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Parc des Virunga et Réserve d’Epulu : des aires protégées sous la menace des conflits armés en RDC

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Le 6 novembre 2024, la communauté internationale célèbre la Journée pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé. En République démocratique du Congo (RDC), certaines zones protégées subissent de plein fouet les effets des affrontements.

Depuis trois ans, les fragiles avancées en matière de protection de l’environnement dans le parc national des Virunga sont constamment menacées par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Ce parc, le plus ancien du continent, fondé en 1925 et s’étendant sur 7 800 kilomètres carrés, est le théâtre récurrent de violents affrontements entre ces rebelles et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette réserve, qui abrite la plus grande biodiversité d’Afrique, est de nouveau en péril à cause de ce conflit.

Un impact dévastateur sur la faune

Selon la direction de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le braconnage des animaux a considérablement augmenté depuis que le M23 a occupé, en mars, la localité de Rwindi, dans le territoire de Rutshuru, qu’il contrôle depuis plus de deux ans. Privés d’accès à certaines zones, les éco-gardes ne peuvent plus surveiller efficacement la faune ni estimer les pertes dues au braconnage.

L’ICCN rapporte qu’avec la résurgence du M23, le parc national des Virunga aurait perdu la moitié de sa population animale. « Les groupes armés abattent les animaux pour se nourrir ou revendre leur viande afin d’acheter des armes et des uniformes, » explique Bantu Lukambo, défenseur de l’environnement. Il mentionne que ces actes de braconnage sont le fait du M23, de milices d’autodéfense, voire de certains membres des FARDC. Les impacts réels de cette situation demeurent difficiles à évaluer à cause de la présence du M23 dans les plaines de Rwindi, où les éco-gardes subissent des violences constantes. Les éléphants, prisés pour leur ivoire, sont particulièrement ciblés, tout comme les hippopotames et les gorilles des montagnes.

La Réserve d’Epulu : un sanctuaire en danger

Outre la présence du M23 dans la région majoritairement située dans le Nord-Kivu, d’autres groupes rebelles locaux commettent également des massacres d’animaux protégés. Dans la province de l’Ituri, au nord-est de la RDC, les conflits armés continuent d’impacter la faune. En juin 2012, dans la réserve à faune d’Epulu, des miliciens Maï-Maï sous la direction de Morgan avaient tué 15 okapis et une douzaine de personnes, dont plusieurs éco-gardes. L’okapi, une espèce découverte en 1901 et protégée depuis 1993, est endémique des forêts denses de l’Ituri et figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cependant, même au sein de la réserve d’Epulu, il reste vulnérable au braconnage. Classé en danger d’extinction, l’okapi ne compte plus qu’entre 10 000 et 15 000 individus dispersés dans quelques forêts tropicales de la RDC, principalement en Ituri.

Des menaces similaires dans d’autres aires protégées

Les autres parcs nationaux de la RDC ne sont pas en reste. À Kahuzi-Biega et Garamba, les menaces sur la biodiversité demeurent, notamment en raison des exactions de la rébellion ougandaise de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur), qui sévit depuis des années dans ces zones protégées.

Heshima

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Graciés par Tshisekedi en RDC : Malanga et ses amis poursuivis aux États-Unis

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Alors que certains Congolais avaient critiqué la libération par grâce présidentielle accordée aux trois Américains impliqués dans la tentative de coup d’État manqué en mai 2024 en République démocratique du Congo (RDC), la justice américaine vient de relancer ce dossier. Un quatrième suspect qui n’avait pas été condamné à Kinshasa est désormais poursuivi de l’autre côté de l’Atlantique.

Une plainte au pénal a été rendue publique, le 9 avril, dans le district de l’Utah, un État de l’ouest des États-Unis, où réside Marcel Malanga, 22 ans, et fils de feu Christian Malanga, le présumé cerveau du coup d’État manqué perpétré le 19 mai 2024, à Kinshasa. Marcel et ses deux amis américains, à savoir Tyler Thompson, 22 ans et Benjamin Zalman-Polun, 37 ans, avaient été condamnés à mort par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe avant que leur peine ne soit commuée en prison à vie par une grâce présidentielle accordée récemment par Félix Tshisekedi. Le lundi 7 avril, ils ont été rapatriés aux États-Unis pour aller y purger leur peine. Mais peu de Congolais croyaient à cette version, y voyant une libération pure et simple de ces Américains, tandis qu’une trentaine de Congolais complices croupissent encore à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa.

Accusés de conspiration contre la RDC

Ce rapatriement intervient alors que les États-Unis et la République démocratique du Congo envisagent de conclure un accord en vue d’exploiter les immenses richesses minérales de ce pays. Mais ce 10 avril, aux États-Unis, la justice a continué le dossier. Un quatrième suspect qui n’avait pas effectué le voyage de Kinshasa vient d’être inculpé. Il s’agit de Joseph Peter Moesser, 67 ans, arrêté dans l’Utah et présenté comme le spécialiste des explosifs du groupe dirigé par Christian Malanga.

Les quatre citoyens américains sont accusés, entre autres, de complot en vue de fournir un soutien matériel et des ressources, de complot en vue d’utiliser des armes de destruction massive, de complot en vue de bombarder des installations gouvernementales et de complot en vue de tuer ou d’enlever des personnes dans un pays étranger. Ils sont donc inculpés pour avoir conspiré en vue de mener un coup d’État armé en RDC.

Ils sont accusés d’avoir planifié et participé à l’attaque armée du 19 mai 2024 à Kinshasa, visant à renverser le président Félix Tshisekedi et à installer un gouvernement alternatif nommé « New Zaïre » dirigé par Christian Malanga, aujourd’hui décédé. L’opération, qui a ciblé le Palais de la Nation et la résidence de Vital Kamerhe – alors Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale – avait fait au moins six morts, dont deux policiers et un civil.

Les trois Américains ont été jugés en première instance puis en appel en RDC. Leur condamnation est devenue irrévocable le 9 mars 2025. Certains spécialistes du droit pensent qu’ils ne peuvent pas être jugés deux fois pour les mêmes infractions. Sauf si la justice américaine identifie d’autres infractions non retenues par la justice militaire congolaise.

Heshima

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Inondations en RDC : à quand des solutions pérennes ?

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Les inondations qui ont frappé la République démocratique du Congo (RDC), principalement sa capitale Kinshasa, les 4 et 5 avril 2025, ne se limitent pas à des effets d’une catastrophe naturelle. L’urbanisme et des lotissements anarchiques sont également pointés comme des éléments qui favorisent ces dégâts après la pluie. Le gouvernement saura-t-il attaquer le problème à la source ? La Première ministre est attendue à l’Assemblée nationale le 16 avril prochain.

Des pluies diluviennes ont atteint jusqu’à 1,50 m par endroits à Kinshasa le week-end dernier. Ces précipitations étaient suivies des inondations de plusieurs quartiers dans la ville, notamment Debonhomme dans la commune de Matete, Ndanu à Limete, Petro Congo à Masina. Le 9 avril, le bilan est passé de 33 à 43 morts et plus d’un millier de personnes sans-abri. Le gouvernement national et les autorités de la ville ont ouvert un centre d’urgence au stade Tata Raphaël, dans la commune de Kalamu, pour accueillir les sinistrés. Ce centre a été visité lundi 7 avril par le président de la République, Félix Tshisekedi. Pourtant, la météo avait prévenu le danger. « Malgré nos moyens de bord, nous avons prévenu les autorités sur le risque des inondations au regard de la quantité des pluies qui devraient tomber entre fin mars et début avril », confie un météorologue à Heshima Magazine.

Pour la société civile, le gouvernement savait les prévisions de la météo mais n’a pu rien anticiper. « Le gouverneur de la ville ne peut pas rester à son poste, cela est inacceptable ! », fulmine Florimond Muteba de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP). Au-delà des morts, ce membre de la société civile pointe l’inaction de l’Etat en amont des événements : « On ne prévoit rien et on subit les conséquences ».

Kinshasa, une ville mal construite ?

En termes de superficie, la ville de Kinshasa s’étend sur 10.000 km². Cette capitale de la RDC est parmi les premières mégalopoles du monde et dispose ainsi d’un plus grand espace vital pour un développement harmonieux. Mais la ville a continué de garder sa forme de développement inspirée de la colonisation belge où la commune de la Gombe est restée le centre des affaires, concentrant l’essentiel des services publics. Conséquence : tout gravite autour de cette municipalité. Pourtant, à l’époque coloniale, cette disposition avait pour but de créer une forme d’apartheid entre les blancs qui habitaient Gombe et les autochtones dans les différentes cités. A cette époque, Léopoldville (actuel Kinshasa) n’avait que 400 mille habitants. Garder le même modèle alors que la ville compte à ce jour environ 17 millions d’habitants ne doit pas être sans conséquence. Ce qui a créé un système de circulation à sens unique, où la majorité de la population se dirige vers Gombe le matin. Le soir, le flux exerce le mouvement contraire, retournant dans les différentes cités créant ainsi des embouteillages monstres.

Sur le plan de l’urbanisation et drainage des eaux, une légèreté sans nom se constate. Des égouts construits depuis l’époque coloniale ne sont pas entretenus. Le reste de la ville est lotie sans tenir compte des nouvelles voies de drainage. Peu des routes construites possèdent des voies d’assainissement adéquates. Des quartiers s’agrandissent, occupant même les lits des rivières. Si ce n’est pas la rivière N’djili qui déborde, ce sont celles de Kalamu, Makelele ou Lukaya qui font des dégâts. La plupart des rivières ne sont plus faciles à entretenir suite aux constructions anarchiques.

Des solutions adaptées à la topographie

Pour une ville qui compte quelques collines et des plaines, l’urbanisation devrait tenir compte de ces éléments topographiques. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart des constructions faites ces 60 dernières années. Le relief de Kinshasa est composé de quatre éléments principaux : le Pool, la plaine, les collines et la terrasse. Le Pool ou Pool Malebo, c’est le fleuve Congo. Il s’étend de Maluku à Kinsuka, long de 50 Km et large de 25 Km. Le pool abrite le port fluvial le plus actif et le plus important du pays.

Le fleuve Congo, dans sa partie kinoise, traverse 7 communes : Maluku, Nsele, et Masina à l’Est, ainsi que Limete, Gombe, Ngaliema et Mont-Ngafula au Nord et à l’Ouest.

La Plaine est située entre 10 et 20 mètres au-dessus du fleuve. La Terrasse est une sorte de talus, une marche de 10 à 25 mètres au-dessus de la plaine. Elle s’étend entre Ndjili et Mont-Ngaliema et se butte au pied des collines. La plaine et la terrasse constituent la plus grande étendue du site de Kinshasa. C’est aussi la surface la plus aisément urbanisable. Ces détails, rappelés par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, devraient guider toute urbanisation de la ville pour avoir des solutions pérennes aux problèmes des inondations.

Le gouvernement interpelé

La Première ministre, Judith Suminwa, et plusieurs membres de son gouvernement sont interpellés à l’Assemblée nationale, le 16 avril 2025. Les députés attendent des réponses sur leurs préoccupations concernant la mise en œuvre des mesures préventives, à la suite des inondations causées par les dernières pluies diluviennes à Kinshasa. Parmi les ministres sectoriels ciblés figurent notamment ceux en charge du Budget et des Finances. Au-delà de la gestion des catastrophes, il faudrait penser à leur prévision. Même la pluie est un phénomène naturel, elle ne devrait pas causer des dégâts chaque année en RDC. Aujourd’hui, c’est Kinshasa, hier c’était Kalehe et Uvira. Demain, ça pourrait être l’Equateur ou le Kongo Central. Vivement des solutions pérennes sur l’urbanisation des villes et entités territoriales.

Heshima

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RDC : l’UDPS confirme ses soupçons sur Kabila après son annonce de retour par l’Est du pays

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L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a annoncé, mardi 8 avril 2025, son retour « sans délai » au pays après plus d’une année d’absence et six ans de silence. Mais il annonce rentrer par la « partie orientale », une grande partie étant sous l’occupation du M23. Ce qui a suffi pour que le parti présidentiel, l’UDPS, confirme les accusations de connivence portées contre le prédécesseur de Félix Tshisekedi.

Dans une note transmise à Jeune Afrique, Joseph Kabila a annoncé qu’il rentrait au pays après une année d’absence, par la « partie orientale » afin d’apporter sa contribution dans la résolution du conflit armé en cours. Après cette annonce, le porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, a expliqué qu’il s’agit de la ville de Goma sous occupation des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo alliée au Mouvement du 23 mars (AFC/M23). « Le retour imminent de Joseph Kabila à Goma, ville emblématique de notre souveraineté nationale, porte un message clair : la résolution de la crise congolaise ne saurait reposer uniquement sur des interventions extérieures. La clé de notre stabilité et de notre avenir réside au cœur de notre pays. », a tenté de justifier Olivier Kamitatu dont le leader, Moise Katumbi, s’est rapproché de Joseph Kabila.

Ce retour annoncé par l’Est du pays a suffi à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour confirmer les allégations de connivence avec les rebelles de l’AFC-M23 portées contre Joseph Kabila. Sur les ondes de la radio Top Congo, le secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya, a affirmé que l’insurrection est l’unique manière pour Joseph Kabila de revenir au pouvoir. « Kabila, tout en étant conscient que par la voie électorale, jamais il ne peut gagner même les élections municipales vu tout le mal qu’il a fait [aux] Congolais, l’unique façon de revenir sur la scène politique était de tuer les Congolais », a-t-il déclaré.

Depuis plus d’une année, Augustin Kabuya dénonçait la collusion de l’ancien président de la RDC avec les rebelles soutenus par le Rwanda. Il avait aussi dénoncé son départ « en catimini » du pays sans laisser de traces à la direction générale de migration (DGM). Aujourd’hui, Joseph Kabila décide de rentrer en RDC par une zone contrôlée par les rebelles du M23. « Quand la ville de Goma tombe sous l’occupation étrangère, Kabila n’a jamais dit un mot, et il en a été de même pour Bukavu. Mais le jour où Kabila a entendu qu’il y a eu des sanctions contre les dignitaires du régime de Paul Kagame, Kabila était obligé de tenir un point de presse », a dénoncé Augustin Kabuya.

Joseph Kabila a, dans cette déclaration écrite, souligné l’urgence de son retour, affirmant vouloir débuter sa présence dans l’Est du pays, région particulièrement touchée par les conflits armés. Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, a aussi déploré la « déliquescence » de tous les secteurs de la vie nationale.

Sa sécurité aux mains du M23

Selon Olivier Kamitatu, cette démarche s’inscrit dans une logique plus vaste : celle d’un ancien président déterminé à faire valoir ses droits citoyens, dans un contexte où sa sécurité semble garantie, loin des tumultes de Kinshasa. Ce qui laisse à comprendre que la sécurité de l’ancien chef de l’État serait garantie par les rebelles. « Pourquoi ne pas assumer seulement qu’il est le parrain de la rébellion ? », s’interroge un analyste politique. Kabila a annoncé ce retour un jour avant les discussions entre l’AFC-M23 et le gouvernement congolais.

Heshima

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