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Kabila, enferré !

Depuis 1960, année de son indépendance, la République Démocratique du Congo a connu cinq Chefs d’Etat, chacun d’eux présentant une particularité. Joseph Kasavubu, un excellent gestionnaire ; Joseph Mobutu, l’unificateur du Congo, Laurent-Désiré Kabila, l’homme qui a insufflé le vent de nationalisme, Joseph Kabila, considéré comme celui qui a permis la première alternance politique et pacifique et Félix Tshisekedi actuellement au pouvoir avec des réformes majeures comme l’état de droit et la gratuité de l’enseignement primaire. Quatrième président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila restera sans nul doute dans les annales de l’histoire politique du Congo non seulement du fait de sa longévité au sommet de l’Etat après Mobutu, mais aussi et surtout à cause de sa manière de gérer, de procéder, de faire.

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C’est à l’âge de 29 ans que Joseph Kabila, arrivé quatre ans plus tôt à Kinshasa avec les rebelles de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) tombeurs de Mobutu, accède au pouvoir comme Président de la République, succédant à son père Laurent-Désiré Kabila assassiné dans son bureau du Palais de Marbre. Imprévisible et fin stratège, Kabila a passé près de dix-huit ans à la tête de la Rdc. Un bail caractérisé par une étonnante fragilisation des adversaires politiques même les plus intraitables autrefois.

Sur le terrain des élections démocratiques qu’il a organisées à trois reprises (2006, 2011, 2018) comme par des stratégies dont il est le seul à en maîtriser les secrets, Joseph Kabila a réussi, tour à tour, à neutraliser l’opposition et diriger seul toutes les institutions du pays. Et même lorsqu’en 2016 son deuxième et dernier mandat expire, il a su trouver des ressources pour glisser et jouir encore quelques instants du pouvoir. A ce jour où, au terme d’une coalition qui n’a pas marché avec Félix Tshisekedi, son successeur, Joseph Kabila dont la majorité dans les différentes

institutions du pays n’a finalement pas su barrer la route à la politique de Tshisekedi, connaît un tournant de sa vie avec un avenir jusqu’ici trouble. Heshima Magazine entre dans les méandres de l’histoire pour retracer le parcours politique de Joseph Kabila en mettant un accent particulier sur sa force de frappe.

D’abord, les anciens rebelles

Il débauche au sein du MLC, RCD et autres. Il se rapproche de plusieurs bras droits de ses anciens ennemis. Olivier Kamitatu, Lambert  Mende, Alexis Thambwe Mwamba, Kin Nkiey Mulumba… qui étaient dans les rébellions, sont devenus très vite les alliés de Joseph Kabila. Ce qui affaiblit davantage ses adversaires.

Etant Commandant Suprême des forces armées de la RDC, Joseph s’offre stratégiquement l’allégeance de tous les anciens Officiers des anciens Mouvements rebelles. Si avec le RCD, Kabila avale tous ses animateurs congolais, avec les autres partis et mouvements politiques, il a réussi à démonétiser leurs leaders. Sa stratégie, les présenter à l’opinion, comme des gens tournés vers les intérêts immédiats. Comme toute personne qui a vécu dans les pays orientaux de l’Afrique, Joseph Kabila sait comment séduire et se servir d’un ex-Zaïrois. Il semble aussi connaitre les faiblesses de l’exZaïrois : la bière, la femme et l’ambiance. Ce sont ces astuces dont il s’est servi pour abattre tous ses adversaires. Il semble savoir qu’avec un peu d’honneurs : jeep, hautes fonctions, gardes du corps, l’homme politique zaïrois est capable de vendre son pays, voire ses reins. Sur ce plan, Joseph Kabila a travaillé pour fragiliser l’opposition politique. De grands mouvements et partis politiques ont été étouffés et n’existent plus aujourd’hui que de noms. De grandes idoles ou de grands mythes de la poliitiques, il a réussi à démonétiser leurs leaders. Sa stratégie, les présenter à l’opinion, comme des gens tournés vers les intérêts immédiats. Comme toute personne qui a vécu dans les pays orientaux de l’Afrique, Joseph Kabila sait comment séduire et se servir d’un ex-Zaïrois. Il semble aussi connaitre les faiblesses de l’exZaïrois : la bière, la femme et l’ambiance. Ce sont ces astuces dont il s’est servi pour abattre tous ses adversaires. Il semble savoir qu’avec un peu d’honneurs : jeep, hautes fonctions, gardes du corps, l’homme politique zaïrois est capable de vendre son pays, voire ses reins. Sur ce plan, Joseph Kabila a travaillé pour fragiliser l’opposition politique. De grands mouvements et partis politiques ont été étouffés et n’existent plus aujourd’hui que de noms. De grandes idoles ou de grands mythes de la politique congolaise ont été réduits en cendres. En grand félin, Joseph Kabila n’attaque pas en face. Il court doucement derrière ses adversaires, les embrasse par la suite, avant de les étrangler et les laisser à terre.

Jean Pierre Bemba Gombo 

Sentant que Jean-Pierre Bemba était son farouche adversaire durant la transition, le stratège Joseph Kabila s’est consacré à le détruire de l’intérieur. Joseph Kabila s’est consacré à faire du MLC son lit toutes les fois que son pouvoir ballotait. Il a débauché tous les grands de cet ancien mouvement armé. D’abord, il vide le MLC de toutes les têtes grises et les cerveaux qui ont beaucoup travaillé à consolider cet ancien mouvement rebelle. Tous deviennent ses alliés : Olivier Kamitatu, François Muamba, José Edundo, Thomas Luhaka, Yves Kisombe, Adam Bombole, Germain Kambinga … sont tous devenus les alliés de Kabila. Avant cela, le triangle Kinshasa – Bangui – Haye est établi. Joseph Kabila réussit à s’éloigner d’un ennemi très redoutable. JeanPierre Bemba est arrêté et détenu par la Cour Pénale Internationale. Et ce, durant tous les deux mandats de Joseph Kabila. Il n’est libéré et acquitté qu’après épuisement de ses deux mandats constitutionnels avec une écharde qui ne peut lui permettre de postuler à n’importe quel niveau suite à sa condamnation pour subornation des témoins.

Jean pierre Bemba Gombo président du MLC

PALU et Antoine Gizenga

Après la Transition, Joseph Kabila a constaté que deux espaces linguistiques lui sont hostiles, outre les deux Kasaï pour des raisons évidentes. Il s’agit des Bangala et des Bakongo. Deux leaders représentent ces espaces : Antoine Gizenga et Nzanga Mobutu. Après le premier tour du scrutin présidentiel de 2006, Joseph Kabila se rapproche de ses deux opposants. Ils forment ensemble l’Alliance pour la Majorité Présidentielle. Antoine Gizenga est nommé Premier Ministre ; tandis que Nzanga Mobutu est Vice-premier ministre d’abord chargé de l’agriculture, puis du Travail, emploi et prévoyance sociale. Kabila réussit ainsi à déboulonner deux b a o b a b s . Nzanga est terrassé ; tandis que Gizenga est démystifié. Le « dieu » de Gungu est poussé à la honte nationale lorsqu’il lui est demandé de démissionner suite au poids de l’âge qui le faisait endormir au Bureau. Il est remplacé par Adolphe Muzito présenté comme son neveu. Le PALU devient automatiquement un parti clanique. Les hautes charges revenant à ce parti sont confiées essentiellement aux proches parents biologiques d’Antoine Gizenga. Kabila fait ainsi un grand coup.

Antoine Gizenga Fundji leader du Palu de 1964 à 2019

Surtout lorsque nommé au Ministère du Budget, puis Premier Ministre, le neveu d’Antoine Gizenga, Adolphe Muzito s’offre une course à l’enrichissement rapide et vertigineux. A sa sortie du gouvernement, c’est un autre Kabiliste, en la personne de GECOCO MULUMBA, alors Député provincial PPRD qui est chargé d’étaler cette richesse de l’ancien Premier Ministre sur la place publique. Kabila emprisonne ainsi le PALU qui ne fera plus opposition contre lui.

Nzanga Mobutu

La famille de l’ancien dictateur est aussi réduite en cendres par Joseph Kabila avec la nomination de Nzanga Mobutu au poste de Vice-premier Ministre. Il est Vice-premier Ministre sans portefeuille précis. Cela rappelle l’époque où il a été nommé Ministre d’État en charge des Besoins Sociaux de base. Creux ou sans contenu. Peu à peu, Nzanga a été pressé tel un citron vidé de sa substance jusqu’à être éjecté du Gouvernement par révocation. Et l’histoire de l’UDEMO, Union des Démocrates Mobutistes s’arrêta net là. 

Nzanga Mobutu

 Les autres Vital Kamerhe, Joseph Olenga Nkoy, Delly Sesanga, José Makila, Steve Mbikayi, Emery Okundji, Jean-Lucien Bussa, Basile Olongo, Clément Kanku, Ingele Ifoto, Justin Bitakwira,… ont été engloutis par Joseph Kabila. Tous ont été balayés. D’abord, avec les concertations nationales, puis avec le Dialogue de la Cité de l’OUA et enfin avec le Dialogue du Centre Interdiocésain. Kabila a réussi à tout arranger pour lui et rien contre lui. Et l’UDPS Après avoir mis tout à son compte et pour son compte, il ne restait que l’UDPS avec le Sphinx de Limete. Kabila envisage comment détruire le mythe. Toutes les tentatives échouent. Il a failli réussir en infiltrant la famille du Sphinx par les pourparlers de Venise et d’Ibiza. Interrompus, ces pourparlers seront poursuivis dans le cadre des préparatifs du dialogue de la Cité de l’Union Africaine. L’UDPS boycotte ce dialogue.

 Vital Kamerhe le sanctifie en y participant avec Samy Badibanga comme Chef de la délégation de l’opposition. Alors qu’il attendait être remercié comme Premier Ministre, Vital Kamerhe est surpris par la nomination de Samy Badibanga. Il refuse de participer dans ce Gouvernement et y laisse ses poulains. C’était une manière de démonétiser l’UDPS Samy Badibanga. Après lui, c’est le dialogue du Centre Interdiocésain. 

Celui-ci aussi vise toujours la fragilisation de l’UDPS. Raison du recrutement de l’ancien détenu Bruno Tshibala Nzenzhe. C’est avec lui que les élections ont étéorganisées en décembre 2018. Coalition FCC-CACH, un nouveau départ qui n’est jamais parti ! De toutes les alliances qu’a conclues Joseph Kabila, l’histoire retiendra assurément celle issue des élections Présidentielle et législatives de décembre 2018. Son Front Commun pour le Congo (FCC) remporte haut la main les législatives avec près de 338 sièges alors le Cap pour le Changement (CACH) que conduit le tandem Félix-Antoine Tshisekedi et Vital Kamerhe, gagne à la Présidentielle, faisant du fils d’Etienne Tshisekedi, le cinquième président de la RDC. Une situation que n’avait jamais vécue le Congo auparavant et qui poussera les deux camps à lever l’option d’une gestion collégiale de la RDC. Une première. Hélas, ce qui paraissait comme un bel exemple de démocratie en Afrique va vite tourner au vinaigre. Les amours entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila seront un véritable capernaüm. On note parmi les faits qui ont exacerbé la crise : la destitution de Jean-Marc Kabund, président a.i. de l’UDPS au poste de Premier Vice-président de l’Assemblée nationale par le FCC avec le soutien de certains députés Lamuka, la démission du Vice-Premier Ministre de la Justice, membre du FCC, Célestin Tunda ya Kasende, l’affaire du contreseing concernant les nominations du Président Félix Tshisekedi dans l’armée et la justice. La goutte d’eau qui aura débordé le vase est relative au boycott des caciques du FCC parmi lesquels Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, alors respectivement Présidente de l’Assemblée et Président du Sénat, à l’invitation du Président Tshisekedi de prendre part à la cérémonie de prestation de serment de trois juges de la Cour Constitutionnelle.

 Le 06 décembre 2020, alors qu’il publie les conclusions des consultations qu’il avait initiées, le Président congolais annonce avec pompe la fin de sa coalition avec le FCC de Joseph Kabila. Une décision ayant fait l’effet d’une bombe avec toutes les implications éventuelles dont la nomination d’un informateur qui doit définir une nouvelle majorité au sein de l’Assemblée nationale, car celle existante, s’est effritée. Même si les poulains de Joseph Kabila considèrent cette annonce de Tshisekedi comme un non-événement, ils ne tarderont pas à faire face à la réalité lorsque le jeudi 10 décembre, suite à une pétition des députés nationaux, le Bureau de l’Assemblée nationale que dirige Jeanine Mabunda tombe à la faveur d’un vote majoritaire des élus du peuple pour une destitution des dirigeants de leur chambre. Pour de nombreux analystes politiques, la messe a été ainsi dite, la majorité pour laquelle le camp Kabila se bombait le torse, s’est avérée inexistante, enterrant dans la foulée la coalition FCC-CACH. Deux ans après sa mise en place, cette coalition n’a pas donné satisfaction au peuple, aucune retombée à se mettre réellement sous la dent. C’est ce qui justifie d’ailleurs la liesse qui a sanctionné la déchéance de Jeanine Mabunda et la consécration de la fin de la coalition.

Bienvenue dans l’opposition !

 Le samedi 05 décembre, Joseph Kabila est annoncé du côté de la Province du Haut-Katanga, des rumeurs fusent alors de partout faisant allusion à un meeting que le leader du FCC doit tenir tandis que d’autres, beaucoup plus alarmistes, pensent déjà à la mise en branle d’une rébellion dans le fief de Kabila. Dans cet imbroglio informationnel, le voyage de Joseph Kabila sera ajourné, d’aucuns estiment que ce déplacement aurait fait de l’ombre au discours du Chef de l’Etat sur les conclusions de ses consultations. Ce n’est qu’après la déchéance de Jeanine Mabunda et l’annonce de la fin effective de la alition FCC-CACH que le premier sénateur ad vitam aeternam, Joseph Kabila sera autorisé de s’envoler le vendredi 11 décembre pour la ville de Kolwezi, chef-lieu de la richissime province du Lualaba. A son arrivée dans la capitale du cobalt, Joseph Kabila porté en triomphe par une foule immense visiblement acquise à sa cause a pris la parole pendant une poussière de minutes en déclarant dans un swahili baignant dans son rare sourire pourtant convivial : « aujourd’hui, je ne suis pas venu parler. Je suis là pour vous saluer et vous dire tout mon amour… ». Des mots forts et profonds qui ont laissé entrevoir le début d’une série des contacts avec le peuple dont il est resté quelque peu éloigné. Un autre son de cloche fait comprendre que Kabila est rassuré du fait qu’il soit le seul membre du Front Commun pour le Congo à réellement travailler pour lui. En 2008, il se plaignait de manquer 15 personnes pour matérialiser sa vision, année après année, il perd ses plus fidèles lieutenants pressés de le remplacer au pouvoir. En 2018, son dauphin à la Présidentielle ne parvient pas à se faire élire Président alors qu’une grosse machine politique, le FCC regroupe d’immenses poids lourds politiques tels que Bahati Lukwebo, José Makila, Jean-Luc ien Busa, Jean-Claude Baende, Aubin Minaku, Evariste Boshab, André Kimbuta, etc. Et surtout quand Kabila pense à ces nombreux millions de dollars mobilisés pour la campagne de son dauphin Shadary dont certaines sources affirment avoir été sérieusement détournés, il a des raisons de ne plus avoir totalement confiance en ses poulains. L’échec lors du vote pour la déchéance de Mabunda au bureau de l’Assemblée nationale a confirmé tous les doutes de Joseph Kabila. Mille et une raisons pour ce nouvel opposant politique congolais de commencer à ratisser large. De la rébellion au pouvoir, Joseph Kabila n’a jamais œuvré dans l’opposition politique, il a toujours été de l’autre côté de la baie, il devra y faire ses premiers pas dans les échéances à venir. Comment ? Fin stratège aimant s’adonner aux surprises et coups de dernières minutes, Joseph Kabila a certainement quelques tours dans ses manches. De l’argent, de l’influence et encore quelques fidèles-caciques dont sa femme Olive Lembe, l’homme n’est pas totalement fini. Il a certes perdu une bataille majeure, cependant, qu’en est-il du reste ? Vivra, verra ! 

HESHIMA

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SUSPENSION DE NEUF SOCIÉTÉS SOUS-TRAITANTES EXERÇANT LEURS ACTIVITÉS EN VIOLATION DE LA LOI

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En mars dernier, l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) a suspendu neuf sociétés de sous-traitance appartenant aux actionnaires russes Kazakh du groupe ERG. Celles-ci usurpaient les avantages et les opportunités réservés aux sociétés à capitaux majoritairement congolais. 

L’ARSP avec à sa tête son Directeur général Miguel KASHAL KATEMB, continue de traquer les sociétés exerçant des activités en violation des règles applicables à la sous-traitance en RDC. Raison pour laquelle, elle a récemment procédé à la suspension de neuf sociétés sous-traitantes appartenant aux actionnaires russes Kazakh du groupe ERG. Ces dernières exerçaient leurs activités en violation de la Loi et des règles applicables à la sous-traitance. Il s’agit notamment des entreprises Technology Global, Etalon, Surtek, Rocada, Transversal, Standart Fiable, Vision, Socom et Roche Solide qui œuvrent dans le Haut-Katanga ainsi que dans le Lualaba. Elles sous-traitaient frauduleusement des activités au sein des entreprises Metalkol, Frontiers, Comidé et Boss Mining, filiales du groupe ERG. 

Ces offres seront remises sur le marché afin de permettre à toutes les entreprises éligibles à capitaux majoritairement congolais de concourir à opportunités égales. « C’était un circuit hermétiquement fermé et aujourd’hui nous avons mis fin à ce système illicite et désormais ces marchés reviendront aux entreprises à capitaux majoritairement congolais afin de pouvoir développer notre tissu économique », a-t-il ajouté. Le numéro Un de l’ARSP refuse de qualifier cette lutte de « guerre » menée contre les multinationales. D’après lui, il s’agit plutôt d’une « lutte noble » du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui souhaite relever le défi de la réappropriation de l’économie du pays par les Congolais eux-mêmes.)  « Ce n’est pas une guerre faite aux multinationales, car ces mêmes lois sont respectées dans d’autres pays.  Cela doit aussi s’appliquer tout autant en RDC afin de diversifier l’économie nationale. On ne vient pas seulement de prendre cette mesure à l’encontre du groupe Russe Kazakh ERG, nous l’avons également décidé pour le groupe canadien Barrick avec le Chinois de Sicomines.  Donc, cette fermeté vaut pour toutes les sociétés coupables », a-t-il précisé. Dès sa prise de fonction, le nouveau gendarme de la sous-traitance avait suspendu l’octroi des certificats d’enregistrement délivrés aux entreprises sous-traitantes après avoir constaté des phénomènes alarmants de prête-noms dans l’actionnariat de quelques entreprises. Certains associés expatriés s’organisaient pour évincer les Congolais de la gestion proprement dite des entreprises. Selon la législation en vigueur, les investisseurs congolais doivent détenir 51% des parts dans toute société de sous-traitance créée contre 49% pour les expatriés. 

C’est ainsi qu’il va renouveler son engagement afin d’œuvrer pour changer cette donne dans la réalité économique du pays. « Après six décennies, nous avons un président de la République qui s’implique davantage dans l’emploi des jeunes. C’est un atout majeur pour nous », a-t-il souligné. Le Directeur général de l’ARSP confirme que le Chef de l’Etat a suscité beaucoup d’espoir auprès des jeunes congolais et de la diaspora grâce à sa vision qui consiste à créer des vrais millionnaires congolais et développer une classe moyenne effective en RDC.

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LE BILAN ELOGIEUX DE MIGUEL KASHAL

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Après avoir quintuplé le nombre d’entre- prises de sous-traitance au pays, déployé une vaste série de missions de contrôle du secteur, Miguel Kashal Katemb est loin d’être satisfait des avancées réali- sées. Son ambition est de dépasser la barre d’un million d’entreprises et entre- preneurs locaux à intégrer dans le grand marché de la sous-traitance. Bilan !

c’est un sprint auquel s’est engagé le Directeur général de l’Autorité de Régulation de la Sous-trai- tance dans le secteur Privé (ARSP), Miguel Kashal Katemb vise toujours grand. Son travail est similaire à celui d’un gendarme, visant à détecter des fraudeurs au sein du marché local réservé à des sous-traitants à capi- taux majoritairement congo- lais. Au mois d’août 2023, le patron de l’ARSP a remis un rapport accablant au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, au sujet de son secteur.

Selon ledit rapport, des mécanismes de fraude et cor- ruption ont gangrené cette sphère d’activités. Résultat : des marchés de sous-trai- tance étaient fermés aux in- vestisseurs congolais, et des étrangers se partageaient leursbénéfices,endehors des frontières de la Répu- blique Démocratique du Congo, profitant de la pré- sence fortement réduite des nationaux dans le domaine.

Pour ce faire, un premier bilan a été dressé au mois de décembre 2022, après sa prise de fonctions. « Nous avons trouvé 3 700 sociétés de sous-traitance ; C’était trop faible sur toute l’éten- due du territoire national. C’est un contraste pour un pays de 100 millions d’ha- bitants. Sur les 3 700 socié- tés de sous–traitance, envi- ron 90% comprenaient des Congolais qui étaient des associés figurants. », avait  déclaré Miguel Kashal Katemb.

De 3700 à 15000 sous-traitants

Pour faire face au déficit criant des sous-traitants congolais, ce grand manager a lancé une vaste campagne de sensibilisa- tion début 2023, ce qui a quin- tuplé le nombre d’entreprises de la sous-traitance au pays.

A ce jour, la RDC compte plus de 15 000 sociétés de sous-trai- tance en dépit du fait que les Congolais restent quasi ab- sents dans des secteurs-clés. Miguel Kashal Katemb épingle entre autres le secteur des télécommunications, de la brasserie, de l’agriculture, de l’énergie, de la panification et de l’industrie manufacturière. Huit milliards de dollars amé- ricains échappaient à la Répu- blique Démocratique du Congo en provenance du monde de la sous-traitance, réservé aux entreprises à capitaux ma- joritairement congolais. Or, des étrangers y régnaient en maîtres. La vigilance de Miguel Kashal et son équipe a conduit à la suspension de certaines entreprises étrangères qui s’étaient accaparés fraudu- leusement des marchés de la sous-traitance.

Invité à présenter le bilan de son établissement lors d’un briefing presse, le Directeur général de l’ARSP avait, en no- vembre 2023, loué l’expertise congolaise qui, aujourd’hui, grâce à la loi sur la sous-trai- tance, est à même de changer la donne. « Sur une période de dix mois, la République démo- cratique du Congo est partie de 3500 à 17.000 entreprises de sous-traitance, avec l’ambition d’atteindre plus d’un million de sous-traitants », avait ex- pliqué Miguel Kashal Katemb. Ces chiffres ont sensiblement évolué en 2024.

Dépasser la barre de 1 million…

Chaque jour dans les bureaux de l’ARSP, des Congolais dé- filent avec des dossiers. L’engouement pour la création d’entreprises ou l’enregistre- ment d’une société existante est visible, depuis le début de son mandat. « Parmi les ac- quis notés par mon comité dirigeant, nous avons enregis- tré un nombre croissant d’en- treprises qui s’élevait à 2500 unités en l’espace de dix mois », avait rappelé Miguel Ka- temb en novembre dernier. « L’ARSP a l’ambition d’atteindre plus d’un million de sous- traiatnts», avait-il promis. Lors de son premier exercice de redevabilité devant la presse, Miguel Kashal avait salué les jeunes entrepreneurs qui ont choisi d’accompagner le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, dans sa vision de créer des millionnaires congolais. « C’est un combat non seulement du Chef de l’Etat, mais de tous les Congolais. La sous-traitance ne se limite pas seulement au secteur des mines. Elle embrasse bel et bien l’ensemble des activités économiques du pays », avait fait remarquer le patron de l’ARSP.

Des actions réalisées…

En guise de bilan, il était re- venu sur les actions réalisées à la tête de cet établissement, en commençant par la vulgarisation de la loi se rapportant à cette branche économique qui était, selon lui, méconnue.

« Nous avons vulgarisé cette loi dans toute la République pour informer et former la population sur l’entrepreneuriat. Les PME résolvent les problèmes directs de la population », avait-il indiqué. L’étape de la vulgarisation a été suivie par celle « des réformes ». Parmi ces réformes, on peut citer notamment les attestations d’enregistrement qui étaient définitives, elles avaient été modifiées en une durée de trois ans. Au total, sur «80% d’entreprises enregistrées, on déplorait des cas des Congolais figurants. On a d’abord suspendu toutes les attestations déjà délivrées. On a ensuite trouvé des mécanismes pour résoudre le problème lié à cette exploitation des Congolais victimes de cette escroquerie. On a alors délivré l’attestation avec une validité de 3 ans », avait-il détaillé.

Le Directeur Général de l’ARSP et son équipe continuent de traquer les sociétés qui opèrent pour favoriser la fraude en République Démocratique du Congo dans le secteur de la sous-traitance. C’est ainsi que l’ARSP a suspendu au mois de mars dernier, neuf sociétés de sous-traitance appartenant aux actionnaires russes Kazakh du groupe ERG. Elles opéraient dans les entreprises Metalkol, Frontiers, Comidé et Boss Mining. Ces entreprises ont violé la loi n°17/001 du 08 février 2017, fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé. Il s’agit notamment des entreprises Technology Global, Etalon, Surtek, Rocada, Transversal, Standart Fiable, Vision, Socom et Roche Solide qui mènent des activités dans le Haut-Katanga ainsi que dans le Lualaba.

« Elles tiennent à elles seules des marchés de centaines de millions de dollars. 98% des marchés appartenaient à ces sociétés. Nous venons de mettre fin à cette maffia qui a confisqué pendant une longue période la chaine des valeurs congolaise au détriment des vraies sociétés à capitaux majoritairement congolais. », a déclaré Mi- guel Kashal. Ces marchés seront attribués aux sociétés congolaises du secteur afin de relever l’économie du pays.

Il va sans dire que cette détermination de lutter systématiquement contre toute fraude en conformité avec un environnement serein des affaires constitue le cheval de bataille de la direction générale de l’ARSP. D’autres interventions dans le même genre en témoignent. (Lire l’article « Suspension de neuf sociétés étrangères exerçant leurs activités en violation de la loi »). Pour le DG de l’ARSP, il est question de démanteler tout réseau agissant dans le sens de l’illégalité.

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MIGUEL KASHAL, LE GENDARME DE LA SOUS-TRAITANCE CONGOLAISE

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Nommé le 15 novembre 2022 à la tête de l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé (ARSP), Miguel KASHAL KATEMB déroule – depuis plus d’une année – une politique assez claire dans ce domaine : « congoliser » le secteur de la sous-traitance afin de créer des millionnaires congolais. Portrait !

Kashal Katemb n’est pas un inconnu dans le monde de l’entrepreneuriat congolais. L’établissement public à la tête de laquelle il est, l’ARSP, traque les entreprises sous-traitantes qui ne se conforment pas à la Loi qui rend « obligatoire » en faveur des entreprises à capitaux majoritaire- ment congolais, la sous-traitance des activités connexes et annexes commandées par les entreprises principales.

Selon la législation en vigueur, les investisseurs congolais doivent dé- tenir 51% des parts dans toute société́ de sous-traitance créée contre 49% pour les expatriés. Or, plusieurs entreprises ne se conforment pas scrupuleusement à celle-ci. Depuis l’arrivée du nouveau gendarme du secteur de la sous-traitance, les lignes ont sensiblement bougé. Mais qui est Miguel Kashal Katemb ?

Un parcours élogieux

Miguel Kashal a d’abord commencé par exceller dans le secteur privé. En 2015, alors qu’il débarque fraîche- ment du secteur privé où il a exercé comme entrepreneur, l’homme a été nommé Conseiller au cabinet du commissaire spécial, Félicien Katan- ga au gouvernorat du Haut-Katanga. Une année plus tard, en 2016, il de- vient chargé des missions au cabi- net du Gouverneur de province, feu Jean-Claude Kazembe Musonda. Ré- puté pour ses nombreux talents, cet expert va vite être confirmé, de 2017 à 2018, au cabinet du Gouverneur Célestin Pande Kapopo. Elu député provincial du territoire de Sakania, dans la province du Haut-Katanga, lors des élections de 2018, Miguel gravira des échelons au niveau pro- vincial. Miguel Kashal occupera par la suite le poste de Président de la très stratégique commission écono- mique et financière de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga.

En 2019, il a été promu Mi- nistre provincial des In- frastructures, Urbanisme et Habitat du Haut-Katanga au sein du gouvernement Kyabula. Il s’est mainte- nu, à ce même poste, après quatre remaniements suc- cessifs, faisant de lui l’un des hommes de confiance du Gouverneur. A cette fonc- tion, son omniprésence dans les chantiers de la province, son management dans ses attributions ainsi que le sui- vi qu’il assurait à chaque projet ont permis à ce qu’il réussisse sa mission de relèvement des infrastructures routières dans le Haut-Katanga.

Son assiduité, sous le lea- dership du gouverneur Jacques Kyabula, a permis de mener à terme plusieurs travaux de grande envergure notamment la réhabilitation de grandes artères tant de la voirie urbaine que rurale. Di- verses sources affirment que les avenues avec caniveaux, séparateurs et lampadaires, ont vu le jour sous son man- dat dans le cadre de l’exé- cution du programme de sa hierarchie. C’est le cas des boulevards Kamanyola, Ka- sa-Vubu et Félix Tshisekedi Tshilombo, l’ex-chaussée de Kasenga. Un travail extraor- dinaire qui a ébloui le Chef de l’État, Félix Tshisekedi qui l’a propulsé à la tête de l’éta- blissement public d’intérêt national qu’est l’ARSP!

Gendarme de la sous-traitance

Environ huit milliards cinq cents millions de dollars : C’est le manque à gagner pour la RDC lié à la « fraude » et à un système de « prête- noms » utilisé dans le sec- teur de la sous-traitance. Ce fut l’une des révélations du Directeur général de l’ARSP faite le 18 janvier der- nier, aux médias. Pour faire face à cette situation, l’ARSP avait lancé une mission de contrôle des différents sec- teurs, en septembre 2023. « L’objectif est que nous puissions capter ce mon- tant pour le faire contribuer au développement de notre pays, mais aussi faire accé- der les Congolais au marché de la sous-traitance et à la chaîne des valeurs », avait-il expliqué.

Sa nomination à ce poste par le Président de la République, Félix Tshisekedi, a permis de démarrer le redressement du secteur dominé jusque- là par des entrepreneurs expatriés, au mépris de la loi n°17/0001 du 08 février 2017. Son action – en une année et demie – a permis aujourd’hui à des sous-traitants congolais de récupérer une bonne part des marchés qui leur échappaient. Cela va concourir à la matérialisation de la vision du Chef de l’État, celle de voir émerger une classe moyenne effective en RDC par des entre- preneurs congolais millionnaires.

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