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Jean Ngoy Mvunzi : Nous devons faire en sorte que l’argent de l’Etat soit mieux géré.

Dans une interview accordée à HESHIMA Magazine, le Ministre provincial de
l’Economie et Finances, Jean Ngoy Mvunzi fait un tour d’horizon de la situation
de la ville-province de Kinshasa, depuis qu’ils sont aux affaires : Kin-Bopeto,
mécanismes visant à mettre fin au coulage des recettes, travaux de réhabilitation
des routes, dettes héritées de leurs prédécesseurs… Entretien.

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HESHIMA Magazine : Monsieur Jean Ngoy Mvunzi, vous êtes au gouvernement provincial depuis juin 2019. Comment se porte la ville de Kinshasa ?
Jean NGOY MVUNZI : La ville-province de Kinshasa, contre vents et marées, se porte relativement bien. De nombreux imprévus parmi lesquels la pandémie de coronavirus, les problèmes politiques et administratifs, la multiplication des marches, auraient pu miner cette première année d’exercice, mais, ça va.

Le Gouverneur Gentiny Ngobila ambitionnait, à son arrivée, de mobiliser comme budget plus de deux milliards de dollars pour son programme d’actions dénommé « Kin-Bopeto » en vue de changer l’image de la ville. Comment évolue la mobilisation des recettes et l’opération Kin-Bopeto ?
Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé un budget qui était voté par nos prédécesseurs.
Nous-mêmes, nous avons fait voter un budget à l’Assemblée Provinciale de Kinshasa, en vue d’atteindre les deux milliards de dollars, malheureusement avec la pandémie de Covid-19, cela ne nous a pas permis de réaliser ce qu’il faut pour cette année. Nous avons bien commencé au mois de janvier, mais à partir de février et mars, les recettes ont totalement chuté. C’est une situation, je dirai, qui ne concerne pas seulement la RDC, mais le monde entier. Selon le rapport du Secrétariat Technique chargé de la riposte, nous tendons vers la dissipation de la pandémie. L’année prochaine, sauf imprévu, il y a des fortes chances de réaliser une année presque parfaite en termes de mobilisation de recettes.

Combien avez-vous déjà mobilisé ? Avez-vous plus ou moins la moitié ?
Avec l’état d’urgence qu’avait décrété, à juste titre, le Président de la République, il était quasi impossible d’atteindre les performances souhaitées. Certains impôts tels que l’IRE, qui constituait une base solide pour les recettes de la ville, avait été supprimé durant toute la période de confinement. Les assujettis étaient exemptés pendant des mois étant donné que de nombreuses activités économiques étaient paralysées. Qui va maintenant payer l’impôt ? C’est un problème, il est difficile de réaliser ne fut-ce que la moitié.

Huit bourgmestres avaient été suspendus à cause de Kin-Bopeto. Où en sommes-nous aujourd’hui avec ce dossier ?
Bon, ils étaient suspendus, c’était comme tout parent qui punit ses enfants qui n’arrivent pas à respecter les principes de la maison. Il y avait un délai de suspension, maintenant ils ont repris leur travail et Son excellence Monsieur le Gouverneur de la ville leur a donné un ultimatum. Celui qui n’arrive pas à faire son travail comme il se doit, il ne sera plus suspendu, mais il perdra son poste, parce que tout ce que nous faisons, est justement pour l’accomplissement de la vision de son Excellence le Gouverneur de la ville de Kinshasa qu’est « Kinshasa Bopeto ». En fait, Kinshasa Bopeto ne signifie pas seulement rendre salubre la capitale en enlevant les immondices, mais c’est aussi le changement de mentalités à tous les niveaux.

En mars, vous dénonciez le coulage des recettes dans les différentes divisons urbaines de services d’assiettes de Kinshasa. Qu’avez-vous fait dès lors ?
J’avais dénoncé lors de la réunion que j’avais tenue avec les Chefs de Division, mais tout a été paralysé suite à l’état d’urgence. Maintenant que nous avons repris avec les activités, nous comptons mettre en place une commission d’audit qui va descendre dans toutes les divisions. J’avais aussi instruit la Direction générale de la DGRK pour pouvoir faire un travail au niveau de ses agents affectés dans les différentes Divisions. Là avec le concours de mes collègues, nous allons aussi tenir une réunion avec tous les Chefs de Division, voir ce qu’il faut. Etant donné que ce sont des services déconcentrés, nous allons formuler des propositions concrètes à son Excellence Monsieur le Gouverneur de la ville de Kinshasa, voir comment demander la permutation de certains Chefs de Division qui ne méritent plus la confiance de la ville de Kinshasa.

Vous allez les sanctionner ?
Dans le strict respect des prérogatives assignées au Gouvernement central et aux Provinces, le Gouverneur de la Ville va écrire au Ministre concerné, au Secrétaire général afin que ce cas serve d’exemple.

Vous disiez que, pour que les recettes ne puissent plus échapper au contrôle du Trésor Public, des mesures sévères seront prises en cas de dérapage. Quelles sont lesdites mesures ?
Les mesures que nous avons prises d’abord, nous avons changé le partenaire qui va nous permettre de maximiser et mobiliser les recettes. Avec SORITEC, il y a de mécanismes que nous mettons en place. Il est ici question d’éviter que l’argent se retrouve entre les mains d’individus, agents publics soient-ils. Les agents de la DGRK, le Comptable public ou encore l’agent de la Division concernée s’arrêtent essentiellement à l’établissement des documents administratifs relatifs au paiement, cependant, l’argent sera versé directement à la banque désignée.

Vous pensez qu’avec ces précautions il y aura moins de détournements ?
Oui, avec ces mesures il y aura moins de détournements. À moins que les agents s’arrangent à minorer les impôts et taxes à la source avec l’assujetti. Là aussi nous allons mettre des mesures d’encadrement, des garde-fous.

Où en sommes-nous avec le dossier Rita Bola à la DGRK ? L’argent détourné a été rendu ou pas ?
Les réseaux sociaux comme la presse traditionnelle s’adonnent davantage au sensationnel, et c’est par leur canal que les informations relatives à un prétendu détournement de deux milliards ont été répandues. Mais à mon avis, je n’ai pas vu des traces de détournements. La Justice a convoqué la dame et a suivi l’évolution de son dossier. Elle a jugé bon la relâcher parce qu’il lui appartient de faire son travail. Alors, ce dossier de deux milliards est un faux, c’est une imagination de gens. C’est un problème de la FBN Bank qui perçoit de l’argent que paie l’assujetti et qui le transmet à un autre. L’OD de la ville est allé prendre l’historique du compte, mais là, la banque nous a expliqué que l’argent entre dans l’ancien compte et dès que cela est fait, on le transfère dans le compte que la banque avait ouvert pour nous, le compte receveur, après on fait le nivellement.

C’est au nivellement qu’il y a eu problème parce que la banque a fait le nivellement autre que les instructions qu’elle avait reçues de la ville de Kinshasa. C’est-à-dire, pour les recettes fiscales, la ville a droit à 65%, la DGRK 35%. Curieusement, au lieu que la ville reçoive 65%, la banque lui a octroyé 55% et la DGRK 35% et les 10 % de la ville étaient partagés entre l’hologramme et la banque, sans l’aval de la ville de Kinshasa. Nous avons interrogé le partenaire, la banque nous dira qu’il y a eu entente entre elle et hologramme. Donc, la DGRK n’était pas associée, moins encore la ville qui devait donner à la banque l’aval de procéder à un tel nivellement. Il y a un travail qui a été fait, le montant total de ce nivellement qui était fait représente plus de 214 millions de francs congolais et en dollars 9 357 dollars. Donc, ce n’est donc pas deux milliards, même pas 250 millions.

Dans ce cas, pourquoi a-t-elle démissionné ?
Une question de convenances personnelles, c’est officiellement ce que madame Bola a avancé comme raison.

Parmi les axes prioritaires de Kin-Bopeto, il y a la modernisation des infrastructures de base. Quelles sont les infrastructures que votre gouvernement a financées depuis que vous êtes aux affaires ?
Depuis que nous sommes là, nous avons construit l’avenue Mongala. Cette avenue, est déjà praticable parce que nous l’avons inaugurée, avec le fonds propre de la ville. Maintenant, nous sommes en train, toujours avec le fonds propre de la ville, de construire la route Elengesa. Ce sera une histoire que le Gouvernement Gentiny Ngobila va laisser dans cette capitale, parce que c’est une grande avenue qui n’était pas praticable. Quand la population a vu les engins descendre sur le terrain pour la construction de cette route, elle était tellement contente et nous cherchons des moyens pour que cette route puisse se terminer.

Le Gouverneur Ngobila avait aussi promis de créer des emplois et d’améliorer la qualité des services sociaux de base. Qu’avez-vous fait depuis une année ?
Nous avons des projets. Jusque-là, nous avons commencé par la construction des routes. Quand le Chef de l’Etat avait décrété l’état d’urgence, on avait confiné la Commune de la Gombe, la ville de Kinshasa en a profité pour moderniser le Marché Central. Vous savez, nous avons la chance de sillonner d’autres pays, nous voyons comment ces pays sont organisés. Pourtant, nous n’avons pas dans notre pays un marché modèle que, lorsque vous recevez des invités, vous pouvez le leur faire visiter. Quand il pleut, le marché central devient impraticable, il y a de la boue, les gens vendent à même le sol, ce qui n’est pas normal. C’est pourquoi nous avons la maquette et le financement qui va venir d’ici là pour qu’on arrive à moderniser le marché central. Alors, quand on avait déconfiné la Commune de la Gombe, Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la ville de Kinshasa, pour ne pas pénaliser tous les commerçants qui y vendaient, a trouvé des sites pouvant accueillir les commerçants en attendant la modernisation du Marché Zando.

Aujourd’hui où en êtes-vous avec ce projet ?
Le projet est là, nous avons la maquette, nous attendons le financement. En tout cas le projet sera réalisé. C’est pour le bien de tous, c’est un marché urbain et tous les marchés urbains sont gérés par la province.

Malgré la polémique le projet continue ?
Rien ne peut arrêter une volonté de faire le bien. Polémique ou pas, le projet continue, nous finirons par le réaliser pour le bien de tous et pour le bien aussi de ces commerçants-là, ils vont vendre dans des bonnes conditions.

À l’Assemblée Provinciale de Kinshasa, le personnel administratif accuse 7 mois d’arriérés de salaire. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
Normalement, ce n’est pas la ville de Kinshasa qui gère l’Assemblée provinciale. Il y a un bureau qui la gère. L’argent qui sert à payer les administratifs ne vient pas du gouvernement provincial, mais du Gouvernement Central. Vous avez suivi à travers les médias, les responsables des Assemblées Provinciales de toutes les provinces sont allées voir le Ministre National des Finances pour réclamer leurs neuf mois d’arriérés. Donc, cela n’a rien à voir avec le Gouvernement provincial.

Il semble que la ville de Kinshasa est très endettée auprès des banques commerciales. Si c’est vrai, à quelle hauteur ?
Le Gouverneur de la Ville a hérité de l’actif et du passif de la Ville. Nos prédécesseurs s’étaient endettés pour les projets qu’ils avaient. Alors, s’il faut donner la hauteur de tout ce que nous avons trouvé dans des banques, parce que c’est l’ensemble des dettes, cela est évalué à plus de 67 millions de dollars. Mais, ce qui concerne les banques, c’est plus de 30 millions de dollars. Avec les recettes courantes, il y a des banques dont les dettes sont totalement payées telle que la Rawbank, c’était à la fin du mois de février. Avec Afriland et UBA nous continuons, il y a 90 mille dollars qu’il faudra payer à EcoBank. Donc, nous avons hérité les actifs et les passifs et nous voyons avec les recettes qui rentrent comment payer, malgré l’asphyxie qui se rapporte aux besoins en présence.

Donc, votre gouvernement gère bien les dettes ?
Qui paye ses dettes s’enrichit, rappelle un dicton. Dans l’optique du développement de la Ville-Province de Kinshasa, il est important d’entretenir des relations de confiance avec les institutions bancaires afin de demeurer crédible. La dette de la Rawbank qui était de plus de 1,5 million de dollars, a été payée jusqu’au dernier centime. Celle d’Afriland est en train de diminuer sensiblement avec les recettes qui y rentrent. Donc nous fonctionnons difficilement parce que nous ne touchons pas l’argent qui rentre dans certaines banques étant donné que, celles-ci récupèrent à la source ce qui leur revient.

Les bus Kimbuta ont diminué et ils ne sont plus en bon état. À quand les bus Ngobila ?
Nous avons des projets. Ces bus-là, on ne va pas entrer en détails, ne sont pas une propriété à 100 % de la ville de Kinshasa. Il y a de partenaires et c’est un dossier que nous sommes en train de suivre, c’est peut-être un problème de gestion. Vous savez que dans notre ville les compagnies de transport ne font presque pas longtemps parce qu’il se pose un problème de gestion. Alors, les bus Ngobila viendront toujours, raison pour laquelle nous avons commencé d’abord par arranger les routes secondaires, parce qu’on ne peut plus se contenter toujours de mêmes routes. Et quand nous allons finir, on va lancer des bus dans différents itinéraires.

Le Ministre des Finances du Gouvernement qui vous a précédé a été arrêté. Qu’est-ce qui ferait que vous ne puissiez pas tomber dans le même cas ?
Bon, avant de venir ici je suis d’abord un élu. J’ai été à l’APK. Nous avons déploré certains actes de gestion de nos prédécesseurs, et maintenant que je me retrouve ici, je dois éviter tout ce que nous avons déploré, faire en sorte que l’argent de l’Etat soit mieux géré selon les principes de la loi des finances publiques.

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APPORT DE LA DIASPORA CONGOLAISE EN RDC LA RESPONSABILITÉ DE LA GOUVERNANCE ÉTATIQUE, Christian NDONGALA, AMBASSADEUR DE LA RDC AU BÉNÉLUX

Dans son discours prononcé à l’ouverture de la conférence-débat, l’ambassadeur de la République démocratique du Congo auprès de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg (Benelux), a quantifié les efforts que fournit la diaspora congolaise envers son pays d’origine. Cependant, il a souligné que cet apport ne doit pas remplacer le rôle régalien de l’Etat.

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Christian Ndongala a ouvert la cérémonie par un thème qui concerne d i r e c t e m e n t la majorité de l’auditoire, à savoir le rôle de la diaspora dans le développement de son pays d’origine. Devant des Congolais vivant en Europe réunis dans un amphithéâtre de l’ULB, le diplomate a d’abord mit l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance en tant que fondement du progrès du pays. Cette pratique d’administration comprend entre autres les principes de transparence, de responsabilité et de non discrimination. 

Ces principes sont importants aussi bien pour le secteur public que privé. L’ambassadeur a, en cette circonstance, salué les efforts « considérables » fournis par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, dans la lutte contre les détournements des deniers ainsi que des biens publics et la corruption. « Une bonne gouvernance est donc un élément essentiel pour lutter contre la pauvreté car elle favorise l’investissement et crée des emplois. », a-t-il déclaré, en affirmant que la gouvernance économique concerne aussi le climat des affaires. Et dans ces conditions, quel peut être alors le rôle de la diaspora ? S’est interrogé Christian Ndongala.

 Dans un écosystème responsable et apaisé, la diaspora peut représenter une chance pour la croissance nationale lorsqu’à l’évidence elle est orientée vers la création des valeurs, a-t-il argumenté. En République démocratique du Congo, à l’instar des nombreux pays en Afrique et dans le reste du monde, explique le diplomate congolais, le phénomène migratoire augmente et s’accompagne d’évolutions technologiques et infrastructurelles pouvant faciliter le transfert financier et non financier ainsi que la circulation des connaissances et des compétences. Néanmoins, ajoute-t-il, malgré cette évolution, des obstacles sont à déplorer, par exemple le faible appui aux contributions des membres de la diaspora et le coût élevé des transactions associées aux transferts de fonds.

Toutes ces entraves freinent encore l’exploitation des possibilités à tirer de la diaspora, estime l’ambassadeur de la RDC, alors qu’a-t-il fait remarquer, l’intégration des personnes issues de l’immigration est devenue aujourd’hui un enjeu majeur. Selon lui, les associations de la diaspora sont essentiellement considérées comme une interface dans le processus d’inclusion dans les pays d’accueil. Avec l’évolution du tissu associatif, une reconnaissance grandissante des membres de la diaspora est observée. 

Leur degré d’intégration n’a guère affecté les attaches qu’ils pourraient manifester à l’endroit de la mère patrie, fait remarquer Christian Ndongala. Dans ces conditions, il serait indispensable que ce dispositif se tourne également vers les pays d’origine. « Nous sommes heureux de constater que la diaspora congolaise contribue au développement socio-économique de la RDC dans les domaines tels que la santé, l’éducation, le développement rural et la création des petites et moyennes entreprises », s’est-il réjoui.

Contribution en milliards… 

Les transferts d’argent de la diaspora congolaise vers la République démocratique du Congo se chiffrent en milliards de dollars par année. Ce total est en effet évalué à 2,1 milliards de  dollars par an, d’après les estimations avancées par l’ambassadeur de la RDC en Belgique. « Ce montant représente plus ou moins 40 % du PIB de notre pays qui s’élevait à environ 5,4 milliards en 2019 […] », a-t-il ajouté. Cet engagement en faveur du pays d’origine se manifeste également au travers des transferts financiers, des activités socioculturelles et de plus en plus par un « éveil de conscience politique animé à partir de l’étranger », a-t-il constaté.

Au sujet de l’apport de cette diaspora à la mère patrie, Christian Ndongala a toutefois mis un bémol à ses propos. Au vu de ces ressources qui sont primordiales et méritent d’être saluées, une attention focalisée « exclusivement » sur la diaspora risque de « déresponsabiliser » l’Etat congolais. Car, bien que les apports au développement de la diaspora soient réels, ils ne sont pas en mesure de « modifier durablement les problèmes structurels », a-t-il affirmé.

 Heshima

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TEDDY LWAMBA, portrait d’un intérimaire qui a su électriser sa gestion

Ingénieur électromécanicien de formation et docteur en génie électrique (PhD), ce profil qualifié ne s’est pas dissocié des faits constatés tout au long de son intérim réalisé à la tête de la Société nationale d’électricité (SNEL). Retour sur un jeune directeur général adjoint qui a marqué les esprits il y a peu.

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Teddy Lwamba Muba dynamique jeune d’une trentaine d’années pourrait battre le record de précocité à la tête de la SNEL. Il est l’un des rares Congolais à assumer, à cet âge, des hautes fonctions au sein de cette société d’Etat en charge de la desserte en électricité en République démocratique du Congo. A ce jour, ce cadre supérieur de haute facture totalise plus de 12 ans d’expérience dans le secteur de l’électricité. Un profil adéquat pour une société comme la SNEL.

Pour parvenir à occuper la position de Directeur Général Adjoint, l’ascension de Teddy Lwamba ne s’est pas improvisée. «A la SNEL, je suis arrivé par un concours organisé par le COPIREP sur recommandation de la Banque mondiale qui avait demandé au gouvernement congolais de recruter des mandataires publics par cette voie, afin de s’assurer des bonnes compétences dans la gestion des quelques entreprises du portefeuille de l’Etat », a-t’il déclaré à un média au moment de son intérim comme DG de la SNEL.

 Un parcours adapté à la SNEL…

Né en République démocratique du Congo, Teddy Lwamba Muba a effectué ses études supérieures à la faculté de polytechnique de l’Université de Lubumbashi (UNILU). Ingénieur électromécanicien à la base, et doté d’un Master et d’un Doctorat en Génie électrique, il a eu à offrir ses services et son expertise dans certains pays d’Afrique ainsi que dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie. Sa carrière, en effet, commence en 2011 en tant que chef de service Électricité et Instrumentation à la Société d’exploitation de Kipoi (SEK), une usine métallurgique avec concentrateur de cuivre.

 Par la suite, Teddy Lwamba est nommé au poste de coordonnateur de projet de la Centrale thermique de Luena en 2013, dans le cadre du projet Gécamines/CTL, en charge de la mise en œuvre des études de faisabilité d’une centrale thermique de 500 MW. Quelques années plus tard, on lui confiera la direction du projet ayant en charge la conception et l’exécution des grands travaux d’infrastructures électriques au Botswana, en Inde, en Bulgarie, en Italie et à Chypre. L’homme en profitera aussi pour passer son master. Docteur en génie électrique (PhD), il donne cours à l’Université de Lubumbashi et il est professeur visiteur à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et des plusieurs autres institutions universitaires tant nationales qu’internationales. Teddy Lwamba est également membre de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), Zone Europe, et auteur de plusieurs ouvrages scientifiques et ce, malgré son jeune âge.

Il bouge les lignes à la SNEL…

 Suite à une situation d’empêchement de son Titulaire, Teddy Lwamba a pris à bras le corps les commandes de cette société réputée difficile à manœuvrer. Cela, dans un pays où les besoins en électricité se font de plus en plus sentir. Entre avril et juin 2023, nonobstant son bref intérim à la tête de la SNEL, le temps n’a pas eu d’emprise sur lui et son dynamisme sur le théâtre des opérations a particulièrement marqué les esprits. Pendant son intérim, ce fonceur a exécuté de plein pouvoir les décisions du Conseil d’administration de la SNEL, conformément à l’esprit de l’acte uniforme de l’OHADA.

En prenant les commandes de l’entreprise, Teddy Lwamba a en bon manager amélioré les recettes, par la mise en place des politiques de recouvrements à tous les niveaux de sa clientèle et ceci a permis d’augmenter de 40% les recettes en vue de soutenir les moyens de sa politique de gestion. Il a remis en service un groupe à l’arrêt ( le GZ14 de Zongo 1), résolu le problème d’avarie des transformateurs à Kinshasa et dans l’arrière pays. Teddy Lwamba a mis urgemment le pied à l’étrier en payant les frais de fonctionnement des centrales pour fluidifier le travail en zone enclavée. Après la touche  de gestion dans l’amélioration des recettes et une redynamisation de la politique commerciale, ce Docteur en électricité, a permis au réseau SNEL de réduire sensiblement ses black-out, permettant ainsi un travail de qualité aux industriels. Des lignes ont suffisamment bougé en un temps record. La maîtrise des problèmes, à n’en point douter, le met à l’aise dans son domaine de prédilection. 

 Dido Nsapu

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KINSHASA LA PLUS GRANDE VILLE FRANCOPHONE AU RYTHME DES JEUX

Comme en 1974, lors du combat (du siècle) qui avait opposé Mohamed Ali à Georges Foreman, Kinshasa se prépare à vibrer au rythme de la 9e édition des Jeux de la Francophonie.

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 À partir de ce 28 juillet 2023, Kinshasa sera sous les feux de la rampe avec le début des IXe Jeux de la Francophonie. Non seulement que des délégations venant de l’étranger vont envahir la capitale congolaise, mais, plus de 400 journalistes représentants des médias du monde vont relayer en temps réel l’ambiance festive qui va y régner. Trônant à la première place du classement depuis 2016 comme la ville la plus francophone du monde, Kinshasa va pendant dix jours offrir son hospitalité légendaire à ses hôtes, leur proposant ce que le Congo a de mieux, notamment sa culture. Etant sur les terres de Chancel Mbemba, de Trésor Lualua et de bien d’autres sportifs congolais de renom, les participants à cet événement haut en couleurs ne pourront pas s’ennuyer. Le pays de Papa Wemba et de Patrice-Emery Lumumba leur ouvre ses bras en guise de signe d’accueil. 

Quid de Kinshasa ? 

Capitale et plus grande ville de la RDC, Kinshasa s’étend sur 9 965 Km². La ville est située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo et fait face à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Avec une population estimée à 17 millions d’habitants, Kinshasa est la plus grande agglomération francophone du monde – le français y est parlé comme langue officielle.

Selon les chiffres de l’OIF, près de 51% de la population de la RDC parle le français, ce qui la place à la première place du Top 10 des villes les plus francophones du monde, à savoir : Abidjan, Yaoundé, Bamako, Casablanca, Ouagadougou, Alger, Dakar et Montréal. Occupé depuis plusieurs siècles par des peuples bantous dont les Teke et les Humbu, Kinshasa est le cœur économique et politique, voire culturel de la RDC. Cette ville qui s’appelait Léopoldville avant 1966, est une mosaïque des quartiers typiques congolais incarnant plusieurs facettes.

 La culture congolaise 

Terre d’avenir, la RDC, ce géant d’Afrique entouré de neuf pays, est une nation accueillante. Au-delà des compétitions des IXe Jeux de la Francophonie qui se dérouleront dans sa capitale, les délégations étrangères auront l’opportunité de s’intéresser à la riche et variée culture congolaise dont la peinture, la sculpture, la musique, le théâtre, la littérature, la peinture, le cinéma… Après avoir participé aux concours organisés dans les foyers culturels tels que l’Académie des Beaux-Arts et le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, ils pourront, sûrement, baigner dans la grande ambiance festive qui caractérise le Congo : savourer la diversité culinaire congolaise, s’informer sur l’aspect linguistique (environ 400 langues parlées), ou s’intéresser à la danse et à la musique congolaise. Terre des rythmes, le Congo place la musique au centre de toute activité humaine, pour célébrer différents événements, malheureux tout comme heureux. La ville de Kinshasa, en effet, a reçu le prestigieux titre de ville créative dans le domaine de la musique par l’UNESCO, parce que considérée comme un véritable laboratoire créatif de la musique, particulièrement de la rumba. Par ailleurs, ils pourront visiter les sites touristiques urbains.

Moment mémorable 

Tout bien considéré, l’organisation des IXes Jeux de la Francophonie en RDC est un événement qui sera marqué d’une pierre blanche du point de vue sportif et culturel. Il y a 49 ans, Kinshasa organisait le combat du siècle entre Muhammad Ali et Georges Foreman, qui avait eu lieu le 30 octobre 1974. Evénement resté immortel, si ce combat de boxe fut une occasion favorable de marketing pour le Zaïre et pour le Président Mobutu, son parrain, ce fut le jour où Muhammad Ali entra dans la légende.

 Hubert MWIPATAYI

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