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Interview

Georgine SELEMANI: « Je suis fière d’avoir financé le Programme d’Entretien Routier 2021 avec un taux d’accroissement de 280 % »

Après avoir passé deux ans à la tête du Fonds d’Entretien Routier (FONER) comme Directrice Générale intérimaire, Georgine SELEMANI Tulia revient sur ses réalisations à la tête de cet établissement public. Dans un entretien exclusif accordé à Heshima Magazine, l’actuelle DGA évoque les travaux que son comité de gestion a financés mais également ses performances. Interview !

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HM Depuis votre prise de fonctions en mai 2020 comme DG intérimaire du FONER, comment se porte votre entreprise ? 

Le FONER se porte bien, il rayonne et ses œuvres parlent mieux que les mots aujourd’hui. 

HM Pouvez-vous nous détailler les sources d’entrée de fonds que gère le FONER ? 

Les ressources du FONER sont définies à l’article 16 du décret n’08/27 du 24/12/2008. Il s’agit des redevances  prélevées sur les lubrifiants et les carburants terrestres, le droit de péage sur le réseau d’intérêt national, les redevances liées à la charge à l’essieu ainsi que l’exploitation de poste de pesage.

HM Dès votre arrivée, vous avez mis en place un plan stratégique de redressement du FONER qui repose sur deux piliers à savoir : la mobilisation maximale des ressources du FONER et le Financement efficient des travaux d’entretien routier. Quels sont les résultats de cette stratégie aujourd’hui ?

Les résultats ont été aussi bien positifs en termes de mobilisation mais aussi et surtout en termes de financement des travaux d’entretien routier. Les ressources mobilisées par le FONER ont été sensiblement augmentées, atteignant un taux d’accroissement de 47,7% au passage de 2020 à 2021. Le FONER a connu un accroissement des ressources mobilisées qui est passé de 113 millions de dollars en 2020 à 167 millions USD en 2022, soit un taux d’accroissement de 48%.

 Pour ce qui est du financement des routes, j’ai financé le programme d’entretien routier de l’Office des routes avec un taux d’accroissement de 62,31% comparativement au financement de 2020. En ce qui concerne l’OVD, je suis intervenue dans son programme avec un taux d’accroissement de 48,47 % par rapport à 2020. Et je suis vraiment fière de moi-même d’avoir financé le Programme d’Entretien Routier (PER 2021) de l’OVDA avec un taux d’accroissement de 280,53 % comparativement à 2020.

HM Votre établissement va-t-il jouer un rôle dans le cadre du projet de développement à la base de 145 territoires de la RDC ? 

A ce jour, le FONER n’est pas partie prenante au projet de développement à la base des 145 territoires de la RDC. Cependant, parce qu’il s’agit de la politique du Gouvernement sous l’impulsion du Président de la République et qu’il y a là-dedans un secteur important du désenclavement qui rejoint la mission sociale du FONER, nos actions s’entrecroiseront surement quelque part. Par ailleurs, toutes les infrastructures routières dans le cadre de ce programme seront reprises par le FONER pour leur pérennisation par l’entretien.

 HM Le FONER a-t-il aussi des routes dont il finance la construction ou l’entretien dans le cadre du projet Tshilejelu ?

Les ressources du FONER sont publiques. A ce titre, le FONER a garanti le financement du projet TSHILEJELU pour le compte du Gouvernement de la République. Le remboursement de ladite garantie interviendra par l’entremise du Trésor Public et ce, par des allocations allouées à l’implémentation du projet.

HM C’est depuis des années que l’on parle de la réhabilitation ou de la construction de la route Kananga-Kalamba-Mbuji. Le Chef de l’Etat a récemment lancé les travaux de cette route. FONER est-il aussi parmi les partenaires financiers de ce projet ?

 A ce stade, le FONER ne fait pas partie des partenaires financiers du projet de réhabilitation ou de construction de la route Kananga-Kalamba-Mbuji. Le Gouvernement de la République s’en charge personnellement.

HM Actuellement, quels sont les plus grands chantiers financés par le FONER à travers la République ? 

Les plus grands chantiers financés actuellement par le FONER sont visibles dans l’espace Grand Equateur, un effort financier important de l’ordre de USD 2.526.036,94 a été demandé au FONER en décembre 2021. Il en est de même de l’Espace Grand Bandundu et dans le Grand Kasaï, le FONER a injecté respectivement USD 5.288.911,81 en juillet 2022 pour le premier et en décembre 2021, USD 1.769.120,66 pour le second. Nous pouvons aussi citer la province du Kongo Central où les voiries de grandes villes viennent de bénéficier d’un apport important de l’ordre de USD 2.074.965,36 et celle du Maniema où les travaux de 5 projets de désenclavement sont en cours pour un montant de USD 2.505.087,44. 

HM Généralement, comment se fait la programmation des financements des travaux d’entretien routier ? 

L’article 3 de la Loi n° 08/006- A susmentionné stipule que l’objet du FONER est la collecte des ressources, le financement de l’entretien et la protection des routes d’intérêt national et des voiries urbaines d’intérêt national, et l’affectation de la quotité réservée aux provinces en vue de l’entretien et de la protection des routes et voiries d’intérêt provincial et local.

Pour connaitre comment se font concrètement ces financements et cette affectation, on recourt au Décret n°08/27 sus-évoqué. L’article 31 de ce Décret fixe le mécanisme de financement et d’affectation des ressources du FONER de la manière suivante : La rétrocession des 40% aux Provinces se fait par le financement des projets d’entretien des routes et voiries d’intérêt provincial et local arrêtés par les Gouvernements provinciaux en concertation avec les Agences Routières et les Organisations professionnelles des entreprises locales en s’assurant qu’aucune province ne soit omise ; 

La répartition des 60% des ressources affectées aux travaux se fait au prorata des routes nationales réhabilitées éligibles en s’assurant qu’aucune province n’est omise. A cet effet, le Manuel d’Opérations d’Entretien Routier ‘’M.O.E.R.’’ prévoit que chaque Agence Routière, gestionnaire du réseau routier sous sa responsabilité, élabore, sur base des prévisions des recettes lui communiquée par le FONER, son Programme d’Entretien Routier (PER) annuel. 

Ce dernier est ensuite approuvé par sa Tutelle, en l’occurrence le Ministère des Infrastructures et Travaux Publics pour l’Office des Routes et l’Office des Voiries et Drainage et le Ministère du Développement Rural pour l’Office des Voies de Desserte Agricole.

 Il s’ensuit des réunions techniques entre experts des Agences Routières et du FONER pour élaborer le plan de décaissement qui tient compte de sa trésorerie au cours de l’année. Les devis de travaux sont élaborés par les agences routières conformément au type de marché à bordereau des prix et non en intrants. Lesdits devis ne comportent généralement pas la rubrique imprévue pour la simple raison que chaque poste de devis est censé être quantifié pour faciliter sa prise en attachement lors de la réalisation des travaux.

HM Aujourd’hui, à quelle hauteur peut-on chiffrer le financement des travaux routiers de l’OVD et l’Office des Routes par le FONER ? 

A ce jour, le FONER a déjà débloqué en faveur de l’OVD et de l’Office des Routes des financements à hauteur de USD 36.173.495,69 et USD 34.619.778,18 respectivement. 

HM Il y a toujours des plaintes sur la qualité des infrastructures réhabilitées, quel mécanisme avez-vous pour notamment vérifier la qualité de la dépense liée au financement des agences routières comme l’OVD et l’Office des Routes ?

Vous voulez parler de la qualité des infrastructures entretenues et non réhabilitées car le FONER ne finance pas la réhabilitation, mais plutôt l’entretien. La meilleure manière de contrôler l’exécution budgétaire du FONER, c’est de s’assurer que le financement des travaux d’entretien routier est effectué de façon efficace et efficiente.

 Le contrôle de l’exécution du budget d’investissement du FONER se fait soit pendant l’exécution des travaux soit à postériori. En effet, pendant l’exécution des travaux, le contrôle est effectué par la mission de contrôle et de surveillance et aussi par les missions d’inspection du FONER sur pied de l’article 39 du Décret n°08/27 précité. Pour la plupart des travaux financés par le FONER en 2020 et 2021, cette mission a été assumée en grande partie par le Bureau Technique de Contrôle (BTC) pour les travaux exécutés en régie par les Agences Routières. A part le BTC, pour les projets dont les travaux sont exécutés en entreprise, la mission de contrôle a été assurée par les Agences Routières elles mêmes ou par les Cabinets recrutés par elles conformément au Manuel d’Opérations de l’Entretien Routier.

 Et à postériori, le contrôle est assuré par les missions d’audit. Depuis le 19 juillet 2021, le FONER a lancé le processus de recrutement des bureaux d’études/cabinets devant procéder à l’audit technique et financier des travaux qu’il a financés en 2020 et 2021. 

Ce processus est à l’étape de l’attribution du marché et attend l’avis de non objection de la DGCMP sur le rapport de la Sous-Commission d’Analyse qui a fait la proposition d’attribution. Il sied cependant de relever la pertinence de ces audits au regard de la nature de nos routes qui sont pour la plupart des routes en terre et sur lesquelles les traces des travaux sont difficiles à retrouver après une année avec la forte pluviométrie que connait notre pays. Pour votre gouverne, en février 2022 seize (16) Consultants Ingénieurs Routiers ont été recrutés par le FONER afin d’effectuer les missions de suivi des travaux d’entretien routier financés par le FONER en 2021 dans toutes les 26 provinces et ce, en attendant l’aboutissement de processus de recrutement des Cabinets d’Audit technique et financier devant couvrir la période de 2020 à 2021. 

Les résolutions de ces missions ont été rapportées à la Tutelle ainsi qu’aux Agences Routières et au BTC en vue de l’amélioration et de la mise en œuvre de prochains PER.

 HM Les routes Isiro-Kisangani, celle qui mène vers Bandundu Ville, voire celle du Sankuru sont en très mauvais état. Figurent-elles dans vos projets de financement ? 

Toutes ces routes font partie du réseau des routes d’intérêt général sous la gestion de l’Office des Routes qui les a programmés comme cela d’habitude en entretien mécanisé dans le cadre du PER 2022 pour leur prise en charge sur financement du FONER. Elles figurent toujours dans la priorité n°1 de l’Office des Routes.

 Propos recueillis par Olyncia Muhong Kashema

Interview

ENTRETIEN EXCLUSIF : « Tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation » EUSTACHE MUHANZI Ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles

Dans une interview exclusive accordée à Heshima Magazine, le ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est revenu sur ses actions menées dans ce secteur vital pour le développement de la RDC à partir de la base. Fonctionnement des entités territoriales décentralisées (ETD), effectivité de la Caisse nationale de péréquation avec à la clé des nouveaux animateurs nommés par ordonnance présidentielle en 2022…, Eustache Muhanzi Mubembe explique tout.

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Heshima Magazine : Monsieur le Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, la Constitution du 18 février 2006 a intégré l’option de la décentralisation dans l’organisation poli- tique et administrative du pays. En quoi celle-ci est bénéfique à la RDC ?

 Eustache Muhanzi : La décentralisation est une réforme fondamentale consacrée par le constituant sur le plan de l’organisation administrative territoriale en République Démocratique du Congo. Il s’agit, en effet, d’un mode d’organisation et de gestion des affaires publiques qui consiste au transfert d’un certain nombre de compétences, de responsabilités ainsi que des ressources correspondantes à des entités territoriales de base, appelées entités territoriales décentralisées, (ETD). Aux termes de l’article 3 alinéa 2 de la Constitution, par entités territoriales décentralisées, il faut entendre la ville, la commune, le secteur et la chefferie. 

Quel est l’objectif ultime de cette forme d’organisation de l’Etat ?

 L’objectif ultime poursuivi à travers cette organisation est double : d’une part, rapprocher l’administration des administrés dans l’optique de la consolidation démocratique et, d’autre part, créer des véritables centres d’impulsion du développement à la base en favorisant la prise en charge optimale des préoccupations de nos populations. En cela, la décentralisation constitue un outil puissant de transformation positive de notre société, de notre pays qui, du reste, aspire au développement intégral et au mieux-être de son peuple. Et, considérant les dimensions continentales de notre pays, il va de soi que, contrairement à la centralisation, la décentralisation est la réponse idoine, le choix efficace et approprié en termes d’organisation administrative territoriale.

Depuis le lancement du processus consécutivement à la promulgation de la Constitution du 18 février 2006, des avancées ont été réalisées notamment en ce qui concerne le cadrage juridico-institutionnel et stratégique. A ce jour, une série de lois de mise en œuvre de la décentralisation a été adoptée. L’on peut citer entre autres la Loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces du 30 juillet 2008, la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des ETD et leurs rapports avec l’Etat et les provinces du 7 octobre 2008, la loi organique portant fixation des subdivisions territoriales à l’intérieur des provinces du 18 mai 2010, la loi portant organisation et fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD.

On peut également mentionner le Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation, en sigle CSMOD, qui sert d’outil de planification stratégique de l’implémentation de cette réforme. Enfin, sur le plan institutionnel, un comité national de mise en œuvre de la décentralisation composé d’un comité interministériel de pilotage et d’une cellule technique d’appui à la décentralisation a été mis en place.

Pensez-vous que depuis l’institution de cette décentralisation les choses fonctionnent mieux qu’avant ?

 Il faut le reconnaître, tout n’a pas été parfait. Il demeure encore des défis à relever, notamment du point de vue du transfert effectif des compétences et des ressources aux ETD pour consolider leur autonomie, d’organisation effective des élections municipales et locales, d’appui technique en vue de la capacitation des animateurs et des structures des ETD, de gestion des problématiques sociologiques induites par cette réforme ainsi que la mise à niveau et la modernisation de l’administration de mon ministère.

C’est à cela que nous travaillons. Fort de ces acquis, du ferme engagement du gouvernement de la République en faveur de la mise en œuvre de cette réforme et de l’adhésion de nos populations, je suis convaincu que le processus est irréversible et il y a de quoi espérer voir un nouveau jour sur nos ETD dans la perspective de la concrétisation du développement à la base.

En arrivant à la tête de ce ministère, vous avez annoncé le renforcement des capacités techniques et administratives du personnel et la finalisation des travaux de révision du cadre organique des administrations. Où en sommes-nous ? Quelles sont les priorités dans votre secteur ?

L’une des premières actions menées à la tête de ce ministère a été de rétablir le contact direct et permanent entre les administrations, les agents des administrations et l’autorité ministérielle que je suis, avec mon cabinet, dans l’optique d’instaurer une collaboration efficace et empreinte de la vision du gouvernement de la République dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. A travers cette approche, il était question pour moi de m’enquérir de l’état d’esprit de nos administrations, de leurs conditions de travail et de cerner leurs préoccupations et aspirations dans le cadre du service public.

C’était aussi l’occasion de leur communiquer les orientations claires quant au travail à élaborer et aux résultats attendus au regard des défis de notre secteur. C’est donc vous dire l’importance que j’attache à l’administration, mieux à l’agent qui doit être suffisamment outillé pour contribuer substantiellement à l’opérationnalisation des actions du ministère.

A ce jour, au vu du renforcement des capacités techniques et administratives, nous avons institué un système de travail participatif qui favorise le partage d’expériences, le transfert des connaissances et la motivation du personnel à la tâche. Dans le même temps, avec l’appui de nos services techniques, mon cabinet travaille sur des modules de formation au profit des agents de nos administrations qui seront disponibles dans les jours à venir.

Enfin, en fonction de divers partenariats, nous avons en projet des activités de formation et d’échanges d’expériences toujours dans l’optique d’outiller techniquement et administrativement nos agents. Voilà donc la stratégie globale d’instauration pour la mise à niveau du personnel de nos administrations de la décentralisation et des réformes institutionnelles.

Par ailleurs, en ce qui concerne les cadres organiques de nos administrations, les travaux de révision ont pratiquement été finalisés au ministère. Nous en sommes maintenant à la phase de concertation et de validation en collaboration avec le ministère la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration publique et Innovation du Service public. Le processus va donc connaître son aboutissement dans un futur proche.

Quelles sont vos priorités dans ce secteur ?

 Au chapitre des priorités, il faudrait noter que tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. Néanmoins, par un exercice de rationalisation, l’on peut noter comme priorités : la redynamisation et la mise à niveau des administrations et des structures du ministère ; la révision du cadre juridique et la rationalisation du cadre institutionnel relatifs au processus de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre du Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux entités territoriales décentralisées ; l’opérationnalisation des mécanismes de financement du développement local, dont la Caisse nationale de péréquation ; l’éclosion de l’administration des réformes institutionnelles et la mise en place des outils de conception, d’encadrement, d’accompagnement, de vulgarisation et de mise en œuvre des réformes.

Le 4 juillet dernier, lors d’une séance de travail au siège du PNUD, vous avez présenté votre programme d’actions. A quand l’opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation ? Qu’est-ce que le public peut comprendre par la péréquation ?

 La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation est en marche.

Des nouveaux animateurs ont été nommés par ordonnance présidentielle il y a quelques mois, exactement le 3 septembre 2022. A ce jour, la Caisse nationale de péréquation fonctionne déjà avec un personnel minimum. Des concertations sont en cours avec le ministère des Finances afin de déterminer les modalités d’activation du fonds de péréquation qui doit être alimenté par le Trésor public à concurrence de 10% de la totalité des recettes à caractère national revenant à l’Etat annuellement, et ce aux fins d’assurer à la Caisse nationale de péréquation l’accomplissement de sa mission constitutionnelle.

Vous avez l’ambition de transférer les compétences et les ressources aux provinces et aux ETD. Comment comptez-vous vous y prendre ? Le transfert de compétences aux ETD doit toujours être accompagné d’un transfert de ressources. Est-ce possible dans le contexte actuel ?

Le transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD ne se décrète pas. C’est un processus qui implique une planification, un cadre de suivi, des mécanismes d’accompagnement et l’adhésion de tous les acteurs de la décentralisation. La stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD repose sur quatre piliers, à savoir : (1) l’élaboration et l’adoption des lois organiques de mise en œuvre de la décentralisation, (2) l’élaboration et l’adoption des lois sectorielles relatives aux domaines faisant l’objet du transfert des compétences ainsi que leurs mesures d’application, (3) l’élaboration du calendrier du transfert des compétences et des ressources humaines, financières et patrimoniales correspondantes et, enfin, (4) la mise en place des fonctions publiques centrales, provinciales et locales.

A ce jour, des avancées importantes ont été réalisées. Les lois organiques d’établissement de la décentralisation ainsi que les lois sectorielles des domaines faisant l’objet du transfert des compétences ont été promulguées. Les efforts sont maintenant concentrés sur l’actualisation et l’exécution du calendrier de transfert susdit ainsi que sur l’installation des administrations provinciales et locales. En définitive, il faut noter que le processus est irréversible tant il s’agit d’exécuter la volonté du constituant.

Quel est le critérium pour être élu à la tête d’une ETD ?

Le critérium d’éligibilité est établi par la loi électorale. Et, conformément à l’article 9 de cette loi, pour être élu, il faut remplir les conditions suivantes : être de nationalité congolaise ; avoir l’âge requis à la date de clôture de dépôt de candidature ; jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ; ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale; avoir la qualité d’électeur ou se faire identifier et enrôler lors du dépôt de sa candidature ; avoir un niveau d’études requis ou justifier d’une expérience professionnelle avérée dans l’un des domaines suivants : politique, administratif, économique ou socioculturel.

C’est ici l’occasion d’encourager nos concitoyens, particulièrement les jeunes et les femmes, à s’engager dans le processus pour briguer des sièges tant au niveau des organes délibérants que des organes exécutifs de nos ETD afin de parfaire et consolider l’implémentation de la décentralisation dans notre pays.

Dans votre programme de travail, vous comptez aussi promouvoir le genre. Par quel mécanisme pensez-vous atteindre ce but ? 

La promotion du genre est un impératif du développement. Cela implique effectivement l’agencement des conditions et mécanismes pouvant donner l’occasion à la femme d’avoir sa place, de s’épanouir et de repousser au maximum les limites par rapport à ses ambitions. Pour ma part, je me suis engagé à éradiquer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, à promouvoir les femmes dans les postes de commandement sur base de la méritocratie et promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités des femmes pour leur autonomisation. 

Quand est-ce que les textes légaux sur la décentralisation traduits en 4 langues pourront être vulgarisés ?  

La diffusion des textes légaux traduits en quatre langues nationales constitue une obligation constitutionnelle qui incombe au gouvernement de la République en vertu de l’article 142 alinéa 2 in fine de la Constitution. Pour ce qui est des textes légaux régissant la décentralisation, la traduction dans les quatre langues nationales que sont le lingala, le swahili, le tshiluba et le kikongo a déjà été réalisée par la cellule technique d’appui à la décentralisation, CTAD en sigle. L’impression et la diffusion interviendront dans un avenir proche. Des pourparlers sont en cours avec certains partenaires pour appuyer ces activités.

Vous envisagez aussi appuyer les provinces et les ETD démunies en infrastructures. Avec quels moyens ?

En vertu de l’ordonnance-loi n° 18/004 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province et de l’entité territoriale décentralisée ainsi que les modalités de leur répartition, les provinces et les ETD disposent d’un certain nombre de ressources qu’elles sont censées gérer de manière autonome. En sus de cela, les provinces ont droit à une part des recettes à caractère national établie à 40%. Sur cette part des recettes à caractère national allouées aux provinces, les ETD ont également droit à 40%.

La répartition de cette enveloppe aux ETD, fautil le souligner, se fait sur base de la capacité de production, de la superficie et de la population de chacune d’elles. Il y a également la Caisse nationale de péréquation qui est un mécanisme de financement des projets d’investissement et de développement en faveur des provinces et des ETD. Pour ma part, en tant que ministre de la Décentralisation, je m’engage à mobiliser tous les acteurs impliqués pour arriver à l’activation et au fonctionnement optimal de tous ces mécanismes de financement des provinces et des ETD.

Pour ce faire, la stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD sera mise à contribution. Enfin, au niveau de mon cabinet, des réflexions sont en cours en vue de concevoir et d’étudier d’autres mécanismes d’appui technique et financier en faveur des provinces et des ETD dans l’optique de les doter des capacités d’intervention s’inscrivant dans la consolidation de la libre administration et de l’autonomie de gestion. 

Apparemment les provinces et les ETD dépendent toujours de Kinshasa, surtout en ce qui concerne les infrastructures. A quand la libre administration des provinces et des ETD ?

Encore une fois, il convient de noter que la décentralisation ne se décrète pas. C’est un processus irréversible, certes, mais qui se met en place progressivement et nécessite une certaine pédagogie devant conduire tous les acteurs à intérioriser les principes et les modes opératoires de cette nouvelle organisation administrative territoriale qu’est la décentralisation. Le plus important à retenir est qu’il y a des avancées dans ce sens qui se consolident avec le temps et que surtout au niveau du gouvernement de la République l’engagement est ferme quant à la matérialisation de la libre administration et de l’autonomie de gestion des provinces et des ETD.

Votre ministère a-t-il un lien avec le Programme des 145 territoires ? Y êtes-vous impliqué ? 

Le Programme de développement local des 145 Territoires, en sigle PDL-145, est un projet structurant d’une très grande importance qui s’inscrit dans la vision du Président de la République, SEM Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de faire de nos entités territoriales de base des véritables foyers de développement socioéconomique en faveur de nos populations. Le ministère de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est bien impliqué dans ce projet du gouvernement.

Ministre au sein du gouvernement Ilunga Ilunkamba, puis au sein de Sama I et II, vous êtes parmi les rares qui sont là depuis l’accession du président Tshisekedi à la magistrature suprême. Quel est votre secret ?

 En tant que chrétien, je dirai que c’est d’abord la grâce de Dieu. Après, c’est l’expression de la confiance renouvelée par SEM le Président de la République, à qui je rends mes hommages les plus déférents, ainsi que par SEM le Premier ministre, à qui j’exprime ma très haute considération. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma gratitude.

Guidée par l’amour et la justice comme valeurs fondamentales pour un monde meilleur, la fondation a comme objectif le développement communautaire intégral à travers notamment les axes ci-après : la promotion de l’éducation et de la santé en faveur des populations ; la formation et l’encadrement de la jeunesse ; la réalisation des infrastructures sanitaires, éducatives et sociales d’intérêt communautaire ; la conception, l’initiative et la réalisation des projets de développement socioéconomique ; la réalisation des activités notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage ; la lutte contre la pauvreté, les inégalités et les antivaleurs ; la promotion de la solidarité ; la promotion, sensibilisation et encadrement des groupes vulnérables ; l’encadrement des enfants désœuvrés et l’assistance aux personnes du troisième âge.

Nous sommes dans une année électorale. Avez-vous des ambitions particulières à dévoiler ? 

Dans le cadre de mon engagement politique au service de notre peuple, je suis candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Kabare, dans la province du Sud-Kivu.

 Propos recueillis par Heshima  

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Interview

« Nous travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles  » Yves Bunkulu Zola Ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté

Le ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté, Yves Bunkulu, a répondu aux questions d’Heshima Magazine, notamment sur l’implication de son ministère dans les préparatifs des IXèmes Jeux de la Francophonie. Il mobilise les jeunes pour cet événement culturel et sportif. Entretien

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La RDC organise dans moins d’un mois les IXèmes Jeux de la Francophonie. Vous en tant que ministre de la Jeunesse, quel est votre niveau d’implication dans les préparatifs de cet événement ?

 Nous sommes membre du Comité de pilotage et nous mobilisons la jeunesse autour de cette rencontre et travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles. 

Au niveau de votre ministère, comment les choses s’organisent-t-elles pour accompagner cet événement culturel ? 

Nous sommes partie prenante à travers la Commission de bénévolat par le suivi et la formation des bénévoles.

 Le Rwanda, membre de la Francophonie et qui est même à la tête de cette organisation culturelle n’enverra pas ses athlètes en RDC. Qu’est-ce que vous en pensez ?

 Nous aurons souhaité les voir dans cette fête culturelle mais je pense qu’ils ont compris que par le fait d’être impliqué dans l’agression de la RDC, ils se sentent gênés et ils ont du coup honte. C’est un regret.

 Votre portefeuille a aussi l’initiation à la nouvelle citoyenneté dans ses attributions. Quelles actions avez-vous déjà menées dans ce cadre ? 

Comme vous le savez, ce n’est que sous notre gestion que ce ministère vient d’acquérir une politique nationale d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un programme d’éducation à la nouvelle citoyenneté devant être intégré dans le circuit scolaire ainsi qu’un module de formation des formateurs en cette manière. Nous faisons la campagne dans les universités et bientôt dans les écoles et les communautés, à travers des médias aussi. 

De manière générale, l’encadrement de la jeunesse pose problème. Le taux de chômage au sein de la jeunesse reste élevé. Quelle politique avez-vous mise en place pour tenter de résoudre cette problématique ?

 L’encadrement ne pose pas de problème mais c’est plutôt le défi qui est immense. Nous faisons l’encadrement des jeunes à travers des centres réinsertion socio-professionnelle des jeunes disséminés à travers le pays, l’appui aux structures d’encadrement des jeunes, notamment le Conseil national, le Parlement des jeunes et le Forum national des jeunes. Pour ce qui est du chômage, nous faisons la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes à travers les différents mécanismes mis en place par le gouvernement dont ANADEC, FSPEEJ, FOGEC et PEJAB. 

Aujourd’hui, des enjeux politiques à la veille des élections divisent les Congolais. Vous avez aussi la charge de la cohésion nationale. Quel message pouvez-vous passer à la jeunesse congolaise ? 

J’appelle la jeunesse à l’unité, à la cohésion et à bannir toute sorte de tribalisme. Nous sensibilisons sur la question par le guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté à travers des conférences, médias et autres moyens. Globalement positif mais il faut reconnaitre que les défis sont énormes.

Propos recueillis par HESHIMA

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Interview

« Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les Jeux » Catherine Katungu MINISTRE DE LA CULTURE

La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Katungu Furaha, reste convaincue de la réussite de cette édition des jeux de la Francophonie. Elle rassure que les artistes congolais prendront part à toutes les disciplines culturelles et que tous les sites prévus pour ces épreuves sont déjà prêts. Interview.

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Madame la ministre, la RDC accueille les 9èmes Jeux de la Francophonie du 28 juillet au 6 août 2023. Quel regard portez-vous sur cet événement qui est aussi éminemment culturel ?

 Le regard que j’ai sur cet évènement vient à la fois du sens même intrinsèque du rôle de l’OIF et de la pensée idéologique des jeux de la Francophonie. Le premier sens, celui du rôle de l’OIF, consiste à comprendre que cette organisation est basée sur les réalités culturelles avec l’interculturalité, l’acculturation et même l’inculturation. Pour dire que toute la raison d’être de l’OIF s’appuie sur la perception et la consommation culturelles des peuples de l’espace francophone.

Mon deuxième regard s’inspire de la volonté des chefs d’Etat des pays francophones à l’égard d’une manifestation autour de la jeunesse par la culture et les sports. Cela corrobore avec le premier sens qui est inhérent à la culture. Mon regard est que c’est un argument mis en place pour permettre à la jeunesse de célébrer sa particularité. Et pour la RDC, cela représente une opportunité de promouvoir toutes ses valeurs dont on ne parle pas assez à l’échelle internationale. 

Votre ministère compte parmi les portefeuilles concernés par ces jeux. Comment vous les préparez dans votre secteur ?

Le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines s’occupe en effet de comment la RDC va accueillir les autres pays dans les sites culturels et veille sur les conditions de préparation des artistes congolais qui vont participer aux jeux de la Francophonie. Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les jeux et il ne se pose aucun problème d’infrastructures. En ce qui concerne les artistes congolais de la RDC sélectionnés aux jeux, tout évolue normalement et nos artistes répondront valablement à tous les concours culturels.

Comment vont s’organiser les concours culturels pour les participants congolais ?

 Les participants congolais seront traités comme tous les autres venus d’ailleurs à la seule différence qu’ils bénéficieront de l’accompagnement du public congolais. Ce même public qui les a encouragés lors des présélections va, sans nul doute, envahir les sites culturels pour principalement soutenir les artistes congolais mais pas qu’eux. 

La RDC va aligner combien d’artistes dans les huit concours culturels prévus ?

 En ce qui concerne les disciplines culturelles, on en dénombre onze et la RDC s’est enregistrée dans toutes les disciplines prévues dans cette édition. Il s’agit de : chanson, danse de création, danse hip hop, contes et conteurs, peinture, sculpture/ installation, photographie, littérature nouvelle, création numérique, marionnettes géantes et jonglerie avec ballon.

Comment vont se dé rouler les épreuves culturelles ? 

Parmi les épreuves culturelles retenues, on distingue les individuelles et les collectives. Chaque discipline dispose d’un calendrier établi pour elle. Cela varie entre 2 et 6 ou 7 jours. Plusieurs pays sont inscrits dans chacune des épreuves culturelles et la RDC répondra présente de la plus belle manière possible à tous ces concours. Ce sera des moments pendant lesquels la culture congolaise occupera une place certainement prépondérante.

 Lors de votre dernière conférence de presse avec le directeur des 9èmes Jeux, vous avez indiqué que le gouvernement suivait toutes les procédures. A moins de 25 jours de l’événement, peut6on affirmer que le pays est prêt ?

 Si on se base sur tout ce qui se développe dans la presse qui ne voit que le verre à moitié vide, on dira que le pays n’est pas prêt. Alors que c’est juste le contraire. Tous les sites culturels sont prêts, les sites sportifs et le village des jeux le seront incessamment, comme cela a déjà été signalé. Il est clair que les choses se présentent de manière évidente et je profite de l’occasion pour demander à tous les ennemis de la vérité, ceux qui cherchent à vendre à vil prix les préparatifs des jeux, de se convertir et de dire la simple vérité. J’en appelle à la population congolaise de ne pas hésiter à se présenter dans tous les sites car le pays assiste à un rendez-vous qui fera que tous les projecteurs internationaux seront braqués sur Kinshasa. Il y a donc nécessité de porter ces jeux que la RDC a accepté d’organiser en sa 9e édition.

Les organisateurs de ces épreuves affirment que ces jeux se tiendront dans les meilleures conditions. Pourtant, le Québec n’enverra pas d’athlètes ni d’artistes à Kinshasa suite aux problèmes sanitaire et de sécurité. La Fédération de Wallonie-Bruxelles a emboité le pas. Ces désistements peuvent-ils affecter l’image de ces jeux en RDC ? 

Absolument pas. La Fédération de Wallonie-Bruxelles va se présenter seulement dans le secteur culturel. L’image des IXes Jeux n’est pas affectée dans ce sens que le Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF) accompagne la RDC et veille d’abord à l’image des jeux puis le gouvernement congolais travaille pour que la promotion de la RDC à travers ces jeux reste cohérente aux attentes du public qui viendra assurément de partout. 

Ne craignez-vous pas un effet d’entrainement des autres pays qui risquent aussi de désister ?

Je retiens que plusieurs autres pays tiennent à participer aux IXes Jeux de la Francophonie, Kinshasa 2023. C’est ce que la population congolaise et d’ailleurs doivent avoir à l’esprit. Aussi, chaque pays est libre de se choisir les disciplines où il compte participer, cela est de tradition depuis que les jeux existent. Je note aussi que certains autres pays, pour des raisons diverses, décident de rester dans les disciplines culturelles ou sportives.

Sur le plan de l’organisation, avez-vous eu suffisamment des moyens pour préparer les artistes ?

La liste des artistes congolais retenus pour les jeux a été publiée depuis début février de l’année en cours. A partir de là, un plan de travail m’a été soumis par le comité qui est chargé de préparer les artistes et cela est suivi de près. Malgré quelques difficultés rencontrées dans la préparation, les artistes sont au travail et la situation de tous sera réglée sous peu. Vous pouvez le constater en circulant dans les différents sites où se tiennent les répétitions de ces artistes.

 Qu’est-ce que la RDC prévoit de particulier dans les différentes catégories prévues ? L’épreuve de nzango n’est réservée qu’aux Congolais ou d’autres pays vont aussi participer ? 

D’après les informations en ma possession, cette épreuve aurait été proposée par le comité d’organisation en 2019 et cela aurait été accepté. Mais, je ne maitrise pas la suite de cette proposition. De toute façon, c’est une épreuve sportive et non culturelle.

 Propos recueillis par Heshima

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