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Jeannine Mabunda, une femme née influente

Le thème retenu pour 2022 par les Nations Unies pour la célébration, le 8 mars, de la Journée internationale des droits des femmes étant « l’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable », Heshima Magazine braque son projecteur sur Jeannine Mabunda, l’une des Congolaises les plus influentes.

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 S’il y a de Congolaises nées pour être influentes, Jeannine Mabunda est bel et bien l’une d’elles – son parcours de femme courageuse et déterminée l’illustre parfaitement. N’étant pas de celles qui jettent le manche après la cognée, l’ancienne présidente de la chambre basse du parlement est toujours active. Certes la page de la présidence du bureau de l’Assemblée nationale est tournée, mais pas celle de ses initiatives et perspectives.

Pas de temps à perdre

Le 03 mars 2022, Jeannine Mabunda a pris part à la rencontre du Club des femmes d’influence à Paris, en France. C’était pour elle une occasion d’échanger sur la cause et leadership féminins avec les lauréates des éditions présentes et passées (dont elle-même en 2019). Sa présence à ce forum n’était pas un fait du hasard.

 Contrairement à la plupart de ses collègues députées nationales, Mabunda Lioko est une habituée des grandes conférences internationales, au cours desquelles on parle notamment de l’avenir de la terre. Ceci justifie, peut-être, le fait qu’elle ait écrit sur son compte Twitter : « Nous croyons en un avenir meilleur de notre planète par l’exploitation des énergies renouvelables ».

En mars 2021, en marge de la COP26, elle avait participé à la conférence Women & leadership, organisée par la Brookings Institution, l’un des plus anciens think tanks, spécialisé dans la recherche et la formation dans les domaines des sciences sociales, particulièrement en économie….

 Quelques mois plus tard, soit en octobre de la même année, elle participera en tant que paneliste à une conférence virtuelle, co-organisée par la Banque mondiale et le Brookings Institute, au cours de laquelle elle a échangé avec plusieurs personnalités africaines sur le changement climatique. 

Femme d’exception, engagée permanemment dans le combat de la valorisation de l’humain, l’une de caractéristiques de Jeannine Mabunda reste la recherche permanente de solutions-raison pour laquelle on lui confie toujours des responsabilités importantes partout où elle se retrouve.

Née pour assumer des responsabilités importantes

C’est au fil des années que Jeannine Mabunda s’est bâtie une réputation de personnalité éclectique. Elle commence sa carrière professionnelle en 1988 à la Citybank en tant que « account officer », chargée des relations avec les grands comptes et analyste crédit. Successivement, elle a supervisé la direction commerciale d’African system (ASYST) de 1993 à 1995, et de 1997 à 2000 elle a exercé au cabinet du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) comme conseillère. Elle sera ensuite nommée en 2002 Administratrice-déléguée générale (ADG) du Fonds de promotion de l’Industrie (FPI). Après ses fonctions de mandataire, Madame Jeannine Mabunda sera nommée ministre du Portefeuille de février 2007 à avril 2012, dans les gouvernements Gizenga et Muzito. Le 9 juillet 2012, elle sera nommée, par Joseph Kabila, conseillère spéciale du président de la République en matière de lutte contre les violences sexuelles. Alors qu’elle s’était faite élire députée nationale lors des législatives nationales de 2011, elle se fera réélire en 2018 pour le compte du Front commun pour le Congo (FCC). De fil en aiguille, Jeannine Mabunda deviendra, le 29 avril 2019,la première femme congolaise élue présidente de l’Assemblée nationale , mandat qui ira jusqu’au 10 décembre 2020.

Il faut avouer que le bagage intellectuel qu’elle a accumulé pendant son cursus académique fait qu’elle soit comptée parmi les femmes faisant partie de l’intelligentsia de la RDC. Détentrice d’une licence en droit obtenue à l’Université catholique de Louvain, elle possède aussi une licence spéciale en sciences commerciales, décrochée à l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC) de Bruxelles.

Polyvalence et influence tentaculaire

Personnage polyvalent, la présidente honoraire de l’Assemblée nationale a des prouesses dans divers secteurs, ce qui fait qu’on la retrouve dans les domaines des énergies renouvelables, de la lutte contre les violences sexuelles, de la législation, du droit… 

Ayant commencé à travailler dans le secteur privé, puis dans des institutions publiques dont le gouvernement et l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda a acquis une riche expérience, la prédisposant à assumer dans l’avenir n’importe quelle autre fonction supérieure, pourquoi pas celle de Premier ministre ou de présidente de la République ? 

Fin communicatrice

 Pionnière, Jeannine Mabunda figure actuellement parmi les rares femmes congolaises qui communiquent efficacement sur le réseau social Twitter. Suivie par plus de 200 mille personnes, elle est une véritable star. Les femmes congolaises les plus suivies dans ce domaine ont plus ou moins 200 mille abonnés, le cas de la journaliste Rachel Kitsita Ndongo qui en a environ 214 mille. 

Pour rien au monde, les abonnés de Madame Mabunda n’aimeraient rater l’une de ses pertinentes réflexions. En marge de la célébration des 20 ans de la constitution du 18 février 2006, par exemple, elle a comme lancé l’alerte en postant : «La constitution de la RDC, ce socle de la démocratie obtenu au prix d’énormes sacrifices et garantissant l’unité et l’intégralité nationales reste un bien précieux à protéger par nous tous ».

Hubert MWIPATAYI

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Guerre dans l’Est de la RDC : le Rwanda s’isole après un rapport accablant de l’ONU

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Le nouveau rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) épingle à nouveau le Rwanda pour sa présence militaire illégale dans l’Est du pays ainsi que le pillage des ressources naturelles. La ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, parle d’un début d’isolement diplomatique de Kigali. Le porte-parole de l’armée congolaise, de son côté, appelle les Congolais à soutenir le président de la République qui veut, selon lui, mettre fin à la « carrière terroriste » du chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame.

Dans un briefing presse organisé, le 09 janvier 2025 à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, celui des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, ainsi que la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, ont fait le point de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Sur le plan diplomatique, la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a évoqué les efforts consentis aux côtés du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour convaincre la communauté internationale à prendre des sanctions contre le Rwanda. Selon elle, l’absence du président rwandais, Paul Kagame, le 15 décembre dernier à Luanda, a renforcé l’isolement diplomatique de Kigali. Pour la première fois, note la ministre, la Grande-Bretagne, fidèle alliée du régime rwandais, a condamné la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda.

La patronne de la diplomatie congolaise a aussi commenté le rapport du groupe d’experts de l’ONU publié le 9 janvier 2025. Elle a rappelé que ce rapport démontre qu’environ 150 tonnes de coltan ont été exportés frauduleusement vers le Rwanda. Dans la mine de Rubaya, plus de 10.000 personnes travaillent pour l’extraction artisanale des minerais sous une administration imposée par la coalition de l’armée rwandaise et le M23. Cette coalition prélève des taxes allant de 7 dollars par kilogramme de coltan, générant ainsi au moins 800.000 dollars par mois. Un pillage des ressources de la RDC que condamne la ministre. D’après Thérèse Kayikwamba, le régime de Kigali a démontré que le Rwanda est un « Etat voyou ». Même l’Angola, pays censé être au milieu du village pour son rôle de médiateur, a condamné l’occupation de Masisi-centre par l’armée rwandaise et le M23.

De son côté, le porte-parole militaire, le général Sylvain Ekenge, assure que les FARDC travaillent afin de récupérer l’ensemble des territoires occupés. « Les FARDC ont bien évolué et occupent la totalité de la cité de Ngungu, l’ensemble des positions environnantes. Du côté de Masisi, les combats continuent. Sur l’axe Sake, elles ont réussi à déloger les terroristes sur leurs positions de hauteur de cette cité », a-t-il rapporté. Ce porte-parole militaire a appelé les Congolais à soutenir le « commandant suprême » de l’armée, Félix Tshisekedi, qui, selon lui, est déterminé à mettre fin à « la carrière terroriste » du président rwandais, Paul Kagame. 

Une guerre hautement technologique

Brouillage des signaux GPS, installation des systèmes de défense anti-aérienne, présence militaire d’environ 4000 hommes rwandais sur le sol congolais, le Rwanda mène une guerre hautement technologique dans l’Est de la RDC. D’après le rapport du groupe d’experts de l’ONU, ces systèmes de brouillage et de « spoofing » des signaux GPS, opérant depuis des positions stratégiques au Rwanda, perturbent les vols civils, humanitaires et onusiens dans l’Est de la RDC. Ces perturbations ne permettent pas non plus aux FARDC d’utiliser des avions de chasse, des drones militaires ou civils contre l’ennemi.   

Le 29 octobre 2024, note le rapport, un drone de surveillance de la MONUSCO a perdu le contact en survolant une zone de combat active à Mpeti, dans le territoire de Walikale. Ce drone avait été brouillé par une attaque GPS, avant de s’écraser près de Kikuvo, à 15 kilomètres de Kirumba. Cet incident est intervenu après que la coalition AFC-M23 a exigé que la MONUSCO cesse d’utiliser ses drones de reconnaissance.

D’après la localisation fournie par le rapport de l’ONU, deux systèmes de brouillage ont été installés au Rwanda. L’un sur une colline à Gisenyi, à moins de trois kilomètres de la frontière congolaise, et l’autre, à 500 mètres de l’aéroport de Kamembe, à l’Est de Bukavu. Un troisième système a été repéré à Kanyabayonga, une commune rurale de Lubero, au Nord-Kivu, peu après que cette entité a été capturée par le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF).

Nangaa tente une alliance avec les ADF

Le rapport note aussi les accointances de l’AFC-M23 dirigée politiquement par Corneille Nangaa avec les terroristes des ADF. L’AFC-M23 a sollicité du leader des terroristes ADF, Moussa Baluku, la signature d’un pacte de non-agression dans les zones occupées par les ADF, notamment à Lubero. Mais le leader de ce mouvement d’origine ougandaise l’aurait rejeté, préférant continuer de s’attaquer aux civils qu’il considère comme des « infidèles ». L’AFC-M23 a aussi étendu ses tentacules au Sud-Kivu, où elle a formé une alliance avec les groupes rebelles d’obédience tutsie, à savoir le Twirwaneho et le RED Tabara. En Ituri, l’alliance a été faite également avec un autre groupe armé tutsi, le Zaïre. Thomas Lubanga, ancien seigneur de guerre, condamné par la CPI, a pris le règne de ce groupe dont les combattants sont entrainés par des instructeurs rwandais et ougandais dans certains villages de l’Ituri.             

L’Ouganda aussi épinglé

Depuis bien longtemps, l’Ouganda ne jouait pas franc-jeu avec la RDC malgré la coopération militaire et économique en cours entre les deux pays. Le rapport du groupe d’experts de l’ONU vient de le démontrer une fois de plus. Dans leur coopération militaire avec les FARDC pour traquer les terroristes ADF, révèle le rapport, l’armée ougandaise, UPDF, a mené des opérations aériennes « sans en informer les FARDC. Elle a parfois étendu ses opérations au-delà des zones désignées [de commun accord], causant des tensions avec les FARDC ». De plus, « les UPDF ont souvent envoyé en Ouganda d’anciens otages et détenus des ADF sans communiquer rapidement les informations, ce qui a compliqué les processus de renseignement et les procédures judiciaires en République démocratique du Congo », souligne ce document. En dehors de ces activités avec l’armée congolaise, l’Ouganda continue de soutenir les positions de Kigali dans ce conflit au sujet du M23.  

Heshima

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RDC : Tshisekedi annule son voyage au Venezuela, l’armée reprend du terrain à Masisi

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En République démocratique du Congo (RDC), le président de la République, Félix Tshisekedi, a annulé la suite de son agenda qui prévoyait des visites successives à Conakry, capitale de la Guinée, puis en Amérique latine, précisément à Caracas, au Venezuela. Le chef de l’Etat a présidé, le 8 janvier à Kinshasa, une réunion du Conseil supérieur de la défense avec les nouvelles autorités de l’armée.

Son voyage effectué, dimanche matin, à Doha, au Qatar, pendant que le M23 – appuyé le Rwanda – s’était emparé la veille du centre administratif de Masisi, dans le Nord-Kivu, a été mal vu par une partie de l’opinion congolaise. Félix Tshisekedi semble avoir compris le message : une partie de sa tournée a été annulée. La Présidence a évoqué un « problème d’agenda ». Mais d’autres sources notent que le chef de l’Etat voudrait suivre la situation sécuritaire du pays. Une réunion du Conseil supérieur de la défense s’est tenue avec le nouveau chef d’état-major général des FARDC, Jules Banza Mwilambwe, mais aussi avec d’autres responsables militaires.        

L’armée reprend du terrain

Après quatre jours d’occupation de Masisi-centre par les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réussi à récupérer, mercredi 8 janvier 2025, ce centre administratif du territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Une opération de ratissage s’est poursuivi, le même jour, vers les localités environnantes, notamment Mashaki et Ngungu. « Je confirme la reprise de la grande agglomération de Masisi-centre, mais aussi de la localité de Lushebere et de Mashaki par les FARDC et les Wazalendo, une chose que nous soutenons. », a déclaré le député Alexis Bahunga, élu du territoire de Masisi. Ce centre administratif du territoire de Masisi était occupé depuis le 4 janvier par les rebelles du M23.

Une impasse diplomatique

Depuis novembre 2021, cette rébellion s’est emparée de vastes pans de territoire dans l’Est de la RDC. Progressivement, ce mouvement occupe actuellement plus de 40% de la superficie de la province du Nord-Kivu. Fin décembre, le M23 a continué de gagner du terrain dans la partie nord du Nord-Kivu, parvenant à une cinquantaine de kilomètres de Lubero, chef-lieu du territoire, et à une centaine de kilomètres de la ville de Butembo, important carrefour commercial de la région.

Depuis le 15 décembre, à Luanda, les négociations sont entrées dans une impasse après l’échec de la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali. En effet, ce document « pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans l’est de la RD Congo » concocté par Joao Lourenço, président angolais et facilitateur du dialogue entre Kinshasa et Kigali, devait être mis sur la table, mais les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur les termes, aboutissant ainsi à l’annulation en dernière minute du sommet tripartite. Le président rwandais, Paul Kagame, ne s’était même pas présenté à Luanda, sa délégation exigeait en amont que Kinshasa accepte un dialogue direct avec les rebelles du M23. Une exigence rejetée par la délégation congolaise.

Heshima

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Joseph Kabila, le nouveau chef de file du front contre Tshisekedi ?

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L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, est revenu sur le devant de la scène politique. En décembre, l’homme a enchainé une série d’entretiens, en Ethiopie, avec divers hommes politiques congolais. En ligne de mire : créer une alliance pour contrer ce qu’il qualifie de « dictature » sous le régime de Félix Tshisekedi, notamment en empêchant un éventuel changement de la Constitution. Mais comment Joseph kabila compte-t-il s’y prendre ? Quelles sont ses véritables intentions ? Décryptage.

Un retour remarqué

Après avoir disparu des radars politiques, Joseph Kabila est revenu dans le jeu. Mi-décembre, il s’est entretenu avec l’ancien député national, Claudel Lubaya, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne. Dans un communiqué rendu public, le 6 janvier 2025, l’ancien élu de la ville de Kananga note que Joseph Kabila et d’autres forces politiques de l’opposition s’unissent pour défendre la Constitution. « Nous nous sommes résolus à unir nos efforts et à rassembler les forces vives de la nation afin de défendre le pacte républicain et sauvegarder ainsi les acquis de notre jeune démocratie », a-t-il affirmé.

Quelles sont les intentions de Kabila ?   

Connu pour son caractère effacé et taiseux, Joseph Kabila est peu susceptible de conduire des manifestations dans les rues de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani ou Goma pour infléchir la position de Félix Tshisekedi au sujet du changement ou de la révision de la loi fondamentale. Alors quelles stratégies pour défendre ce pacte républicain ?

Accusé par son successeur d’être impliqué dans la rébellion dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, Joseph Kabila n’a jamais répondu à ces accusations. Pourtant, un élément intrigue certains proches du pouvoir à Kinshasa. Joseph Kabila et Claudel Lubaya figuraient parmi les personnes citées comme soutien politique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa. La rencontre d’Addis-Abeba serait-elle un complot contre la République ? Non, répondent certains proches de l’ex-Raïs. D’ailleurs, Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), n’a pas hésité de se lancer dans un parallélisme avec l’opposition d’avant 2018 dont l’UDPS. « Ils se sont rencontrés à l’île de Gorée, à Genval, à Bruxelles, Genève, c’était quoi ? [Ils sont sortis de là] avec leurs candidats [à la présidentielle]. Quelqu’un les a-t-il empêchés ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le pouvoir en place devrait avoir honte d’accuser l’opposition de comploter contre la République.          

Imposer un dialogue à Tshisekedi

Lors de la rencontre entre Joseph Kabila et l’opposant Moise Katumbi, toujours à Addis-Abeba, les deux hommes ont appelé toutes les forces politiques et sociales du pays à « unir leurs efforts contre la dictature » instaurée par Félix Tshisekedi. Cette coalition de l’opposition se veut sans exclusive. Mais quelle pourrait être la finalité d’un tel rassemblement ? Certains membres de l’opposition parlent d’une pression pour imposer un dialogue à Félix Tshisekedi. D’autres, comme Olivier Kamitatu, un proche de l’opposant Moïse Katumbi, évoquent plutôt des actions visiblement pour infléchir la position du régime par rapport à la dictature ou à la volonté de vouloir changer la Constitution. « [Kabila et Katumbi] vont se revoir pour établir des actions concrètes. Cette fois, place à l’action », a-t-il promis.

Pourtant, Joseph Kabila lui-même ne semble pas croire en l’efficacité d’un dialogue, surtout après la rupture et l’échec de la coalition FCC-CACH. L’homme avait estimé que Felix Tshisekedi n’avait pas respecté les engagements pris dans le cadre de cette alliance, renforçant ainsi ses réticences à tout nouvel engagement politique avec son successeur.     

L’ironie de l’article 64 

Lors de son second et dernier mandat à la tête de la RDC, Joseph Kabila avait été constamment menacé par l’application de l’article 64 de la Constitution. L’opposition de l’époque l’utilisait pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le régime Kabila après la fin du délai constitutionnel de son dernier mandant en 2016.Ironie du sort, l’ancien président évoque aujourd’hui la même disposition pour s’opposer à Félix Tshisekedi. Mais comment compte-t-il faire appliquer une telle disposition alors qu’il n’a jamais mobilisé la masse en RDC ? Le même article 64 qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution » empêche en même temps le renversement d’un « régime constitutionnel ». Ce qui laisse penser que Joseph Kabila ne peut pas soutenir la Constitution et en même temps s’appuyer sur une rébellion pour déstabiliser le « pouvoir constitutionnel » de Félix Tshisekedi.

D’ailleurs, au sujet de la rébellion du M23, Joseph Kabila et Claudel Lubaya ont critiqué la gestion de cette crise sécuritaire. Une gestion qui, selon eux, manque de lisibilité et d’efficacité. Pour eux, « les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle » entre Kinshasa et Kigali.

Heshima

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