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Réforme de l’armée congolaise : un rempart pour la sécurité et la relance économique ?

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Dans un contexte où la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une recrudescence alarmante de la violence dans ses provinces orientales, la réforme des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) apparaît comme l’enjeu stratégique majeur pour l’avenir du pays. Alors que les dépenses militaires congolaises ont plus que doublé en 2023 pour atteindre 794 millions de dollars, cette augmentation budgétaire sans précédent interroge sur la capacité réelle du gouvernement du président Félix Tshisekedi à transformer structurellement une institution minée par des décennies de conflits, de corruption et d’inefficacité. La question n’est plus de savoir si cette réforme est nécessaire, mais plutôt si elle peut encore éviter l’effondrement total de l’autorité étatique dans certaines régions et débloquer le potentiel économique colossal du pays.

Dans les provinces orientales du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, l’insécurité est chronique. Plus de 120 groupes armés, dont le M23, soutenu par le Rwanda, sévissent dans ces régions, provoquant des déplacements massifs et des violations des droits humains.

Les chiffres glaçants du HCR révèlent l’ampleur du drame : 6,1 millions de Congolais survivent aujourd’hui en tant que déplacés internes, un record mondial accablant. Ce bilan s’inscrit dans l’hécatombe persistante qui frappe le pays depuis 1996 avec plus de 10 millions de morts, soit le conflit le plus meurtrier depuis 1945 marquant la fin de la seconde guerre mondiale.

La réforme de l’armée congolaise s’impose aujourd’hui comme une priorité stratégique pour contenir l’emprise des groupes armés et réduire les ingérences venues de la région. Le M23, appuyé par un arsenal sophistiqué d’origine rwandaise, illustre crûment les failles persistantes des FARDC, comme le souligne un article de la chaîne allemande Deutsche Welle du 14 mars 2025. Une armée restructurée et crédible pourrait non seulement restaurer la confiance des populations, mais aussi assurer un meilleur contrôle des frontières, en particulier face au Rwanda, régulièrement accusé de soutenir des milices opérant sur le sol congolais.

« Une armée infiltrée ne peut pas défendre la nation. Le brassage a ouvert la porte à des loyautés divisées, et nous en payons encore le prix », déclare un colonel à la retraite à Kinshasa. Cette urgence sécuritaire est d’autant plus pressante que l’insécurité paralyse l’exploitation des ressources, un moteur potentiel pour l’économie congolaise.

Le brassage : une erreur stratégique aux conséquences durables

La politique de brassage, lancée en 2009 après les accords de Goma, visait à intégrer d’anciens rebelles, notamment ceux du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dans les FARDC. Présentée comme une solution pour unifier l’armée nationale, elle a eu l’effet inverse, affaiblissant gravement l’armée congolaise. L’intégration massive d’éléments du CNDP, majoritairement des Tutsis ayant combattu contre la RDC avec le soutien du Rwanda, a introduit des loyautés étrangères au cœur de l’armée. Ces ex-rebelles, formés, armés et soutenus en renseignements par Kigali, sont, pour la plupart, restés fidèles à leurs anciens parrains, compromettant la cohésion nationale.

L’un des problèmes majeurs du brassage fut l’absence de critères rigoureux pour l’intégration. Les rebelles du CNDP ont conservé leurs grades, souvent attribués sans respect des procédures militaires standard, ce qui a créé des tensions avec les officiers loyalistes. De plus, ces éléments refusaient systématiquement d’être mutés hors des provinces de l’Est, notamment le Nord et le Sud-Kivu, où ils pouvaient maintenir leur influence et leurs réseaux. « Ces officiers agissaient comme une armée dans l’armée, suivant leurs propres agendas », confie anonymement un sergent des FARDC.

Le Rwanda, qui cherche à maintenir une emprise régionale, n’avait aucun intérêt à voir les FARDC se renforcer au point de rivaliser avec son armée, voire le dépasser. Les incursions répétées de l’armée rwandaise et le soutien aux groupes rebelles comme le M23, suggèrent une stratégie délibérée pour affaiblir les FARDC. Le brassage a facilité cette infiltration, transformant l’armée congolaise en un outil vulnérable aux manipulations extérieures. « Le Rwanda voulait garder un contrôle indirect sur l’Est congolais. Le brassage leur a donné les clés », analyse Clara Palin, experte européenne en sécurité.

Cette politique, orchestrée sous la présidence de Joseph Kabila, est aujourd’hui perçue par certains comme une erreur monumentale, voire un acte de complaisance. En intégrant des éléments hostiles à l’État congolais, le brassage a non seulement affaibli les FARDC, mais a aussi semé les graines des conflits actuels, notamment la résurgence du M23.

Autres obstacles à la réforme

Au-delà du désastre du brassage, d’autres défis entravent la réforme des FARDC. Le budget de la défense, évalué à 796,56 millions de dollars en 2025, une première dans l’histoire de la RDC selon Global Firepower, est insuffisant pour équiper une armée d’environ 135 000 hommes. La corruption détourne une part importante de ces fonds, comme le souligne le Congo Research Group (GEC), laissant les soldats sous-payés et démotivés. Les équipements sont obsolètes, et les systèmes de communication, souvent limités, contrastent avec les technologies avancées des groupes comme le M23 équipé par le Rwanda. La formation, bien que soutenue par la MONUSCO et l’Union européenne, reste inadaptée aux défis asymétriques de l’Est.

Une armée réformée pour relancer l’économie

Une armée professionnelle, affranchie des influences étrangères, pourrait transformer la RDC en sécurisant les corridors miniers, les routes commerciales et les zones frontalières. Avec des réserves de cobalt, de cuivre et d’or estimées à plusieurs trillions de dollars, ainsi que plus de 80 millions d’hectares de terres arables, l’insécurité actuelle dissuade les investisseurs. Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS), plus de 90 % de l’or congolais était passé en contrebande via le Rwanda et l’Ouganda en 2022, privant le pays de revenus importants. Une armée réformée pourrait contribuer à la formalisation du secteur minier artisanal, qui emploie près de deux millions de personnes, réduisant la violence et attirant des firmes internationales.

« Sécuriser les mines et les routes créerait des emplois et augmenterait les recettes fiscales, mais cela exige une armée loyale à la nation, pas à Kigali », explique Marie Nzuzi, étudiante en Droit international à l’université de Kinshasa. La sécurisation de corridors comme la route Goma-Bukavu pourrait réduire les coûts logistiques, estimés à 30 % plus élevés qu’ailleurs, note la Banque mondiale. Cela stimulerait les exportations et l’économie locale, renforçant une croissance stagnante à 5,8 % en 2024.

Leçons des voisins africains

D’autres pays offrent des modèles contrastés. Le Rwanda a bâti une armée disciplinée post-génocide, soutenant une croissance de 8,5 % en 2024, selon des rapports d’experts, mais son modèle autoritaire est difficilement transposable. L’Angola, après sa guerre civile, a intégré les forces de l’UNITA de Jonas Savimbi dans une armée nationale unifiée, comme stipulé dans le mémorandum de Luena, attirant des investissements pétroliers pour une croissance de 3,8 % en 2024, selon la plateforme d’intelligence commerciale International Trade Portal. L’Ouganda a sécurisé ses ressources grâce à une armée centralisée, bien que critiquée. Ces exemples montrent qu’une armée cohérente peut soutenir la stabilité.

Le P-DDRCS : une nouvelle chance ?

Le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS), lancé en 2021, ambitionne de démobiliser les combattants des groupes armés et de renforcer la cohésion nationale. Soutenu par l’agence des Nations Unies spécialisée dans les migrations (OIM), il promeut une approche nationaliste. En 2025, des centres de réinsertion sont opérationnels dans le Nord-Kivu et l’Ituri, mais le financement reste un défi. Contrairement au brassage, le P-DDRCS devra éviter d’intégrer des éléments non loyaux et investir dans la formation et la transparence. « Le P-DDRCS peut réussir là où le brassage a échoué, à condition de ne pas répéter les erreurs du passé », insiste Clara Palin.

Vers un avenir incertain

La réforme des FARDC est cruciale pour sécuriser la RDC et relancer son économie, mais le legs toxique du brassage de 2009 continue de hanter l’armée. En intégrant des éléments loyaux au Rwanda, cette politique a affaibli les FARDC, facilitant les ingérences régionales et prolongeant l’insécurité. Une armée professionnelle, purgée d’infiltrations, pourrait sécuriser les ressources et attirer les investisseurs. Le P-DDRCS offre une lueur d’espoir, mais son succès dépendra d’une volonté politique inébranlable et d’un soutien international. « La RDC paie encore le prix d’une décision qui, pour beaucoup, fut une erreur stratégique, sinon une trahison. », se désole Luc Kabati, spécialiste des questions sécuritaires de la région des Grands Lacs.

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Députés provinciaux en RDC : entre impuissance et conflits institutionnels

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Ils sont élus pour représenter leurs provinces, mais en République démocratique du Congo (RDC), les députés provinciaux se retrouvent souvent relégués à un rôle marginal, pris en étau entre les contraintes imposées par Kinshasa, les conflits avec les gouverneurs provinciaux et leurs propres pratiques parfois controversées. La décentralisation, inscrite dans la Constitution de 2006, promettait une autonomie accrue pour les provinces, mais les réalités institutionnelles, financières et politiques entravent leur capacité à agir. Selon un rapport du Congo Research Group publié en 2024, près de 70 % des édits votés par les assemblées provinciales sont bloqués ou annulés par le gouvernement central. Pendant ce temps, les citoyens, comme Roger Nzuzi, agriculteur du Kwilu, s’interrogent : « À quoi servent nos élus s’ils ne peuvent même pas décider du budget d’un hôpital ? » Heshima Magazine explore les limites institutionnelles, les blocages politiques, les comportements problématiques des acteurs provinciaux et les conséquences pour les populations locales, révélant une démocratie congolaise encore en quête d’équilibre.

La Constitution de 2006 établit un cadre ambitieux pour la décentralisation, conférant aux provinces des compétences exclusives dans des domaines comme l’éducation, les taxes locales, les infrastructures et la gestion des ressources naturelles. L’article 204 énumère ces compétences, tandis que l’article 197 définit les assemblées provinciales comme des organes délibératifs élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, chargés de légiférer par des édits. Cependant, cette autonomie est limitée par l’article 205, qui stipule que dans les domaines de compétence partagée, les lois nationales priment sur les édits provinciaux en cas d’incompatibilité. « Le système actuel réduit les assemblées provinciales à des chambres d’enregistrement », explique Miché Kanimbu, politologue à l’Université de Lubumbashi. Cette prééminence du pouvoir central freine les initiatives locales, rendant les députés provinciaux dépendants des décisions de Kinshasa.

Un exemple frappant est la difficulté des assemblées à faire appliquer leurs édits. Selon un rapport de l’Institut d’Études de Sécurité, entre 2007 et 2013, seulement 6 à 7 % des revenus nationaux ont été transférés aux provinces, loin des 40 % prescrits par la Constitution. Cette rétention financière limite la capacité des assemblées à financer des projets, les obligeant à quémander l’approbation du gouvernement central. « Nos propositions sont systématiquement bloquées par l’administration centrale », confie un ancien député provincial dans un article de Jeune Afrique publié le 15 mars 2024.

L’Étau financier de Kinshasa

Le manque de ressources financières est un obstacle majeur. L’article 175 de la Constitution stipule que 40 % des recettes nationales doivent être retenues à la source par les provinces, mais cette disposition est rarement respectée. Un rapport de la Banque mondiale publié en 2023 indique que seulement 12 % des budgets provinciaux sont exécutés sans l’aval de Kinshasa. Cette centralisation financière paralyse les provinces, qui peinent à payer les salaires des fonctionnaires ou à financer des projets d’infrastructures. Par exemple, dans le Nord-Kivu, un article de Global Press Journal rapporte qu’en 2016, 6 millions de dollars alloués à la construction de routes n’ont jamais été décaissés en raison de « problèmes financiers » au niveau provincial.

Les retards dans le paiement des émoluments des députés provinciaux aggravent leur marginalisation. En septembre 2023, des députés provinciaux ont organisé un sit-in devant la primature à Kinshasa pour protester contre quatre mois d’arriérés de salaire. « Nous passons des mois sans salaire, ce qui nous empêche de travailler efficacement », témoigne un député provincial du Haut-Katanga. Ces retards, souvent dus à des lenteurs bureaucratiques ou à des détournements présumés, sapent la légitimité des élus aux yeux des citoyens. Un rapport de la Cour des Comptes de 2021 souligne des dépassements budgétaires massifs au niveau national, suggérant des problèmes similaires dans les provinces, où les budgets d’investissement sont souvent sous-exécutés au profit des dépenses courantes comme les salaires.

Conflits entre gouverneurs et Assemblées provinciales

Les relations entre les gouverneurs et les Assemblées provinciales sont marquées par des tensions fréquentes, souvent exacerbées par des motions de censure ou de défiance. Selon un rapport du Sénat adopté en juin 2021, 15 gouverneurs ont été destitués par les assemblées provinciales en une seule année, illustrant une instabilité chronique. Les assemblées justifient ces destitutions par des accusations de mauvaise gestion ou de corruption. Par exemple, en 2017, l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga a destitué le gouverneur Jean-Claude Kazembe pour des « irrégularités dans la gestion des fonds publics et des marchés publics ». De même, en 2021, Zoé Kabila, gouverneur du Tanganyika, a été destitué pour « mauvaise gestion » et « manque de respect » envers l’assemblée provinciale.

Cependant, ces destitutions sont souvent controversées. Certains observateurs, comme ceux cités dans un article du site belge La Libre, suggèrent que les motions de censure sont parfois utilisées comme des outils de chantage ou de règlement de comptes politiques. « Les députés provinciaux, toujours en quête d’argent et dépendants financièrement du gouverneur, peuvent être tentés de monnayer leurs votes », explique Élodie Ndiya, experte en gouvernance à l’Université de Kinshasa. Un article de Forum des As va plus loin, décrivant les assemblées comme des « espaces de guerre » où les députés passent leur temps à initier des motions de défiance pour des raisons opportunistes, parfois après avoir été « achetés » par des acteurs extérieurs.

Les gouverneurs, de leur côté, se plaignent de cette instabilité. Lors de la huitième conférence des gouverneurs en décembre 2021, ils ont recommandé un moratoire de deux ans sur les motions de censure pour garantir la stabilité de la gouvernance provinciale. Cette proposition reflète leur frustration face à la menace constante de destitution, qui entrave leur capacité à mettre en œuvre des politiques à long terme. « Les assemblées provinciales devraient contrôler les gouverneurs, pas les déstabiliser pour des gains personnels », déclare un gouverneur sous couvert d’anonymat.

Interventions du gouvernement central

Face à ces conflits, le ministre de l’Intérieur intervient parfois pour suspendre les activités des assemblées provinciales, une mesure qui soulève des questions sur l’autonomie provinciale. En octobre 2023, l’ancien vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a suspendu toutes les activités de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, y compris les tentatives de convocation de plénières, en raison de tensions internes entre le Bureau et les députés. De même, en 2012, Adolphe Lumanu, alors ministre de l’Intérieur, a suspendu les plénières de l’assemblée du Nord-Kivu après que certains députés ont quitté leurs partis politiques, une décision qualifiée d’« assassinat de la démocratie » par le rapporteur de l’assemblée de l’époque. Ces interventions, bien que parfois justifiées par la nécessité de rétablir l’ordre, sont critiquées pour leur impact sur la décentralisation. « Le gouvernement central utilise ces suspensions pour maintenir son contrôle sur les provinces », analyse Dr. Kabeya.

Dans les provinces de Nord-Kivu et Ituri, l’état de siège décrété en mai 2021 a suspendu les assemblées provinciales, transférant leurs prérogatives à des autorités militaires. Prolongé à plusieurs reprises, cet état d’exception illustre comment le gouvernement central peut neutraliser les institutions provinciales sous prétexte de sécurité. « Nous sommes élus, mais sans pouvoir réel sous l’état de siège », déplore Aline Furaha, étudiante en Droit.

Une faible participation électorale

La frustration des citoyens se reflète dans les taux de participation aux élections provinciales. Selon l’International Foundation for Electoral Systems, les élections provinciales de 2023 ont vu une participation d’environ 40 millions d’électeurs inscrits, mais les irrégularités et la désillusion ont conduit à une abstention significative, notamment dans les provinces en conflit comme le Nord-Kivu. « Nous votons pour des députés qui ne peuvent impulser la construction même d’une école. À quoi bon ? » s’interroge Julienne Mbuyi, commerçante à Mbuji-Mayi. Cette désaffection menace la légitimité des institutions provinciales et renforce la centralisation du pouvoir.

Des lois provinciales sous contrôle central

Les assemblées provinciales ont le pouvoir de légiférer par des édits dans leurs domaines de compétence, mais ces initiatives sont souvent bloquées ou annulées par le gouvernement central. Le Congo Research Group estime que 70 % des édits provinciaux sont contestés ou invalidés par Kinshasa, souvent pour des raisons de conformité avec les lois nationales. Par exemple, dans le Haut-Katanga, un édit visant à réguler les taxes minières a été suspendu par le ministère des Mines en 2022, arguant d’une incompatibilité avec la législation nationale. Cette situation limite la capacité des provinces à répondre aux besoins locaux et renforce leur dépendance envers Kinshasa.

Conséquences pour les populations locales

L’impuissance des députés provinciaux et les conflits avec les gouverneurs ont un impact direct sur les citoyens. Dans le Kasaï, par exemple, les écoles et les hôpitaux manquent de financement, car les budgets d’investissement sont souvent sous-exécutés. Un rapport du Fnds monétaire international (FMI) de 2024 note que seulement 13 % des investissements prévus dans l’éducation ont été réalisés en 2022, contre 111 % des dépenses courantes, principalement des salaires. Cette priorisation des dépenses courantes au détriment des investissements limite le développement local et alimente la méfiance des citoyens envers leurs élus.

Dans le Nord-Kivu, la suspension de l’assemblée provinciale sous l’état de siège a exacerbé l’insécurité, les habitants se sentant abandonnés face aux groupes armés. « Nos élus sont invisibles, et Kinshasa décide de tout », témoigne Pierre Kahindo, habitant de Masisi. Cette situation renforce les tensions sociales et le sentiment d’exclusion dans les provinces éloignées de la capitale.

Un avenir incertain pour la décentralisation

L’impuissance des députés provinciaux, les conflits avec les gouverneurs et les interventions du gouvernement central soulèvent une question cruciale : la décentralisation en RDC peut-elle devenir une réalité ? Les obstacles institutionnels, financiers et politiques suggèrent que sans réformes majeures, les assemblées provinciales resteront des institutions marginalisées. La proposition de révision constitutionnelle annoncée par le président Tshisekedi en octobre 2024 pourrait offrir une opportunité de renforcer l’autonomie provinciale, mais elle suscite aussi des craintes de recentralisation. « Si la révision renforce Kinshasa au détriment des provinces, la décentralisation ne sera qu’un slogan », prévient Dr. Ndaya, médecin à Kinshasa.

Pour les citoyens congolais, l’enjeu est clair : sans une décentralisation effective, les provinces resteront sous la tutelle de Kinshasa, les gouverneurs seront fragilisés par des destitutions fréquentes, et les députés provinciaux, tiraillés entre impuissance et pratiques controversées, peineront à représenter leurs électeurs. La question demeure : la RDC parviendra-t-elle à libérer ses provinces des chaînes d’un système dysfonctionnel, ou la décentralisation restera-t-elle une promesse non tenue pour des millions de Congolais ?

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Révélations choc de Bemba : Joseph Kabila, un imposteur au service du Rwanda ?

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Le 9 juin 2025, lors de l’émission « Face-à-Face » sur Top Congo FM, Jean-Pierre Bemba, Vice-premier ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement et figure de proue de la politique congolaise, a lancé des accusations explosives contre l’ancien président Joseph Kabila. Selon Bemba, Kabila, connu sous le nom d’Hippolyte Kanambe, ne serait pas le fils biologique de Laurent-Désiré Kabila, mais un soldat rwandais infiltré au plus haut niveau de l’État congolais. Ces déclarations, qui remettent en cause la nationalité et la légitimité de Kabila, s’inscrivent dans un contexte de doutes persistants et pourraient avoir des répercussions majeures sur la scène politique de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans son intervention, Bemba a affirmé que Joseph Kabila, présenté comme le fils de Laurent-Désiré Kabila, est en réalité Hippolyte Kanambe, un ancien aide de camp du chef de l’armée rwandaise, introduit en RDC comme un agent sous les ordres de Paul Kagame. Il a également déclaré que Jaynet Kabila, souvent considérée comme la sœur jumelle de Joseph Kabila, serait en fait la sœur de son père biologique, renforçant ainsi l’idée d’une imposture orchestrée. Ces allégations, rapportées par Congopubonline, visent à discréditer la légitimité de Kabila en tant qu’ancien chef d’État congolais.

Bemba a également accusé Kabila d’avoir facilité l’infiltration de l’armée congolaise par des éléments rwandais à travers des groupes comme le CNDP et le M23. Il a allégué que, sous le régime de Kabila, la Banque centrale du Congo aurait transféré 66 millions de dollars par mois au Rwanda, soit un total de 800 millions par an et environ 15 milliards sur 18 ans, prétendument pour soutenir les efforts de guerre contre Mobutu Sese Seko. Ces accusations financières, si elles sont vérifiées, suggèrent une collusion profonde entre Kabila et le Rwanda, au détriment des intérêts congolais.

La crédibilité de Bemba : un insider de haut rang

Jean-Pierre Bemba n’est pas un simple commentateur politique. Ancien chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), il a commandé des dizaines de milliers de combattants pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Il a ensuite occupé des postes clés, notamment vice-président de la RDC de 2003 à 2006 et vice-premier ministre chargé de la Défense de 2023 à 2024, avant de devenir Vice-premier ministre des Transports. Ces fonctions lui auraient donné accès à des informations sensibles sur les dynamiques politiques et militaires du pays, renforçant la crédibilité de ses déclarations.

En tant que figure de premier plan, Bemba a côtoyé les cercles du pouvoir et dispose de réseaux d’intelligence qui lui permettent d’accéder à des informations non publiques. Bien que son passé conflictuel avec Kabila, notamment lors de l’élection présidentielle de 2006 où il avait déjà qualifié Kabila de « mupaya » (étranger en lingala), puisse suggérer un parti pris, son expérience et son accès à des données confidentielles confèrent un poids significatif à ses accusations. Ses déclarations, bien qu’explosives, ne peuvent être écartées sans une enquête approfondie.

Les doutes persistants sur la filiation de Kabila

Les accusations portées par Jean-Pierre Bemba lors de l’émission Face à Face du 9 juin 2025 s’inscrivent dans un contexte de suspicions de longue date sur l’origine et la nationalité de Joseph Kabila. Ces doutes, qui planent depuis des décennies, ont été alimentés par des déclarations de figures politiques, de prétendus membres de la famille Kabila et d’acteurs de la société civile, souvent dans un climat de tensions politiques et de méfiance envers l’ancien président.

En 2006, lors de la campagne présidentielle, Jean‑Pierre Bemba avait publiquement qualifié Joseph Kabila de « mupaya » (étranger en lingala) et d’« enfant illégitime », instillant l’idée que sa légitimité pouvait être remise en cause. Étienne Tshisekedi, lui-même, évoquait régulièrement des suspicions sur l’authenticité congolaise de Kabila. En 2013, Étienne Kabila, se déclarant fils aîné de Laurent‑Désiré, a repris la thèse selon laquelle Joseph ne serait pas le fils biologique de Mzee Kabila, mais le fruit de la relation entre un opposant rwando‑tanzanien, Christophe Adrien Kanambe, et Marcelline Mukambukuje, sa mère biologique, également adoptée par Laurent-Désiré à la mort de son ami Christophe Kanambe.

La controverse s’est intensifiée en 2020, lorsqu’Ibrahim Kabila, un autre prétendant fils de Mzee, a publiquement exigé un test ADN pour clarifier la filiation des enfants de Mzee Kabila, sans que cette demande soit suivie d’effet. Les allégations ont été relayées par la BBC et d’autres médias, tout en rappelant que l’État congolais continue officiellement à reconnaître Joseph Kabila comme fils de Laurent‑Désiré et de Sifa Mahanya, l’épouse du défunt président.

D’autres membres présumés de la famille Kabila ont également contribué à la controverse. En 2008, l’assassinat à Kinshasa d’Aimée Kabila, présentée comme une fille de Laurent-Désiré Kabila, a suscité des débats sur son identité réelle et son lien avec la famille. De même, en 2010, le pasteur Pascal Mukuna, figure religieuse influente, a soutenu des thèses similaires en demandant des tests ADN, une démarche appuyée par Ibrahim Kabila avant l’arrestation de ce dernier.

Le gouvernement congolais de l’époque avait réagi à ces allégations en publiant des photos officielles de famille, ainsi qu’un témoignage de Sifa Mahanya, présentée comme la mère biologique de Joseph Kabila. Elle affirmait sans ambiguïté que l’enfant était bien né de son union avec Laurent-Désiré Kabila. Pourtant, les rumeurs ont persisté.

Georges Mirindi, ancien “kadogo” (enfant soldat) ayant combattu aux côtés de Laurent-Désiré Kabila jusqu’au renversement du régime de Mobutu et qui fut son garde du corps, a affirmé que la mère biologique de Joseph Kabila serait une Tutsie vivant cachée, protégée par son fils. Dans une interview accordée au journaliste congolais Marius Muhunga et disponible sur YouTube, il a soutenu que cette femme résidait même au Palais de Marbre du temps de Mzee Kabila.

Ces spéculations se nourrissent aussi du manque de transparence entourant la biographie officielle de l’ancien président. Bien que celle-ci mentionne sa naissance le 4 juin 1971 à Hewa Bora II, dans le Sud‑Kivu, ce que certaines sources jugent plausible, tandis que d’autres, mettent en doute ce lieu de naissance et soulèvent l’idée d’une ascendance rwandaise ou tanzanienne.

La déclaration d’Aimé Ngoy Mukena concernant la construction de l’identité katangaise de Joseph Kabila est avérée. Dans une vidéo diffusée en décembre 2014, l’ancien ministre congolais des Hydrocarbures et ex-gouverneur du Katanga, décédé en 2022, affirme avoir été chargé, avec d’autres cadres katangais, de conférer à Joseph Kabila une identité katangaise pour contrer les rumeurs sur ses origines. Il précise avoir attribué à Kabila le surnom « Kabange », inspiré de la coutume locale des jumeaux, et lui avoir désigné un village du Katanga pour renforcer cette identité fabriquée.

Ces doutes persistants, amplifiés par des déclarations d’Étienne et Ibrahim Kabila, ainsi que par des acteurs politiques et religieux, reflètent une méfiance profonde envers Joseph Kabila, souvent perçu comme un étranger dans un contexte où l’identité nationale est un enjeu brûlant en RDC. Malgré les efforts du gouvernement de l’époque pour clarifier sa filiation, l’absence d’une enquête officielle crédible et transparente continue de diviser l’opinion publique congolaise.

Réactions et implications politiques

Les déclarations de Bemba ont suscité des réactions polarisées. Sur la plateforme X, certains utilisateurs ont salué ses révélations, affirmant qu’ils confirment des soupçons de longue date. Un poste a déclaré : « Bemba accuse Kabila d’avoir été un agent rwandais infiltré. Nous sommes dans un pays où nous avons eu un président imposteur ». Un autre utilisateur a noté que Bemba n’a pas fait qu’exprimer ce que beaucoup suspectaient déjà, suggérant une résonance avec une partie de la population.

Cependant, d’autres voix ont dénoncé les accusations de Bemba comme des mensonges motivés par des ambitions politiques. Guy Boston, utilisateur sur X a écrit : « Les mensonges de Bemba sont une insulte à l’intelligence du peuple congolais. Calomnier Katumbi, salir Kabila, diffamer la CENCO : voilà sa stratégie de survie politique ». Le camp de Kabila a également réagi, qualifiant les propos de Bemba d’« infondés ».

Ces accusations interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par les efforts du président Félix Tshisekedi pour consolider son pouvoir et se distancer de l’héritage de Kabila. En accusant Kabila de collusion avec le Rwanda, Bemba renforce le narratif du gouvernement, qui accuse Joseph Kabila de connivence avec le M23, soutenu par le Rwanda. Ces révélations pourraient galvaniser le soutien à Tshisekedi, mais elles risquent également d’exercer les tensions avec le Rwanda, déjà accusé de soutenir des groupes armés en RDC.

Sur le plan diplomatique, ces allégations pourraient compliquer les relations entre la RDC et le Rwanda, surtout dans un contexte où les pourparlers régionaux peinent à résoudre le conflit dans l’Est. À l’intérieur du pays, elles pourraient raviver les sentiments anti-rwandais et polariser davantage une société déjà divisée par des questions d’identité et de loyauté nationale.

Vers une quête de vérité nécessaire ?

Les déclarations de Jean-Pierre Bemba sur Joseph Kabila rouvrent un débat sensible sur l’identité et la loyauté de l’ancien président. Ces accusations, bien que controversées, émanent d’une figure politique de premier plan ayant accès à des informations privilégiées. Le camp de Kabila rejette ces allégations, mais leur impact sur la politique congolaise et les relations régionales pourrait être significatif. Une enquête approfondie serait nécessaire pour établir la véracité de ces claims, mais en attendant, ils continuent de nourrir les tensions et les spéculations dans un pays en quête de stabilité.

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Deal minier RDC-USA : des doutes s’installent du côté américain

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Depuis février, la République démocratique du Congo (RDC) est en pourparlers avec les États-Unis d’Amérique sur un possible accord sur les minerais stratégiques. Le président congolais, Félix Tshisekedi, tient à l’avancée de ces discussions. Mais à Washington, des doutes s’installent parmi les élus américains. Certains Congressmen exigent une transparence sur le contenu des discussions entre Kinshasa et l’administration Trump. Ces membres du Congrès craignent qu’un deal minier sans garantie de transparence puisse produire un effet inverse : l’aggravation des conflits armés dans l’Est du pays.

Premier pays producteur mondial de cobalt et premier producteur africain de cuivre, la RDC possède aussi la septième réserve mondiale de lithium et ambitionne de représenter 30 % des exportations mondiales de germanium. Tous ces minerais sont cruciaux pour la transition énergétique, notamment pour la fabrication de batteries électriques, de téléphones portables, ainsi que pour les industries aéronautique et militaire.

Ces ressources congolaises continuent d’attiser les convoitises. Alors que la Chine contrôle la plus grande partie de la production mondiale de terres rares, les États-Unis semblent être à la traîne à cet égard. D’où l’intérêt que porte l’administration Trump aux négociations d’un « deal minier » avec la RDC en échange notamment de la sécurité dans l’Est du pays miné par des conflits armés souvent soutenus par le Rwanda ou l’Ouganda. Seulement, les doutes commencent à apparaître chez certains Américains. Il y a quelques jours, cinq membres du Congrès ont adressé une correspondance à Massad Boulos, le conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche. Dans cette missive, révèle RFI, ils expriment leur inquiétude sur la transparence dans les discussions en cours. Ces élus veulent savoir ce que contiennent précisément les discussions entre les États-Unis et la RDC sur ces minerais.

Risques d’aggravation des conflits en RDC

Ces Américains craignent que si les clauses de cet accord en discussion ne sont pas rendues publiques, cela pourrait aggraver les conflits armés dans l’Est de la RDC. Ces élus sont donc inquiets en raison du manque de transparence des discussions, notamment sur les conditions d’accès aux ressources congolaises, mais aussi sur la manière dont ces richesses seront gérées. Les élus américains demandent aussi un briefing officiel sur les négociations en cours. Ils veulent des précisions sur la « Déclaration de principes » signée en avril dernier entre Kinshasa et Kigali sous médiation américaine, mais aussi sur la manière dont les questions humanitaires seront prises en compte dans ce deal. Pour ces élus, sans garanties claires, ce partenariat pourrait aggraver les conflits et la corruption, au lieu d’apporter la paix et le développement.

Au pays, des doutes légitimes apparaissent également. « Nous constatons que le point de départ, ce n’est pas la reconnaissance de l’agression de la RDC par le Rwanda. Donc, on fait fi d’une réalité incontestable et on veut bâtir une autre réalité partant d’autres considérations essentiellement d’ordre économique. », fait observer Martin Ziakwau, professeur de l’Université catholique du Congo. Même si l’accord en discussion parait vital pour le gouvernement congolais qui espère obtenir au-delà des capitaux frais américains, une garantie sécuritaire notamment contre le Rwanda dans l’est du pays, le doute ne quitte pas encore les esprits des Congolais après avoir été témoins de 30 ans d’instabilité dans l’Est du pays. Mais pour trouver un tel accord, Washington associe Kigali dans les discussions. Au terme des négociations, il est fort probable qu’il y ait trois accords. Le premier concernera la RDC et le Rwanda, le deuxième portera sur les rebelles du Mouvement du 23 mars (AFC/M23) à Doha, au Qatar, et, enfin, un troisième accord liera Washington et Kinshasa sur les minerais stratégiques.

Quelles mines à offrir aux Américains ?

Une autre préoccupation dans ce deal, c’est l’accès des Américains aux mines congolaises. La plupart des mines au pays sont tenues par des sociétés chinoises ou européennes. En dehors de la mine de Bisie gérée par l’Américain « Alphamin », troisième producteur mondial d’étain, située dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, les Américains n’ont plus un accès suffisant aux gisements du pays. Ils contrôlaient les mines de Tenke Fungurume Mining (TFM) via Freeport McMoRan au Lualaba, mais elles ont été rachetées en 2016 par le Chinois « China Molybdenum ».

Pour résoudre ce problème d’accès aux mines, le gouvernement congolais inventorie les gisements dans lesquels l’État a des parts pour, peut-être, les confier aux Américains. Au sein de l’opinion congolaise, les interrogations se multiplient. Quelles sont les offres faites aux Américains ? Et à quelles conditions ? Pour Jean-Pierre Okenda, chercheur sur la gouvernance minière, il faut connaître les intentions du gouvernement en matière d’offre. « Quelles sont les principales articulations de cette offre adressée aux Américains sur l’exploitation des ressources naturelles ? », s’interroge-t-il. Pour le professeur Martin Ziakwau, le premier problème est « l’opacité » autour des discussions qui engagent des États.

Avant le début des discussions autour de ce possible deal, l’administration américaine avait déjà commencé à s’intéresser aux gisements miniers de la RDC. Elle pourrait même négocier des mines déjà occupées par d’autres opérateurs. Sous sanctions américaines depuis 2017, Dan Gertler pourrait céder certains de ses actifs miniers aux Américains en contrepartie de la levée ou de l’allègement des sanctions qui pèsent contre lui. Proche de l’ancien président Joseph Kabila, le magnat israélien des mines en RDC pourrait négocier un tel accord. Ce qui pourrait permettre aux Américains de revenir dans la course aux minerais critiques face à une Chine qui a suffisamment marqué des pas.

Interrogé par Le Monde en octobre 2024, Jean Claude Mputu, directeur adjoint de l’ONG Resource Matters et porte-parole de la plateforme « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV), estimait déjà que cette logique était plausible avant même la proposition du deal minier entre Kinshasa et Washington. Pour lui, Dan Gertler cherche à convaincre le gouvernement américain de signer l’accord qui conduira à un allégement des sanctions du Trésor qui le visent. Refus d’un partage des richesses avec le Rwanda Le Rwanda est accusé de participer à un commerce transfrontalier illicite de minéraux en provenance de la RDC. Des experts des Nations Unies ont rapporté que d’importantes quantités de coltan, en particulier, ont été exportées clandestinement de la RDC vers le Rwanda. Il en est de même pour l’or et d’autres minerais. Pour faire prospérer cette contrebande, Kigali est accusé de contribuer au soutien et au financement de groupes armés qui pillent les minerais congolais notamment l’AFC/M23 qui contrôle la mine de Rubaya, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ces accusations ont conduit à des tensions diplomatiques et à des appels à la suspension de certains accords entre l’Union européenne et le Rwanda sur les matières premières. Une bonne partie de l’opinion congolaise refuse de voir la RDC partager ses richesses avec le Rwanda, comme l’avait suggéré l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

Dans ce deal, les détracteurs du président Félix Tshisekedi parmi lesquels Claudel Lubaya et Seth Kikuni l’accusent de vouloir devenir l’agent des Américains dans les Grands Lacs, comme au temps de Mobutu. « Il voudrait ainsi, à l’instar de Mobutu durant les années sombres de la guerre froide, devenir le nouvel agent américain », ont-ils écrit dans un communiqué en mars. Félix Tshisekedi a rejeté ces accusations de bradage des minerais pour s’attirer les faveurs des Américains. Lors d’une interview accordée le 19 mars à la chaîne américaine Fox News, un média réputé proche de l’administration actuelle de la Maison Blanche, le chef de l’Etat congolais avait rejeté toute accusation de bradage pour sauver son fauteuil. D’ailleurs, pour faire accélérer les discussions, la présidence congolaise a mis en place – fin mai – une cellule de coordination afin de suivre les négociations autour de cet accord sur les métaux critiques avec les États-Unis. Un deal qui peut peser jusqu’à 500 milliards de dollars, sans compter des avantages en termes de sécurité pour l’Est du pays. Le plus important pour le pays, c’est d’éviter de répéter les erreurs du passé, notamment avec le contrat chinois de 2008, signé sous la présidence de Joseph Kabila.

Heshima

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