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TOURISME: Du désert à la ville touristique

Pour qui a l’idée qu’offre le mirage de la chaleur accablante du désert, débarquer à Dubaï lui donnerait peut-être l’impression qu’il en vivrait le reflet alors que la réalité n’est en rien trompeuse : on est bel et bien devant un spectacle de la démesure qui s’accommode toutefois des charmes de la tradition et de la vivacité du commerce.

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De fait, il y a à peine une quarantaine d’années, cet espace n’était que dunes, changeant de formes au gré des vents de sable où la forte température ne pouvait que pousser à se mettre à l’abri. Depuis cette époque, cet émirat faisant partie d’un vaste ensemble regroupé au sein des Emirats Arabes Unis dans le Golfe Persique s’est vu transformé à l’initiative folle de la famille princière Al Maktourn qui a décidé de parier sur le tourisme plutôt que sur le pétrole.

 Le pari semblait à priori insurmontable, car il était question d’affronter un endroit inhospitalier, à savoir, construire dans un immense désert de sable en l’absence d’eau, qui plus est dans un climat torride, où brûle le soleil toute l’année avec une température de 51° entre juillet et août contre 30° le reste du temps. Grâce à des moyens colossaux tirés de la manne pétrolière de la région, une volonté de fer et des prouesses technologiques le mirage de ce grandiose projet a produit le miracle inattendu.

D’abord dans ce milieu aride, dénué de précipitations, le premier défi était de trouver de grandes quantités d’eau. Celles-ci sont tirées à 80 km de la ville des réserves d’une infiltration d’eau dans le sous-sol remontant à plus de deux millions d’années d’une région autrefois humide et verdoyante. Une autre partie de l’eau est puisée dans la mer avant de se voir dessalée Ainsi, malgré ce handicap, la ville est systématiquement arrosée et abondamment alimentée par une eau qui circule à travers des tuyaux souterrains pour desservir la mégapole et ses gigantesques immeubles par un mécanisme de circuit fermé qui la recycle.

Une ville au tourisme varié

Le deuxième défi était d’ériger d’impressionnantes tours sur du sable friable en creusant au plus profond pour faire de ce lieu qui à l’époque ne comptaient que quelques arbustes caractéristiques du désert, le spectacle d’une immense forêt de béton. Aujourd’hui, après cette victoire sur la nature domptée malgré ses caprices, le miracle a opéré pour faire de Dubaï un haut-lieu touristique. 

Une ville aux mille et un visages

Féerique Dubaï

 Selon plusieurs critères, Dubaï se classe dorénavant comme la ville la plus moderne, futuriste même, et la plus luxueuse au monde. S’il fallait la définir en un seul mot, la ville se caractérise par une extravagance où tout se conjugue au superlatif.

A côté de plus de 200 gratte-ciels, dont la Princess Tower de 414 m, c’est chez elle où se dresse le plus élevé gratte-ciel du monde, le Burj Khalifa qui trône fièrement à 828 m. 35.000 personnes y vivent ou y travaillent. Son hôtel de cinq étoiles, le Burj Al Arab est le plus luxueux du monde. Pour héberger ses visiteurs et sa population, Dubaï s’est engagée dans un autre challenge, celui de gagner de l’espace sur la mer et rallonger son littoral de 70 km. Cela a donné naissance à un archipel artificiel prêt à être occupé par 5.000 logements en forme de palmier nommé « The Palm » qui en lui-même est un autre témoignage de la capacité de démesure de la ville.

Toujours parmi ses fantastiques infrastructures, le shopping Dubaï Mall, évidemment le plus grand centre commercial au monde, vaut le détour, que ce soit pour les achats ou le lèche-vitrines, car on y dénombre 1.200 boutiques sur 5 étages pour une superficie totale de 800.000 m². En son sein, le plus grand magasin de bonbon du monde avec ses 5.000 variétés et un parc d’attractions avec une patinoire se distinguent parmi la panoplie de ses activités commerciales.

Burj Al Arab hôtel le plus luxueux du monde

Cette mégapole embrasse tout type de tourisme, car on y dénombre une marina avec les plus beaux bateaux que l’on puisse imaginer, des excursions à dos de chameau au désert, des courses de chameau pour la détente et les paris, des moments de loisir avec le choix d’une vingtaine de parcs d’attractions de loisirs où rivalisent des spectacles d’animations, un impressionnant aquarium avec 250 espèces incroyables de poisson avec des jeux de fontaines extraordinaires, des piscines pour nager et surfer, un grand spa de thalassothérapie. Et encore plus imaginable dans cet environnement brûlant, l’existence de terrains de golf verdoyants ou pire encore dans un milieu couvert des pistes enneigées où faire de la glisse et des batailles de boule de neige !

Selon plusieurs critères, Dubaï se classe dorénavant comme la ville la plus moderne, futuriste même, et la plus luxueuse au monde.

C’est donc dire que Dubaï est un véritable paradis pour des gens fortunés et tout est fait pour en mettre plein la vue à commencer par l’équipement de la police  touristique qui dispose de véhicules dernier cri pour assurer la sécurité des touristes ! Et la ville ne cesse de s’étendre, pour accueillir ses touristes toujours plus nombreux, attirés par ses merveilles dignes des contes de fées arabes, revisités sous un jour nouveau. Car là aussi, les chiffres sont sublimes : Dubaï dispose du plus grand aéroport du monde avec des mouvements de passagers d’au moins 14 millions de personnes par an. Certainement, l’avenir réserve des surprises sur ce trafic des passagers, au vu d’autres projets en perspective, comme celui pharaonique de World Islands qui formera un archipel de plusieurs centaines d’îles.

De ce fait, cette mégapole qui a grandi en trente ans se caractérise par son aspect cosmopolite avec la présence de plus de 200 nationalités sur son sol. Au moins, cette donne multiculturelle a le mérite d’enrichir l’intérêt porté à un séjour à Dubaï, ne fusse qu’en termes de gastronomie où se côtoient la cuisine arabe, indienne, libanaise, irakienne, extrême-orientale …

Destination prisée des Congolais

En dehors de cette facette éblouissante de Dubaï, il en existe une autre moins exubérante qui est collée à son passé, celui où se localise le vieux Dubaï avec le port de pêche d’où se raconte la vie passée de l’émirat marquée bien sûr par la pêche, l’élevage caprin et ovin, la vente des dattes, mais surtout la plongée sous-marine pour la chasse aux huitres perlières pour aller à la recherche de ces précieux bijoux. D’ailleurs, un musée de la Perle qui abrite la plus grande collection de perles naturelles au monde est le témoignage de cette épopée glorieuse.

Avec la stratégie de promouvoir le tourisme dans tous ses aspects, Dubaï a adopté une politique d’exonération fiscale pour attirer plusieurs entreprises, ce qui finit par faire de la ville une vaste plate-forme de négoce exemptée de frais douaniers, où se déverse tout ce qui se fabrique dans le monde, que ce soit en Asie, en Europe ou en Amérique. Le marché de Deira, regroupé en plusieurs souks typiques arabes, est ainsi l’un des endroits fréquentés par les Congolais pour s’approvisionner en marchandises à importer au pays, au côté d’autres nationalités africaines ou asiatiques qui se sont constituées en communautés au sein desquelles des guides sont mis à contribution pour orienter les voyageurs du moment.

C’est là où se vendent des épices aux senteurs exotiques, des produits de la pêche, des vêtements, des babioles et en fait tout ce dont un consommateur moyen peut avoir besoin. Parce que la ville compte plusieurs marchés, il est indiqué de s’adjoindre un guide qui aidera à la prospection de la marchandise qui fera la bonne affaire. Car dans tel quartier, situé parfois en périphérie de la ville, ce sont des voitures qui sont parquées  les fameuses ketches, pour la grande majorité destinées à faire le taxi au pays, alors qu’ailleurs ce sont des sacs, à un autre endroit des carreaux pour la maison et ainsi de suite.

Avec à peine 700 $ en moyenne pour le billet d’avion, dont le prix varie d’ailleurs en fonction de la saison et un visa aisément accessible, le Congolais, surtout celle de la gent féminine, pratique une autre forme de tourisme, le tourisme d’affaires, avant peut-être de s’enrichir suffisamment pour se rendre dans la partie féerique de Dubaï. Mais en attendant, le voyage est le plus futé possible ! Certains s’y rendent avec une somme relativement modeste par exemple la somme de 2.000 $ pour aller faire ses emplettes. En bon commerçant, tout est compté à commencer par la brièveté du séjour de moins d’une semaine souvent, en profitant des facilités sur place, par exemple, la possibilité de partager à quatre avec d’autres voyageurs, même inconnus, une chambre d’hôtel facturée à 80 $ tout en se restaurant au moindre coût avec les victuailles ramenées du pays.

Et en dépit de toute l’importance de ces visiteurs de la planète, Dubaï a su préserver son identité arabe et musulmane, car les journées sont systématiquement rythmées à l’instar d’autres pays de cette obédience, par les appels du muezzin qui conduisent à suspendre le temps pour se tourner vers la Mecque pour la prière. A plusieurs égards, malgré ce modernisme à tout crin de l’émirat, de nombreuses traditions n’ont pas été entamées. Cela se remarque par le port vestimentaire des hommes comme des femmes, par le cloisonnement entre sexes ou tout simplement par l’art de vivre local. Et l’hospitalité des Dubaïotes n’est pas non plus des moindres pour rendre agréable un séjour dans ce coin déroutant.

 Vitho wa Vitho  

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Génocide congolais : Tshisekedi entame un long plaidoyer pour une reconnaissance internationale

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Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé un « appel solennel » en faveur de la reconnaissance internationale du « génocide des Congolais » dans l’Est du pays. Dans ce discours empreint de gravité, le chef de l’État a également dénoncé la mauvaise foi persistante du Rwanda dans l’application de l’accord de paix conclu à Washington entre Kinshasa et Kigali, soulignant l’urgence d’une mobilisation diplomatique pour mettre fin à des violences qu’il juge insoutenables.


En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Félix Tshisekedi a porté un plaidoyer inédit : la reconnaissance par la communauté internationale d’un « génocide congolais ». Le président de la République démocratique du Congo a réclamé la mise en place d’une commission d’enquête internationale, dotée de moyens conséquents, pour rétablir la vérité et rendre justice aux victimes. Devant les chefs d’État et diplomates réunis, le chef de l’État congolais a dénoncé une guerre qui dure depuis plus de trois décennies dans l’Est du pays, qu’il a qualifiée de « génocide silencieux ». Selon lui, ce conflit ne relève plus seulement de considérations militaires ou géopolitiques, mais s’inscrit dans une logique de pillage systématique des ressources congolaises, d’effacement de la mémoire collective et de destruction des communautés.
Le cinquième président congolais a exhorté la communauté internationale à créer une commission d’enquête indépendante, chargée « d’établir la vérité, de rendre justice aux victimes et de rompre le cycle de l’impunité qui alimente ce drame depuis des décennies ». Il a également appelé à l’adoption de sanctions onusiennes contre les responsables de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide » commis dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Génocide ? Où en est l’évaluation juridique ?
Le terme « génocide » possède une définition juridique stricte : l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Jusqu’à présent, les rapports d’ONG et de l’ONU évoquent principalement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Certains abus recensés pourraient toutefois, à l’issue d’enquêtes plus poussées, relever de cette qualification. L’ONU a déjà engagé des procédures visant à établir non seulement les faits et les responsabilités, mais aussi l’intention derrière ces violences – condition essentielle pour statuer sur l’existence d’un génocide.
Conscient de la complexité de ce combat juridique et diplomatique, Félix Tshisekedi ne renonce pas. Le chef de l’État entend maintenir son plaidoyer, persuadé qu’il peut, à terme, infléchir l’opinion internationale. Pour appuyer sa démarche, il mise notamment sur le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV). Cette institution publique, qui œuvre également pour les victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, milite depuis plus de deux ans pour la reconnaissance du « Génocost », un concept désignant un génocide motivé par la quête effrénée de ressources économiques.


A Rutshuru, des massacres aux allures d’un génocide
Si Félix Tshisekedi a choisi d’élever sa voix sur la scène internationale, c’est aussi parce qu’il dispose de faits concrets susceptibles d’étayer son plaidoyer. En novembre 2022, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont perpétré des massacres d’une ampleur inédite, faisant au moins 130 victimes civiles dans les villages de Kishishe et Bambo, au Nord-Kivu. Selon les premiers éléments, ces exécutions ciblées auraient visé des Hutus en raison de leur appartenance ethnique, une caractéristique qui pourrait, juridiquement, ouvrir la voie à la qualification de crime de génocide.
Un rapport conjoint du Bureau des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et de la MONUSCO avait dressé un bilan glaçant : 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants exécutés, huit blessés par balles et soixante personnes enlevées. Les enquêteurs décrivaient une véritable « campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages », menée en représailles à des affrontements entre le M23 et des miliciens des FDLR, ainsi que d’autres groupes armés comme les Maï-Maï Mazembe, Nyatura et la Coalition des mouvements pour le changement.
À Kishishe, Amnesty International a recueilli les témoignages de familles racontant comment les attaques ciblant les hommes adultes ont laissé derrière elles des femmes et des enfants profondément traumatisés, prisonniers d’un climat d’incertitude et de peur.
C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a lancé, depuis la tribune de l’ONU, un avertissement solennel : « Refuser de reconnaître le génocide congolais correspond à une forme de complicité. »


Le Rwanda, un Etat impliqué dans le drame congolais
Depuis près de trois décennies, Kigali est accusé d’entretenir le cycle de violences à l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis l’invasion du pays aux côtés de l’AFDL, qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, le Rwanda n’a cessé d’être soupçonné de soutenir divers groupes armés opérant dans la région. Aujourd’hui encore, à travers l’AFC/M23, Kigali continue d’agir en sous-main, malgré la signature à Washington, le 27 juin dernier, d’un accord de paix censé tourner la page des hostilités.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a fustigé « la mauvaise volonté » du Rwanda. Selon lui, Kigali « fait semblant d’avoir retiré ses troupes, mais en réalité elles restent présentes sur le sol congolais et appuient les supplétifs du M23 ». Le chef de l’État congolais estime que cette stratégie vise à « gagner du temps pour laisser la crise s’aggraver ».
Dans la foulée, il a exhorté la communauté internationale à garantir l’application « stricte » de l’accord de Washington et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité adoptée le 21 février 2025. Une enquête récente des Nations unies a par ailleurs documenté de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis « par toutes les parties », un constat qui vient encore assombrir la perspective d’une paix durable dans la région.


Heshima

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Corridor transafricain de Lobito : Le Lualaba entend transformer ce méga-projet en moteur de croissance 

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Les enjeux économiques du projet du Corridor de Lobito étant colossaux, la gouverneure du Lualaba, Marie-Thérèse Masuka est déterminée à atteindre simultanément plusieurs objectifs de développement, notamment transformer ce couloir en moteur de croissance durable pour sa province. Sans atermoiement, elle s’y prépare avec un dossier soigneusement préparé et bien ficelé.

Chemin de fer long de 1 300 km et bénéficiant d’un financement de 1,3 milliard de dollars, le projet transatlantique de Lobito est salué pour son aspect « accélération de l’exportation de minerais critiques et baisse des coûts logistiques ». Sa concrétisation vient mettre en rude concurrence les Américains et les Chinois autour des minerais, notamment ceux de la RDC 

Cependant, au-delà de l’aspect logistique, Fifi Masuka Saini voit de grands enjeux économiques pouvant booster de manière tentaculaire le développement en RD Congo. Acteur majeur dans la production des minerais stratégiques employés dans la transition énergétique, le Lualaba a beaucoup à gagner une fois ce projet de ligne ferroviaire opérationnel, visant à relier la Zambie à l’Atlantique en passant par la RDC et l’Angola.

Le voile de ce que la cheffe de l’exécutif provincial du Lualaba envisage de faire sur cet axe était levé lors de la 6éme édition du Katanga Business Meeting, organisée en mai 2025 à Kolwezi. Lors de l’ouverture de ce forum, Fifi Masuka a clairement affirmé que le corridor de Lobito doit servir premièrement les intérêts du peuple congolais. « Il est plus qu’urgent de faire de ce corridor un axe de transformation pour le peuple congolais et non une simple voie d’exportation de minerais », a-t-elle déclaré. Pour ce faire, elle a appelé à une gestion transparente et collective afin de garantir que les bénéfices profitent en premier lieu aux populations locales.

Le Lualaba a déjà son canevas

La gouverneure Masuka a déjà un dossier bien élaboré pour ce projet dont Costas Musunka, initiateur de Katanga Business Meeting, souhaite voir devenir le système circulatoire de l’industrialisation du Katanga. Pour la gouverneure du Lualaba, il s’agit d’une opportunité de dynamisation de l’économie locale par la création des zones économiques spéciales, des centres logistiques, des cadres industriels et des chaînes manufacturières.

Selon le Vice-premier ministre et ministre de l’Économie, Mukoko Samba, qui a aussi participé à cette grande conférence, le corridor doit « être un couloir industriel intégré où circuleront matières premières transformées, technologies propres et compétences transfrontalières ».

Entre autres, le Lualaba prévoit l’érection de cinq gares industrielles le long du tracé, chacune spécialisée dans un maillon de la valeur minière, un réseau comprenant des hubs technologiques.

Un corridor porteur de développement

Lors de la rencontre multilatérale sur le corridor de Lobito tenue en décembre 2024 en Angola, le Président Félix Tshisekedi avait déclaré ce qui suit : « Le corridor de Lobito est bien plus qu’un axe de transport. C’est une opportunité unique d’intégration régionale, de transformation économique et d’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens ».

Le chef de l’État congolais estime que ce projet offre beaucoup d’opportunités, jusqu’à 30 000 emplois. D’où l’implication du gouvernement central par le biais de plusieurs ministères, notamment ceux de l’Industrie, des Transports et des Infrastructures.

Des équipes sont même à pied d’œuvre. Au ministère de l’Industrie, par exemple, Hélène Miasekama Kiese, DG de la Direction générale du corridor de développement industriel (DGCDI), affirme que des études de planification sont en cours selon une vision globale.

La DGCDI, outil de planification industrielle et de diversification économique du pays, envisage des retombées concrètes pour la population locale. Elle voit en ce projet particulièrement une opportunité de désenclavement du bassin agricole du Kasaï, de construction des routes de desserte agricole, ainsi que le développement de parcs agro-industriels.

Roger Te-Biasu, coordonnateur de la Cellule d’appui technique du gouvernement congolais (Cepcor), qui gère les activités des corridors de transports, pense que ce projet va positivement impacter l’économie de la RDC. La pleine opérationnalisation de ce corridor, en effet, permettra l’accès et la circulation d’intrants indispensables aussi bien à l’industrie minière qu’agricole. « Le corridor de Lobito constitue un levier stratégique pour la stabilité, le désenclavement et le développement de la région », a déclaré Jean-Pierre Bemba, le 23 juin 2025 à Luanda, au 17éme sommet des affaires États-Unis – Afrique.

Hubert MWIPATAYI

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Kigali et les FDLR : un dialogue inter-rwandais pour en finir avec la crise en RDC est-il possible ?

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Depuis des décennies, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’un conflit aux ramifications complexes, où les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les incursions répétées du Rwanda occupent une place centrale. Alors que Kigali justifie ses interventions par la menace que représentent ces rebelles hutus, accusés d’être les héritiers des génocidaires de 1994, la RDC dénonce une manipulation visant à légitimer pillages et déstabilisation. Entre accusations mutuelles et cycles de violence, la possibilité d’un dialogue inter-rwandais, impliquant le gouvernement rwandais et les FDLR, émerge comme une piste pour mettre fin à cette crise. Cet article explore les enjeux, les obstacles et les perspectives d’une telle initiative, tout en décryptant les justifications récurrentes de Kigali pour ses actions sur le sol congolais.

Les FDLR, nées dans les camps de réfugiés après le génocide rwandais de 1994, sont souvent présentées par Kigali comme une menace existentielle. Composées en partie d’anciens Interahamwe et de miliciens hutus ayant fui le Rwanda, elles se sont établies dans l’Est de la RDC, où elles mènent des activités de guérilla en RDC tout en s’intégrant parfois aux communautés locales. Selon un rapport de l’ONU publié en décembre 2023, les FDLR compteraient environ 1 000 à 1 500 combattants, un chiffre bien inférieur à leur influence passée, mais suffisant pour servir de justification aux violations du territoire congolais par l’arme rwandaise. Kigali affirme que ces rebelles planifient des attaques contre son territoire, une rhétorique qui légitime ses opérations militaires transfrontalières.

Pourtant, Kinshasa et plusieurs observateurs remettent en question cette narrative. Dans un article publié le 14 février 2025, Heshima Magazine souligne que le Rwanda utilise les FDLR comme un « prétexte pour tuer et piller la RDC », notamment pour s’approprier les richesses minières du Nord et Sud-Kivu. Les rapports du Groupe d’experts de l’ONU confirment que des unités de l’armée rwandaise, souvent en soutien au M23, contrôlent des zones riches en coltan et or, exploitant illégalement ces ressources. Cette exploitation, couplée à des massacres et déplacements massifs de populations, alimente la méfiance congolaise. « Le Rwanda brandit la menace des FDLR pour justifier une guerre économique et territoriale », déclare un analyste basé à Goma, interrogé par Actualité.cd le 10 janvier 2025. Cette dynamique met en lumière la nécessité d’un dialogue qui démystifie le rôle des FDLR.

Les incursions rwandaises : une stratégie de déstabilisation

Depuis la fin de la deuxième guerre du Congo en 2003, le Rwanda a été accusé à maintes reprises de soutenir des groupes armés en RDC, notamment le M23, pour maintenir son influence dans la région. Kigali nie officiellement tout soutien au M23, mais des preuves solides documentées par l’ONU, incluant des témoignages de déserteurs rwandais, contredisent ces démentis. Ces incursions, souvent justifiées par la « nécessité de neutraliser les FDLR », ont exacerbé les tensions entre Kinshasa et Kigali. En 2022, le président Félix Tshisekedi a publiquement dénoncé l’« agression rwandaise », une position réitérée lors du sommet de l’Union Africaine en février 2025, où il a appelé à des sanctions contre Kigali.

Les conséquences de ces interventions sont dévastatrices. Selon l’ONG International Crisis Group, dans son rapport de janvier 2025, plus de 5 millions de personnes ont été déplacées dans l’Est de la RDC depuis 2020, en grande partie à cause des conflits impliquant le M23 et d’autres groupes soutenus par le Rwanda. Les populations locales, comme l’exprime Jeanne Mbuyi, une agricultrice de Rutshuru : « Nous vivons dans la peur constante. Les FDLR, le M23, les RDF, tout le monde nous attaque. Un dialogue entre Rwandais pourrait nous rendre la paix. » Cette aspiration à une solution pacifique reflète un sentiment croissant parmi les Congolais, qui voient dans un règlement inter-rwandais une issue possible à la crise.

Les tentatives de dialogue au Rwanda : une histoire d’échecs

L’idée d’un dialogue inter-rwandais n’est pas nouvelle, mais elle s’est heurtée à des obstacles majeurs. En 2009, des négociations entre Kigali et les FDLR, facilitées par la RDC, ont échoué en raison du refus des rebelles de désarmer sans garanties politiques et de l’inflexibilité du gouvernement rwandais. Heshima Magazine, dans son article daté du 4 juillet 2025, revient sur le nouvel accord visant à neutraliser les FDLR qui a été signé dans le cadre du processus de Nairobi, mais il a donné lieu à « deux récits » divergents : Kinshasa insiste sur une coopération régionale, tandis que Kigali continue de privilégier une solution militaire. « Les FDLR ne sont pas une entité monolithique. Certains veulent rentrer au Rwanda, mais Kigali refuse de négocier avec ceux qu’il qualifie de génocidaires », explique un diplomate cité par Radio Okapi.

Les initiatives régionales, comme le processus de Luanda sous l’égide de l’Angola, ont tenté de rapprocher les positions. En novembre 2023, un sommet tripartite entre la RDC, le Rwanda et l’Angola a abouti à un engagement pour désarmer les FDLR, mais les résultats restent limités. La RDC accuse Kigali de ne pas respecter les termes de l’accord, tandis que le Rwanda reproche à Kinshasa son incapacité à contrôler les FDLR. Ces désaccords soulignent la méfiance mutuelle, mais aussi l’absence d’un cadre inclusif impliquant directement les FDLR comme acteurs politiques plutôt que comme simples belligérants.

Les défis d’un dialogue inter-rwandais

Organiser un dialogue entre Kigali et les FDLR pose des défis colossaux. D’une part, le gouvernement rwandais, dirigé par Paul Kagame, adopte une position intransigeante envers les FDLR, les considérant comme une menace idéologique et sécuritaire. Dans une interview accordée à RFI le 20 avril 2024, le ministre rwandais des Affaires étrangères a réaffirmé que « tout dialogue avec les FDLR équivaudrait à légitimer le génocide ». Cette rhétorique complique toute tentative de négociation, car elle exclut a priori la possibilité d’un compromis.

D’autre part, les FDLR elles-mêmes sont divisées. Selon un rapport de l’Institute for Security Studies publié en juin 2024, une faction modérée, dirigée par des leaders comme Ignace Murwanashyaka, serait prête à négocier un retour pacifique au Rwanda en échange de garanties d’amnistie et de réintégration. Cependant, une frange plus radicale, basée dans les forêts du Nord-Kivu, continue de s’opposer à tout dialogue. « Un dialogue inter-rwandais nécessiterait une médiation neutre, peut-être sous l’égide de l’ONU ou de l’Union Africaine, pour garantir la sécurité des parties », suggère Pierre Kanda, un politologue congolais interrogé par Heshima Magazine.

La question de la justice transitionnelle constitue un autre obstacle. Les FDLR exigent des garanties contre les poursuites pour crimes passés, une demande inacceptable pour Kigali, qui insiste sur la responsabilité pénale des génocidaires. Pourtant, des modèles comme les commissions Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud pourraient inspirer une solution. « Un dialogue qui associe justice, réconciliation et développement pourrait briser le cycle de la violence », estime Judith Nshimirimana, une militante des droits humains au Rwanda. Une lueur d’espoir pour la RDC ? Malgré les défis, un dialogue inter-rwandais pourrait transformer la dynamique régionale. En désarmant ce qu’il en reste des FDLR et en facilitant leur retour ou leur réinstallation, le Rwanda perdrait son principal argument pour intervenir en RDC. Cela exigerait toutefois un engagement sincère de Kigali, ce que beaucoup doutent, vu les bénéfices économiques colossaux qu’il tire de l’exploitation des minerais congolais. Un rapport de Global Witness publié en mai 2024 révèle que le commerce illégal de minerais dans l’Est de la RDC génère des centaines de millions de dollars, dont une part significative transite par le Rwanda. Un dialogue réussi pourrait donc non seulement pacifier la région, mais aussi contraindre Kigali à revoir sa stratégie économique.

Pour la RDC, l’enjeu est tout aussi crucial. En neutralisant les FDLR, Kinshasa pourrait renforcer sa souveraineté sur l’Est du pays et concentrer ses efforts sur la lutte contre d’autres groupes armés. « Si le Rwanda et les FDLR trouvent un accord, la RDC pourrait enfin respirer », déclare Joseph Munganga, un commerçant de Goma. Cependant, la réussite d’un tel dialogue dépendra de la volonté politique des acteurs, d’une médiation internationale crédible et d’un soutien régional robuste.

Une paix à construire ensemble

La crise dans l’Est de la RDC, alimentée par la question des FDLR et les incursions rwandaises, ne trouvera de solution durable que par un dialogue inclusif entre Rwandais. Si les obstacles sont nombreux, méfiance mutuelle, divergences idéologiques, intérêts économiques, les aspirations des populations congolaises et rwandaises à la paix constituent une force motrice. Un dialogue inter-rwandais, s’il est bien encadré, pourrait non seulement neutraliser les FDLR, mais aussi démanteler les justifications de Kigali pour ses interventions. Comme le souligne un rapport de l’Union Africaine de mars 2025, « la paix dans les Grands Lacs passe par une coopération courageuse et transparente ». L’heure est peut-être venue pour Kigali et les FDLR de s’asseoir à la table des négociations, pour le bien du Rwanda, la RDC et de la région tout entière.

JCN

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