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Economie

RDC : Les scandales financiers ont la peau dure

Les scandales financiers sont loin d’être l’apanage des milieux occidentaux des affaires ou de la bourse. En République Démocratique du Congo, cette gangrène continue à faire couler de l’encre.
Quelques jours précédant la rédaction de ce papier, l’Inspection Générale des Finances (IGF) a annoncé que grâce à l’encadrement des régies financières, les recettes ont augmenté de 20% à la fin du mois de septembre. De quoi donner des idées aux autorités sérieuses de l’Etat déterminées à éradiquer les différentes affaires de détournements de deniers publics et renflouer les caisses du Trésor public.

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La rencontre entre le cinquième président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi et Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), en mai 2019, au siège de cette institution de Bretton Woods, avait suscité beaucoup d’espoir dans l’opinion publique. Celle-ci s’était réjoui que le FMI ait posé comme préalable avant d’apporter tout appui budgétaire, le lancement des opérations d’audit approfondies sur l’économie congolaise, une façon de dénicher de grands scandales financiers.

Une gangrène à extirper !

Dans un rapport publié le 17 septembre 2020, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) démontre comment la 10ème pandémie d’Ebola a été mal gérée par ceux qui étaient censés s’occuper de la riposte sur le terrain, alors qu’un fonds de 1 milliard de dollars était alloué. Ce rapport est publié au moment où l’IFG a, après enquête, tiré la conclusion selon laquelle il y a eu mégestion caractérisée des fonds publics alloués à la prise en charge de la riposte sanitaire de covid-19.

Au regard de leur ampleur, les scandales économiques et financiers ont la peau dure au Congo-Kinshasa. Or, quelques-uns font l’objet des critiques, s’ils ne se trouvent pas sur la table d’un juge. La réalité est qu’à tous les niveaux, l’opinion publique s’est indignée les cinq dernières années des malversations financières occasionnant le détournement de plusieurs millions de dollars.  L’affaire dite des 15 millions de dollars en est l’une d’entr’elles. Selon le rapport d’audit de l’IFG, effectué auprès de plusieurs entreprises pétrolières et certaines banques de la place, 15 millions de dollars de bonus de l’Etat ont été détournés. Cet argent était prélevé sur une créance de 100 millions de dollars à rembourser.

L’autre scandale est celui des 650 millions de dollars que Christian Mwando avait dénoncé lors de l’examen du projet de loi de finances de l’exercice 2020, argent qui aurait été, d’après lui, détourné par le gouvernement Tshibala. Se référant au rapport de la reddition des comptes 2018, Christian Mwando avait dénoncé l’achat des fournitures de bureau payées à 247 millions, l’exécution de 44 projets à 467 millions de dollars, ce, sans ouverture des crédits.    

Il y a dans ce même registre l’affaire des 200 millions d’euros dont la Gécamines avait dit avoir obtenu un prêt de 128 millions d’euros de l’entreprise Ventora, en 2017, montant pour lequel le Tribunal de paix de Lubumbashi l’avait condamné en 2019, du fait de n’avoir pas payé la créance. Pour nombreux, c’était une affaire de montage visant à soutirer 250 millions de dollars, obtenu de KCC après signature du contrat de cession d’actif.

Pour sa part, Jean-Louis Kayembe, président du Comité de suivi de la paie avait indiqué, le 14 septembre 2019, avoir découvert dans le fichier de paie des agents de l’Etat un effectif de 5 823 comptes bancaires fictifs dont l’impact financier est de 6,18 millions de dollars. 

D’aucuns se souviennent encore de la disparition de 55 millions de dollars de la Société commerciale des transports et ports (SCTP) ex-ONATRA, perçus comme redevance logistique et terrestre, qui devaient servir à la réhabilitation des  voies ferrées ; ou du décret de l’ex-Premier Bruno Tshibala accordant des grands avantages financiers aux membres du gouvernement honoraires, avec comme budget global de l’ensemble des avantages 28,8 millions de dollars par an. Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, projet qui avait nécessité une cinquantaine de millions de dollars, est considéré aussi comme un éléphant blanc qui a facilité le détournement.

La loi des finances publiques stipule que le dépassement budgétaire constitue une « faute de gestion ». De même, plusieurs marchés ont été passés de gré à gré. Tel serait le cas du marché de construction et réhabilitation des bâtiments abritant la résidence et les bureaux du Président de la République, ainsi que les bureaux de ses collaborateurs, à la Cité de l’Union Africaine (UA), attribué à l’entreprise Democratic Congo High Tech Construction Company SARL (DCHTCC). Le coût des travaux serait évalué à 180 millions de d’euros. Mais, il y a aussi le marché de 57 millions attribué de gré à gré à HUSMAL SARL, société créée moins d’un mois avant la passation du marché et n’ayant que 9 000 dollars comme capital social. L’autre scandale est celui des élections des sénateurs, dont la voix d’un électeur était négociée entre 25 et 50 000 dollars.

Le siège de l’impunité!

En avril 2018, l’ex-président brésilien Lula da Sylva avait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption du géant pétrolier Petrobas. Lula est accusé d’avoir bénéficié d’un triplex dans une station balnéaire près de Sao Paulo, en échange de l’octroi de contrats à une compagnie du BTP.

En RDC, par contre, certains acteurs politiques sont accusés de s’être enrichis ostensiblement avec leur passage à la tête des institutions étatiques. De façon générale, les premiers ministres, les présidents des bureaux des deux chambres du Parlement, les différents présidents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les ministres et vice-ministres, les mandataires publics… sont pointés du doigt. La vraie hauteur de leurs revenus mensuels n’étant pas connue du peuple, leurs biens avant d’accéder au pouvoir n’étant pas déclarés, cela donne inéluctablement lieu à des supputations autour des éventuels enrichissements illicites. Tous les biens meubles, immeubles voire automobiles que ces derniers traînent derrière eux sont ainsi considérés comme provenant illégalement des caisses de l’Etat.

L’instauration effective de l’état de Droit en RDC avec des audiences foraines ayant abouti à l’arrestation de hauts dignitaires du pays, Collaborateurs du Chef de l’Etat, mandataires publics, managers de grandes entreprises privées, a peut-être donné le ton d’une série d’enquêtes diligentées afin de faire la lumière sur de nombreux scandales économiques restés pendants faute d’une justice crédible.

L’Inspection Générale des Finances qui a déjà entrepris quelques assauts de haut vol avec, à la clé, des mesures courageuses comme la suppression des exonérations ou encore l’ouverture de procès, a encore du pain sur la planche.

Hubert M

Economie

CERTIFICATION DE L’IMPÔT L’INDISPENSABLE UTILITÉ DU QUITUS FISCAL

Avec l’idée d’amener les redevables au respect des obligations vis-à-vis du fisc, un document dénommé « quitus fiscal » est délivré à chacun d’eux pour attester qu’il
est effectivement en règle avec l’impôt. Ce précieux sésame donne accès à plusieurs services administratifs à tout celui qui le détient.

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La République Démocratique du Congo se trouve engagée en pleine réforme fiscale. Le gouvernement, à travers le Ministère des Finances, a décidé d’établir un document qui permet aux Congolais assujettis à l’impôt d’accéder à certains services de l’Etat. Dans un Arrêté Ministériel datant du 28 septembre 2022, le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, avait fixé les modalités pratiques de la délivrance du quitus fiscal.

« Le quitus fiscal est un document administratif délivré par le receveur des impôts compétent qui atteste que le requérant est en règle de déclaration et de paiement de ses impôts échus à la date de la délivrance», explique l’Arrêté du Ministre. Ce quitus est également attribué aux assujettis qui ont pri les engagements pour l’échelonnement de leurs dettes d’impôts échues ainsi que ceux qui bénéficient du sursis de recouvrement conformément aux dispositions légales en la matière.

Ce document, que l’on peut qualifier de sésame, va de la sorte jalonner la vie de l’assujetti. Voilà pourquoi tout contribuable congolais ouétranger devrait le posséder. « Tout le monde doit savoir que l’accès à tout service de l’Etat, à tout avantage de l’Etat est subordonné à l’obtention d’un quitus fiscal. Autrement dit, son détenteur authentifie sa régularité vis-à-vis du fisc et jouit du droit aux avantages des services de l’Etat. », avait fait savoir en janvier 2023, Jean Muteba, Chef de Division Communication et Documentation à la Direction des Etudes, Statistiques et Communication au sein de la Direction Générale des Impôts (DGI).

Ce quitus fiscal, d’une validité de 6 mois à partir de la date de sa délivrance, doit également être présenté en cas de réquisition par un agent public dûment habilité à cet effet. Il est envisagé que cette attestation soit aussi exigée aux candidats avant tout dépôt de candidature à des postes mde responsabilité au niveau national, provincial et local. Cette mesure est prise dans le but de contraindre toute personne qui en est tenue à payer l’impôt, avait rassuré Jean Muteba.

Désormais, pour obtenir un passeport, pour voyager ou avant d’exercer un service public quelconque, il faudra être pourvu d’un quitus fiscal, avait-il insisté. « Pour que ce quitus fiscal produise des effets [sur le mandat électif], il faut que cela soit intégré dans la loi électorale », avait nuancéce cadre de la DGI, avant d’assurer que cette réforme fiscale est en cours. Il sied de rappeler que malgré les performances extraordinaires de la Direction Générale des Impôts dans la mobilisation des recettes en 2021, 2022 et 2023, son Directeur Général, Monsieur Barnabé Muakadi Muamba ne semble pas en être totalement satisfait.

Pour lui, la régie dispose de la capacité d’améliorer sensiblement ses résultats. La DGI, qui a dépassé les assignations annuelles de 3,8 milliards de dollars ordonnées en 2022 par le gouvernement de même que les recettes de 2023, entend mobiliser encore plus. Le DG des Impôts se montre d’autant plus optimiste que le pays compte plus de 80 millions d’habitants. Cette masse importante de contribuables potentiels concourra à élargir l’assiette fiscale, laquelle n’est composée à ce jour que de près de 200 mille assujettis dans l’ensemble du pays. Or, ce chiffre relativement insignifiant ne représente même pas 1% de la population congolaise.

Face à cette situation, le gouvernement a mis en place des modalités pratiques en vue de l’accomplissement de l’obligation à charge de chaque personne physique employée du secteur privé ou public de souscrire annuellement une déclaration sur les rémunérations perçues au courant de l’année, en prélude à l’institution de l’Impôt sur les Revenus des Personnes Physiques. La vision d’imposer le quitus fiscal renforcera aussi l’adhésion des Congolais à la culture fiscale. Ce qui contribuera logiquement à l’augmentation des recettes du pays.

Heshima

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ADMINISTRATION FISCALE PRESTATION DE SERMENT DE 36 RECEVEURS DES IMPÔTS

Au cours d’une cérémonie organisée fin janvier 2024, à Kinshasa, 36 receveurs de la Direction Générale des Impôts (DGI), venus de différents centres provinciaux des impôts de la République Démocratique du Congo ont prêté serment.

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Cette cérémonie solennelle a eu lieu en présence du ministre des Finances, Nicolas Kazadi et du Directeur Général des Impôts, Barnabé Muakadi Muamba. Ces receveurs ont prêté serment en tant que comptables publics assignataires des recettes.

« La cérémonie de prestation de serment de ce jour ne va concerner que trente–six receveurs des impôts œuvrant au sein des services à savoir : la direction des grandes entreprises, les sièges modélisés et modernisés des directions provinciales des impôts de l’Equateur, du Maniema, du Kasaï Central, du Kasaï Oriental et du Sud-Kivu, du centre des impôts de Kinshasa, de Matadi, de Lubumbashi,de Goma et de Kisangani ainsi que les centres d’impôts synthétiques uniquement de la direction urbaine des impôts de Kinshasa », a précisé M. Barnabé Muakadi.

Le patron de la DGI a, par la même occasion, justifié la motivation d’une telle cérémonie. Celle-ci s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions légales combinées de la loi du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et complétée à ce jour. Il évoque à cet effet les articles 23 et 29 du décret du 11 novembre 2013 portant règlement d’administration applicable aux comptables publics.

Cette disposition stipule que «les receveurs des impôts en leur qualité de comptables publics assignataires des recettes prêtent serment avant d’entrer en fonction devant le ministre du pouvoir central ayant les finances dans ses attributions ou son délégué », a-t-il rappelé. Par ailleurs, le DG des Impôts a relevé le caractère noble de ce métier de receveur qui, selon lui, exige aux bénéficiaires de la rigueur et de l’abnégation. De ce fait, il les a exhortés à continuer à donner le meilleur d’eux-mêmes dans l’exercice de leurs fonctions.

Mettre en œuvre leurs prérogatives

Dans son allocution, le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a appelé les receveurs à mettre en pratique toutes les prérogatives reconnues à leur métier par la législation fiscale et la réglementation en vigueur afin de recouvrer l’ensemble des recettes fiscales dues à l’Etat. L’argentier national les a invités à exercer ce travail dans le respect des procédures en la matière en vue d’éviter autant que possible toutes formes de contentieux fiscaux ou de recouvrement inutiles.

En sa qualité d’autorité de tutelle de la DGI, Nicolas Kazadi a convié les assermentés à neménager aucun effort pour assainir le solde débiteur important au sein de leurs services respectifs. Enfin, il a aussi encouragé le directeur général des Impôts à veiller à ce que tous les receveurs des impôts de la République démocratique du Congo fassent preuve d’efficacité, d’efficience et d’éthique irréprochable dans l’exercice de leur fonction pour mériter les fonctions qu’ils occupent et contribuer ainsi à la réalisation des assignations budgétaires, notamment celles contenues dans la loi des finances 2024.

Heshima

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AVEC PLUS DE 532 MILLIONS USD LA DGI DÉPASSE LARGEMENT SES ASSIGNATIONS DE JANVIER ET FÉVRIER

La Direction Générale des Impôts (DGI) a mobilisé 876,6milliards de francs congolais en recettes, soit plus de 332 millions de dollars au premier mois. En février, cette régie a pulvérisé les recettes avec 535 milliards de FC, soit plus de 200 millions de dollars.

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D’après les chiffres rapportés par la Banque centrale du Congo (BCC), la DGI a réalisé au 23 février 2024, des recettes de l’ordre de 534,9 milliards de FC, soit un peu plus de 200 millions de dollars. Ces recettes représentent près de la moitié des réalisations cumulées des trois régies financières (DGI, DGRAD, DGDA), soit 1 006,8 milliards de FC.

Au cours des douze premiers jours du mois de janvier de l’année 2024, la DGI avait d’emblée
collecté des recettes publiques de l’ordre de 285,9 milliards de francs congolais (CDF), soit plus de 108 millions de dollars américains. Fin janvier, ces chiffres ont atteint 876,6 milliards de francs congolais, soit plus de 332 millions de dollars pour le mois concerné.

Ce niveau de mobilisation des recettes représente la moitié des recettes générées par les régies financières au cours de la période sous analyse, font remarquer les experts de la Banque Centrale du Congo (BCC). Le tableau de suivi de la situation financière de l’Etat renseigne que les recettes des régies financières ont totalisé près de 88,0 % dès la premièremoitié de janvier, soit 526,3 milliards de francs congolais(CDF).

Pour l’exercice 2024, la DGI s’est engagée à réaliser, au bas mot, 13 572,4 milliards de FC de recettes, soit un taux d’accroissement de 1,4% par rapport à leur niveau de l’exercice 2023 chiffré à 13 389,6 milliards de FC. L’Hôtel des impôts compte, pour ce faire, sur la contribution du secteur minier, l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi que l’application des différentes mesures législatives et administratives, notamment l’opérationnalisation de la facture normalisée et des dispositifs électroniques fiscaux, la poursuite des actions pour la retenue et le reversement de l’IPR des engagés locaux des missions diplomatiques et consulaires, des organismes internationaux, des agents et fonctionnaires de l’État ainsi que des membres des institutions politiques nationales, provinciales et assimilées sur l’ensemble de l’assiette imposable (primes, collations et autres).

L’excellent management de Muakadi

Il aura fallu visiblement attendre que Barnabé Muakadi pose ses valises à la DGI comme directeur général pour voir un tel management de ce service d’assiette fiscale. Des performances séduisantes allant jusqu’à la hauteur de1,5 milliards de dollars américains, au cours d’un seul mois,en 2022. A cela s’ajoutent plusieurs records battus avec le concours de ses collaborateurs au sein de la DGI.

Ces performances avaient conduit le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde à lui exprimer toute la gratitude du gouvernement et à lui décerner, à titre symbolique, un trophée d’encouragement. Cette manifestation a été organisée à l’hôtel Rotana, le 14 mars 2023, à l’occasion de la cérémonie officielle de présentation des performances réalisées par les régies financières, de manière générale, au cours de l’année 2022 et de présentation des priorités de l’année 2023.

En marge de cette réception, Barnabé Muakadi qui s’étaitconfié à la presse en avait appelé le peuple à payer correctement son impôt en vue de donner au gouvernement les moyens de mener sa politique. « Je passe un message d’encouragement, surtout aux agents de la DGI, qui sont sur le terrain. Je les félicite beaucoup pour les efforts qu’ils ont fournis afin qu’on arrive aux résultats que nous avons tousappréciés. », avait-il déclaré.

A cette époque, Barnabé Muakadi avait promis au Premierministre, Jean-Michel Sama Lukonde, de tout faire pour préserver ces acquis, sinon les consolider. « Nous rassurons que nous avons le devoir de tout faire pour garder le cap, voire dépasser vraiment les assignations qui nous ont été fixées. », avait-il fait savoir en 2023. Le patron de la DGI avait aussi demandé au gouvernement de les appuyer afin de leur accorder les instruments qui pourront permettre de bien gérer la TVA.

Heshima

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