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XIXe Sommet de la Francophonie : Macron partagé entre Kagame et Tshisekedi

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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi n’a pas assisté à la clôture du XIXème sommet de la Francophonie en France.     Le chef de l’Etat congolais est retourné, samedi 5 octobre à Kinshasa, après avoir constaté que son homologue français, Emmanuel Macron, n’a pas mentionné dans son discours l’agression rwandaise en RDC parmi  des conflits armés au monde.

Lors du discours d’ouverture de ces assises à Villers-Cotterêts, Macron, dans son discours, a cité les crises que traverse le monde sans faire allusion au conflit dans l’est de la RDC. Ce qui a conduit Félix Tshisekedi à boycotter les travaux des dirigeants qui ont eu lieu en huis clos et qui ont débouché sur une résolution. « Des sources proches de la délégation congolaise, ACP apprend que le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi ne prévoit pas de participer aux séances à huis clos prévues l’après-midi de samedi dans le cadre du sommet de la Francophonie, en protestation du silence du Président français Emmanuel Macron qui n’a pas mentionné, dans son discours d’ouverture de ces assises, le conflit dans l’Est de la RDC, premier pays francophone. », a écrit le média public congolais, l’Agence congolaise de Presse (ACP). 

Le président congolais n’a pas non plus participé, le même samedi, au déjeuner offert par la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

Après cet incident, la résolution finale de ce XIXe sommet de la Francophonie issue des travaux des chefs d’État et de gouvernement a par contre évoqué plusieurs situations de crise, notamment en Afrique. Concernant l’est de la RDC, les dirigeants disent ainsi condamner fermement les violations du droit national, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Ils condamnent également « tous les groupes armés opérant en RDC et tout soutien extérieur apporté à ces groupes » sans mentionner le Rwanda.

Faire plaisir à Kagame

Pourtant, c’est un secret de polichinelle pour l’opinion mondiale. Les dirigeants français post-génocide rwandais sont tirés à la barbichette par le président rwandais, Paul Kagame, qui les font chanter quasiment suite à l’implication présumée de la France dans ce drame au Rwanda.

L’imposition par la France de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF était suffisante pour comprendre l’attitude de la France. De ce fait, il était difficile voire impossible pour Emmanuel Macron de mentionner l’agression rwandaise contre la RDC   en présence du président rwandais, Paul Kagame. Après le départ précoce de Tshisekedi de ce sommet, Emmanuel Macron a tenté de justifier son oubli volontaire. « Qu’il n’y ait pas malentendu. Hier [vendredi], je l’ai dit moi-même, je n’ai été que parcellaire dans les citations. Il y a beaucoup de crises, de tensions, de guerres que je n’ai pas citées », a réagi samedi soir Emmanuel Macron en conférence de presse. Et le président français d’ajouter : « Il n’y a pas de double standard dans la diplomatie de la France. »

Le président français a précisé que la guerre dans l’Est de la RDC a été, durant les deux jours du Sommet, le conflit sur lequel il s’est attardé lors des rencontres parallèles. Il souligne également que la France et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) restent mobilisées pour résoudre cette crise qui frappe la RDC.

Dilemme de Macron

En invitant sur sol deux présidents dont les pays sont en conflit, le président français s’est retrouvé dans le dilemme de les satisfaire tous. Paul Kagame n’aura pas accepté qu’Emmanuel Macron puisse critiquer son action militaire au Congo. De son côté, Félix Tshisekedi percevait ce sommet comme une vitrine pour que la France condamne toute violation de l’intégrité territoriale des pays agressés comme il l’a fait pour l’Ukraine mais aussi en faveur du Liban actuellement sous les bombes d’Israël.

Heshima

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RDC : la difficile mission du général Evariste Somo, nommé gouverneur militaire du Nord-Kivu

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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a nommé, le 28 janvier 2025, le général-major Evariste Somo Kakule au poste de gouverneur militaire du Nord-Kivu. Il remplace à ce poste le général-major Peter Cirimwami, tué lors des combats le 23 janvier aux environs de Goma. Ce commando parachutiste hérite d’une mission difficile mais pas impossible. Le chef-lieu de sa province est désormais occupé par les forces rwandaises et les rebelles du M23. Retour sur le parcours d’un homme de droit malgré son treillis militaire.

Licencié en droit, le désormais général-major Evariste Somo a un riche parcours au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). En mars 2023, alors général de brigade, il avait été désigné commandant intérimaire de la 31ème Brigade des forces de Réaction rapide, une unité des commandos, au sein de l’armée. Il avait déjà dirigé cette unité, alors basée à Kindu, dans le Maniema. Cette unité, formée grâce à la coopération militaire belge, est considérée comme l’une des meilleures de l’armée congolaise. Il y a près de 4 ans, cette unité était déployée à Beni pour traquer les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé ougandais ayant fait allégeance à l’État islamique.

Breveté d’état-major des FARDC, Evariste Somo est aussi breveté « A » parachutiste au Centre d’entraînement et de formation de parachutistes de Belgique. En quittant la 31ème Brigade, le général Evariste Somo Kakule était parti en poste en qualité de commandant adjoint en charge de l’administration et de la logistique de la 22ème Région militaire, basée à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Il était l’un des adjoints du général-major Smith Gihanga, ancien patron de cette région militaire, succédé par le général Eddy Kapend. Avant de réintégrer son unité des commandos de Réaction rapide, il avait été nommé, en octobre 2022, commandant adjoint en charge des opérations et des renseignements du secteur opérationnel Nord-Équateur.

Les défis qui l’attendent au Nord-Kivu

Toujours en état de siège, la province du Nord-Kivu est dirigée par des militaires depuis mai 2021. Au poste de gouverneur militaire, il succède au général-major Peter Cirimwami, qui assurait l’intérim après le rappel à Kinshasa du lieutenant-général Constant Ndima. Peter Cirimwami est décédé après avoir été touché le 23 janvier, alors qu’il s’était déplacé vers la ligne de front à l’Ouest de la ville de Goma. Evariste Somo prend la tête d’une province amputée de son chef-lieu, occupé par l’armée rwandaise et les rebelles du M23. Son administration militaire devra donc se baser ailleurs qu’à Goma.

Se baser à Butembo ou Beni

Le 27 janvier, dans la soirée, le Bureau de l’Assemblée nationale, élargi à la Commission Défense et Sécurité, a recommandé la réorganisation immédiate de la province du Nord-Kivu sur le plan politico-administratif et militaire. C’est notamment la réorganisation du commandement militaire, particulièrement au niveau du secteur opérationnel et de la région militaire, afin de faire face à la situation sécuritaire dans la province, confrontée aux attaques de l’armée rwandaise et à l’occupation de Goma par les rebelles. La nouvelle administration militaire est invitée à s’installer dans les zones encore sous contrôle de l’armée congolaise, les villes de Beni et Butembo. Ces entités sont aussi menacées par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Ce qui rend son administration difficile mais pas impossible. Administrer la province dans une telle situation est une tâche ardue qui attend le nouveau gouverneur militaire. Son mandat sera complexe, vu que Goma et d’autres territoires comme Masisi, Nyiragongo et Rutshuru sont quasiment aux mains du M23.

Heshima

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RDC : Goma assiégée par l’armée rwandaise, Washington promet des sanctions

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Après la chute des verrous de Sake et Mubambiro, les rebelles du M23 ont assiégé la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Au Conseil de sécurité de l’ONU, dimanche 26 janvier 2025, la ministre d’État et ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé la communauté internationale à agir rapidement face à l’agression rwandaise et à ses supplétifs du M23. De son côté, les États-Unis promettent d’utiliser « tous les moyens » à leur disposition pour sanctionner les responsables de ces actes.

Ce lundi 27 janvier, la situation est confuse dans la ville volcanique. Des rebelles ont fait leur entrée dans certains quartiers de Goma. Toute la nuit, des tirs ont été entendus à l’intérieur de la ville, cernée par le M23 et les soldats rwandais. À Kinshasa, le président de la République, Félix Tshisekedi, a tenu, dans la soirée, une réunion de sécurité pour notamment faire face à la situation humanitaire. Des bombes venues des positions occupées par le M23 sont tombées dans le camp des déplacés, tuant au moins 10 civils, ce qui a dispersé les déplacés du camp de Mugunga.

Retrait des troupes rwandaises exigé

À New York, la ministre des Affaires étrangères a exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises du sol congolais. La cheffe de la diplomatie congolaise a aussi sollicité du Conseil de sécurité l’imposition de « sanctions ciblées » contre les responsables rwandais impliqués dans cette violation de l’intégrité territoriale de la RDC : instaurer un embargo sur les minéraux étiquetés comme rwandais, notamment le coltan et l’or ; révoquer le statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux missions de paix de l’ONU ; mettre en place une surveillance stricte des transferts d’armes vers Kigali. Car, selon Thérèse Kayikwamba, ces armes se retrouvent entre les mains du M23, pourtant frappé par un embargo des Nations unies. « Malgré les alertes répétées du gouvernement congolais depuis trois ans, ce Conseil est resté passif », a-t-elle déploré, demandant à cet organe de passer à l’action.

La ministre a aussi rappelé la chronologie des événements au Nord et au Sud-Kivu. Depuis le 6 janvier, explique-t-elle, les Forces rwandaises de défense (RDF) et le M23 ont intensifié leurs offensives, occupant des localités stratégiques telles que Katale, Masisi-Centre et Minova, aggravant une crise humanitaire déjà critique. « Le Rwanda se prépare à orchestrer un carnage à ciel ouvert », a-t-elle prévenu.

Le Burundi dénonce le silence international

Le représentant permanent du Burundi auprès des Nations Unies, Zéphyrin Maniratanga, a dénoncé le silence de la communauté internationale, principalement du Conseil de sécurité. « Pas une seule résolution n’a été adoptée pour condamner ces agressions flagrantes », s’est étonné le Burundi, qualifiant ce silence de « troublant ». Le représentant permanent du Burundi a par ailleurs loué les efforts déployés dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, les qualifiant de « cadres essentiels » pour une résolution pacifique du conflit. Il a exhorté toutes les parties à respecter les engagements pris dans ces cadres et a appelé à leur renforcement.

Washington promet des sanctions

Lors de cette session d’urgence du Conseil de sécurité convoquée à l’initiative de la RDC, la représentante des États-Unis a promis des sanctions contre les responsables des hostilités dans l’Est de la RDC. « Nous condamnons sans ambiguïté les hostilités du M23 et du Rwanda contre Goma et Sake […]. Nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que les responsables du conflit, de l’instabilité et de l’insécurité en RDC rendent des comptes », a déclaré sa représentante à l’ONU.

Risque de progression vers Bukavu

Le M23 et l’armée rwandaise risquent de poursuivre leur progression jusqu’à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Le média britannique The Guardian, qui cite les services de renseignement de plusieurs pays, révèle que le Rwanda a un plan d’invasion beaucoup plus vaste. L’armée rwandaise pourrait aider le M23 à étendre son emprise jusqu’à Bukavu. L’objectif est notamment de contrôler l’aéroport de Kavumu. La RDC risque donc d’assister à une répétition de l’histoire avec l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila.

Heshima

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RDC : Tshisekedi lève plusieurs « décisions stratégiques », ce vendredi, pour contrer le M23

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Le chef de l’État, Félix Tshisekedi, va présider, ce vendredi 24 janvier 2025, une réunion du Conseil supérieur de la défense pour faire face à la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Après son retour de Suisse, jeudi soir, il a dirigé une autre réunion d’urgence avec le chef de l’armée, la Première ministre, le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, ainsi que celui de l’Intérieur.

« Le président de la République va successivement présider, ce vendredi, à la Cité de l’Union africaine, le Conseil supérieur de la Défense et la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres », a annoncé la presse présidentielle. La réunion de crise de jeudi et celle du Conseil supérieur de la Défense de ce vendredi font suite à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où des rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, ont progressé dans les localités de Bweremana et Minova.

Le président de la République va présider, dans un premier temps, le Conseil supérieur de la Défense, où seront évaluées les stratégies militaires et sécuritaires en cours. Ce conseil se focalisera sur l’analyse fine de la situation sur le terrain et sur l’adaptation des opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour garantir la sécurité des populations et des territoires. À l’issue de cette réunion, plusieurs « décisions stratégiques » seront prises pour faire face à cette situation sécuritaire.

En deuxième lieu, le chef de l’État dirigera la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, qui s’avère particulièrement significative dans le contexte actuel. L’ordre du jour prévoit une discussion approfondie sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu, permettant au gouvernement d’élaborer des réponses appropriées et de coordonner des actions au sein de l’appareil étatique.

Ville de Goma menacée

Dans la journée de jeudi, de violents combats ont opposé ces rebelles aux FARDC dans la cité de Sake, dernier verrou de l’armée pour protéger la ville de Goma. Les rebelles menacent de prendre la ville volcanique, pendant que l’armée, la MONUSCO et les forces de la SADC se réorganisent pour barrer la route à ces insurgés soutenus par le Rwanda.

Dans le même temps, des combats intenses étaient également signalés entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. Les rebelles auraient lancé des attaques simultanées contre des positions des Wazalendo (volontaires patriotes) et des FARDC à Kilimanyoka et Kanyamahoro, à environ 20 kilomètres au nord de Goma. Dans l’ouest de la ville, une panique généralisée est palpable.

Des rumeurs sur la mort du gouverneur militaire

Depuis la soirée de jeudi 23 janvier, des rumeurs, essentiellement propagées par des comptes sur les réseaux sociaux rwandais, annoncent la mort du gouverneur militaire, le général-major Peter Cirimwami Nkuba. Ces rumeurs proviennent d’un compte X (anciennement Twitter) du porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, annonçant la « neutralisation » de cette autorité provinciale.

Ces informations n’ont pas été confirmées par le service de communication du gouverneur du Nord-Kivu. Le général-major Peter Cirimwami « se porte bien », réagit sa cellule de communication. « Il est bel et bien en vie et sur le terrain en train de suivre de près l’évolution des opérations », précise la même source. Pourtant, ce vendredi matin, l’internet a été coupé à Goma, selon plusieurs sources locales. Les informations du front remontent difficilement.

L’ONU appelle à la désescalade

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les nouvelles offensives du M23 et s’inquiète d’une « guerre régionale » dans l’Est de la RDC. « Cette offensive a des effets dévastateurs sur la population civile et a accru le risque d’une guerre régionale plus large », a fait savoir son porte-parole dans une déclaration à la presse.

Le chef de l’ONU a exhorté toutes les parties à respecter les droits de l’homme et le droit humanitaire international, notamment « en garantissant un accès immédiat et sans entrave aux populations ayant besoin d’une aide humanitaire et en respectant le caractère civil des sites de personnes déplacées à l’intérieur du pays ».

Des centaines de civils sont morts depuis la reprise des hostilités par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Plusieurs civils ont trouvé la mort dans les combats du 23 janvier dernier, notamment à Nyiragongo. L’hôpital de Ndosho, à Goma, est débordé par l’afflux des blessés, plus de deux cents, selon des sources locales.

Heshima

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