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Economie

Ministre d’Etat, ministre du Budget, Aimé BOJI, retour sur un riche parcours

Reconduit au poste de ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji Sangara – 55 ans – force l’admiration au sein de l’exécutif national mais aussi dans son Sud-Kivu natal. Pour en arriver là, celui qui portait déjà la politique dans son ADN s’est davantage frayé un chemin au point de figurer, à ce jour, parmi les leaders de sa province. Portrait !

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Fils de Dieudonné Boji, ancien gouverneur de plusieurs provinces de la République démocratique du Congo sous la 2ème République, dont celle du Sud-Kivu, il est par ailleurs petit-fils de Hubert Sangara, chef coutumier, l’un des participants à la Table ronde de Bruxelles et premier Congolais nommé dans un conseil d’administration d’une grande entreprise publique sous l’ère coloniale, à savoir : la compagnie aérienne Sabena. Manifestement, son intérêt pour la politique et le management public en général a un soubassement familial. 

Né le 8 janvier 1968 à Katana/ Kabare, dans la province du Sud-Kivu, Aimé Boji débute ses études primaires successivement à Goma au Nord-Kivu, à Katana, au Sud-Kivu, en passant par l’internat de Kinzambi chez les frères Maristes, dans le Kwilu, avant de les parachever au célèbre Collège jésuite Alfajiri de Bukavu où après son cursus secondaire, il obtient en 1987, son diplôme d’État en section scientifique, option math-physique.

Un parcours académique réussi Poursuivant ses études au niveau supérieur, en 1988, il s’inscrit en Relations Internationales à l’Université de Lubumbashi (UNILU). Deux ans après, il est contraint de les interrompre suite aux émeutes entre forces de l’ordre et étudiants, intervenues sur le campus universitaire, dans les années 90. Soupçonné d’être l’un des instigateurs des manifestations des étudiants, Aimé Boji est forcé à l’exil en Zambie avec certains de ses camarades car, tous recherchés et pour – chassés par les services de sécurité.

De la Zambie, il s’envole, quelques mois plus tard, pour l’Oxford-Brookes University, en Grande Bretagne, où il décroche un diplôme de bachelier en économie, administration des affaires et management en 1994. Son séjour estudiantin britannique s’accompagne d’une série de spécialisations, entre autres, en migrations forcées, à l’International de – velopment center, à Queen Elizabeth House, Université d’Oxford et d’un master en économie de développement au Centre de développement économique de l’Université d’East Anglia en 1996.

Une brillante carrière professionnelle en Grande Bretagne

 Comme l’énonce si justement la citation qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, Aimé Boji en est un témoignage éloquent. En 1990, alors qu’il est encore étudiant en deuxième graduat à l’Université de Lubumbashi, il est élu échevin au home des étudiants. D’où, son indexation dans les activités qui ont conduits aux émeutes entre étudiants et forces de l’ordre. En 1992, le voilà désigné à la suite d’une élection, président de l’Africa Associaty, une asbl regroupant tous les étudiants d’origine africaine de Zambie. De même, au commencement de sa formation en master à l’Université East Anglia, il est une fois de plus élu président des étudiants africains. En 1996, lorsque Laurent Dé – siré Kabila lance sa rébellion contre le régime Mobutu, il occupe le poste de vice-président de l’AFDL, section Grande Bretagne.

De 1997 à 2000, il est nommé coordonnateur des projets au Africa Center à Londres, ensuite directeur des relations publiques dans une grande organisation internationale, la ‘‘Royal Commonwealth Society’ fonctions qu’il exercera jusqu’en décembre 2005 lorsqu’il démissionne pour rentrer dans son pays natal. En 2002, après la création du PPRD – Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie de l’ex-président Joseph Kabila -, il devient secrétaire général de cette formation politique, section Grande Bretagne. C’est à ce titre qu’il organise un séminaire d’été du PPRD rassemblant différentes délégations provenant de plusieurs pays d’implantation de la diaspora congolaise. Cet événement connait la participation du secrétaire général de l’époque, Vital Kamerhe et des hauts cadres du parti. 

Ce parcours lui a permis de se doter d’un agenda très riche en contacts dans plusieurs pays membres du Commonwealth, anciennes colonies du Royaume Uni, où il participe à plusieurs sommets des chefs d’Etat et réunions des ministres. Patriote, il profite de ses entrées dans les milieux britanniques et du Commonwealth pour appuyer les actions et efforts de l’ambassade de la République démocratique du Congo à Londres, en vue de les sensibiliser sur les conflits et l’insécurité en RDC. Ainsi, en 2002, une année après l’instauration du Gouvernement de Transition, Aimé Boji et l’ambassadeur de la RDC à Londres de l’époque, vont conduire une grande délégation des parlementaires britanniques à Kinshasa pour une évaluation du processus de transition politique dans la perspective des élections prévues alors pour 2004.

Une riche trajectoire politique …

Après son expérience britannique, Aimé Boji retourne en République démocratique du Congo. Son retour s’avère éminemment politique, puisque l’homme prendra part, en 2006, aux côtés de Vital Kamerhe, au congrès du PPRD. Avec Vital Kamerhe, alors secrétaire général de ce parti, il va sillonner l’intégralité du territoire national. Aux élections de 2006, il gagne à la députation nationale au Sud-Kivu dans la circonscription de Walungu sur la liste du PPRD, où il se positionne en tant que meilleur élu avec 25.000 voix.

 Création et filiation à l’UNC

Au cours de son premier mandat à l’Assemblée nationale,  Aimé Boji participe comme membre de la Commission Environnement et Ressources naturelles, sous-commission Mines. En mars 2009, lorsque le président de l’Assemblée nationale de ce temps, Vital Kamerhe démissionne du perchoir, Aimé Boji le suit également. Ils vont ensemble créer en 2010, l’Union pour la nation congolaise (UNC). Au sein de l’UNC, il est nommé secrétaire permanant de la direction politique nationale (DPN), puis secrétaire général adjoint et enfin, secrétaire général a.i à la suite de la nomination du SG de l’époque, Mayo Mambeke comme vice-Premier Ministre dans le premier gouvernement de l’ère Tshisekedi. C’est sous la bannière de cette formation politique dirigée par Vital Kamerhe qu’il sera réélu à Walungu en 2011, avec 38.300 voix. Ce qui le classe parmi les dix députés les mieux élus de la République lors de la législature de 2011-2016. 

Sous cette législature, il intègre la grande Commission Economique et Financière (ECOFIN). Avec l’UNC, son parti, il prend part activement au dialogue politique national de la Cité de l’Union Africaine tenu en 2017. De ce dialogue est né l’accord dont un gouvernement d’Union nationale en est issu. Gouvernement au sein duquel Aimé Boji est nommé ministre du Commerce Extérieur, le 19 décembre 2016, fonction qu’il occupera jusqu’en mai 2017. En novembre 2018, alors SGA, il fait partie de trois cadres de l’UNC qui ont accompagné Vital Kamerhe dans les négociations qui avaient débouchées sur l’accord de Nairobi. De cet accord est né le regroupement politique ‘’Cap pour le Changement ’’ (CACH), dynamique qui a conduit à la victoire du Président Félix Antoine Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2018. 

Au lendemain de la prestation de serment du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, ce polyglotte doté d’une expérience politique, diplomatique, et de surcroit, technocrate avéré, se retrouve dans l’entourage du Chef de l’Etat qu’il accompagne dans plusieurs missions à l’international en qualité de conseiller. Dans l’entre-temps, il est élevé aux fonctions de secrétaire général a.i de l’UNC. A ce titre, il dirige ce parti avec abnégation pendant la période de l’arrestation de son président national, Vital Kamerhe.

A cet effet, on lui reconnait le mérite d’avoir maintenu l’unité et la cohésion au sein du parti, durant cette traversée délicate au cours de laquelle il a pu organiser des grandes manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire national, sans le moindre incident, en vue de la libération de Vital Kamerhe. Longtemps incompris par un groupe de membres de son parti qui lui reproche un fort penchant pour le Président Félix Antoine Tshisekedi, son alignement est malgré tout resté constant vis-à-vis de ce dernier, qui pour lui, est le seul garant des intérêts politiques de l’UNC au sein de l’Union Sacrée de la Nation. Par la suite à l’avènement du premier gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation du 12 novembre 2021, dirigé par le Premier Ministre, Sama Lukonde, il est élevé au rang de ministre d’Etat, ministre du Budget.

Adoubé par la jeunesse Sud-Kivutienne !

Mu par le besoin de toujours servir, l’homme a multiplié des actions sociales et impulsé des projets communautaires d’envergure en faveur des populations sud-kivutiennes. A son actif, ponts, puits d’eau potable, centres de santé, éclairage public, microcentrale électrique, écoles… ont été construits. Ses descentes dans son Sud-Kivu natal constituent désormais des événements à cause de l’immensité des foules qui l’accompagnent. Récemment, plusieurs sondages l’ont placé en tête de peloton parmi les leaders politiques du Sud-Kivu et sa popularité surtout parmi la jeunesse avide d’un changement du leadership provincial ne cesse de croitre. 

Communément appelé ABS, Aimé Boji Sangara fait désormais partie des étoiles politiques montantes dans l’Est du pays. Plutôt discret, travailleur assidu et obsédé par l’ambition de crédibiliser le budget de l’Etat, il impulse, depuis sa nomination, une méthodologie de travail et des innovations qui modernisent et renforcent la gestion de cet important instrument des finances publiques en RDC.

Economie

L’économie congolaise déjà impactée par la guerre

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La République démocratique du Congo (RDC) est touchée par une guerre d’agression menée par le Rwanda sur son territoire en appui aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Cette situation a déjà une incidence sur l’économie du pays, qui repose essentiellement sur l’exportation des minerais.

La guerre, qui a repris dans l’Est du pays, dissuade les investissements étrangers et la création de nouvelles entreprises. Même si la RDC dispose de ressources naturelles abondantes, l’instabilité dans les zones minières et le manque de sécurité empêchent les investissements à long terme. Les multinationales et les entreprises locales hésitent à investir dans un environnement où les risques liés à la guerre et à la violence sont trop élevés. Le regain de violence armée depuis plus de 3 ans fait perdre énormément de recettes au pays.

Depuis juin 2022, Kinshasa perd ses recettes douanières du poste frontalier de Bunagana, au Nord-Kivu. Cette première cité occupée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) pouvait réaliser jusqu’à 750 000 dollars de recettes mensuelles. Avec la progression des rebelles dans les deux Kivu, le pays a perdu des revenus qui sont désormais contrôlés par les insurgés. Bunagana est le troisième poste frontalier le plus important du Nord-Kivu après celui de la grande barrière à Goma et celui de Kasindi.

Depuis la prise totale de deux capitales des Kivu, des produits vivriers tels que des pommes de terre, du fromage, du lait frais ou de la viande de bœuf ne sont plus expédiés vers Kinshasa ou dans d’autres villes du pays. Toutes les chaînes d’approvisionnement sont bloquées, affirme Lesly Said, gérante du supermarché du Kivu au complexe Utexafrica, à Kinshasa. « Même avant que Goma ne soit prise, nous avions déjà été impactés par la prise de Minova. Le coût avait augmenté et nous avons eu beaucoup de plaintes de clients, mais nous n’avions pas de choix », a-t-elle déclaré.

Depuis la chute de la ville de Goma, les banques restent toujours fermées. La circulation du dollar américain dans la région devient de plus en plus difficile. Si une telle situation perdure, cela présente le risque d’un basculement de l’économie vers le franc rwandais. Le marché monétaire congolais étant asphyxié par l’absence prolongée des banques et des microfinances, la ville rwandaise voisine, Gisenyi, risque de devenir un débouché pour échapper à cette asphyxie économique de Goma. Cela risque d’être perçu comme une balkanisation économique.

Effort de guerre

Des entreprises publiques fournissent des efforts supplémentaires pour contribuer à l’effort de guerre lancé par le président de la République, Félix Tshisekedi. Pour répondre à cet appel à la solidarité, l’Office de gestion du fret multimodal (OGFREM) a apporté une contribution à hauteur d’un million de dollars. Cette cagnotte a été annoncée au Vice-Premier ministre, ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, par l’équipe dirigeante de cette entreprise. D’autres entreprises publiques, qui avaient déjà du mal à fonctionner, pourraient fournir des efforts supplémentaires en cette période de guerre.

Cette situation sécuritaire grave a aussi perturbé les prévisions budgétaires projetées pour cette année (18 milliards de dollars). Des coupes budgétaires ont été opérées dans les enveloppes prévues pour certaines institutions comme la Présidence, la Primature, le Gouvernement et le Parlement. La mécanisation des nouveaux agents et fonctionnaires de l’État a été gelée pour une période de 12 mois. Autre effet ressenti, c’est l’inflation. Elle a été particulièrement forte ces dernières années, ce qui a réduit le pouvoir d’achat des Congolais. Les prix des produits de base, en particulier ceux importés, ont augmenté, aggravant ainsi la pauvreté et la précarité pour une grande partie de la population. La tentative du gouvernement de rabaisser les prix des biens de consommation courante s’est révélée vaine.

Chute des prix du cobalt

Pillée dans les Kivu par le Rwanda et les rebelles du M23-AFC, plombée dans l’espace Katanga par la chute de l’une des prix d’une des matières premières les plus en vogue, le cobalt, la RDC essaie tant bien que mal de tenir son économie. Mais les prix mondiaux du cobalt ont sensiblement chuté. Depuis mai 2022, le prix du cobalt a perdu les trois-quarts de sa valeur, passant de 82.000 à près de 22.000 dollars la tonne. Une chute vertigineuse qui s’explique aussi par une surproduction mondiale de ce produit. La Chine, une plus grande consommatrice de ce minerai, s’est émancipée de ce métal blanc. Pékin a commencé à produire des cellules de batteries pour véhicules électriques sans utiliser le cobalt, ce qui occasionne une telle chute des prix. Or, la RDC représente environ 70% de la production mondiale de cobalt, dont les deux tiers sont raffinés en Chine.

Pourtant, la redevance minière des substances minérales stratégiques, notamment le cobalt, reste la plus élevée en RDC. « On aura une situation de baisse des recettes et cela peut affecter les efforts que le gouvernement mène pour restaurer la paix dans l’est du pays », analyse Jean-Pierre Okenda, directeur exécutif de l’ONG « La sentinelle des ressources naturelles ».

Difficile canalisation des recettes du coltan

La RDC est l’un des plus grands producteurs mondiaux de coltan, un minerai essentiel qui est principalement composé de tantalite et de niobium. Le coltan est utilisé dans la fabrication de composants électroniques, tels que les condensateurs pour téléphones mobiles, ordinateurs, voitures électriques et autres appareils high-tech. Ce minerai est principalement extrait dans les régions orientales de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Ces zones sont souvent marquées par des conflits armés et des tensions politiques, et l’exploitation minière y est souvent artisanale. Cela signifie que de nombreux mineurs locaux utilisent des méthodes manuelles et rudimentaires pour extraire le coltan, ce qui peut rendre l’activité extrêmement dangereuse. Au-delà de cet aspect, le pillage de ces minerais par des pays voisins fait perdre des recettes énormes à la RDC.

Résurgence du M23 et boom économique au Rwanda

Depuis la résurgence du M23, fin 2021, dans les Kivu, le Rwanda a fait des bonds importants dans l’exportation des minerais, notamment le coltan. En 2023, Kigali a enregistré une augmentation spectaculaire de 43 % de ses exportations, qui sont passées de 772 millions de dollars en 2022 à plus de 1,1 milliard. En 2010, ces revenus dépassaient à peine les 70 millions de dollars par an. Une manne minière bénéficiée par un pays qui n’a pas grand-chose sous son sol. Ce qui met souvent Kinshasa en colère, estimant que les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) que Kigali cherche souvent au Congo sont essentiellement des minerais.

Heshima

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Economie

Effort de guerre et réduction du train de vie des institutions, Suminwa implique l’IGF pour  la transparence

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Dans le cadre du soutien à l’effort de guerre, la Première ministre Judith Suminwa fait appel à l’Inspection Générale des Finances (IGF) afin d’assurer la bonne application des recommandations du Chef de l’État relatives aux mesures rigoureuses de réduction du train de vie des institutions publiques.

Les instructions données au gouvernement par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, lors de la réunion du Conseil des ministres du 31 janvier 2025, visant à mettre en place des mesures strictes de réduction des dépenses institutionnelles, sont appliquées sans délai par la cheffe du gouvernement congolais.

Alors que les ministres des Finances, Doudou Fwamba, et du Budget, Aimé Boji, ont entamé des discussions pour formuler des propositions concrètes, Judith Suminwa et une délégation de l’IGF, conduite par Jules Alingete, Inspecteur général chef de service, ont eu d’importants échanges le 5 février 2025 autour de la rationalisation des dépenses publiques.

À l’issue de leurs discussions, la Première ministre a exprimé son souhait de voir l’IGF jouer un rôle clé dans l’optimisation des dépenses et l’augmentation des recettes. Jules Alingete, de son côté, a salué l’engagement de la cheffe du gouvernement et les efforts qu’elle déploie en matière de gestion rigoureuse des finances publiques.

Selon Jules Alingete, l’IGF veillera à ce que, dans l’exécution des dépenses urgentes, l’accent soit mis uniquement sur celles liées à la sécurité et aux déplacements essentiels. « Il y a un mois, un arrêté interministériel relatif aux finances et au budget a été pris sur instruction de Madame la Première ministre afin de mettre de l’ordre dans l’exécution des dépenses et l’augmentation des recettes », a-t-il rappelé.

Un effort nécessaire

L’accélération des mesures de réduction du train de vie des institutions est un acte patriotique destiné à dégager des économies permettant d’octroyer une prime exceptionnelle aux militaires, policiers et aux patriotes Wazalendo engagés dans les combats contre l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Grâce à ces mesures, le gouvernement pourra allouer environ 27 692 460 dollars à la défense nationale.

Au-delà du secteur public, le Président Tshisekedi a également interpellé le secteur privé. « Dans cet effort national, j’en appelle également à la responsabilité du secteur privé, invité à contribuer activement à cette cause commune de nos soldats qui se battent avec héroïsme pour la défense de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté. Ils ont besoin de notre soutien total, qu’il soit moral, matériel ou logistique », a déclaré le Chef de l’État.

Qui est concerné ?

Parmi les mesures rigoureuses adoptées figurent des réductions progressives des frais de fonctionnement et des interventions économiques de la Présidence, de l’Assemblée nationale, du Sénat, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.

Toutes les missions et évacuations sanitaires non essentielles à l’étranger, ainsi que certaines subventions octroyées à des organismes publics jugées non prioritaires, sont également suspendues.

Sont aussi gelées pour une durée de 12 mois : les augmentations salariales, les corrections de grades et la mécanisation des agents publics de l’État. Cependant, les militaires et les policiers ne sont pas concernés par ces restrictions.

Des mesures enfin appliquées

Depuis les élections de 2006, la classe politique congolaise dénonce régulièrement le coût excessif des institutions du pays et réclame une réduction du train de vie des institutions et de leurs dirigeants. Plusieurs gouvernements se sont succédé sans y parvenir.

En 2022, des députés membres de l’Union sacrée de la nation avaient plaidé en faveur de cette mesure à la veille de l’examen et du débat du projet de budget 2023 à l’Assemblée nationale. En octobre 2024, la société civile, force vive du Nord-Kivu, avait même proposé une réduction de 50 % des dépenses institutionnelles pour financer les salaires des enseignants.

Néanmoins, la Première ministre Judith Suminwa a toujours fait de cette question son cheval de bataille. Lors de la clôture des consultations menées du 20 au 21 avril 2024 en vue de la formation de son gouvernement, elle avait réaffirmé son engagement en ce sens.

Hubert MWIPATAYI

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Economie

Produits alimentaires : l’envolée des prix se poursuit, des Congolais dans le désarroi

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Alors que le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, avait pris des mesures contre la vie chère en République Démocratique du Congo (RDC), c’est l’effet contraire qui se produit depuis quelques jours sur les marchés des biens de consommation courante. Le lait en poudre, le poisson chinchard ou encore les viandes surgelées connaissent une envolée des prix.

Son panier en plastique soutenu par son avant-bras gauche, l’index droit posé sur sa lèvre inférieure, Pierrette n’en revient pas. Cette mère de cinq enfants, la cinquantaine révolue, écarquille les yeux devant les étalages d’un petit marché à Mbundi-Terminus, un quartier situé à l’ouest de Kinshasa, dans la commune de Mont-Ngafula. « Je reviens d’une chambre froide à quelques pas d’ici, ce ne sont pas les prix que j’avais laissés la semaine passée », déclare-t-elle à Heshima Magazine. Le poisson chinchard de « 20 plus », qui se vendait à 7 000 francs le kilogramme, coûte désormais 11 000 francs. Un kilogramme de poisson salé passe de 18 000 à 22 000 francs.

Cette surchauffe des prix est constatée par plusieurs Congolais, aussi bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. Certains, dont les revenus n’arrivaient déjà pas à joindre les deux bouts, sont dans le désarroi. « C’est une érosion de mon pouvoir d’achat. La hausse des prix des biens de consommation et celle des prix des transports en commun nous asphyxient complètement. Pourtant, mon salaire n’a pas bougé depuis plusieurs années en dépit d’une telle inflation », déclare Jean-Pierre Mukendi, un fonctionnaire de l’État.

Une hausse vertigineuse des prix

Dans un communiqué signé le 25 novembre, le Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL) constate « avec regret une hausse vertigineuse » des prix des produits alimentaires de première nécessité dans les provinces de Kinshasa, du Haut-Katanga et du Lualaba. Selon cette structure, il y a une augmentation de plus de 89 % sur les prix de certains produits de consommation courante. Le carton de chinchard est passé de 165 000 à 249 200 francs. Un sac de semoule qui coûtait 57 000 francs se vend aujourd’hui à 60 000 francs. Le lait en poudre (Nido) de 2,5 kg passe de 67 800 à 79 680 francs. Les côtelettes de porc, dont le kilogramme se vendait à 10 000 francs, coûtent à ce jour 14 000 francs. Un sac de riz de marque Lion, qui était fixé à 46 000 francs il y a quelques mois, est vendu à ce jour à 69 000 francs.

Le gouvernement peine à baisser les prix

Asphyxié par la montée en flèche des prix, le gouvernement peine à gagner sa bataille contre la vie chère en RDC. En août, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, avait annoncé une batterie de mesures pour combattre la hausse des prix des produits de première nécessité. Il avait annoncé un allègement fiscal sur les importations de ces denrées pour réduire le coût de ces produits sur le marché. Ces mesures devraient permettre une réduction des prix sur le marché allant de 20 à 25 % en moyenne.

Au moins neuf produits sont concernés par ces mesures d’allègement fiscal, parmi lesquels le lait en poudre, la volaille, le poisson chinchard, l’huile végétale, l’huile de palme, le maïs et le riz. Une autre mesure prévoyait la suppression des barrières illicites qui impactent négativement les prix des biens de première nécessité, ainsi que l’imposition de sanctions aux personnes à l’origine de ces barrières. La Première ministre avait pris un décret pour ces mesures fiscales. Trois mois après, des Congolais constatent toujours la montée des prix sur le marché. Le gouvernement avait menacé des sanctions contre certains hommes d’affaires qui continuent à pratiquer de tels prix malgré l’allègement fiscal. « Il n’est pas exclu que certains d’entre eux soient expulsés du territoire national si nous découvrons des personnes qui s’attèlent à des pratiques qui n’ont pour finalité que de faire souffrir le ménage congolais. C’est une question de l’État qui doit assumer son rôle », avait déclaré Daniel Mukoko Samba.

Les marges de manœuvre du gouvernement semblent être réduites, notamment en raison de la position du pays qui importe la quasi-totalité de ses produits de première nécessité.

Heshima

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