Choisie parmi les trois agences d’exécution du Programme de développement local des 145 territoires (PDL -145T) dans 7 provinces de la République Démocratique du Congo (RDC), la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF) a réalisé plus de trois quarts du projet dans sa première phase de la composante 1. Au total 340 infrastructures ont été construites, dont 202 écoles primaires, 109 centres de santé et 32 bâtiments administratifs. Globalement, les travaux exécutés sont évalués à 76%.
Des bénéficiaires témoignent
Dans les zones où les travaux de construction des infrastructures sont déjà achevés, équipées et livrées, c’est un discours de soulagement que l’on peut écouter de la part des bénéficiaires. Ce projet initié par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, est un Programme d’investissements publics multisectoriels orienté vers le monde rural. Le PDL 145 Territoires a pour vocation de vaincre la pauvreté et les inégalités territoriales constatées dans le Congo profond. Exécuté par trois agences, à savoir le Bureau central de coordination (BCECO), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF), ce projet connait une réalisation notable dans la zone dirigée par la CFEF.
Pour les 43 Territoires dans les sept provinces sous la coordination et gestion de la CFEF, le bilan est satisfaisant malgré les difficultés rencontrées dans l’exécution de ce Programme. Dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase de la composante 1 qui consiste à améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socio-économiques de base, la CFEF a reçu du gouvernement, depuis février 2022, la responsabilité de construire et équiper 360 écoles primaires, 232 centres de santé et 43 bâtiments administratifs dans les provinces du Kongo Central, du Kwango, du Kwilu, du Mai-Ndombe, de l’Equateur, du Nord et du Sud-Ubangi.
A ce jour, la CFEF a construit et équipé 340 infrastructures, dont 198 écoles primaires, 110 centres de santé et 32 bâtiments administratifs. Ce qui correspond à 76% des travaux exécutés. « Aujourd’hui, les résultats sont palpables, nous retrouvons les mêmes standards des bureaux de Kinshasa en Provinces, de par la qualité des infrastructures construites et aussi celle des équipements », s’est réjouie la CFEF. Cette agence fiduciaire de coordination et de gestion des projets dit recevoir également un retour positif de la part des bénéficiaires. « Nous recevons également les impressions des bénéficiaires qui ne manquent pas d’exprimer leur satisfaction et leur joie en voyant leurs conditions de travail, la qualité des soins et d’éducations s’améliorer significativement grâce à la main-d’œuvre employée par la CFEF », ajoute l’agence.
Des difficultés rencontrées
Au Kongo Central, dans le Territoire de Lukula, l’administrateur du Territoire a remercié le Coordonnateur national de la CFEF pour la qualité des infrastructures et les équipements placés dans lesdites infrastructures. « Lorsque nous étions en prospection, avant de commencer ces travaux, j’avais un sentiment de tristesse en me disant comment l’Etat peut fonctionner dans de telles conditions ? Aujourd’hui, quand vous allez en Province, vous avez un administrateur du Territoire qui est fier et n’a rien à envier aux bureaux de Kinshasa. Ils ont des bureaux qui ont le même standard que Kinshasa », a expliqué Hugo Mavambu, Administrateur du territoire de Tshela.
Les conditions professionnelles des enseignants, des fonctionnaires de l’administration territoriale ou des patients ont sensiblement changé dans certains Territoires du pays. Habitué à travailler dans le vieux bâtiment colonial, certaines administrations des Territoires possèdent désormais des bureaux modernisés. « Nous sommes maintenant considérés. Quand vous travaillez dans de meilleures conditions, vous êtes considérés. Nous sentons que nous sommes obligés de rendre un bon travail au chef de l’Etat pour qu’il voie que l’administration fonctionne », a déclaré Emery Kanguma, Administrateur du Territoire de Masi-Manimba. Ces efforts de modernisation ont été aussi constatés dans les infrastructures sanitaires dans les provinces du Kwango et Kwilu. Le personnel de santé qui prestait dans des centres de santé construits en chaume exerce maintenant dans des bâtiments modernes et équipés.
Dans le territoire de Kenge, au Kwango, les élèves d’une école primaire, qui apprenaient sous un hangar de fortune, ont désormais un bâtiment en matériaux durable et mieux équipé. « Nous étions dans des conditions très misérables. Nous sommes très heureux de travailler dans un bâtiment moderne », a déclaré un enseignant de l’école EP Ngondi Makosi. « Nous remercions le Président de la République qui a pensé à ce que nous ayons un bijou pareil », a renchéri Jean-Noël Kubangila, Directeur de cet établissement scolaire situé dans le secteur de Biteko. Pour un autre enseignant à Masi-Manimba, c’est une première qu’un Chef de l’Etat investisse autant dans les infrastructures dans le Congo profond souvent délaissé au profit des villes.
La CFEF et ses équipes ont rencontré des difficultés majeures lors de l’exécution de ce projet. Parmi ces contraintes, figurent notamment l’accès difficile à certains sites des Territoires couverts, conduisant à un accroissement des coûts logistiques ; l’inadéquation entre l’offre des matériaux et la demande induite par les besoins du Programme ; les coûts des transactions (en temps et en argent) élevés pour accéder au financement, allongeant ainsi les délais de démarrage effectif des travaux ; les problèmes sécuritaires dans certains Territoires ont retardé le démarrage effectif des travaux et enfin les cas d’inondation signalés dans certains sites sélectionnés. Malgré ces contraintes, la CFEF a réalisé 76 % des travaux. Les entreprises sélectionnées étaient suivies sur le terrain par les missions de contrôle dont la tâche est de veiller aux normes techniques et au respect des règles de l’art dans la construction de ces édifices.
Quid des autres phases du projet ?
Le Programme de Développement Local des 145 Territoires comprend 4 composantes et phases de realisation, notamment (i) la première composante consiste à améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socioéconomiques de base; (ii) la deuxième composante doit promouvoir le développement des économies rurales et des chaines de Valeur locales; (iii) la troisième composante a pour objectif de renforcer les capacités de gestion du Développement local et ; enfin la quatrième composante assurera la transversalité du Programme et prendra en compte les dimensions genre, environnement et droits humains fondamentaux.
En effet, la première phase de la composante 1 en cours d’exécution consiste à construire et équiper 360 écoles, 232 centres de santé et 43 bâtiments administratifs dans la zone de la CFEF. En outre, la deuxième phase de la composante 1 porte sur la réhabilitation de 11.703 kilomètres des voies de desserte agricole ; la troisième phase se focalisera à la construction des infrastructures énergétiques rurales et la dernière phase concerne la construction des infrastructures hydrauliques et des services administratifs.
S’agissant de la deuxième phase de la composante 1 relative à la construction et réhabilitation des routes de desserte agricole, les études de faisabilité ont été menées en vue de réaliser les travaux de réhabilitation et stabilisation des 11.703 kilomètres des voies de desserte agricole, précise la CFEF.
La prochaine étape est dédiée au processus d’appel d’offres et de la contractualisation des marchés des travaux avant le lancement officiel desdits travaux. Ces infrastructures, une fois réalisées, permettront de désenclaver les zones de production et d’acheminer les produits vers les zones de commercialisation, de transformation et de consommation.
La sensibilisation a été menée au niveau des communautés et autorités locales ainsi qu’auprès des radios communautaires qui accompagnent également la CFEF en vue de la pérennisation des acquis du PDL-145T. Dans le programme des activités d’autonomisation des populations locales, il est prévu l’entretien et la maintenance des routes de desserte agricole.
Pour la CFEF dirigée par Alain Lungungu, le Programme de Développement Local des 145 Territoires est une grande fierté pour la République Démocratique du Congo. Il a permis d’améliorer tant soit peu la vie sociale des populations riveraines. « Et la CFEF en tant que l’une des agences d’exécution de ce Programme est fière d’avoir participé à ces grandes réalisations pour le bien-être de tous les Congolais. La CFEF remercie le Gouvernement pour la confiance lui accordée dans la mise en œuvre de la première phase de la composante 1 du PDL-145T et rassure de son engagement à œuvrer au service du développement de la RDC », note cette agence fiduciaire de gestion des projets.
A ce jour, fait remarquer l’agence, tous les dispositifs sont mis en marche pour finaliser les travaux de la première phase et entamer les prochaines. Face à de telles avancées, la population congolaise ne peut qu’être heureuse de voir que sous l’initiative du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, ce Programme a non seulement été pensé mais aussi matérialisé dans les 145 Territoires que compte la RDC.
Heshima