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Les épidémies les plus dévastatrices de l’Histoire

Tout au long de l’Histoire de l’humanité, de vastes étendues ont été envahies par des épidémies aux conséquences meurtrières pour les populations sans compter leurs effets dévastateurs. L’effroi causé aujourd’hui par la pandémie à coronavirus pousse à se remémorer des fléaux d’hier.

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P lusieurs communautés humaines à travers le monde ont eu au cours de leur existence à assister à l’apparition de manière aussi surprenante qu’inquiétante à des situations sanitaires mortelles. Et avant de se convaincre de leur existence dans les livres d’Histoire, la Bible peut à elle seule effacer tout doute quant aux possibilités de contamination en masse par la peste dévastatrice ou le fléau qui frappe en plein midi à l’occasion desquels 1.000 à 10.000 personnes peuvent tomber, dès lors qu’elle l’évoque dans le psaume 91 devenu une référence incontournable depuis la survenance du Covid-19. Si hier, ce passage biblique pouvait être cité pour se convaincre de faire face à l’adversité grâce à la puissance divine quelle que soit son ampleur, au moins sa lecture confirme bel et bien l’importance des ravages des maladies même si la virulence conduit toutefois à la distinction entre épidémie et pandémie. Bien que dans les deux cas, le drame prophylactique se caractérise par la propagation rapide d’une maladie contagieuse, essentiellement d’origine infectieuse, l’épidémie se limite pour sa part à un espace plus réduit qu’il s’agisse d’une région bien déterminée ou d’un pays, contrairement à la pandémie qui compte plusieurs foyers et donc a une étendue géographique plus vaste laquelle concernerait tout un continent, si pas le monde entier. De ce fait, l’impact de la gravité de la seconde en termes de contamination, de mortalité et d’efforts d’éradication est nettement plus remarquable. En fonction, des traces historiques conservées par les archives, le souvenir des fléaux que le monde a connu a généralement pour épicentre le bassin méditerranéen pour se localiser au fur et à mesure dans d’autres parties du monde. A ce titre, les ravages contagieux dans le monde sont suffisamment nombreux par le fait même de leur désastre selon les dénominations de chacun d’eux et ce, en fonction de leur spécificité, que ce soit le choléra, la peste noire, la grippe espagnole, sans compter toutes les affectations passées sous silence car pas assez mises en évidence comme on peut l’imaginer par les calamités provoquées par les maladies tropicales comme le paludisme ou autres.

Chronologie des épidémies aux pandémies

Néanmoins, selon la chronologie historique des fléaux connus du monde, on peut mentionner ceux-ci-dessous.

 La peste d’Athènes.

En 430 av J.C., la Grèce antique où domine la cité d’Athènes est frappée par une épidémie. Elle vient d’Ethiopie, en passant par l’Egypte et la Lybie avant d’atteindre Athènes. Au moins 70.000 personnes représentant le tiers de la population de la cité trouvent la mort à l’occasion de cette épidémie qui en fait s’est avérée être le typhus plutôt que la peste. La contamination trouve son origine par l’action des rongeurs, provoquant une fièvre de 39°C, des maux de tête et un état de lassitude et d’abattement à même de susciter une crainte auprès de la population en raison de ses symptômes. La propagation de la maladie prend fin en 426 av. J.-C et conduira à la défaite des Athéniens sur les Spartiates.

La peste Antonine

Cette peste antonine ou autrement appelée peste galénique, gagne l’empire romain au moment des conquêtes germaniques de Marc Aurèle à la fin de la dynastie des empereurs Antonins à partir de 166 ap. JC pour se terminer vingt ans après. Cette épidémie aurait pour origine la variole et aurait entraîné la mort d’au moins 10 millions de personnes.

La peste de Justinien

Maladie également dénommée peste bubonique, cette épidémie a pour foyer de départ l’Égypte autour de l’an 540 et atteint l’empire romain d’Orient à Constantinople deux ans après. Provoquée par la bactérie yersinia pestis, la peste de Justinien se propage dans une bonne partie de l’Europe par le commerce méditerranéen pratiqué par les voies maritimes pour atteindre l’Italie jusqu’en Irlande et en Grande-Bretagne, voire même en Syrie à l’époque des Croisades. Elle persiste 50 ans après sa survenance pour comptabiliser entre 25 et 100 millions de décès, avec la réputation macabre d’aligner plus de 10 000 morts… par jour.

La peste noire

Causée également par une bactérie appelée yersinia pestis à l’instar de la peste de Justinien, la peste noire s’est propagée dans l’ensemble de l’Europe ainsi qu’au Proche-Orient. Elle serait responsable dans un premier temps de l’hécatombe de près de 25 millions de victimes représentant plus de la moitié de la population européenne entre 1347 et 1351, soit environ 25 millions de victimes pour dépasser largement ce chiffre avec près de 100 millions de décès à  travers le monde une fois sa réapparition, des décennies plus tard.

L’épidémie de variole chez les Amérindiens

La conquête coloniale des Amériques a entraîné la perte des Amérindiens, décimés entre 1518 et 1650 dans l’ordre de plus de 75% de la population. En cause, la variole qui s’est répandue par la suite dans d’autres parties du monde comme l’Inde, causant au moins 20 000 morts. Son éradication totale remonte seulement à 1977.

La grande peste de Londres

La ville de Londres en Grande-Bretagne fut envahie par la peste bubonique à partir de 1664. Elle s’est répandue par les bateaux de commerce venant des Pays-Bas pour prendre de l’ampleur en raison des conditions hygiéniques précaires de l’époque. 100.000 personnes, soit 20% de la population de la ville en seront victimes et l’expansion de la maladie ne prit d’ailleurs fin que grâce au grand incendie de Londres de septembre 1666 qui embrasa les quartiers les plus insalubres de la ville.

La pandémie de choléra

Le monde subit les affres du choléra au début du 19ème siècle en plusieurs vagues successives. Cette maladie pestilentielle débute d’abord en Europe occidentale et gagne l’Asie en passant par la Sibérie, puis l’Inde, l’Indonésie, les Philippines. Le MoyenOrient, l’Afrique et l’Amérique latine n’y échappent pas avec une certaine persistance en Afrique. Le nombre de victimes du choléra se chiffre à pratiquement 100 000 décès annuels

La grippe espagnole ou Influenza

Bien qu’originaire de Chine, cette contamination a été baptisée de la sorte car sa victime la plus célèbre a été le roi Alphonse XIII d’Espagne. Cette grippe s’est propagée entre 1918 et 1914 dans plusieurs pays en l’espace de trois mois. Le nombre approximatif de ses victimes monte de 30 à 100 millions d’individus et elle est considérée comme une des pandémies les plus mortelles de l’humanité, plus dévastatrice que la première guerre mondiale à la même époque.

La grippe asiatique

Trouvant sa source dans un virus provenant d’une mutation de canards sauvages et d’une souche humaine de grippe, la grippe asiatique est décelée en Chine en 1956 pour se disséminer dans d’autres parties de l’Asie comme Singapour et Hong Kong puis s’installer rapidement aux États-Unis. De 1 à 4 millions de personnes meurent de cette maladie. Une des variantes de cette grippe, dite grippe de Hong Kong, tue 1 million d’individus entre 1968 à 1969.

Le sida

Avec des premiers symptômes à dater des années 1970, le sida consécutif à un déficit immunitaire dans le corps humain voit la confirmation de son existence néfaste au départ de l’Afrique vers l’Amérique à partir de 1981. Ses effets continuent à se faire ressentir jusqu’à ce jour. 

Cette pandémie mondiale compte au moins 30 millions de morts à travers le monde et pratiquement le même chiffre des personnes séropositives qui survivent grâce à l’utilisation des moyens contraceptifs et une médication qui ne cesse de faire l’objet des recherches scientifiques.

Le coronavirus

Depuis la fin de l’année 2019, le monde est informé de cas de pneumonie affectant la population chinoise, plus spécialement  celle de Wuhan et découvre le coronavirus ou Covid-19. Cette maladie d’origine animale est transmissible à l’être humain et s’est propagée à une vitesse exponentielle depuis le début de 2020 à travers le monde avec des ravages effroyables en n’épargnant pratiquement aucun pays. Pratiquement une année après sa survenance le Covid-19 fait au moins 2, 53 millions de morts dans le monde et plus de 115 millions de malades. Les pays les plus affectés par les décès sont les Etats-Unis (537 838), le Brésil (265 500), l’Inde (157 890). En Europe, le Royaume-Uni occupe la palme avec 124 501 morts. En Afrique, l’Afrique du Sud est en tête avec 50 678 décès tandis que la RDC compte environ 700 décès. 

 Causes des épidémies


Face au constat de la propagation du fait de la contamination contagieuse des maladies, la présentation chronologique des épidémies a le mérite de dégager les causes sous-jacentes de sa propagation, soient autant de facteurs favorisants propres à l’histoire de l’humanité. Il ressort en effet que mû par la pulsion du progrès, d’aller toujours au-delà des limites des contraintes qui lui sont imposées, l’homme est sans cesse animé par l’esprit de conquête. Cette conquête peut de ce fait se présenter par la volonté de se regrouper dans des villes et autres agglomérations, de maîtriser de nouveaux marchés, soit pour vendre des produits, soit pour en acquérir. La conquête peut aussi avoir des mobiles militaires et d’occupation pour exploiter de nouvelles richesses. Avec l’évolution entre Etats, ces relations se sont toutefois transformées en rapports de coopération. Tous ces contacts se sont réalisés par voie pédestre si pas à dos d’animaux et par la suite par le canal des circuits maritimes pour parcourir de plus grandes distances comme on peut l’observer en Europe où jadis l’épicentre des mouvements des personnes et des biens se limitait au bassin méditerranéen. Aujourd’hui avec le développement technologique, les moyens aériens ont décuplé cette dynamique avec des nouvelles formes de contacts comme le tourisme sous ses différents aspects (détente, visite familiale, tourisme médical…), les études…. De ce fait, chacune des occasions de ces échanges ont donné lieu à un brassage des populations et des animaux avec les risques de contamination dû à l’absence d’anticorps chez ces êtres vivants.

Ces risques de contamination qui se développent proportionnellement à l’accroissement des échanges au départ des carrefours commerciaux comme foyers ont pour conséquence d’aggraver la contamination en le faisant passer de l’épidémie à la pandémie. Ainsi, après l’énumération de ces faits historiques, on serait tenté d’affirmer que pour se prémunir de situations récurrentes, il conviendrait de prendre le contre-pied de chacune des situations causales. Rien n’est moins évident.

 Expertises croisées

L’Histoire, c’est bien connu, apporte l’indispensable éclairage au présent et au futur, à tel point qu’un peuple qui ignore son passé est appelé à commettre les mêmes erreurs qu’il aurait pu éviter. Aujourd’hui plus que jamais, avec l’effroi sans commune mesure soulevé par le drame de la pandémie du Covid-19, sans compter les perspectives de sa résurgence en l’absence de vaccin comme de celle d’autres maladies endémiques, il est plus que nécessaire et urgent de tirer les enseignements de cette situation.

D’emblée la récurrence de pareil cas semble inévitable à moins que chaque Etat déclare l’autarcie pour éviter toutes catastrophes humanitaires ultérieures, scénario somme toute irréaliste. Il s’agit par contre d’envisager l’anticipation des découvertes pathogènes.

Par ailleurs, le désarroi provoqué par la pandémie du coronavirus a mis en lumière le réflexe du chacun pour soi ayant poussé chaque Etat à commencer par se doter des moyens de sa survie, ceux-ci étant par ailleurs insuffisants au préalable.

C’est donc dire que malgré le sursaut international subséquent, avec parfois des contradictions dans les dispositions adéquates à prendre, il se dégage que la solution pour lutter avec une meilleure efficacité contre toute maladie contagieuse passe par la prise en compte des réalités et des expertises locales. La maîtrise de l’épidémie du virus Ebola et l’examen de l’utilisation d’une plante comme l’Artemisia en sont des preuves éloquentes. C’est à ce titre, qu’il convient de se fier à la mise en place du Comité de riposte contre le Covid-19 institué en RDC pour recourir à la compétence multisectorielle de plusieurs experts agissant dans des domaines aussi variés que la médecine, la biologie, la nutrition, la culture, la communication, l’environnement… afin de s’assurer des possibilités de la victoire de l’espèce humaine sur les fléaux qui la menacerait.

Dans tous les cas une année, jour pour jour, après que la pandémie à coronavirus ait été détectée, le comité chargé de la riposte a préconisé la vaccination, dont le premier lot de vaccins est arrivé à Kinshasa début mars.

Heshima

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IGF/ Des récompenses à l’international

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Au cœur du dispositif de lutte contre les détournements mis en place par Félix Tshisekedi depuis 4 ans, le patron de l’Inspection générale des finances (IGF), 61 ans, est reconnu pour son travail louable en République démocratique du Congo. La réputation de son travail en tant que gendarme financier a dépassé les frontières nationales, lui valant une récompense aux États-Unis.      

Depuis le 1er juillet 2020, date de sa nomination, Jules Alingete Key Keita, inspecteur général des finances-chef de service, a redynamisé ce service d’audit supérieur de l’Etat. Ses traits de visage traduisent même la rigueur qu’il met dans son combat contre le détournement des deniers publics en République démocratique du Congo. 

Cet originaire du Maï-Ndombe, né à Kinshasa et ayant grandi dans les communes de Barumbu et Matete, est un économiste et expert-comptable agréé, spécialiste en fiscalité et expert en matière de climat des affaires. Son élévation à la tête de l’Inspection générale des finances a bouleversé le paysage de la lutte contre la prédation des finances publiques.     

Dans sa volonté de matérialiser la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, Jules Alingete a multiplié des stratégies pour barrer la route aux coulages des recettes ainsi qu’au détournement des fonds publics. L’homme avait constaté que le contrôle a posteriori exercé par son service ne permettait pas à l’Etat de récupérer les fonds détournés. Pour lui, les inspecteurs ne venaient que constater les dégâts. Ce constat l’avait poussé à changer son fusil d’épaule en optant pour le redoutable « contrôle a priori ». Ceci revient à dire qu’avant que des mandataires et autres manipulateurs des deniers publics n’engagent des dépenses, l’IGF vérifie en amont la procédure et la légalité de dépenses. Les inspecteurs des finances sont affectés à la Banque Centrale du Congo où ils contrôlent toute sortie de fonds et peuvent ainsi suivre celles qui leur paraissent suspectes, explique le chef de service de l’IGF. Depuis l’instauration de ce contrôle appelé autrement « patrouille financière », l’IGF est non seulement respectée mais aussi redoutée par les gestionnaires des fonds et des biens publics. Son patron est devenu l’ennemi de nombreux gestionnaires d’entreprises et d’institutions qu’il contrôle. Mais tant qu’il est couvert par la bénédiction du chef de l’Etat qui apprécie sa rigueur, l’homme reste droit dans ses bottes. Même si ses détracteurs ne cessent de monter des stratagèmes pour tordre le cou à cet élan de contrôle imprimé depuis maintenant quatre ans.  

Depuis 2021, ses inspecteurs, chargés de mener le contrôle concomitant dans les entreprises et les établissements publics ainsi que dans les provinces, approuvaient chaque semaine les plans de trésorerie et les plans de dépenses des mandataires publics. Une surveillance qui n’est pas du goût de ceux qui cherchent une brèche pour faire saigner les caisses de l’Etat.

Cette réputation de rigueur de gendarme financier, exigée par le Président Félix Tshisekedi, a traversé les frontières congolaises au point de lui valoir une reconnaissance au niveau international. Forbes Africa a ainsi récompensé Jules Alingete à New-York, le 20 septembre 2022 et ce dernier n’a pas manqué de dédier ce trophée au président de la République en guise de témoignage pour son combat mené contre les antivaleurs : « Nous, en tant que service qu’il a choisi pour faire ce travail, nous devions l’accompagner en allant à l’extérieur pour communiquer aux organismes et à d’autres pays le travail qui est en train d’être fait dans notre pays, la République démocratique du Congo, dans le cadre de la lutte contre la corruption», avait expliqué le chef de service de l’IGF à Heshima Magazine, peu avant de s’envoler pour les Etats-Unis afin de recevoir ce prix Forbes USA.  

Le patron de l’IGF, en effet, s’est déjà rendu plusieurs fois à l’extérieur du pays pour communiquer et rassurer les partenaires afin qu’ils se rendent compte du « travail important que le chef de l’Etat est en train d’accomplir dans notre pays » dans le cadre de la lutte contre la corruption afin de réhabiliter le prestige international de la RDC qui était entamé. A l’occasion de cette soirée de récompense, plusieurs personnes qui font avancer positivement l’Afrique avaient été primées dont Jules Alingete et la gouverneure de la Banque centrale du Congo, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi. 

Forbes Africa prime le meilleur de l’Afrique en mouvement et  ce prix reçu par la RDC met en lumière les efforts du pays dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. En plein cœur de la célébration des 35 ans d’existence de l’IGF, Jules Alingete Key devenait le visage le plus marquant de ce corps de contrôle et d’audit. Son visage est associé à un combat : celui de la lutte contre la prédation des finances de l’Etat décrétée par le Président Félix Tshisekedi au lendemain de sa prise de pouvoir. Une lutte qui a permis au pays de redresser ses finances en termes des recettes publiques. Cela, au point que le Parlement a adopté un budget 2024 de près de plus de 16 milliards de dollars. Une première en République démocratique du Congo ! 

Devant la diaspora congolaise réunie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) lors d’une conférence-débat axée sur les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo tenue en octobre 2023, Jules Alingete avait encore été primé par l’association des étudiants congolais de Belgique. Bien avant, en mai 2023, il avait été encore gratifié pour ses prouesses dans la lutte contre la corruption par Golden Ball.  Cette organisation brésilienne œuvrant dans le secteur sportif avait reconnu les mérites de celui qui a révolutionné cette institution de contrôle financier. « La République Démocratique du Congo est parmi les pays les plus corrompus du monde. Nous sommes contents parce que le travail que fait l’IGF par le canal de Jules Alingete est appréciable et mérite les encouragements de tout le monde », avait déclaré l’investisseur brésilien, Ventura.

Heshima

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Intransigeant gendarme de l’IGF : Jules Alingete, 4 ans de constance dans le contrôle des finances publiques 

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Au fil des ans, il est devenu le visage emblématique de la lutte contre les détournements de fonds et les malversations financières  en République démocratique du Congo, un combat dont le président Félix Tshisekedi a fait sa principale priorité. Pour mettre en musique cette politique anti-corruption, le métronome est bien Jules Alingete. Un rôle qui lui attire parfois le courroux de ceux qui pillent impunément les caisses de l’Etat. Portrait d’un intransigeant gendarme financier. 

Jamais dans l’histoire de l’Inspection générale des finances (IGF), 37 ans durant, l’opinion nationale et internationale n’avait autant épilogué sur cette institution de contrôle. En prenant la tête de l’IGF, en juillet 2020, Jules Alingete a révolutionné un service qui, avant son management, était inconnu du grand public. Dans l’imaginaire de la plupart des Congolais, beaucoup penseraient que l’IGF a commencé avec lui.

Jules Alingete Key Keita de son nom complet, 61 ans et  originaire de la province du Maï-Ndombe, a presque tout rénové dans cette structure de contrôle rattachée à la Présidence de la République, depuis qu’il est à la tête de l’IGF comme Inspecteur général des finances, chef de service.

« Quand je suis arrivé à la tête de l’Inspection générale des finances, j’avais promis de bâtir une nouvelle voie pour l’IGF. Donc, je ne voulais pas rester sur les sentiers battus parce que je considère que le niveau où j’avais trouvé le service, son fonctionnement, son opérationnalité laissait à désirer », déclare-t-il à Heshima Magazine. Révolutionner ce service ? Et oui, Jules Alingete a su relever le défi qui, pour beaucoup, paraissait insurmontable ! Il l’a véritablement métamorphosé en recrutant des inspecteurs aux profils et talents diversifiés.

En plus, il a initié des contrôles tous azimuts dans les entreprises et d’autres services publics en usant de la patrouille financière. Il a, entre autres, changé la méthode de communication des résultats du travail de l’IGF. « Je considère que l’inspection contrôle les fonds publics et le propriétaire des fonds publics, c’est la population », affirme-t-il ajouté. Ce qui justifie la médiatisation des rapports des enquêtes de l’IGF ainsi que l’indignation populaire qui s’ensuit toujours face aux cas de mégestion dénoncés.

Une sentinelle gênante 

Dans ce difficile combat mené contre la corruption et le détournement endémiques des deniers publics, le président de la République, Félix Tshisekedi, a comme trouvé la pièce maîtresse du puzzle. Pour preuve, cette pièce n’a plus été bougée depuis quatre ans alors que plusieurs autres responsables qui étaient engagés dans la lutte anti-corruption ont été soit suspendus soit révoqués de leurs fonctions du fait  de s’être parfois compromis. Imperturbable comme un buste de Bouddha, Jules Alingete a finalement commencé à gêner ceux qui détournent des fonds publics. Cela, au point que   ses détracteurs ont commencé à monter  des crocs-en-jambe, dans le bute de le faire tomber. Ce qui dérange le plus ses calomniateurs est la capacité qu’a l’IGF aujourd’hui de fourrer son nez partout où les deniers publics sont dépensés ou gérés. Cette détermination se vérifie dans l’observation de l’architecture anticorruption voulue par Félix Tshisekedi pour lutter contre ce mal chronique, qui touche toutes les strates de la société congolaise, confirmant que l’IGF n’est pas la seule institution à combattre les « antivaleurs » qui nuisent à  la République. Une Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a également été mise en place par le chef de l’Etat, dépendant, comme l’IGF, du cabinet présidentiel. « Dans les faits, l’Agence de lutte contre la corruption est restée très discrète sur ses actions, alors que Jules Alingete a pris toute la lumière et a débusqué l’ensemble des affaires de détournements de fonds », commente un média international consacré sur les Grands Lacs.

Dans son bilan de 4 ans passés à la tête de l’IGF, Alingete s’était félicité d’avoir bloqué plus de 1,5 milliard de dollars de « dépenses irrégulières. Et parmi ces dépenses irrégulières, il n’est pas exclu qu’il y ait des actes de détournement », avait fait comprendre le chef de la patrouille financière cité par la même source. Malgré des campagnes menées dans le but de le déstabiliser, Jules Alingete est devenu aujourd’hui l’incarnation du contrôle des finances publiques-une sentinelle des finances de l’Etat.    Depuis un temps, il passe pour l’un des hommes les plus craints du pays. « Pour avoir une telle image, un travail s’est fait en amont », reconnait un analyste économique. Dans sa gestion de l’IGF, l’homme a su proposer des réformes dans le but de lutter efficacement contre les détournements des deniers publics et la corruption afin d’implémenter une nouvelle gouvernance. Ainsi, ses équipes ont enchaîné des audits et des contrôles des finances et des biens publics. Plusieurs enquêtes, vérifications et contre-vérifications des dépenses des fonds publics ont été lancées au niveau du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes ou entreprises de l’Etat. L’impact de sa politique de contrôle s’est fait ressentir sur le Trésor public. L’Etat est passé de 5 milliards de dollars de budget en 2019 à 16 milliards en 2024.

Un record de mobilisation jamais atteint depuis l’indépendance du pays. Et tant que Jules Alingete bénéficiera de la confiance du président de la République, Félix Tshisekedi, ce gendarme financier sera loin d’avoir l’arme en repos devant tous les prédateurs des finances publiques.

Dido Nsapu

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ETAT DE DROIT LA PRIMAUTÉ DES RÈGLES IMPERSONNELLES

Vent debout contre les règles personnelles qui ouvrent la porte à la prédation, laquelle laisse la population congolaise dans la misère la plus indescriptible, cet enseignant a exposé sur les défis de l’Etat de droit dans la bonne gouvernance et l’assainissement des finances publiques.

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 A quand les relations Nord-Sud dominées par ce qu’on appelle des règles impersonnelles ? Telle est la question que M. Lumpali s’est d’emblée posée. En bon scientifique, l’orateur a développé son sujet en se référant à plusieurs grands principes et théories d’éminents auteurs.

Les règles impersonnelles

Le professeur Lumpali estime que les règles  de jeu déterminent les comportements des joueurs. Pour lui, lorsque les règles de jeu sont ouvertes, cela peut induire des collaborations positives… « Quand on parle de la RDC, pour bien décoder les agissements de tous les acteurs qui sont devenus des brebis galeuses que l’IGF doit amener au droit chemin, …il faut bien pénétrer leur motivation », pense-t-il. La question centrale serait, a-t-il enchaîné, celle du rôle des institutions et de l’application des règles qui sont les plus déterminants pour engager des modifications profondes au sein du corps social. 

En guise d’illustration, Alex Lumpali évoque la pensée d’un auteur, selon laquelle le corps social est comparable au corps humain et pour l’appréhender il faut tout naturellement avoir une très bonne connaissance de la biologie (les institutions) car ses règles sont exactement comme celles de tous les mécanismes biologiques qui permettent au médecin de mieux comprendre le malade, d’établir la prescription médicale qui soit la plus efficace possible. « Autrement dit, si on ne maitrise pas les règles dans une société, il est impossible de penser, voire d’apporter la solution aux maux qui se posent à cette société-là », a-til expliqué.

Le triomphe de la cupidité

Par ailleurs, M. Lumpali fustige ce qu’il qualifie de triomphe de la cupidité, du titre du livre de l’économiste américain Joseph E. Stiglitz. Le triomphe de la cupidité, a-t-il explicité, veut que les règles soient taillées sur mesure pour protéger les intérêts de quelques personnes. « Ce n’est pas anodin de rappeler que dans certains pays vous avez des chefs d’Etat  qui, avant d’arriver au terme de leur mandat, modifient parfois des normes y compris au niveau de la constitution et s’assurent au travers des règles plus ou moins en leur faveur, un départ serein les protégeant contre des actions politiques pour lesquelles ils devraient se retrouver en face de la justice », a-t-il pris comme exemple. D’où, il affirme qu’il existe en économie une très belle théorie dénommée la théorie des jeux. Elle détermine comment les joueurs se comportent dans un environnement donné.

 La question fondamentale, d’après lui, est que ceux qui gouvernent doivent être disposés à accepter eux-mêmes les règles, sinon créer des règles qui soient de nature à promouvoir le progrès, et pas seulement dans le domaine économique parce que le progrès doit également être social. « Est-ce que ceux qui gouvernent sont disposés à se soumettre à ces règles ? » questionne-t-il. « Je ne dis pas que c’est l’IGF qui est censée engager la modification des règles dans la société. Certes, ses pratiques à travers des expériences accumulées pourraient inspirer le Parlement qui a pour rôle de produire des lois à même de tenir compte de ses aspects relevés sur le terrain pour légiférer en la matière », a-t-il nuancé.

Nécessité d’élaborer des lois impersonnelles

Le professeur Lumpali a insisté sur la nécessité de voir les règles impersonnelles prendre le dessus. « Les règles impersonnelles doivent prévaloir sur les règles personnelles et ce sont ces règles impersonnelles qui en réalité visent la mission première de l’Etat. Il y va quand même de l’intérêt collectif », a-t-il avancé. Il faut que les lois, a-t-il insisté, transcendent les égocentrismes des uns et des autres, qui poussent parfois à une forme de tyrannie de prédation, sinon à imposer des institutions qui sont inopérantes. « Il faut que ces lois soient connues, il faut que personne n’y échappe, elles doivent s’appliquer réellement. Je crois qu’on est en train de faire du chemin mais je ne peux pas dire que ces lois s’appliquent réellement », a-til conclu.

Changement de mentalités

 Par ailleurs, il a appelé à la réflexion sur les mentalités des citoyens. « Il existe des mentalités, peut-être, qui ont été générées par des systèmes de prédation depuis des longues années, mentalités qui se sont érigées en habitudes et qui sont difficiles à modifier », a-t-il fait remarquer avant de regretter : « On va jusqu’à considérer que le niveau de la corruption est corrélé à une dimension instrumentale de la personne humaine c’est-à-dire reposant fondamentalement sur les traditions, les us et coutumes ».

Etat de droit 

Avant de clore son propos, le professeur Alex Lumpali a abordé la question de l’Etat de droit « Le sphynx (surnom donné à Etienne Tshisekedi, Ndlr) de Limete (sa commune de résidence, Ndlr) a forgé ce concept jusqu’au plus profond, je crois, de chacun de nous », a-t-il affirmé. Fondamentalement, a-t-il enchaîné, l’Etat de droit signifie que les pouvoirs publics doivent exercer leurs fonctions dans les balises définies par l’ensemble de normes juridiques. En d’autres termes, la loi est au-dessus des considérations des uns et des autres.

 Hubert MWIPATAYI

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