Nous rejoindre

Non classé

Projet de dialogue en RDC : les premiers couacs apparaissent…

Published

on

Les représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ceux de l’Église du Christ au Congo (ECC) ont rencontré, le 12 février 2025 à Goma, le coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo et du M23 (AFC-M23), Corneille Nangaa. C’est dans la perspective d’un dialogue voulu inclusif par ces Églises. Mais des voix s’élèvent pour contester cette démarche, qui intègre un groupe armé ayant causé la mort, fin janvier, de plus de 3000 Congolais dans cette ville occupée depuis par les rebelles. Le tandem CENCO-ECC va-t-il réussir cette rude mission ?

La délégation conduite par Monseigneur Fulgence Muteba, président de la CENCO, et André Bokundoa, représentant légal de l’ECC, a été reçue, le 12 février, par les rebelles de l’AFC-M23. Ces prélats disent être encore dans une phase de collecte des avis des acteurs impliqués dans cette crise, y compris ceux de l’AFC-M23. « Nous demeurons dans notre démarche pastorale, nous sommes convaincus de ce que nous voulons faire et nous savons que la majorité des Congolais ne souhaite que la paix, et ce, le plus vite possible. Nous sommes convaincus que l’implication de tout le monde, y compris ceux que nous sommes venus rencontrer ici, est nécessaire pour sortir de cette situation », a déclaré Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO.

Mais la démarche des prélats catholiques et protestants ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique et d’une partie de la société civile. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti présidentiel, a fait part, mardi 11 février, de son opposition à une initiative de dialogue qui intégrerait les rebelles du M23, qualifiés de « terroristes ». Dans une déclaration politique signée par son secrétaire général, Augustin Kabuya, ce parti a exprimé sa désapprobation de l’initiative du dialogue social que prônent les évêques de la CENCO et de l’ECC. Tout en privilégiant la cohésion nationale interne, l’UDPS rejette en bloc « toute démarche visant à organiser des négociations politiques en dehors des processus de Luanda et de Nairobi ». Ce parti dénonce une initiative « narquoise » de certains acteurs religieux, dont les diverses prises de position « n’ont jamais caché leur antipathie envers les institutions de la République ».

De son côté, le secrétaire permanent de l’Union sacrée de la Nation, plateforme du pouvoir, a abondé dans le même sens. André Mbata soupçonne les prélats catholiques et protestants d’avoir déjà pris des contacts sans attendre un quelconque mandat du président de la République. « Le fameux ‘‘Pacte social’’ proposé par certains est une initiative individuelle de ceux qui avaient déjà pris d’autres contacts ailleurs et qui n’ont pas voulu attendre la position finale du garant de la Nation. Par conséquent, ce projet n’engage ni l’Union sacrée ni sa haute autorité politique », a réagi André Mbata.

L’ODEP aussi monte au créneau

Sortant de sa sphère économique, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a rejeté tout dialogue avec les agresseurs, notamment le président rwandais, Paul Kagame. Cette structure de la société civile n’a pas été tendre avec ces prélats catholiques et protestants. Dans un communiqué de presse signé par son président du Conseil d’administration, Florimond Muteba, cette plateforme a accusé la CENCO-ECC de jouer le jeu de l’ennemi, qualifiant le cardinal Fridolin Ambongo de « Maréchal Pétain congolais ». Une allusion faite au dirigeant français de la seconde guerre mondiale qui avait engagé la France dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.

Pour sa part, Germain Kambinga, président du parti politique Le Centre, pense qu’au lieu d’un dialogue, il faut plutôt organiser le système de défense du pays. S’adressant à l’Église catholique et protestante, cet ancien ministre de l’Industrie affirme que le dialogue est, pour l’instant, inacceptable, craignant un retour de 30 ans en arrière. Ce politicien indique que cela constituerait même une violation de la Constitution. Ces premiers couacs risquent d’entamer la crédibilité de la démarche de ces prélats.

Le tandem CENCO-ECC s’accroche à Tshisekedi

Face à cette vague de critiques, le tandem CENCO-ECC s’accroche à ce que Félix Tshisekedi leur avait dit lorsqu’ils lui avaient présenté ce projet de « Pacte social » pour la paix. « Le Chef de l’État a salué et encouragé l’initiative et, quand j’entends un autre son de cloche, je crois que ça n’engage que ceux qui ont parlé. Les réactions des forces vives que nous rencontrons nous rassurent », a répliqué Donatien Nshole, soulignant que Félix Tshisekedi avait qualifié de « louable » leur initiative de paix. Ces prélats envisagent déjà d’aller plus loin après l’étape de Goma. Ils pourront se rendre au Rwanda pour rencontrer le président Paul Kagame. D’autres chefs d’État de la région pourront aussi être consultés, notamment l’Ougandais Yoweri Museveni et le Burundais Evariste Ndayishimiye.

Heshima

Continue Reading

Non classé

Dialogue avec le M23 : Tshisekedi maintient sa ligne dure

Published

on

Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), appuyés par l’armée rwandaise, continuent leur offensive dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, et à Kamanyola, dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu. Malgré la pression militaire, le président de la République, Félix Tshisekedi, maintient sa position de ne pas dialoguer directement avec ce groupe rebelle.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, s’est rendu discrètement à Luanda, le 18 février, pour une réunion avec son homologue angolais, João Lourenço. Ce dernier, qui quitte la médiation entre Kinshasa et Kigali, prendra la présidence de l’Union africaine. Cette rencontre, qui s’est tenue au Palais présidentiel de Luanda, est la deuxième en moins d’un mois, après celle du 29 janvier dernier. Elle intervient alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader dans l’Est de la RDC.

Pendant ce temps, les rebelles gagnent du terrain dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, où la localité de Kitsambiro est occupée, ce mercredi 19 février 2025, par ces insurgés. Au Sud-Kivu, la cité historique de Kamanyola est également occupée par les rebelles. Malgré ces pressions militaires, Félix Tshisekedi ne bronche pas. Le chef de l’État congolais continue de chercher des solutions militaires en parallèle avec les options diplomatiques existantes, telles que le sommet conjoint de la Communauté des États d’Afrique de l’Est et de la Communauté des États d’Afrique australe (EAC-SADC).

Après le Burundi, l’Afrique du Sud et la SADC, Félix Tshisekedi a sollicité l’intervention militaire du Tchad. Le président de la République, à travers son envoyé spécial, le ministre Didier Mazenga, a demandé à son homologue tchadien, Mahamat Idriss Déby, une aide militaire « sous toutes formes ».

Pas de dialogue avec le M23

Lors du sommet conjoint de l’EAC-SADC, un appel au dialogue a été lancé pour mettre un terme au conflit dans l’Est congolais. Mais Kinshasa refuse toujours de discuter avec le M23, qu’il considère comme un groupe « terroriste ». Mais au-delà de cette considération, Félix Tshisekedi a de bonnes raisons pour maintenir une telle position malgré des revers militaires sur la ligne du front. En effet, l’actuel président refuse de porter la lourde responsabilité de compromettre l’intégrité du pays. Les négociations avec les rebelles du M23 conduiraient à rouvrir la boîte de Pandore sur les accords du 23 mars 2009 signés entre le gouvernement de Joseph Kabila et la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dirigée par Laurent Nkunda. Ces accords contiennent une clause demandant la mise en place d’un nouveau modèle de découpage du territoire national fondé sur « la nécessité d’une meilleure prise en compte possible des réalités sociologiques du pays ». L’accord inclut aussi la reconnaissance des provinces du Nord et du Sud-Kivu comme des « zones sinistrées ». Si une telle disposition était appliquée, cela risquerait d’être le début d’une balkanisation du pays. Et Félix Tshisekedi refuse d’endosser une telle responsabilité face à l’histoire.

Les évêques prêchent dans le désert

Pendant que les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et les révérends de l’Église du Christ au Congo (ECC) sollicitent un cessez-le-feu lors de leur rencontre avec Corneille Nangaa, à Goma, les combats continuent et les rebelles menacent de prendre le contrôle du territoire d’Uvira, au Sud-Kivu. Avec l’ascendance militaire des rebelles sur les différentes lignes de front, il est difficile qu’ils troquent leur avantage de terrain contre un cessez-le-feu qui risquerait de permettre aux Forces armées de la RDC de se réorganiser.

Les prélats ne perdent pas espoir dans la résolution pacifique de ce conflit. Ils ont rencontré le président kenyan, William Ruto, et prévoient de rencontrer le président ougandais, Yoweri Museveni, avant de s’envoler pour la Tanzanie et le Burundi. La CENCO-ECC prévoit aussi d’être reçue à Brazzaville, en République du Congo, par le président Denis Sassou Nguesso. L’Angolais João Lourenço, ex-médiateur dans ce conflit entre Kinshasa et Kigali, sera aussi consulté.

Heshima

Continue Reading

Non classé

Après la prise de Bukavu, l’AFC-M23 pense-t-elle toujours au dialogue ?

Published

on

La récente avancée des rebelles du M23 dans le Sud-Kivu, marquée par l’occupation de Bukavu, pourrait galvaniser ces insurgés. Bafouant les appels au cessez-le-feu lancés par les dirigeants régionaux et la communauté internationale, ces rebelles, soutenus par l’armée rwandaise, prêteront-ils attention à l’initiative de dialogue interne portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ?

Le week-end dernier, alors que les évêques et révérends de la CENCO-ECC étaient en Europe pour poursuivre les consultations avec les différentes forces politiques du pays, au Sud-Kivu, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), alliés de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, s’emparaient, le 14 février, de l’aéroport de Kavumu, situé à des dizaines de kilomètres de la ville de Bukavu. Le dimanche 16 février, ils ont occupé la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

Pendant ce temps, en Belgique, des évêques de la CENCO et des pasteurs de l’ECC ont rencontré, le 15 février, une délégation du Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président de la République, Joseph Kabila. La délégation de la CENCO-ECC a écouté les avis de ce regroupement politique, représenté par Raymond Tshibanda, Néhémie Mwilanya et José Makila, tous d’anciens dignitaires du régime de Joseph Kabila. Toujours en Europe, les évêques ont échangé avec le leader d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi. D’autres opposants ont également été consultés, tels que Franck Diongo.

Les prêtres seront-ils écoutés ?

Après les étapes de Kinshasa, Goma et Kigali, ces prélats ont quasiment rencontré toutes les parties. Il reste peut-être d’autres chefs d’État de la région, tels que l’Ougandais Yoweri Museveni, le Burundais Evariste Ndayishimiye ou encore le Kenyan William Ruto. À ce stade du conflit, le processus de Luanda est au point mort, de même que celui de Nairobi. Même les conclusions du sommet régional conjoint EAC-SADC n’ont pas été respectées par les rebelles. Ce sommet appelait notamment à un cessez-le-feu immédiat sur les lignes de front. Seuls les évêques de la CENCO-ECC continuent de tenter d’agir. Mais leur voix sera-t-elle écoutée par des rebelles qui, visiblement, ont d’autres motivations après les gains territoriaux enregistrés ces derniers jours ? Pour que la démarche de la CENCO ne tombe pas à l’eau, des puissances régionales derrière la rébellion du M23 devraient également adhérer à cette initiative pour un pacte social en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs.

Sassou disposé à la médiation

Le président Sassou Nguesso a vanté ses bonnes relations avec Félix Tshisekedi et Paul Kagame, ce qui lui confère un rôle de médiateur, alors que l’Angola souhaite passer la main à un autre médiateur dans cette crise. Il a également estimé qu’une rencontre entre les présidents rwandais, Paul Kagame, et congolais, Félix Tshisekedi, pourrait aplanir les tensions entre leurs deux pays, redoutant le risque d’une guerre régionale.

Le Gouvernement reste derrière Tshisekedi

Face à la menace sécuritaire qui continue de peser sur le pays, le gouvernement affirme son soutien au président de la République, Félix Tshisekedi. La Première ministre, Judith Suminwa, a réaffirmé, lors du dernier Conseil des ministres, l’engagement du Gouvernement à rester fermement aux côtés du Président pour relever les défis actuels. Après la chute de Bukavu, l’exécutif congolais se trouve dans une position délicate face à cette agression. Les sanctions attendues de la communauté internationale contre Kigali se font toujours attendre.

Un couloir humanitaire ouvert à Goma

Entre-temps, l’OMS a annoncé avoir négocié un couloir humanitaire pour la population de Goma afin d’acheminer le matériel via Nairobi et Kigali. Le ministère de la Santé a confirmé cette information. Ce couloir humanitaire permettra d’acheminer de l’aide essentielle aux populations dans le besoin. N’ayant plus d’accès direct à Goma, le gouvernement passera par les organisations humanitaires pour renforcer la prise en charge des blessés dans cette ville, notamment en envoyant des kits de traumatologie et des médicaments.

Heshima

Continue Reading

Non classé

RDC : la CENCO et l’ECC confirment l’intention de négocier avec l’AFC/M23 

Published

on

La Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont entamé des consultations avec la classe politique et la société civile. Après avoir rencontré le président de la République, Félix Tshisekedi, l’opposant Martin Fayulu et le président de l’Assemblée nationale, les prélats n’excluent pas de rencontrer l’AFC/M23 dirigée par Corneille Nangaa. Ce dialogue envisagé portera sur quoi ? C’est la grande question.

Après avoir rencontré le chef de l’État, le président de la CENCO, Monseigneur Fulgence Muteba, a échangé, le 3 février, avec le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Ce prélat a présenté à son hôte le plan de sortie de crise intitulé « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble », préparé par son organisation. Les prélats catholiques et protestants envisagent de faire le tour de la classe politique et de la société civile pour créer une adhésion à ce projet de paix. Ils ont également rencontré, le 4 février, l’opposant Martin Fayulu, président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDé). D’après le révérend Eric Nsenga de l’ECC, ces rencontres préparent un « grand forum » à venir, sans donner plus de détails sur son format.

De son côté, le secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole, n’a pas fait mystère de la démarche de ces deux églises : dialoguer avec les rebelles du M23-AFC. « Nous voulons la paix. Nous voulons une solution alternative à la guerre. La guerre est menée par ceux qui ont pris les armes. Ça n’aurait pas de sens de les mettre à côté et d’espérer trouver la paix sans eux. », a déclaré Donatien Nshole, assurant que l’AFC/M23 sera aussi consultée dans le cadre des consultations menées par l’Église catholique et l’ECC.

Sur quoi portera le dialogue ?

Initier une démarche de paix et de cohésion nationale est une chose, trouver les points de divergence et les résoudre en est une autre. Le dialogue initié par les églises va porter sur quel sujet ? La remise en cause de la légitimité de Félix Tshisekedi ? L’application des accords du 23 mars pour le M23 ? L’amnistie après le massacre de près de 3000 Congolais à Goma ? L’entrée des belligérants dans les institutions, y compris l’armée et la police ? Voilà autant de questions complexes qui risquent de compliquer la démarche des prélats. 

Probablement, Corneille Nangaa ainsi que ses partenaires du M23 voudront trouver l’absolution des crimes commis tout au long de leur croisade militaire qui les a conduits jusqu’à Goma. Kinshasa, qui risque d’aller à cette table de discussion en position de faiblesse, n’aura pas assez de marges des manœuvres pour imposer de nouvelles lignes rouges après l’occupation de Goma.

Assemblée nationale obligée de se dédire

L’Assemblée nationale, qui a convoqué une session extraordinaire le 4 février, est obligée de se dédire après avoir interdit au gouvernement, en 2022, de négocier avec le M23. L’Assemblée nationale avait déclaré, à son tour, le M23 comme étant un groupe « terroriste » avec lequel le gouvernement ne devrait pas négocier. Cette décision est contenue dans une note de recommandation prise en novembre 2022 à l’intention du gouvernement. Avant le début des discussions avec l’AFC/M23, la chambre basse du parlement devrait alors délier les mains du gouvernement pour lui permettre de prendre langue avec ce groupe rebelle. à l’époque, Moïse Nyarugabo, alors député national, prévenait l’Assemblée nationale du risque d’une telle mesure. « Nous sommes un pays en guerre. On ne peut pas fermer toutes les portes de négociation. Ça ne serait pas sage de fermer les portes qui peuvent servir d’issue à un moment donné », avait-il déclaré après le vote d’adoption de cette recommandation. Aujourd’hui, l’évolution de la crise sécuritaire semble lui donner raison. L’enjeu majeur dans ce volet de discussion, c’est de savoir jusqu’où le gouvernement pourrait fléchir pour satisfaire aux revendications de l’AFC/M23.

Heshima

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?