Nation
JULES Alingete : le Shérif des finances publiques
Jamais dans l’histoire de cette institution, 34 ans durant, l’opinion nationale et internationale n’avaient autant parlé de l’Inspection générale des finances (IGF). En près d’un an et demi, le Shérif des finances publiques, avec le concours de ses différentes brigades, a enchainé des audits et des contrôles des finances et des biens publics, des enquêtes, inspections, vérifications, contre-vérifications et surveillance de toutes les opérations financières, tant en recettes qu’en dépenses, du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes ou entreprises de l’Etat.
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RedactionH
Chez le commun des mortels en République démocratique du Congo, beaucoup penseraient que l’IGF a commencé avec lui.
De son nom complet, Jules Alingete Key, 57 ans, originaire de la province du Maï-Ndombe, l’inspecteur général des finances, chef de service, a presque tout révolutionné.
Après 34 ans d’existence, ce service aujourd’hui rattaché à la Présidence de la République est désormais connu du grand public. Son travail est salué des deux mains par la majorité des Congolais.
Dans le difficile combat contre la corruption et le détournement endémique des deniers publics, le président de la République, Félix Tshisekedi, a trouvé la pièce du puzzle. Jules Alingete est devenu aujourd’hui l’incarnation du contrôle des finances publiques. Depuis un temps, il passe pour l’un des hommes les plus craints du pays. Pour avoir une telle image, un travail s’est fait en amont.
Nommé le 7 juillet 2020 par Félix Tshisekedi, Jules Alingete Key a su proposer des réformes dans le but de lutter efficacement contre les détournements des deniers publics et la corruption afin d’implémenter une nouvelle gouvernance. Seulement après une année et quelques mois de service, le Shérif des finances publiques, avec le concours de ses différentes brigades, a enchaîné des audits et des contrôles des finances et des biens publics. Plusieurs enquêtes, vérifications et contre-vérifications des dépenses des fonds publics ont été lancées au niveau du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes ou entreprises de l’Etat.
Heshima Magazine donne un coup de projecteur sur les actions d’un homme qui a révolutionné un service, jusqu’hier, inconnu du grand public.
Et plus d’une année après un travail d’hercule, Heshima Magazine évalue l’impact des missions d’encadrement et de contrôle de l’Inspection générale des finances sur la trésorerie de l’Etat. Expert-comptable agréé, spécialiste en fiscalité et expert en matière du climat des affaires, l’homme qui supervise et coordonne le programme ponctuel des missions de l’IGF, connaît tous les rouages des finances publiques.
Jules Alingete est diplômé en sciences économiques de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), diplôme obtenu en 1988. Le 4 janvier 1989, soit deux ans après la création de l’Inspection générale des finances (IGF) – le 15 septembre 1987 – l’homme rejoint l’IGF comme Inspecteur stagiaire et sera nommé Inspecteur en 2000, avant d’être désigné inspecteur général des Finances en 2010. Pendant tout ce temps, le travail de ce service ne se fait pas sentir dans un pays longtemps miné par la corruption. Il fallait attendre juillet 2020, lorsque le président Félix Tshisekedi a décidé de lui confier les commandes de ce service, pour qu’il bénéficie alors d’un appui politique et de la confiance du Président de la République. Et Jules Alingete s’est fixé un objectif : celui de « faire reculer les antivaleurs » en démantelant les réseaux mafieux. Ceux entretenus par ceux qui étaient, autrefois, des intouchables. Pour ce faire, le conseil des ministres, sous les orientations du chef de l’Etat, a ajusté l’organisation de l’IGF afin de faciliter l’audit, le contrôle et l’encadrement permanent des services soumis à ses interventions dans le but de lutter efficacement contre la fraude et la corruption, et ainsi promouvoir des méthodes de travail conformes à loi dans le secteur public.
Des innovations
Considérant que le propriétaire des fonds publics pour lesquels le contrôle est mis en exécution s’avère être la population, Jules Alingete a procédé, en premier lieu, au changement de la méthode de communication des résultats du travail. Pour atteindre l’objectif principal de ses missions, il lui fallait des lieutenants, des inspecteurs des finances intègres. Or, pour compter sur des personnalités intègres, il importe de les motiver et tenir à leur bienêtre afin de ne pas les soumettre à la tentation de corruption. Le travail abattu dans ce cadre a porté sur la révision à la hausse, soit le double, de la rémunération de son équipe. Ce qu’il y avait comme frais de fonctionnement alloués au service, Jules Alingete les a orientés vers la motivation des agents et inspecteurs des finances. Dans le même ordre d’idées, il a également œuvré pour améliorer les conditions de travail au niveau des bureaux et dans tout ce qu’il y a comme infrastructures, notamment en y pourvoyant en outils informatiques et autres commodités de travail.
À son arrivée, Jules Alingete a trouvé, dans les bureaux des inspecteurs, des chaises en plastique. Les conditions étaient piteuses. A son actif, il a dû pratiquement réhabiliter tout le bâtiment de l’Inspection générale des finances : les bureaux des inspecteurs, les salles de réunions, les restaurants, le parking,… pour que les inspecteurs travaillent dans de bonnes conditions.
Ne se limitant pas là, Jules Alingete veut bâtir une nouvelle voie. « Lors de ma prise de fonction, j’ai trouvé quatre grandes structures de l’IGF qui dataient d’au moins 33 ans depuis sa création ». Tenant compte de l’évolution des finances publiques, il s’est adapté aux nouvelles méthodes pour une meilleure performance. Il décide alors d’éclater les 4 structures en dix (10) :
• Brigade de coordination ;
• Brigade des recettes et services fiscaux ;
• Brigade des recettes et services de douane et d’accises ;
• Brigade des recettes des organismes et services non fiscaux ;
• Brigade des marchés publics ;
• Brigade des dépenses publiques ;
• Brigade des entreprises et établissements publics ;
• Brigade des provinces et entités territoriales décentralisées ;
• Brigade de contre-vérification douanière, fiscale, para – fiscale et comptable ;
• Brigade d’audit.
Ayant élargi les structures à dix, Jules Alingete a ensuite fait face au vieillissement du personnel. Sur – tout que la demande en missions de contrôle était devenue importante. Le dernier inspecteur jeune étant âgé de 55 ans, il lui a fallu un recrutement. Et les nouveaux inspecteurs ont permis le rajeunissement du personnel. Au total, 85 nouveaux inspecteurs des finances ont été recrutés et sont déjà opérationnels. Un mois plus tard, un autre groupe de 65 a été recruté pour porter le nombre des nouvelles recrues à environ 150. Le dernier recrutement s’est fait en octobre 2021. Contrai – rement à une certaine période, le service est constitué actuellement, outre des juristes et économistes, des ingénieurs en informatique et ingénieurs. « A ce jour, nous avons la capacité de contrôler une banque avec 1000 ou 2000 opérations par jour. [Nous] comptons à ce jour des agents spécialisés dans l’informatique », se félicite le chef de service. Le but de toutes ces spécialisations est de tenir une équipe forte et compétente de l’IGF.
Dans sa vision managériale, Jules Alingete veut rendre ses lieutenants plus performants à travers des formations. Il faut donc une salle capable d’accueillir plus d’une centaine d’inspecteurs des finances. C’est ainsi qu’il a construit un amphithéâtre moderne répondant aux standards internationaux baptisé « amphithéâtre Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo » en signe de remerciement en vers le Président de la République qui, par sa vision, a rendu les missions de l’Inspection générale des finances plus performantes dans la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics.

C’est pour la première fois, depuis sa création en 1987, qu’un président de la République visite le bâtiment de l’Inspection des finances. Ceci témoigne de la place prépondérante que Félix Tshisekedi accorde à la lutte contre les antivaleurs et à l’impunité dans la gestion des finances publiques mais est également perçu comme un message fort de soutien du Président de la République à ce service qui constitue son bras séculier contre les mauvais gestionnaires publics afin qu’ils s’imprègnent de la bonne gouvernance prônée par le chef de l’Etat.
En présence des cadres et agents de l’IGF, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi qui a inauguré cet amphithéâtre s’est félicité, sans ambages, de la détermination de l’Inspection générale des finances en matière de lutte contre la corruption.
Il n’a pas hésité de dire qu’«aujourd’hui, de plus en plus, on sent qu’il y a la peur de l’État, un responsable avant de mettre l’argent dans sa poche, il réfléchit et dit, ah si l’IGF passe par ici, je suis pris ». Il s’agit, pour le président de la République, de réitérer son engagement pour lutter, via l’IGF, contre la corruption et autres crimes économiques. Autrement dit, des mandataires et autres manipulateurs des deniers publics qui sont encore loin de comprendre les signes du temps, continuant de s’adonner au détournement des fonds, au coulage des recettes, à la corruption ainsi qu’aux autres pratiques illégales, privant ainsi l’État des moyens de sa politique, se retrouveront coincés.

Résultats des missions de contrôle et encadrement
Le contrôle concomitant que font les inspecteurs aux côtés des gestionnaires des établissements et des entreprises publics illustrent mieux l’importance du suivi dans ce secteur. Des hémorragies financières se sont estompées et des malversations financières arrêtées, bien que la lutte doit continuer.
Désormais, on parle de la transparence et de l’orthodoxie dans la gestion des fonds publics. A la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) où les mandataires ont été suspendus à titre conservatoire, les gestionnaires intérimaires, en collaboration avec les inspecteurs de l’IGF, font tourner ces établissements tout en craignant de se retrouver dans l’œil du cyclone IGF.
Grâce aux enquêtes et audits, aux patrouilles financières et à ses misions permanentes d’encadrement des régies financières, l’Inspection générale des finances a, en l’espace de 15 mois, abattu un travail de titan dans le domaine des finances publiques congolaises. Le tableau est plus que reluisant.
Le Directeur général intérimaire de la CNSS, Jean-Simon Mfuti Kiaku, qui est aux commandes depuis le 20 juillet 2021, a rendu performant son établissement : recettes en hausse, amélioration des conditions de travail, la CNSS a réalisé des recettes évaluées à plus de 7 milliards de francs congolais, soit près de 4 millions de dollars se basant sur les orientations et recommandations de l’Inspection générale des finances. Au moment du passage des inspecteurs de l’IGF, la CNSS qui avait comme trésorerie 204 millions de dollars, a atteint 314 millions de dollars, six mois après.
Au FONER, les recettes ont atteint 21,9 millions de dollars contre les prévisions de 9,4 millions au mois d’octobre, soit un taux d’accroissement de 116 %. En ce qui le concerne, Jean-Claude Kalenga, le directeur général ai du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) a déclaré avoir atteint les prévisions annuelles 2021 de ses recettes au mois d’octobre soit 114 millions encaissés.
Quant aux recettes arrêtées au 31 octobre 2021, elles se chiffrent à 943,7 milliards CDF, équivalant à 132 % par rapport aux prévisions budgétaires mensuelles. Ainsi, ces recettes se répartissent de la manière suivante :
• DGDA: 255,5 Milliards CDF sur 235,1 Milliards CDF, soit 109%
• DGI : 531,6 Milliards CDF sur 339,1 Milliards CDF, soit 157%
• DGRAD : 156,5 Milliards CDF sur 142,3 Milliards CDF soit 110%.
• Des fonds récupérés
En plus d’empêcher le détournement des deniers publics et de stopper la mégestion, il faut relever le fait que, grâce au travail de l’IGF, plusieurs millions de dollars ont été repris. Grâce à sa patrouille financière, l’IGF a pu récupérer la somme de 1,5 millions de dollars de fonds détournés au ministère de l’Agriculture, 712.988 dollars de la prime des agents de la riposte, plus de 1 million de dollars à la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Jules Alingete a également réussi à retourner la TVA aux comptes de l’Etat détournée par une entreprise espagnole venue travailler dans le cadre du Projet Bukanga-Lonzo, mis en cause les gestionnaires du projet Bukanga Lonzo, indexé la BGFI Bank pour le détournement de 43 millions de dollars ; enquêté sur la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires, IDEF (Go-pass) ; et aussi sur l’affaire de la mafia dans les droits de retransmission des matches.
Dans le même cadre, l’IGF a dénoncé le détournement à Congo Airways (23 millions de dollars et plusieurs cas d’irrégularités financières), la dilapidation de 62 milliards de francs au SECOPE, service de la paie des enseignants… (existence de faux arrêtés ministériels de recrutement…), et autres malversations. Dans le dossier Bukanga Lonzo, par exemple, les enquêteurs ont découvert que sur les 287 millions de dollars décaissés, juste 80 millions ont pu être utilisés.
Il faut dire que les inspecteurs de Jules Alingete ont, outre le contrôle concomitant, effectué des contrôles a priori et a posteriori. Plus de 60 misions ont été menées dans plusieurs domaines en 2021, une trentaine en 2020.
Dans la continuité de la lutte contre le coulage des recettes, le chef de service, Jules Alingete, avait déclaré illégales les indemnités allouées aux mandataires publics, le numéro un de l’IGF ne trouve pas correct d’accorder la rémunération de base, les primes et les avantages sociaux aux mandataires non actifs. Il a aussi relevé le caractère illégal des primes de bilan, des crédits, avances et autres avantages que s’octroient les mandataires actifs. Ce qui a conduit les présidents des Conseils d’administration de plusieurs entreprises et établissements publics de l’État congolais, notamment, SNEL, CEEC, OCC, RVA, SONAS, FONER, SCTP, INPP, FPI, OGFREM et REGIDESO à solliciter l’avis des juges de la haute juridiction administrative sur la teneur de la lettre du 13 mai dernier de l’Inspecteur général des Finances, Jules Alingete, adressée aux inspecteurs généraux des Finances en mission de contrôle dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat et les établissements publics.
Après avoir analysé cette requête, à la lumière des textes de loi qui régissent ces matières, les juges du Conseil d’Etat ont donné raison à l’IGF : seuls les mandataires publics actifs ont droit à la rémunération de base, aux primes et aux avantages sociaux.
La chambre consultative de la haute juridiction administrative a estimé fondées les remarques de l’IGF dans la mesure où ce sont les mandataires actifs qui participent à la gestion courante de leurs établissements et que leurs fonctions sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat politique ou toute activité similaire ou concurrente. Les juges du Conseil d’État ont motivé leur avis en se référant notamment à l’article 10 du décret numéro 13/055 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises du portefeuille de l’Etat. Une fois de plus, le Shérif des finances publiques a corrigé des mauvais actes posés par des gestionnaires.
La reconnaissance et les encouragements
Partout où on parle finances publiques, l’IGF est à ce jour incontournable. Ses actions sont louées partout. Après l’accord trouvé entre la RDC et le Fonds monétaire international (FMI), concernant le plan de financement de 1,5 milliards de dollars sur trois ans, le Représentant du FMI en RDC a été voir Jules Alingete pour dévoiler à l’intention des inspecteurs de finances le contenu de leur appui. « Le Représentant résident du FMI en RDC est venu présenter à l’ensemble du corps des inspecteurs des finances le contenu de l’appui du FMI au programme économique du gouvernement et définir le rôle que doit jouer l’IGF dans l’accomplissement des objectifs fixés dans ce programme ». Nous avons compris que l’appui du FMI vise à obtenir de la RDC la bonne gouvernance ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des Congolais. Pour cela, l’IGF est appelée à renforcer ses contrôles dans tous les volets prévus dans cet appui.
Tobin Jules, délégué du secrétaire d’Etat adjoint en témoigne : « Il m’a été très utile de comprendre comment vos travaux contribuent à la lutte contre le détournement de fonds et la corruption dans le secteur public ». Quant au Bureau des affaires internationales dans le domaine des stupéfiants et de l’application de la loi du Département d’Etat, il est reconnaissant envers l’IGF pour ses contributions importantes. Grâce au travail de l’IGF, le département d’Etat américain reprend la RDC parmi les 15 premiers pays au classement 2021 du niveau de transparence budgétaire des pays africains, avec mention « progrès significatif ». L’IGF y a beaucoup contribué notamment par ses missions auprès des régies financières.
En un an et demi, l’inspecteur Général des Finances, Chef de service, Jules Alingete Key, s’est investi en tant qu’instrument de contrôle des finances publiques pour implémenter la bonne gouvernance à tous les niveaux des institutions de l’État.
Olyncia MUHONG KASHEMA
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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?
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5 jours agoon
septembre 10, 2025By
La redaction
Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.
Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.
La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.
Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».
La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.
Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.
RDC, une malédiction difficile à briser ?
Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.
Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.
Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.
Un brin d’espoir pour les barrages ?
L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).
Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.
Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.
A défaut de la CDM, progresser à la CAN
Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.
Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.
L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.
Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.
Heshima
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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers
Published
6 jours agoon
septembre 9, 2025By
La redaction
Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.
Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji.
Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.
Après un Village, bientôt un Palais des congrès
Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.
Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.
« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.
Université de Kolwezi modernisée
La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.
La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.
Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent
Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.
Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.
Un zone économique spéciale
À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.
L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.
L’évolution de plusieurs chantiers saluée
Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.
À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.
« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.
Un grand barreau inauguré à Kolwezi
Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.
« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.
Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka
Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.
En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.
Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.
Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.
Heshima
Nation
RDC : des solutions face aux difficultés dans l’application du quitus fiscal
Published
1 semaine agoon
septembre 8, 2025By
La redaction
Instauré par la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 sur la réforme des procédures fiscales et précisé par l’arrêté ministériel n°028 du 28 septembre 2022, le quitus fiscal connaît des difficultés majeures en République démocratique du Congo (RDC). Depuis janvier 2025, de nombreuses entreprises se heurtent à des blocages importants, signalés à la Direction générale des impôts (DGI) via la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Pour répondre à ces défis, le gouvernement a instauré un moratoire de deux mois, qui prend fin le 25 septembre 2025, afin d’alléger les contraintes et de trouver des solutions adaptées.
Depuis janvier 2025, la République démocratique du Congo (RDC) impose le quitus fiscal, un document obligatoire pour de nombreuses démarches : conclusion de marchés publics, obtention de documents administratifs comme le passeport, accès à certains services définis par le ministre des Finances, import/export de marchandises, ou encore accès aux crédits bancaires. Pour obtenir ce certificat, les entrepreneurs et contribuables doivent s’adresser à la Direction générale des impôts (DGI), qui vérifie le respect des obligations fiscales, notamment le paiement des impôts dus.
Cependant, l’élargissement de cette exigence à un large éventail d’opérations économiques a engendré des complications majeures, notamment dans les transactions bancaires. Dès janvier 2025, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) a organisé une séance de travail pour analyser les difficultés d’application du quitus fiscal, conformément à l’article 44 de la Loi de Finances 2025. Fin janvier, une « matinée fiscale » a réuni la FEC et les experts de la DGI pour débattre des obstacles, notamment les retards dans le paiement des créances, la souscription de licences bancaires et l’accès aux crédits. Ces échanges ont mis en lumière les freins que cette mesure impose au dynamisme économique.
Face aux entraves persistantes causées par le quitus fiscal, le ministère des Finances a annoncé, dans une note datée du 25 juillet 2025, une suspension temporaire de cette exigence pour certaines opérations. Ce moratoire, effectif du 28 juillet au 25 septembre 2025, s’étend sur 60 jours et concerne cinq types d’activités : le paiement des créances entre entreprises ou professionnels, la souscription de licences, l’octroi de crédits par les banques ou institutions financières non bancaires, l’ouverture de comptes bancaires pour les non-résidents, ainsi que la délivrance de cartes de travail pour les expatriés. Cette mesure vise à fluidifier les transactions économiques et à répondre aux préoccupations des opérateurs face aux blocages rencontrés.
Quitus fiscal, une contrainte pour payer l’impôt
Conçu pour encourager le respect des obligations fiscales, le quitus fiscal est délivré aux contribuables pour certifier qu’ils sont en règle avec leurs impôts. Selon l’arrêté de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, « le quitus fiscal est un document administratif délivré par le Receveur des Impôts compétent, attestant que le requérant est à jour dans ses déclarations et paiements d’impôts échus à la date de délivrance ». Ce certificat vise à renforcer la discipline fiscale en RDC, conditionnant l’accès à de nombreux services et transactions économiques.
Le quitus fiscal est également délivré aux contribuables ayant souscrit un échelonnement de leurs dettes fiscales ou bénéficiant d’un sursis de recouvrement, conformément aux dispositions légales. Décrit comme un « sésame », ce document accompagne l’assujetti dans ses démarches administratives et économiques. « L’accès à tout service de l’État, à toute affaire ou à tout avantage est conditionné par l’obtention d’un quitus fiscal. En d’autres termes, son détenteur est en conformité avec ses obligations fiscales et peut prétendre aux services publics », expliquait Jean Muteba, chef de division à la Direction des études, statistiques et communication de la DGI, dans une interview accordée à Heshima Magazine en janvier 2023.
Contraintes « disproportionnées »
Malgré son ambition de renforcer l’assiette fiscale, la mise en œuvre du quitus fiscal suscite des résistances parmi les opérateurs économiques. Lors du Conseil des ministres du 19 juillet 2025, le président Félix Tshisekedi a pointé du doigt les contraintes « disproportionnées » de cette obligation, qui entravent l’exécution des contrats et nuisent à l’attractivité de la RDC pour les investisseurs. Cette critique a conduit à la recommandation d’un moratoire temporaire, ciblant certaines dispositions de l’arrêté relatif au quitus fiscal, afin d’alléger son impact sur l’économie.
Lors du Conseil des ministres dédié à ce dossier, la Première ministre Judith Suminwa a été mandatée pour superviser, avec le concours de la cellule Climat des affaires, des concertations approfondies réunissant le ministère des Finances, la Direction générale des impôts (DGI) et les représentants du secteur privé. Objectif : procéder à une évaluation technique et économique des modalités actuelles du quitus fiscal. Cette task force est également chargée de proposer un cadre fiscal révisé, conciliant les impératifs budgétaires, l’attractivité économique et la fluidité des affaires, tout en formulant, si nécessaire, des amendements à intégrer dans la prochaine Loi de Finances.
Pendant la période de deux mois du moratoire, du 28 juillet au 25 septembre 2025, le ministère des Finances a instauré un suivi strict de la suspension temporaire du quitus fiscal. Des évaluations régulières, prévues tous les 20 jours, permettront d’analyser l’impact de cette mesure. La Direction générale des impôts (DGI) est chargée de garantir l’application rigoureuse de ce moratoire, assurant ainsi une transition fluide pour les opérateurs économiques.
Heshima
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