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Willy Kitobo Samsoni, le profil idéal

En République Démocratique du Congo, des voix s’élèvent un peu plus pour réclamer les bonnes personnes à la tête des différents portefeuilles, des techniciens et non simplement des politiques ; parmi lesquels le secteur des Mines vient assurément en tête de gondole du fait de son importance incontournable, depuis des plusieurs décennies, dans le développement du Congo. L’exploitation, la commercialisation ou encore l’exploration des métaux précieux tels que le cobalt, le cuivre, le diamant industriel, le coltan dont la RD Congo possède des réserves importantes d’envergure mondiale, requièrent une expertise et une compétence avérées que d’aucuns reconnaissent en Willy Kitobo Samsoni, l’actuel Ministre des Mines au sein du Gouvernement Ilunga Ilunkamba.

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Le 26 août 2019, à l’occasion d’un direct très attendu sur les antennes de la Radiotélévision Nationale congolaise (RTNC), lorsque le nom de Willy Kitobo est cité dans la configuration du premier gouvernement d’alternance, les Congolais avertis saluent la nomination d’une valeur sûre de la classe politique congolaise, cadre de premier rang au sein du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) et d’un technicien dont toute la vie est intimement rattachée au secteur minier, en étant professeur d’Université et exerçant également de hautes fonctions étatiques dans son secteur de prédilection.

Prédestiné pour les Mines, la bonne pointure !

Sa naissance à Kipushi en 1970 dans la riche province du Katanga autre fois Shaba, réputée essentiellement minière, est sans nul doute un signe divin qui prédestinait le jeune Willy Kitobo à une vie autour des métaux précieux. Et cela va très rapidement se confirmer lorsque le jeune garçon effectue ses premiers pas dans ses études.

Il débarque dans la ville de Kolwezi dans l’actuelle province du Lualaba, capitale du cobalt pour y suivre ses études secondaires à l’Institut Technique de Mutoshi. Diplôme d’études décroché en chimie industrielle (ndlr : équivalent du bac européen), Willy Kitobo Samsoni doit entamer les études universitaires. Alors que la plupart des jeunes des provinces considèrent les études universitaires comme un moyen tant attendu pour rallier Kinshasa en vue de squatter les homes du Campus de l’Université Lovanium, cette assertion a du mal à passer pour Willy Kitobo, non pas parce qu’il ne croit pas en la qualité des enseignements de cette université, classée parmi les meilleures du continent africain à cette époque, mais parce que c’est plus fort que lui. Il se sent attiré par l’Université de Lubumbashi (Unilu) dans sa province natale du Katanga, démembrée depuis 2015 en quatre provinces à sa – voir le Haut-Katanga (Lubumbashi), le Lualaba (Kolwezi), le Tanganyika (Kalemie) et le Haut-Lomami (Kamina).

Il sera donc inscrit dans la grande et terrifiante faculté de Polytechnique de l’Unilu d’où il sort Ingénieur civil en Chimie industrielle. Déjà à ce stade, l’avenir du néo ingénieur Kitobo n’est plus ambigu, il est conscient de ce qu’il fait et sait surtout ce qu’il veut être. Fort de cette conviction et d’ores et déjà séduit par la filière qu’il a suivie, Willy Kitobo décidera de poursuivre des études approfondies en Sciences de l’environnement minier, un plaisir qu’il a voulu continuer à éprouver au sein de l’Unilu. Une expérience qui sera conclue une nouvelle fois par un master brillamment décroché.

Le Professeur Willy KITOBO SAMSONI, Ministre des Mines (au centre) avec la délégation de l’entreprise Africa Branding Corporation, ABC en sigle.

La RDC est certes génitrice des matières premières dont l’avenir scellé d’avance est l’exportation vers des terres étrangères notamment la Belgique, suite à l’absence d’infrastructures de transformation sur le sol congolais. Rien de pire que cette écharde pour pousser l’actuel ministre des Mines à effectuer un voyage d’études dans la ville belge de Liège pour un cycle d’études approfondies en génie minéral. Il partira finalement de l’Université de Liège avec un titre de Docteur en Sciences de l’Ingénieur.

Pas un cheveu dans la soupe, une vie pour les Mines !

Le Congo a plusieurs fois surpris son monde dans sa manière d’affecter les gens dans la profession. Les emplois se font rares, se négociant quelques fois par des subterfuges que certains arnaqueurs prendraient pour des coups de génie. Il n’est donc pas aberrant de croiser un ingénieur en bâtiment œuvrant dans le commerce du mobilier ou encore un infirmier transformé en secrétaire administratif, etc. Face à cette réalité paralysante, Willy Kitobo a bénéficié de la main de Dieu qui l’a confortablement posé dans le domaine de ses études aussi bien dans le domaine scientifique que dans la pratique.

Successivement l’homme a été : 

  • chef de département des Sciences de base de la faculté de Polytechnique à l’Université de Lubumbashi;
  • directeur de l’Ecole d’Ingénieurs industriels de l’Université de Lubumbashi ;
  •   doyen de la faculté de Polytechnique de l’Université de Lubumbashi ;
  •   directeur provincial du service d’anti-fraude ;
  •   ministre provincial des Mines, Environnement et Affaires foncières de la Province du Haut-Katanga.

Un bilan élogieux à l’image de son auteur !

Loin de sa couleur politique ou d’une récompense basée sur une succession des djalelo (ndlr : des louanges à la gloire d’hommes politiques), ce technocrate a déclenché le développement économique de la RDC plongée dans une léthargie indescriptible. Le Président Tshisekedi a certainement levé la meilleure des options en nommant à la tête de ce secteur des Mines, Willy Kitobo Samsoni, un homme dont toute sa vie n’est faite que de l’expérience autour des mines. D’ailleurs depuis sa nomination, il y a plus d’une année et six mois, le ministre Willy Kitobo a décroché de nombreux succès de haut vol, affichant ainsi un bilan élogieux dont voici les indicateurs :

  • la relance des activités de développement du secteur des mines notamment grâce à la recherche de nouveaux gisements ; 
  • la régularisation et la validation des titres avec le Cadastre minier ; 
  • la lutte contre la fraude minière et les activités illicites dans le secteur minier et le renforcement de la réglementation des activités minières artisanales des substances minérales stratégiques ; 
  • l’amélioration du climat des affaires dans le secteur des Mines notamment grâce à un dialogue permanent entre le Ministère et les grands groupes miniers œuvrant en RDC par la vulgarisation du Code minier promulgué depuis fin 2018 ; 
  • le maintien des activités minières par des mesures fortes en temps de Covid-19, notamment le confinement des travailleurs sur les sites d’exploitation, l’évacuation des produits marchands, la facilitation d’approvisionnement des intrants miniers, etc

Olyncia MUHONG

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Matata Ponyo cogne le FMI : « Il est complice du détournement des fonds publics en RDC »

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Le Fonds monétaire international (FMI) est en discussion avec le gouvernement congolais en vue de la conclusion de deux nouveaux programmes qui pourraient mobiliser jusqu’à 2,5 milliards de dollars. L’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dénonce la complaisance de cette institution financière, qui, selon lui, ne contrôle ni les critères ni l’argent qu’elle prête à la République Démocratique du Congo (RDC).

Le FMI accompagne-t-il le sous-développement en RDC ?

C’est la conviction de l’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo. Il explique que cette institution ne devrait pas conclure de revues avec le gouvernement tant que tous les critères conjoncturels ne sont pas respectés. « Dans ce cas, le FMI ne pouvait pas procéder à la revue ni au décaissement des fonds, car les critères n’étaient pas respectés », a-t-il déclaré à la presse.

En 2010, rappelle Matata Ponyo, le FMI n’avait pas conclu de revue avec le gouvernement en raison d’un programme jugé non conforme à la transparence, signé par la Gécamines. Pourtant, le gouvernement de l’époque avait rempli l’ensemble des critères conjoncturels et structurels. « Mais curieusement, aujourd’hui, le FMI, tel un apprenti sorcier, se complaît à débloquer des milliards de dollars qui, malheureusement, sont en partie détournés, alors que les critères sont massivement ignorés, tant au niveau quantitatif que structurel », a-t-il dénoncé.

Trois personnalités congolaises ont adressé une lettre au FMI pour solliciter un audit des fonds décaissés au profit du gouvernement, mais l’institution n’a jamais répondu à cette demande. « Cela signifie que le FMI est complice du détournement », a-t-il conclu. Matata Ponyo affirme avoir rédigé un article où il estime que près de 1,5 milliard de dollars du FMI ont été détournés en RDC. « Le peuple congolais est conscient que le FMI est complice et qu’il accompagne les autorités congolaises dans le détournement des fonds publics », a-t-il ajouté. Selon lui, cet argent détourné aurait pu servir à financer des projets essentiels tels que des bus, des universités, des routes et des écoles.

La dette extérieure explose

Les fonds du FMI, dont une partie est octroyée sous forme de prêts, ont contribué à l’explosion de la dette extérieure du pays au cours des six dernières années. En avril, la Direction générale de la dette publique (DGDP) a rendu publics des chiffres alarmants : la dette du pays a dépassé les 10 milliards de dollars en cinq ans. En 2010, cette dette était passée de 14 à 3 milliards de dollars et était restée stable jusqu’en 2019. En clair, entre 2019 et 2024, la dette a augmenté de 7 milliards de dollars. « La dette a presque doublé. C’est grave, car cela hypothèque l’avenir de nos enfants », a dénoncé Matata Ponyo.

L’endettement continue

En octobre, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a poursuivi des entretiens avec le directeur du département Afrique du FMI concernant les deux nouveaux programmes : la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (RST). À travers ces deux programmes, le gouvernement pourrait mobiliser jusqu’à 2,5 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars sur trois ans au titre de la Facilité élargie de crédit et 1 milliard de dollars pour le programme de résilience et de durabilité. Si ces nouveaux programmes sont conclus, la dette publique extérieure connaîtra une nouvelle hausse. Le gouvernement congolais, qui peine souvent à réaliser un solde budgétaire sans déficit, se mettrait ainsi dans une position encore plus fragile avec un tel niveau de dette extérieure. Pour Matata Ponyo, le FMI se complaît à soigner un malade dont la température ne cesse de monter. « Un faux médecin qui accompagne un malade dont la température ne fait qu’augmenter, c’est dramatique ! », a-t-il réagi.

Le FMI, cible des critiques en Afrique

Depuis une vingtaine d’années, le FMI est régulièrement critiqué sur le continent africain, mais aussi ailleurs. On lui reproche d’être un instrument de soumission des pays du tiers monde, de freiner leur développement, et de les aliéner politiquement et économiquement aux puissances occidentales. Les Assemblées annuelles du FMI, organisées par cette institution du système de Bretton Woods, sont devenues des tribunes de protestation pour les pays africains encore soumis à des programmes avec cette structure. Au Kenya, en juin, lors des manifestations contre une impopulaire loi financière, des manifestants ont également dénoncé le FMI, l’accusant d’être responsable d’un « esclavage des temps modernes » pour les pays du continent.

Heshima

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Cent jours du gouvernement Suminwa: Bilan mi-figue mi-raisin

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Le bilan des cent jours du gouvernement dirigé par Judith Suminwa est nuancé. Si certains ministres se sont illustrés par leur dynamisme, d’autres semblent être restés dans l’ombre, laissant des secteurs importants sans réelles avancées. 

Retour sur les points forts et les faiblesses de cette période clé 

Investie par l’Assemblée nationale le 12 juin, la nouvelle équipe gouvernementale a franchi le cap des 100 jours le 19 septembre 2024. L’heure est au bilan. Les attentes des Congolais étaient à la hauteur des espoirs soulevés par ce gouvernement, mais l’action menée apparaît en demi-teinte. 

Certains ministres, comme Doudou Fwamba, Constant Mutamba ou encore Patrick Muyaya, ont réussi à faire bouger les lignes dans leurs secteurs respectifs. 

Des ministres en action

Doudou Fwamba, ministre des Finances, s’est distingué par sa gestion rigoureuse des dépenses publiques, qu’il a réduites de plus de moitié en seulement 100 jours. Les dépenses sont ainsi passées de 33 % en février à 12 % fin août, tandis que le pays enregistrait un excédent de trésorerie de 164 milliards de francs congolais en juillet-août. Les recettes ont également augmenté, atteignant 6 714 milliards de francs congolais entre juin et août, stabilisant ainsi le cadre macroéconomique.

Quant à l’inflation, elle a été maitrisée depuis plus de six semaines. La transparence dans la gestion des finances publiques a permis de rendre le jour de la paie des fonctionnaires plus prévisible, un changement salué par de nombreux observateurs.  

Le ministre d’État à la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, a également marqué cette période par des réformes majeures dans le secteur de la justice. La bancarisation des frais de justice, la remise des véhicules de fonction à la police judiciaire, le désengorgement des prisons et la lutte contre la corruption parmi les magistrats véreux sont quelques-unes des actions ayant rythmé ses 100 premiers jours. 

Patrick Muyaya, ministre de la Communication, Médias, porte-parole du gouvernement, reconduit dans ses fonctions, a quant à lui réussi à moderniser la communication gouvernementale. Il a réorganisé les médias publics et instauré des briefings réguliers pour ses collègues ministres, témoignant de son implication continue.   

Des ministres amorphes

Si certains membres du gouvernement ont brillé, d’autres sont restés amorphes, à l’instar des ministres en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, de la Jeunesse et des Affaires sociales. Ces secteurs clés, pourtant essentiels pour améliorer le quotidien des Congolais, n’ont connu que peu de progrès. 

Les attentes restent donc immenses, notamment sur des questions cruciales comme l’emploi, le pouvoir d’achat ou la sécurité. 

Les rapports des vacances parlementaires des députés nationaux et sénateurs confirment d’ailleurs cette inaction. Nombreux sont les députés qui, de retour de leurs circonscriptions, signalent l’absence de réalisations concrètes du gouvernement. 

Ainsi, deux députés, Crispin Mbindule et Gary Sakata, ont adressé des questions, orale et écrite, à la Première ministre, Judith Suminwa, sur la mise en œuvre effective du programme gouvernemental. Dans sa question écrite, Gary Sakata s’interroge notamment sur l’évaluation des six piliers de ce programme et sur les réalisations concrètes dans des domaines comme la sécurité et la gouvernance électorale.

De son côté, Crispin        Mbindule demande combien d’emplois sur les 1 500 000 promis ont déjà été créés et quelles actions phares ont été entreprises pour améliorer l’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé et à l’éducation. 

Ce que pense l’opposition…

L’opposition ne manque pas de formuler des critiques sévères. Diomi Ndongala, ancien ministre des Mines, exprime son « désespoir » face à l’absence de pragmatisme de l’exécutif. Il reproche au gouvernement Suminwa d’avoir passé ces trois premiers mois à organiser des séminaires, des ateliers et des états généraux, sans apporter de solutions concrètes aux défis majeurs tels que l’inflation, la dépréciation de la monnaie et la cherté de la vie. 

Certes, la monnaie s’est stabilisée depuis l’arrivée de ce gouvernement, mais cette stabilité est jugée conjoncturelle plutôt que structurelle.   

Hervé Diakese, porte-parole de Ensemble pour la République, estime que les membres de l’Union sacrée de la nation se partagent simplement les avantages du pouvoir comme un butin de guerre, alors que la population continue de souffrir. 

Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC), dénonce quant à lui une « impuissance » du gouvernement face aux défis diplomatiques, notamment en ce qui concerne la guerre à l’Est. Selon lui, il n’y a rien de concret à relever. 

Malgré l’énergie dépensée par certains ministres, le bilan des 100 jours aurait pu être bien plus favorable si l’ensemble du gouvernement avait fait preuve de la même motivation et d’un engagement plus large. 

Les Congolais attendent désormais des actions concrètes et tangibles pour améliorer leur quotidien.

Hubert MWIPATAYI

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Suppression des taxes sur certains produits ménagers : Le gouvernement dans le dilemme 

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Dans les rayons des marchés, le panier de la ménagère continue de subir les effets de l’inflation. Le gouvernement avait annoncé son intention de supprimer certaines taxes afin de soulager les consommateurs. Cependant, face aux préoccupations exprimées par la FEC (Fédération des entreprises du Congo) et les producteurs locaux concernant une concurrence déloyale, l’exécutif hésite désormais à passer à l’action.  

Lors du conseil des ministres du 9 août, le gouvernement a adopté la suppression des taxes sur l’importation des produits de première nécessité tels que le poisson, la viande, la volaille, le lait en poudre, le riz, l’huile végétale et le sucre. De plus, 

certaines barrières illicites, qui augmentent les coûts de transport de ces produits devaient être levées.  Pourtant, l’application de ces mesures tarde, et les prix des produits de première nécessité continuent d’augmenter. Le sac de riz, en particulier, connaît une hausse vertigineuse.  Au total, 24 produits sont concernés par des réductions de taxes allant de 5 à 50 %. Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, avait précisé face aux médias que ces mesures, combinées aux efforts pour stabiliser la monnaie nationale par rapport au dollar américain, devraient alléger le coût de la vie pour les ménages. Toutefois, malgré ces annonces, la situation économico-sociale reste intenable pour de nombreux foyers.

Inquiétude des producteurs locaux

Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? Après les secousses de l’inflation, le gouvernement congolais semble naviguer dans un environnement incertain. D’un côté, les consommateurs accueillent favorablement la suppression des taxes, mais de l’autre, les producteurs locaux s’inquiètent des répercussions sur leurs activités. Ils appellent ainsi le gouvernement à reconsidérer cette mesure. Selon Jérôme Sekana Pene-Papa, coordinateur du réseau des journalistes économiques « Toile d’araignée », la suppression des taxes pourrait entraîner des conséquences graves, notamment la perte de milliers d’emplois et la faillite de certains producteurs locaux tels que PalmCo, PHC, ou Marsavco, qui se retrouveraient confrontés à une concurrence déloyale avec des produits importés vendus à bas prix. 

La filière de l’huile de palme, qui représente 40% de la production agro-industrielle de la RDC, avec plus de 450 000 tonnes produites par an et environ 500 000 emplois créés, est particulièrement menacée.

Jérôme Sekana Pene-Papa a ainsi appelé à retirer l’huile de palme de la liste des produits bénéficiant de la suppression des taxes afin de préserver l’emploi local et protéger l’industrie nationale.

« En favorisant les importations, on privilégie les producteurs étrangers, notamment de Malaisie, Indonésie, Thaïlande, et Inde, au détriment des producteurs locaux. Cette politique pourrait appauvrir davantage le pays en freinant l’émergence économique et en intensifiant la pauvreté dans les régions rurales. Pour éviter cela, l’autosuffisance alimentaire doit rester une priorité nationale, soutenue par des politiques cohérentes et orientées vers la production locale », a-t-il averti lors d’un point de presse tenu le samedi 31 août à Kinshasa. 

Décret non signé

Depuis l’annonce de la suppression des taxes et redevances, plus d’un mois s’est écoulé sans que le décret correspondant ne soit signé par la Première ministre. Le ministre de l’économie nationale, Daniel Mukoko  Samba, avait pourtant insisté sur l’urgence de cette mesure:    « Un décret de madame la Première ministre est attendu le plus vite possible pour l’entrée en vigueur de ces mesures. Il va être contraignant pour tous les établissements publics », avait-il déclaré.

Des recommandations de la FEC

Lors d’une réunion tenue le 5 septembre, une délégation de la FEC, dirigée par son Administrateur délégué,   Kimona Bononge, a présenté sept recommandations au patron de l’Économie nationale. Ces recommandations visaient à garantir une application harmonieuse des mesures annoncées tout en évitant les distorsions de marché.  Parmi ces recommandations, figuraient la suppression totale des droits de douane sur les produits concernés, la possibilité pour les producteurs locaux d’importer de l’huile de palme brute sous quota, et la mise en place de mesures pour prévenir les importations frauduleuses. 

Ces recommandations, jugées « pertinentes » par certains producteurs locaux, semblent freiner la signature du décret. Le gouvernement se trouve donc confronté à un véritable dilemme : supprimer les taxes pour soulager les consommateurs ou protéger la production locale et préserver les emplois.     

Dominique Malala

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