

Dans une interview exclusive accordée à Heshima Magazine, le ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est revenu sur ses actions menées dans ce secteur vital pour le développement de la RDC à partir de la base. Fonctionnement des entités territoriales décentralisées (ETD), effectivité de la Caisse nationale de péréquation avec à la clé des nouveaux animateurs nommés par ordonnance présidentielle en 2022…, Eustache Muhanzi Mubembe explique tout.

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Heshima Magazine : Monsieur le Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, la Constitution du 18 février 2006 a intégré l’option de la décentralisation dans l’organisation poli- tique et administrative du pays. En quoi celle-ci est bénéfique à la RDC ?

 Eustache Muhanzi : La décentralisation est une réforme fondamentale consacrée par le constituant sur le plan de l’organisation administrative territoriale en République Démocratique du Congo. Il s’agit, en effet, d’un mode d’organisation et de gestion des affaires publiques qui consiste au transfert d’un certain nombre de compétences, de responsabilités ainsi que des ressources correspondantes à des entités territoriales de base, appelées entités territoriales décentralisées, (ETD). Aux termes de l’article 3 alinéa 2 de la Constitution, par entités territoriales décentralisées, il faut entendre la ville, la commune, le secteur et la chefferie. 

Quel est l’objectif ultime de cette forme d’organisation de l’Etat ?

 L’objectif ultime poursuivi à travers cette organisation est double : d’une part, rapprocher l’administration des administrés dans l’optique de la consolidation démocratique et, d’autre part, créer des véritables centres d’impulsion du développement à la base en favorisant la prise en charge optimale des préoccupations de nos populations. En cela, la décentralisation constitue un outil puissant de transformation positive de notre société, de notre pays qui, du reste, aspire au développement intégral et au mieux-être de son peuple. Et, considérant les dimensions continentales de notre pays, il va de soi que, contrairement à la centralisation, la décentralisation est la réponse idoine, le choix efficace et approprié en termes d’organisation administrative territoriale.

Depuis le lancement du processus consécutivement à la promulgation de la Constitution du 18 février 2006, des avancées ont été réalisées notamment en ce qui concerne le cadrage juridico-institutionnel et stratégique. A ce jour, une série de lois de mise en œuvre de la décentralisation a été adoptée. L’on peut citer entre autres la Loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces du 30 juillet 2008, la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des ETD et leurs rapports avec l’Etat et les provinces du 7 octobre 2008, la loi organique portant fixation des subdivisions territoriales à l’intérieur des provinces du 18 mai 2010, la loi portant organisation et fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD.

On peut également mentionner le Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation, en sigle CSMOD, qui sert d’outil de planification stratégique de l’implémentation de cette réforme. Enfin, sur le plan institutionnel, un comité national de mise en œuvre de la décentralisation composé d’un comité interministériel de pilotage et d’une cellule technique d’appui à la décentralisation a été mis en place.

Pensez-vous que depuis l’institution de cette décentralisation les choses fonctionnent mieux qu’avant ?

 Il faut le reconnaître, tout n’a pas été parfait. Il demeure encore des défis à relever, notamment du point de vue du transfert effectif des compétences et des ressources aux ETD pour consolider leur autonomie, d’organisation effective des élections municipales et locales, d’appui technique en vue de la capacitation des animateurs et des structures des ETD, de gestion des problématiques sociologiques induites par cette réforme ainsi que la mise à niveau et la modernisation de l’administration de mon ministère.

C’est à cela que nous travaillons. Fort de ces acquis, du ferme engagement du gouvernement de la République en faveur de la mise en œuvre de cette réforme et de l’adhésion de nos populations, je suis convaincu que le processus est irréversible et il y a de quoi espérer voir un nouveau jour sur nos ETD dans la perspective de la concrétisation du développement à la base.

En arrivant à la tête de ce ministère, vous avez annoncé le renforcement des capacités techniques et administratives du personnel et la finalisation des travaux de révision du cadre organique des administrations. Où en sommes-nous ? Quelles sont les priorités dans votre secteur ?

L’une des premières actions menées à la tête de ce ministère a été de rétablir le contact direct et permanent entre les administrations, les agents des administrations et l’autorité ministérielle que je suis, avec mon cabinet, dans l’optique d’instaurer une collaboration efficace et empreinte de la vision du gouvernement de la République dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. A travers cette approche, il était question pour moi de m’enquérir de l’état d’esprit de nos administrations, de leurs conditions de travail et de cerner leurs préoccupations et aspirations dans le cadre du service public.

C’était aussi l’occasion de leur communiquer les orientations claires quant au travail à élaborer et aux résultats attendus au regard des défis de notre secteur. C’est donc vous dire l’importance que j’attache à l’administration, mieux à l’agent qui doit être suffisamment outillé pour contribuer substantiellement à l’opérationnalisation des actions du ministère.

A ce jour, au vu du renforcement des capacités techniques et administratives, nous avons institué un système de travail participatif qui favorise le partage d’expériences, le transfert des connaissances et la motivation du personnel à la tâche. Dans le même temps, avec l’appui de nos services techniques, mon cabinet travaille sur des modules de formation au profit des agents de nos administrations qui seront disponibles dans les jours à venir.

Enfin, en fonction de divers partenariats, nous avons en projet des activités de formation et d’échanges d’expériences toujours dans l’optique d’outiller techniquement et administrativement nos agents. Voilà donc la stratégie globale d’instauration pour la mise à niveau du personnel de nos administrations de la décentralisation et des réformes institutionnelles.

Par ailleurs, en ce qui concerne les cadres organiques de nos administrations, les travaux de révision ont pratiquement été finalisés au ministère. Nous en sommes maintenant à la phase de concertation et de validation en collaboration avec le ministère la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration publique et Innovation du Service public. Le processus va donc connaître son aboutissement dans un futur proche.

Quelles sont vos priorités dans ce secteur ?

 Au chapitre des priorités, il faudrait noter que tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. Néanmoins, par un exercice de rationalisation, l’on peut noter comme priorités : la redynamisation et la mise à niveau des administrations et des structures du ministère ; la révision du cadre juridique et la rationalisation du cadre institutionnel relatifs au processus de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre du Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux entités territoriales décentralisées ; l’opérationnalisation des mécanismes de financement du développement local, dont la Caisse nationale de péréquation ; l’éclosion de l’administration des réformes institutionnelles et la mise en place des outils de conception, d’encadrement, d’accompagnement, de vulgarisation et de mise en œuvre des réformes.

Le 4 juillet dernier, lors d’une séance de travail au siège du PNUD, vous avez présenté votre programme d’actions. A quand l’opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation ? Qu’est-ce que le public peut comprendre par la péréquation ?

 La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation est en marche.

Des nouveaux animateurs ont été nommés par ordonnance présidentielle il y a quelques mois, exactement le 3 septembre 2022. A ce jour, la Caisse nationale de péréquation fonctionne déjà avec un personnel minimum. Des concertations sont en cours avec le ministère des Finances afin de déterminer les modalités d’activation du fonds de péréquation qui doit être alimenté par le Trésor public à concurrence de 10% de la totalité des recettes à caractère national revenant à l’Etat annuellement, et ce aux fins d’assurer à la Caisse nationale de péréquation l’accomplissement de sa mission constitutionnelle.

Vous avez l’ambition de transférer les compétences et les ressources aux provinces et aux ETD. Comment comptez-vous vous y prendre ? Le transfert de compétences aux ETD doit toujours être accompagné d’un transfert de ressources. Est-ce possible dans le contexte actuel ?

Le transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD ne se décrète pas. C’est un processus qui implique une planification, un cadre de suivi, des mécanismes d’accompagnement et l’adhésion de tous les acteurs de la décentralisation. La stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD repose sur quatre piliers, à savoir : (1) l’élaboration et l’adoption des lois organiques de mise en œuvre de la décentralisation, (2) l’élaboration et l’adoption des lois sectorielles relatives aux domaines faisant l’objet du transfert des compétences ainsi que leurs mesures d’application, (3) l’élaboration du calendrier du transfert des compétences et des ressources humaines, financières et patrimoniales correspondantes et, enfin, (4) la mise en place des fonctions publiques centrales, provinciales et locales.

A ce jour, des avancées importantes ont été réalisées. Les lois organiques d’établissement de la décentralisation ainsi que les lois sectorielles des domaines faisant l’objet du transfert des compétences ont été promulguées. Les efforts sont maintenant concentrés sur l’actualisation et l’exécution du calendrier de transfert susdit ainsi que sur l’installation des administrations provinciales et locales. En définitive, il faut noter que le processus est irréversible tant il s’agit d’exécuter la volonté du constituant.

Quel est le critérium pour être élu à la tête d’une ETD ?

Le critérium d’éligibilité est établi par la loi électorale. Et, conformément à l’article 9 de cette loi, pour être élu, il faut remplir les conditions suivantes : être de nationalité congolaise ; avoir l’âge requis à la date de clôture de dépôt de candidature ; jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ; ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale; avoir la qualité d’électeur ou se faire identifier et enrôler lors du dépôt de sa candidature ; avoir un niveau d’études requis ou justifier d’une expérience professionnelle avérée dans l’un des domaines suivants : politique, administratif, économique ou socioculturel.

C’est ici l’occasion d’encourager nos concitoyens, particulièrement les jeunes et les femmes, à s’engager dans le processus pour briguer des sièges tant au niveau des organes délibérants que des organes exécutifs de nos ETD afin de parfaire et consolider l’implémentation de la décentralisation dans notre pays.

Dans votre programme de travail, vous comptez aussi promouvoir le genre. Par quel mécanisme pensez-vous atteindre ce but ? 

La promotion du genre est un impératif du développement. Cela implique effectivement l’agencement des conditions et mécanismes pouvant donner l’occasion à la femme d’avoir sa place, de s’épanouir et de repousser au maximum les limites par rapport à ses ambitions. Pour ma part, je me suis engagé à éradiquer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, à promouvoir les femmes dans les postes de commandement sur base de la méritocratie et promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités des femmes pour leur autonomisation. 

Quand est-ce que les textes légaux sur la décentralisation traduits en 4 langues pourront être vulgarisés ?  

La diffusion des textes légaux traduits en quatre langues nationales constitue une obligation constitutionnelle qui incombe au gouvernement de la République en vertu de l’article 142 alinéa 2 in fine de la Constitution. Pour ce qui est des textes légaux régissant la décentralisation, la traduction dans les quatre langues nationales que sont le lingala, le swahili, le tshiluba et le kikongo a déjà été réalisée par la cellule technique d’appui à la décentralisation, CTAD en sigle. L’impression et la diffusion interviendront dans un avenir proche. Des pourparlers sont en cours avec certains partenaires pour appuyer ces activités.

Vous envisagez aussi appuyer les provinces et les ETD démunies en infrastructures. Avec quels moyens ?

En vertu de l’ordonnance-loi n° 18/004 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province et de l’entité territoriale décentralisée ainsi que les modalités de leur répartition, les provinces et les ETD disposent d’un certain nombre de ressources qu’elles sont censées gérer de manière autonome. En sus de cela, les provinces ont droit à une part des recettes à caractère national établie à 40%. Sur cette part des recettes à caractère national allouées aux provinces, les ETD ont également droit à 40%.

La répartition de cette enveloppe aux ETD, fautil le souligner, se fait sur base de la capacité de production, de la superficie et de la population de chacune d’elles. Il y a également la Caisse nationale de péréquation qui est un mécanisme de financement des projets d’investissement et de développement en faveur des provinces et des ETD. Pour ma part, en tant que ministre de la Décentralisation, je m’engage à mobiliser tous les acteurs impliqués pour arriver à l’activation et au fonctionnement optimal de tous ces mécanismes de financement des provinces et des ETD.

Pour ce faire, la stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD sera mise à contribution. Enfin, au niveau de mon cabinet, des réflexions sont en cours en vue de concevoir et d’étudier d’autres mécanismes d’appui technique et financier en faveur des provinces et des ETD dans l’optique de les doter des capacités d’intervention s’inscrivant dans la consolidation de la libre administration et de l’autonomie de gestion. 

Apparemment les provinces et les ETD dépendent toujours de Kinshasa, surtout en ce qui concerne les infrastructures. A quand la libre administration des provinces et des ETD ?

Encore une fois, il convient de noter que la décentralisation ne se décrète pas. C’est un processus irréversible, certes, mais qui se met en place progressivement et nécessite une certaine pédagogie devant conduire tous les acteurs à intérioriser les principes et les modes opératoires de cette nouvelle organisation administrative territoriale qu’est la décentralisation. Le plus important à retenir est qu’il y a des avancées dans ce sens qui se consolident avec le temps et que surtout au niveau du gouvernement de la République l’engagement est ferme quant à la matérialisation de la libre administration et de l’autonomie de gestion des provinces et des ETD.

Votre ministère a-t-il un lien avec le Programme des 145 territoires ? Y êtes-vous impliqué ? 

Le Programme de développement local des 145 Territoires, en sigle PDL-145, est un projet structurant d’une très grande importance qui s’inscrit dans la vision du Président de la République, SEM Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de faire de nos entités territoriales de base des véritables foyers de développement socioéconomique en faveur de nos populations. Le ministère de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est bien impliqué dans ce projet du gouvernement.

Ministre au sein du gouvernement Ilunga Ilunkamba, puis au sein de Sama I et II, vous êtes parmi les rares qui sont là depuis l’accession du président Tshisekedi à la magistrature suprême. Quel est votre secret ?

 En tant que chrétien, je dirai que c’est d’abord la grâce de Dieu. Après, c’est l’expression de la confiance renouvelée par SEM le Président de la République, à qui je rends mes hommages les plus déférents, ainsi que par SEM le Premier ministre, à qui j’exprime ma très haute considération. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma gratitude.

Guidée par l’amour et la justice comme valeurs fondamentales pour un monde meilleur, la fondation a comme objectif le développement communautaire intégral à travers notamment les axes ci-après : la promotion de l’éducation et de la santé en faveur des populations ; la formation et l’encadrement de la jeunesse ; la réalisation des infrastructures sanitaires, éducatives et sociales d’intérêt communautaire ; la conception, l’initiative et la réalisation des projets de développement socioéconomique ; la réalisation des activités notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage ; la lutte contre la pauvreté, les inégalités et les antivaleurs ; la promotion de la solidarité ; la promotion, sensibilisation et encadrement des groupes vulnérables ; l’encadrement des enfants désœuvrés et l’assistance aux personnes du troisième âge.

Nous sommes dans une année électorale. Avez-vous des ambitions particulières à dévoiler ? 

Dans le cadre de mon engagement politique au service de notre peuple, je suis candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Kabare, dans la province du Sud-Kivu.

 Propos recueillis par Heshima  

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Interview

« Nous travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles  » Yves Bunkulu Zola Ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté

Le ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté, Yves Bunkulu, a répondu aux questions d’Heshima Magazine, notamment sur l’implication de son ministère dans les préparatifs des IXèmes Jeux de la Francophonie. Il mobilise les jeunes pour cet événement culturel et sportif. Entretien

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La RDC organise dans moins d’un mois les IXèmes Jeux de la Francophonie. Vous en tant que ministre de la Jeunesse, quel est votre niveau d’implication dans les préparatifs de cet événement ?

 Nous sommes membre du Comité de pilotage et nous mobilisons la jeunesse autour de cette rencontre et travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles. 

Au niveau de votre ministère, comment les choses s’organisent-t-elles pour accompagner cet événement culturel ? 

Nous sommes partie prenante à travers la Commission de bénévolat par le suivi et la formation des bénévoles.

 Le Rwanda, membre de la Francophonie et qui est même à la tête de cette organisation culturelle n’enverra pas ses athlètes en RDC. Qu’est-ce que vous en pensez ?

 Nous aurons souhaité les voir dans cette fête culturelle mais je pense qu’ils ont compris que par le fait d’être impliqué dans l’agression de la RDC, ils se sentent gênés et ils ont du coup honte. C’est un regret.

 Votre portefeuille a aussi l’initiation à la nouvelle citoyenneté dans ses attributions. Quelles actions avez-vous déjà menées dans ce cadre ? 

Comme vous le savez, ce n’est que sous notre gestion que ce ministère vient d’acquérir une politique nationale d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un programme d’éducation à la nouvelle citoyenneté devant être intégré dans le circuit scolaire ainsi qu’un module de formation des formateurs en cette manière. Nous faisons la campagne dans les universités et bientôt dans les écoles et les communautés, à travers des médias aussi. 

De manière générale, l’encadrement de la jeunesse pose problème. Le taux de chômage au sein de la jeunesse reste élevé. Quelle politique avez-vous mise en place pour tenter de résoudre cette problématique ?

 L’encadrement ne pose pas de problème mais c’est plutôt le défi qui est immense. Nous faisons l’encadrement des jeunes à travers des centres réinsertion socio-professionnelle des jeunes disséminés à travers le pays, l’appui aux structures d’encadrement des jeunes, notamment le Conseil national, le Parlement des jeunes et le Forum national des jeunes. Pour ce qui est du chômage, nous faisons la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes à travers les différents mécanismes mis en place par le gouvernement dont ANADEC, FSPEEJ, FOGEC et PEJAB. 

Aujourd’hui, des enjeux politiques à la veille des élections divisent les Congolais. Vous avez aussi la charge de la cohésion nationale. Quel message pouvez-vous passer à la jeunesse congolaise ? 

J’appelle la jeunesse à l’unité, à la cohésion et à bannir toute sorte de tribalisme. Nous sensibilisons sur la question par le guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté à travers des conférences, médias et autres moyens. Globalement positif mais il faut reconnaitre que les défis sont énormes.

Propos recueillis par HESHIMA

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Interview

« Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les Jeux » Catherine Katungu MINISTRE DE LA CULTURE

La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Katungu Furaha, reste convaincue de la réussite de cette édition des jeux de la Francophonie. Elle rassure que les artistes congolais prendront part à toutes les disciplines culturelles et que tous les sites prévus pour ces épreuves sont déjà prêts. Interview.

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Madame la ministre, la RDC accueille les 9èmes Jeux de la Francophonie du 28 juillet au 6 août 2023. Quel regard portez-vous sur cet événement qui est aussi éminemment culturel ?

 Le regard que j’ai sur cet évènement vient à la fois du sens même intrinsèque du rôle de l’OIF et de la pensée idéologique des jeux de la Francophonie. Le premier sens, celui du rôle de l’OIF, consiste à comprendre que cette organisation est basée sur les réalités culturelles avec l’interculturalité, l’acculturation et même l’inculturation. Pour dire que toute la raison d’être de l’OIF s’appuie sur la perception et la consommation culturelles des peuples de l’espace francophone.

Mon deuxième regard s’inspire de la volonté des chefs d’Etat des pays francophones à l’égard d’une manifestation autour de la jeunesse par la culture et les sports. Cela corrobore avec le premier sens qui est inhérent à la culture. Mon regard est que c’est un argument mis en place pour permettre à la jeunesse de célébrer sa particularité. Et pour la RDC, cela représente une opportunité de promouvoir toutes ses valeurs dont on ne parle pas assez à l’échelle internationale. 

Votre ministère compte parmi les portefeuilles concernés par ces jeux. Comment vous les préparez dans votre secteur ?

Le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines s’occupe en effet de comment la RDC va accueillir les autres pays dans les sites culturels et veille sur les conditions de préparation des artistes congolais qui vont participer aux jeux de la Francophonie. Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les jeux et il ne se pose aucun problème d’infrastructures. En ce qui concerne les artistes congolais de la RDC sélectionnés aux jeux, tout évolue normalement et nos artistes répondront valablement à tous les concours culturels.

Comment vont s’organiser les concours culturels pour les participants congolais ?

 Les participants congolais seront traités comme tous les autres venus d’ailleurs à la seule différence qu’ils bénéficieront de l’accompagnement du public congolais. Ce même public qui les a encouragés lors des présélections va, sans nul doute, envahir les sites culturels pour principalement soutenir les artistes congolais mais pas qu’eux. 

La RDC va aligner combien d’artistes dans les huit concours culturels prévus ?

 En ce qui concerne les disciplines culturelles, on en dénombre onze et la RDC s’est enregistrée dans toutes les disciplines prévues dans cette édition. Il s’agit de : chanson, danse de création, danse hip hop, contes et conteurs, peinture, sculpture/ installation, photographie, littérature nouvelle, création numérique, marionnettes géantes et jonglerie avec ballon.

Comment vont se dé rouler les épreuves culturelles ? 

Parmi les épreuves culturelles retenues, on distingue les individuelles et les collectives. Chaque discipline dispose d’un calendrier établi pour elle. Cela varie entre 2 et 6 ou 7 jours. Plusieurs pays sont inscrits dans chacune des épreuves culturelles et la RDC répondra présente de la plus belle manière possible à tous ces concours. Ce sera des moments pendant lesquels la culture congolaise occupera une place certainement prépondérante.

 Lors de votre dernière conférence de presse avec le directeur des 9èmes Jeux, vous avez indiqué que le gouvernement suivait toutes les procédures. A moins de 25 jours de l’événement, peut6on affirmer que le pays est prêt ?

 Si on se base sur tout ce qui se développe dans la presse qui ne voit que le verre à moitié vide, on dira que le pays n’est pas prêt. Alors que c’est juste le contraire. Tous les sites culturels sont prêts, les sites sportifs et le village des jeux le seront incessamment, comme cela a déjà été signalé. Il est clair que les choses se présentent de manière évidente et je profite de l’occasion pour demander à tous les ennemis de la vérité, ceux qui cherchent à vendre à vil prix les préparatifs des jeux, de se convertir et de dire la simple vérité. J’en appelle à la population congolaise de ne pas hésiter à se présenter dans tous les sites car le pays assiste à un rendez-vous qui fera que tous les projecteurs internationaux seront braqués sur Kinshasa. Il y a donc nécessité de porter ces jeux que la RDC a accepté d’organiser en sa 9e édition.

Les organisateurs de ces épreuves affirment que ces jeux se tiendront dans les meilleures conditions. Pourtant, le Québec n’enverra pas d’athlètes ni d’artistes à Kinshasa suite aux problèmes sanitaire et de sécurité. La Fédération de Wallonie-Bruxelles a emboité le pas. Ces désistements peuvent-ils affecter l’image de ces jeux en RDC ? 

Absolument pas. La Fédération de Wallonie-Bruxelles va se présenter seulement dans le secteur culturel. L’image des IXes Jeux n’est pas affectée dans ce sens que le Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF) accompagne la RDC et veille d’abord à l’image des jeux puis le gouvernement congolais travaille pour que la promotion de la RDC à travers ces jeux reste cohérente aux attentes du public qui viendra assurément de partout. 

Ne craignez-vous pas un effet d’entrainement des autres pays qui risquent aussi de désister ?

Je retiens que plusieurs autres pays tiennent à participer aux IXes Jeux de la Francophonie, Kinshasa 2023. C’est ce que la population congolaise et d’ailleurs doivent avoir à l’esprit. Aussi, chaque pays est libre de se choisir les disciplines où il compte participer, cela est de tradition depuis que les jeux existent. Je note aussi que certains autres pays, pour des raisons diverses, décident de rester dans les disciplines culturelles ou sportives.

Sur le plan de l’organisation, avez-vous eu suffisamment des moyens pour préparer les artistes ?

La liste des artistes congolais retenus pour les jeux a été publiée depuis début février de l’année en cours. A partir de là, un plan de travail m’a été soumis par le comité qui est chargé de préparer les artistes et cela est suivi de près. Malgré quelques difficultés rencontrées dans la préparation, les artistes sont au travail et la situation de tous sera réglée sous peu. Vous pouvez le constater en circulant dans les différents sites où se tiennent les répétitions de ces artistes.

 Qu’est-ce que la RDC prévoit de particulier dans les différentes catégories prévues ? L’épreuve de nzango n’est réservée qu’aux Congolais ou d’autres pays vont aussi participer ? 

D’après les informations en ma possession, cette épreuve aurait été proposée par le comité d’organisation en 2019 et cela aurait été accepté. Mais, je ne maitrise pas la suite de cette proposition. De toute façon, c’est une épreuve sportive et non culturelle.

 Propos recueillis par Heshima

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